- Caccia
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Caccia (Caccia en corse) était une pieve du « Deçà des Monts », territoire correspondant à peu de chose près à l'actuel département de Haute-Corse.
Sommaire
Géographie
Caccia était située à l'ouest de l'ancienne juridiction génoise de Bastia qui était bordée :
- au nord-est par la province de Balagna,
- au nord par la province du Nebbio.
- au sud-est par la province d'Aléria
- au sud par la province de Corte.
La pieve de Caccia était entourée par :
- au nord, les pievi du Jussani et de Canale,
- à l'est, la pieve de Bigornu
- au sud-est, la pieve du Rustinu,
- au sud, les pieve de Jovellina et du Niolu
- à l'ouest, la pieve d'Olmia.
Son territoire couvrait toute la vallée de l'Asco, soit le territoire des communes actuelles d'Asco, de Moltifao et de Castifao, plus celui de la commune de Canavaggia (Canavaggia intègre la nouvelle pieve des Costere en 1769).
Vers 1520, la pieve de Cachia (telle était son orthographe à l'époque), comptait environ 3 500 habitants (avec Petralba). Les lieux habités avaient pour nom[1] :
- la Petrella, Pietrera, hameau de Castifao
- Castifao, village actuel de Castifao
- la Roma,
- la Paganosa, hameau de Castifao avec la tour Paganosa (1606) ruinée
- le Piazze, hameau de Castifao
- Moltifao, village actuel de Moltifao
- Cheta, village ruiné sur les hauteurs à l'ouest du village de Moltifao
- Merezoli, Merozzini hameau au nord-ouest du village de Moltifao
- Campolato, Campreti hameau au sud du village de Moltifao
- lo Borgo, Borgo, hameau au nord de Moltifao
- Sevola, Sepula, village et son église, ruinés, à près de 3 km « à vol d'oiseau » à l'ouest de Moltifao, à 900 m d'altitude (sur le sentier de grande randonnée L'Île-Rousse-Corte)
- Asco, village actuel de Asco
- Canavaggia, village actuel de Canavaggia
- la Costa, Costa Roda, hameau de Canavaggia.
Histoire
Au XIe siècle, les marquis de Massa di Corsica, appauvris par leur accroissement et affaiblis par les luttes contre leurs anciens vassaux (seigneurs de Speloncato, de Loreto, etc.), possédaient encore en 1250, les pièves de Jussani (Olmi-Cappella), Ostricone (Belgodère), Caccia (Castifao), etc.[2].
Au XVIe siècle, au cours de la guerre entre Gênes alliée de Charles-Quint, et la France alliée aux Turcs qui se termina en 1559, par le traité de Cateau-Cambrésis (la Corse est rendue à Gênes), 123 villages de Casacconi, Costiere, Caccia, Tavagna et Muriani ont été ruinés par les Génois[3].
Au XVIIIe siècle, durant la grande révolte des Corses contre l'occupant génois qui dura de 1729 à 1769, la pieve a pris une part active aux évènements. Plusieurs consultes et réunions secrètes se sont tenues au couvent de Caccia.
Pieve judiciaire
Avant de passer sous l'administration militaire française en 1769, Caccia était une pieve relevant de la juridiction génoise de Bastia. La Corse était alors divisée en 10 provinces et 4 fiefs : 6 provinces du « Deçà des monts », Capo Corso, Calvi, Bastia, Balagna, Aléria, et Corte, et 4 du « Delà des monts », Vico, Aiaccio, Sartène, et Bonifacio. 3 fiefs sont au Cap Corse : Nonza, Brando, et Canari, et 1 du « Delà des monts », le fief d'Istria[Note 1],[Note 2]).
La juridiction de Bastia était composée de 19 pievi, comprenant les 5 de la juridiction et province du Nebbio (Patrimonio, Oletta, Olmeta, Santo Pietro et San Quilicu), et Lota, Petrabugno, Orto, Mariana, Bigornu, Caccia, Petralba, Casacconi, Rustinu, Casinca, Tavagna, Ampugnani, Orezza et Muriani[4].
Bastia était la résidence du gouverneur général de l'île.
Au début du XVIIIe siècle, avant les événements qui, dès 1729, agitèrent cette région pendant la grande révolte des Corses contre Gênes, l’abbé Francesco Maria Accinelli à qui Gênes avait demandé d'établir à des fins militaires la liste des pievi avec une estimation des populations à partir des registres paroissiaux, avait rapporté (texte en italien) : « Giudisditione della Bastia : V. Pieue di Caccia : Piazze, Petrera, Casesoprane, e Casesottane, con Castifalo 461. Moltifalo 374. Asco 532. Canouagie, e Coste 295 »[4]. Selon ses estimations, la pieve de Caccia (di quà da monti) comptait 1 662 habitants ; et selon le capitaine allemand Woght, la pieve de Caccia comptait 100 hommes susceptibles de porter les armes. « Caccia, molto più ne facevano altre volte mai le Guerre, e le Ribellioni dell’Isola le hanno di molto diminuite. Le ville di Caccia sono : Piazza, Petrera, Casesoprane, Castifalo, Moltifalo, Asco, Canovaggie, Coste, Borgo, Torre, e Carpeneti... In Caccia evvi un Convento di Frati minori, e con questa pieve termina la Giurisditione della Bastia separata da quella di Balagna dal monte Tende, e dal fiume Ostricone. »[4].
Pieve religieuse
Religieusement, Caccia était rattachées aux diocèses unis de Mariana et Accia qui comptait 18 pievi en 1788 : Ampugnani, Bigornu (Costere), Brando, Canale, Lama (Ostriconi), Casacconi, Casinca, Giussani, Lota (Pietrabugno), Luri, Marana, Moriani, Orto, Rustinu, Santo Andrea, Tavagna, Tuani (Paraso).
En 1790, Les anciennes communautés ou paroisses prennent le nom de communes. La pieve de Caccia devient le canton de Castifao.
La Corse qui comptait auparavant cinq diocèses : Aiacciu, Aleria, Bastia, Mariana et Nebbiu, le 7 juillet 1790 n’aura plus qu’un seul évêque dont le siège est fixé à Bastia par l'Assemblée nationale.
La piévanie
Au XIIe siècle, le village Castifao, ancienne capitale historique de la piève di Caccia, était le centre de la pieve. L'église San Nicolaiu édifiée au XIIe siècle, parait devoir être l'église piévane. Elle a été remaniée au XVIIIe siècle avec un clocher à 3 étages. Elle a été récemment entièrement restaurée.
Voir aussi
Articles connexes
Notes et références
Notes
- BNF no FRBNF405911899) Voir la « Carte militaire de l'Isle de Corse » de 1768 (notice
- BNF no FRBNF40591055q) Voir la « Carte particulière de l'Isle de Corse » divisée par ses dix provinces ou juridictions et ses quatre fiefs, par Bernard Antoine Jaillot (1738)(notice
Références
- A-D Monti in Corse : Éléments pour un dictionnaire des noms propres ADECEC Cervione
- Colonna De Cesari-Rocca et Louis Villat in Histoire de Corse Ancienne librairie Furne Boivin & Cie, Éditeurs 5, rue Palatine Paris VIe 1916
- Alérius Tardy in Fascinant Cap Corse, Bastia-Toga 1994
- XVIIIe siècle - Transcription d’un manuscrit de Gênes - ADECEC Cervioni et l’Association FRANCISCORSA Bastia 1974 Francesco-Maria ACCINELLI in L’histoire de la Corse vue par un Génois du
Catégorie :- Paroisse de la Corse
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