- Chiomi
-
Chiomi (Chiumi en corse) était une pieve du « Deça des Monts », territoire correspondant, à peu de chose près, à l'actuel département de Haute-Corse.
Sommaire
Géographie
Chiomi et Armito, sont deux pievi dont on ne dispose que de très peu d'informations car elles ont été quasiment inhabitées[1] jusqu'à leur disparition des registres des tailles au XVIe siècle.
Les deux pievi occupaient un vaste territoire au sud de la province de Balagna mais ne comportaient pas de lieux habités, hormis le village de Luzipeo aujourd'hui rayé des cartes, car fréquemment visité par les barbaresques. Elles étaient bordées au nord par la pieve d'Olmia, à l'est par la pieve du Niolu et au sud par la pieve du Sia (du « Delà des Monts »), également inoccupée à cause des corsaires, jusqu'à la capture en 1540, à Girolata, de l'amiral turc Dragut, l'un des corsaires les plus célèbres de l'Empire ottoman.
La partie orientale de la pieve est couverte par des fôrets, la forêt indivise de Calenzana-Moncale et celle plus vaste, également indivise, de Filasorma. Elle était traversée par le sentier de la transhumance.
Un pont génois datant du XVIe siècle permettaient aux bergers de franchir avec leur troupeau le Fango au lieu-dit Ponte Vecchju, et de gagner des lieux habités comme Prezzuna, Cherchisani ou Pieve dans le Marsulinu, Chiumi ou encore des bergeries.
Le partie littorale de Chiomi était fréquentée en période de transhumance hivernale (impiaghjera) par les bergers du Niolu voisin, qui venaient y trouver des pacages libres sur ces terres inhabitées (ils devaient payer un droit s'ils se rendaient sur Calenzana). Certaines parcelles appartiennent encore de nos jours à des communes du Niolu ; la pieve occupait la plus grande partie des actuelles communes de Galéria et de Manso, plus une partie méridionale de Calenzana.
Existe la Punta di Chiumi (727 m), au flanc SO duquel se trouvent, à 425 m d'altitude, les ruines de la chapelle Saint Pierre (San Petru), de datation inconnue.
Histoire
L'église San-Quilico de Luzzipeo, d’origine romane (XIe siècle) et dont il ne reste que quelques vestiges, était l'église piévane[2].
En août 1324, dans l'inféodation faite par l'Aragon à Enrico et Opicinello de Cinarca, l'expression podesteria di Balagna était employée[3].
En 1366 la podestérie de Balagna comprenait les mêmes pievi que cent ans plus tard en 1454 : Chiomi, Armito, Olmia, Pino, Santo Andrea, Tuani, Jussani et Ostriconi[4].
Au XVIe siècle 4 tours, de nos jours ruinées, existaient pour surveiller l'approche des barbaresques :
- Torre Truccia, tour littorale au NO de Torre Mozza, défendant la plaine et les vallons des ruisseaux de Fiuminale et de Marconcellu ;
- Torre Mozza à Luzipeo, au nord de l'étang de Crovani. Sur son emplacement le prince Pierre-Napoléon Bonaparte fit construire en 1852 un remarquable pavillon de chasse[5]. Celui-ci fut incendié et détruit pendant la chute de l'Empire. Il n'en reste que des ruines.
- Tour de Galéria, (le village de Galéria n'existe que depuis le XIXe siècle), tour littorale ronde, flanquée d'un magasin, dominant l'embouchure du Fango. Construits en 1551 à 1573, la tour et le magasin attenant étaient des édifices militaires.
- Tour Maraghiu, plus à l'intérieur au NE de la tour de Galéria, défendant la vallée du Marsulinu (le village de Manso n'existe que depuis le XIXe siècle).
Chiomi, comme Armito, disparait des registres des tailles de Balagna en 1537. La pieve prendra plus tard le nom de pieve de Filosorma. Celle-ci fusionnera au XVIIIe siècle après la cession de la Corse à la France, avec la pieve d'Olmia pour former la pieve de Monte Grosso.
Notes et références
- CORSE : ELEMENTS POUR UN DICTIONNAIRE DES NOMS PROPRES
- Les églises piévanes de Corse de l’époque romaine au Moyen âge. XXIII, La piévanie de Luzzipeo / [préf. de Geneviève Moracchini-Mazel], 1998
- M.G. Meloni, "La Corona d'Aragona e la Corsica…", op.cit. p.606, d'après ACA, Cancelleria, Papeles Para Incoporuar, caja 27, doc.97)
- U. Assereto, "Genova e la Corsica (1358-1378)", op.cit, puis G. Petti Balbi, ibid., pp.45-46. À noter qu'Olmia et Armito ont été transcrits par U. Assereto, et non par G. Petti Balbi
- Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée à Paris Des photos du Fonds Bonaparte : Excursion en Corse de Roland Bonaparte (1887) sont conservées au
Voir aussi
Articles connexes
Catégorie :- Paroisse de la Corse
Wikimedia Foundation. 2010.