- Numération étrusque
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La numération étrusque est celle que les Étrusques utilisaient, un système numéral adapté de la culture grecque attique et qui fut transmise en grande partie à la civilisation romaine.
Sommaire
Système
Leur système est à base 10 et non à base 20 comme fut le nôtre dès le Moyen Âge, ou encore souvent à 5 comme dans l'écriture latine (IV pour 4). Les Étrusques écrivent IIII pour 4 (comme cela subsiste sur les cadrans d'horloge). La pratique de la soustraction pour les 3 nombres précédent la dizaine supérieure est constante et ils écrivent 17 (ci-em zathrum : 3 ôté de 20), 18 (esl-em zathrum : 2 ôté de 20), 19 (thun-em zathrum : 1 ôté de 20).
Les Romains, eux, n'utiliseront cette soustraction, qu'en partie, limitée à 1, comme dans le 9 (IX), le 40 (XL), le 90 (XC), et dans les formes grammaticales archaïsantes duo-de-viginti (2 avant 20), un-de-viginti (1 avant 20), un-de-centum (99)...
Historiquement ce système est dérivé de celui des encoches de comptage du bétail :
- une barre sur l'écorce pour une bête, deux barres...
- arrivé à dix, on barre le tout puis on remplace ce tout par une croix : une croix transversale en forme de signe plus (+) puis de saint André (X).
- Le cinq est alors dérivé du X et représente sa moitié Λ (ce que les Romains interpréteront dans le signe inverse V)
- le cinquante que nous regardons comme une flèche (↑) est en fait un I surmonté du signe Λ (cinq) comme nous le faisons pour les exposants.
- Le cent peut être interprété de deux façons :
- il cumulerait deux fois les deux signes composant le cinquante en formant une étoile Ж,
- ou bien il proviendrait du X croisé avec le I (soit un dix supérieur égal à cent)
- Quoi qu'il en soit le C qu'on rencontre parfois, n'est pas une lettre de l'alphabet étrusque.
Quels que soient les signes utilisés ils sont différents des lettres, a contrario de ceux des Romains qui détourneront leurs lettres pour leurs nombres (I V X L C D M) et les signes représentant 500 et 1000 sont plus tardifs, et leur sens de lecture ne peut amener à les confondre (certains textes sont même écrits en boustrophédon, soit d'une façon continue avec changement de sens à chaque saut de ligne).
Il est aussi possible que certaines signes soient acrophoniques (utilisant la lettre initiale du nombre écrit): Λ est aussi une variante graphique locale du m (maχ : 5), X note localement une sifflante archaïque valant ś (śar :10)
Histoire
Ils n'ont été retrouvés (comme la langue étrusque) que sur peu d'objets :
Les nombres (jusqu'à 100) ont été retrouvés écrits sur les sarcophages pour exprimer l'âge du mort : II +++↑ (lecture de droite à gauche) pour les 82 ans du mort sur un sarcophage du Musée archéologique national de Tarquinia.
Les 6 premiers chiffres, reconnus par leur présence sur les dés étrusques[1] (à jouer ou à divination) qui comportait les chiffres de 1 à 6 suivant leur symboles (comme le nôtre), et qui dans la langue étrusque s'écrivaient en toutes lettres : θu, zal, ci, huθ, maχ et śa (pour 1, 2, 3, 4, 5 et 6).
Et la valeur des suivants par les opérations reportées : mach + zal = sept ; thu + huth = sept ; ci + ša = sept.
Étrusque - décimal - symbole - romain θu 1 I I maχ 5 Λ V śar 10 + puis X X muvalχ 50 ↑ L ? 100 C puis Ж C (Les caractères employés ici pour représenter les formes anciennes des chiffres sont empruntés à diverses écritures, par ressemblance. Le tracé réel des caractères ne peut être directement reproduit ici.)
Consensus chez les étruscologues
Étrusque - décimal θu un zal deux ci trois huθ quatre maχ cinq śa six *semφ sept *cezp huit *nurφ neuf śar dix *θuśar onze *zalśar douze ci śar treize huθzar quatorze *maχśar quinze *śaśar seize ciem zaθrum dix-sept eslem zaθrum dix-huit θunem zaθrum dix-neuf zaθrum vingt cealχ trente *huθalχ quarante muvalχ cinquante śealχ soixante semφalχ soixante-dix cezpalχ quatre-vingt *nurφalχ quatre-ving-dix Bibliographie
Notes et références
- Une paire unique de dés d'ivoire conservée à la Bibliothèque Nationale de France, Paris.
Compléments
Articles connexes
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