Numération romaine

Numération romaine

Les chiffres romains étaient un système de numération utilisé par les Romains de l'Antiquité pour, à partir de seulement sept lettres, écrire des nombres entiers (mais pas le zéro, qu’ils ne connaissaient pas ; ou plus exactement qu’ils ne considéraient pas comme un nombre).

La numérotation a été normalisée dans l’usage actuel et repose sur quatre principes :

  • Toute lettre placée à la droite d’une autre figurant une valeur supérieure ou égale à la sienne s’ajoute à celle-ci.
  • Toute lettre d’unité placée immédiatement à la gauche d’une lettre plus forte qu’elle, indique que le nombre qui lui correspond doit être retranché au nombre qui suit.
  • Les valeurs sont groupées en ordre décroissant, sauf pour les valeurs à retrancher selon la règle précédente.
  • La même lettre ne peut pas être employée quatre fois consécutivement sauf M.

Lettre d’unité : I est une unité pour V et X, X est une unité pour L et C, C est une unité pour D et M.

L'entrée du Colisée, avec le chiffre LII (52)

Sommaire

Origine

Contrairement à une idée reçue, les chiffres romains ne sont pas acronymiques : par exemple, C n’est pas, au départ, l’abréviation de centum (écrit CENTVM). Les chiffres, attestés dans d’autres langues et écritures d’Italie, étaient au départ des symboles séparés, confondus ensuite avec les lettres. Ainsi, en numération étrusque (dont l’alphabet également a été emprunté et adapté par les Romains) on trouve les symboles I, Λ, X, ⋔, 8 et ⊕ pour I, V, X, L, C et M[1].

En fait, la critique moderne reconnaît que la numération romaine est une survivance d'une pratique archaïque, antérieure à l'invention même de l'écriture (et donc, à strictement parler, préhistorique), et que l'on retrouve dans de nombreuses civilisations[2].

Ces chiffres seraient dérivés de l'utilisation de bâtons à entailles et de la nécessité d'y faire figurer des repères : Le berger qui veut compter ses bêtes sans savoir énumérer prend simplement un bâton sur lequel figurent des encoches, fait passer son troupeau devant lui, et décale son ongle d'une encoche à chaque fois qu'une bête passe devant lui : l'encoche finale correspond au nombre de bêtes, et il suffit de repérer sa position pour conserver le nombre. Avec ce système, les premiers chiffres sont toujours des encoches simples, ultérieurement transcrites par des « I ».

Lineaal.jpg

Le repérage n’est pas aisé dès que le nombre d’encoches dépasse une poignée, parce que l’œil ne perçoit pas clairement les collections au-delà de trois ou quatre éléments : lire IIIIIIII est pratiquement impossible (par comparaison à VIII, beaucoup plus simple). Le berger est naturellement conduit à intercaler régulièrement des encoches de forme différente, pour servir de repère visuel ; et le regroupement naturel (pour un berger comptant sur ses doigts) est par groupes de cinq (de 10 pour les Étrusques). Un tel regroupement est toujours utilisé de nos jours sur les règles à mesurer.

Le repère « cinq » naturel pourra être une encoche plus longue (utilisée sur les règles), ou en biais (utilisée sur les tailles), mais ces deux marques ne se différencient pas bien des encoches simples quand il s'agit de les transcrire. Les marques simples finalement utilisées sont formées par une encoche double (en forme de V, ou de Λ quand on le lit dans l'autre sens). Le regroupement suivant, à dix encoches, est pratiquement toujours une encoche en croix X. Les repères ultérieurs ont des formes plus élaborées, à trois encoches : 50 correspond à « V plus une encoche », ce qui donne initialement des formes en N, Z ou E ; et cent correspond à « X plus une encoche », donnant des formes de type étoile (Ж). Ces formes étaient moins stables, et ont évolué par la suite vers des formes à deux traits, en L pour cinquante, et C pour cent.

Avec un bâton ainsi marqué, le berger peut repérer assez facilement l'encoche sur laquelle s'est arrêté son décompte. S'il a treize bêtes, par exemple, son ongle s'arrête sur la troisième encoche après la première dizaine, ce qui se retranscrit simplement XIII. S'il en a vingt neuf, son ongle est à une encoche avant la troisième dizaine, ce qui se note XXIX. S'il en a cinquante neuf, son doigt a passé la première cinquantaine, et se trouve à une encoche avant la dizaine suivante: LIX.

Ce repérage primitif peut conduire à des écritures très atypiques : par exemple, un cran avant la dizaine avant cinquante se noterait IXL (pour trente neuf). Il a été régularisé par la suite, pour former le système connu de nos jours.

Notation romaine classique de base

Notation classique
Chiffre
romain
Valeur Signification
I 1 Une marque verticale.
V 5 Une marque à laquelle on ajoute une autre marque (d’où des graphies archaïques comme ⋀, ⊢, ⋋ ou ⋌, elles-mêmes issues de lettres phéniciennes ou égyptiennes dont l’origine était la représentation d’une main, les deux représentations ou interprétations ayant existé simultanément avant de s’unifier).
X 10 Une marque barrée (d’autres suggèrent une seconde origine, par la juxtaposition de deux signes phéniciens représentant chacun la main).
L 50 Un V barré (proche de

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Numération romaine de Wikipédia en français (auteurs)

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Numeration romaine — Numération romaine Wikipédia …   Wikipédia en Français

  • Numeration gotique — Numération gotique Pour les articles homonymes, voir gothique. Numérations selon les cultures Numération arabo indienne arabe khmer indienne mongole thaï Numérations à l …   Wikipédia en Français

  • NUMÉRATION — Le problème de la numération est celui de la désignation des nombres. Les nombres sont définis de manière intrinsèque, indépendamment de leur nom, et la façon de les désigner dépend du langage, du «code» choisi. Pour comprendre en quoi consiste… …   Encyclopédie Universelle

  • Numération gotique — Pour les articles homonymes, voir gothique. La numération gotique est un système de numération alphabétique directement inspiré de celui des Grecs et utilisé par les Goths (Germains orientaux) dans leur langue, le gotique, écrit en alphabet… …   Wikipédia en Français

  • Numération arabo-indienne — Écriture décimale positionnelle Numérations selon les cultures Numération arabo indienne arabe khmer indienne mongole thaï Numérations à l’origine chinoise chinoise japonaise à bâtons suzhou Nu …   Wikipédia en Français

  • Numération décimale de position — Écriture décimale positionnelle Numérations selon les cultures Numération arabo indienne arabe khmer indienne mongole thaï Numérations à l’origine chinoise chinoise japonaise à bâtons suzhou Nu …   Wikipédia en Français

  • Numération indo-arabe — Écriture décimale positionnelle Numérations selon les cultures Numération arabo indienne arabe khmer indienne mongole thaï Numérations à l’origine chinoise chinoise japonaise à bâtons suzhou Nu …   Wikipédia en Français

  • romaine — 1. romaine [ rɔmɛn ] n. f. • 1800; laitue romaine 1570 « importée d Italie »; de romain ♦ Laitue d une variété à feuilles allongées, rigides et croquantes. Loc. fam. Bon comme la romaine : trop bon, bon jusqu à la faiblesse; bon jusqu à se… …   Encyclopédie Universelle

  • Numeration — Numération Numérations selon les cultures Numération arabo indienne arabe khmer indienne mongole thaï Numérations à l’origine chinoise chinoise japonaise à bâtons suzhou Numérations alphabétiques …   Wikipédia en Français

  • Numeration maya — Numération maya Civilisation maya Sciences Tech. Astronomie Numération Calendrier Architecture Lettres Culture Religion …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”