Miracles eucharistiques

Carte montrant l'emplacement de quelques sites en Italie

Divers miracles relatifs à l'Eucharistie se seraient produits au cours de l'histoire de l'Église. Dans son livre publié en 2003, Nicola Nasuti mentionne le fait qu'à Paray-le-Monial, en France, on conserve une grande carte géographique avec l'indication de 132 lieux, répartis à travers le monde^[1], où il y aurait eu des miracles eucharistiques advenus au cours des siècles^[2].

De nombreux saints auraient bénéficié de prodiges à rajouter à ces miracles^[3].

Nature et circonstances

Ces miracles peuvent consister en différentes choses, principalement :

• lévitation de l'hostie (Faverney, 1608, pendant plusieurs heures ; Lourdes, 1999)^{[réf. nécessaire]} ;
• l'apparition d'une image sur l'hostie : visage du Christ... (Douai, 1254 ; Chirattakonam en Inde, 2001)^{[réf. nécessaire]} ;
• l'hostie se change en chair ou bien saigne abondamment (Lanciano vers 750 ; Trani dans les Pouilles, en Italie, vers l'an mille ; Bolsena en Italie en 1263 ; O Cebreiro en Espagne en 1300 ; Cascia en Italie en 1330 ; Betania en 1991 ; Buenos Aires en 1996).^{[réf. nécessaire]}

Là où les analyses de sang ont été faites, elles confirment qu'il s'agit toujours de sang du groupe AB. Ce fait mérite d'être noté, car c'est un argument en faveur de l'authenticité : ces reliques sont dûment répertoriées depuis des siècles, bien avant qu'on ait connu ou même pu imaginer les analyses de groupes sanguins. Les analyses ont été faites en ordre dispersé, sans que les scientifiques de ces divers pays ne se soient concertés.^{[réf. nécessaire]}

Circonstances : elles sont très diverses ; il peut s'agir soit d'un doute du prêtre qui célèbre la Messe (Lanciano, et Bolsena), soit d'un sacrilège, qui peut être délibéré (hostie volée en vue d'une profanation ou d'un usage de sorcellerie : Santarém au Portugal), par négligence coupable (un prêtre qui avec désinvolture met une hostie consacrée entre les pages de son bréviaire au lieu de la porter avec respect : l'hostie a saigné, à Cascia en Italie, en 1330), ou de façon purement matérielle, une hostie tombée par terre (Douai), ou encore le reposoir qui s'enflamme (Faverney) ; enfin, un miracle peut se produire sans aucune circonstance particulière (Lourdes).

Lanciano : l'article de L'Osservatore Romano 23 avril 1982

On peut citer notamment :

• Lanciano en Italie, province de Chieti, dans la région des Abruzzes, vers 750 ; le prêtre ayant un doute sur la présence de Jésus, les "saintes Espèces" prirent l'aspect de la chair et du sang ; les reliques ont été examinées durant l'hiver 1970-1971 et une nouvelle fois en 1981 par le Professeur Odoardo Linoli qui a effectué diverses analyses, dont les résultats ont été confirmés par le Professeur Ruggero Bertelli ; il s'agit bien de chair et de sang humains, de groupe sanguin AB, sans aucune trace de substance de conservation ou de momification : leur conservation durant des siècles dans un milieu non stérile est donc exceptionnelle. La chair est constituée par le muscle du cœur (myocarde)^[4]. Le 23 avril 1982, L'Osservatore Romano, journal du Saint-Siège, a consacré une page aux résultats des analyses du miracle de Lanciano. A noter qu'un miracle secondaire s'était produit dans le passé au sujet du poids des cinq caillots de sang (le poids était le même, qu'on pèse un, deux, ou cinq caillots) ; ce miracle ne s'est pas reproduit lors des examens récents.
• Douai, en 1254, dans la Collégiale Saint-Pierre de Douai : le visage de Jésus apparait dans l'hostie ; des pèlerinages ont encore lieu régulièrement. Pour couper court à toute crainte que l'hostie de 1254 soit corrompue et qu'il n'y ait plus la Présence réelle, l'évêque a demandé que, lorsque l'hostie est exposée à l'adoration des fidèles, il y ait, en plus de l'ostensoir qui contient l'hostie ancienne, un autre ostensoir qui contienne une hostie récemment consacrée^[5] ;
• Bolsena, province de Viterbe, dans la région Latium, en Italie centrale, en 1263 ; dans un contexte un peu semblable à Lanciano, l'hostie changée en chair a saigné abondamment, et le sang a taché le corporal ; les reliques sont conservées dans la Cathédrale d'Orvieto. Le pape Urbain IV s'y rendit et décida d'instituer la Fête du Saint-Sacrement, qui fut officiellement promulguée l'année suivante, après que les textes de la liturgie aient été composés (par saint Thomas d'Aquin)^[6].
  

  

  Le calice et la patène de O Cebreiro
• En 1300, à "O Cebreiro" en Galice (Espagne), une des paroisses de "Pedrafita do Cebreiro" en galicien ou "Piedrafita del Cebrero", le célébrant ne croyait pas à la présence réelle de Jésus ; l'hostie et le contenu du calice se changèrent en chair et en sang. Près de deux cents ans plus tard, la reine Isabelle fit faire un reliquaire de cristal. Les reliques sont toujours portées en procession chaque année pour la Fête-Dieu ; elles figurent aussi sur le blason de la ville. Cet épisode est attesté par deux bulles papales, d'Innocent VIII (1487) et Alexandre VI (1496)^[7]
• D'après Radio-Vatican et l'Agence Zenit, Benoît XVI a nommé le Cardinal Tomko comme son représentant personnel pour le 600° anniversaire du miracle de Ludbreg, en Croatie. En 1411, un prêtre qui célébrait la messe en doutant de la vérité de la transsubstantiation vit le vin se transformer en sang. Selon Radio Vatican, ce miracle eucharistique fait l’objet d’une vénération pour les fidèles croates qui, au cours des siècles, ont été témoins d’innombrables guérisons.^[8]
• Faverney en Haute-Saône en 1608 (voir description du miracle à l'article Faverney ; l'hostie est restée en lévitation plus de 24 heures à l'occasion d'un incendie ; des milliers de témoins l'ont constaté)^[9] ;
• Près de Naples en 1772, des quantités d'hosties volées furent miraculeusement retrouvées, en plusieurs fois, dans un champ, grâce à des lumières inexplicables ; cela a fait l'objet d'une enquête rigoureuse du Tribunal archiépiscopal, qui a dressé un procès-verbal de 364 pages ; 17 hommes (dont des prêtres) ont témoigné judiciairement sous la foi du serment, et le récit détaillé en a été fait par saint Alphonse de Liguori, évêque et Docteur de l'Eglise, qui affirme que d'autres miracles de ce genre ont été décrits dans ses autres livres^[10].
• À Betania, au Vénézuela, le 8 décembre 1991, jour de la fête de l'Immaculée Conception de Marie, dans le contexte des apparitions mariales (reconnues par l'évêque du lieu le 27 novembre 1987), l'hostie s'est mise à saigner dans la main du Père Otty Ossa, et elle est conservée ainsi depuis. En 1998, un pèlerin américain aurait eu sur une vidéo un cœur qui bat (mais ce miracle dans le miracle est à prendre avec réserves) ;^{[réf. nécessaire]}
• En 1996 à Buenos Aires, en Argentine, une hostie tombée est mise de côté dans de l'eau (afin qu'elle se dissolve et disparaisse) ; elle se change en chair et en sang ; des cardinaux s'assurent de la réalité des faits, des analyses poussées sont faites et notamment avec le Professeur Odoardo Linoli, celui-là même qui avait étudié les reliques de Lanciano. Il s'agit bien d'ADN humain ; groupe sanguin AB ; l'analyse révèle qu'il s'agit d'un homme qui a beaucoup souffert (inflammation des cellules) ...et qui est vivant ; les globules blancs sont présents 9 ans après (ce qui est aussi un miracle, car ils meurent très rapidement).^{[réf. nécessaire]}
• En Inde, le samedi 5 mai 2001, à Chirattakonam (Archidiocèse de Trivandrum, État du Kerala)  ; il s'agit d'un diocèse de rite oriental (et non du rite latin, également utilisé en Inde)^{[réf. nécessaire]}

• À Lourdes le 7 novembre 1999 : l'émission le Jour du Seigneur retransmettait à la télévision française la messe de l'Assemblée des évêques de France, présidée par le cardinal Billé, alors Primat des Gaules, entouré des cardinaux Lustiger et Eyt. Au moment de la consécration, à l'instant où le cardinal Billé prononçait l'épiclèse « en répandant sur elles ton Esprit » en imposant les mains, l'hostie posée sur l'autel s'incurva, se souleva d'un ou deux centimètres et resta parallèle à la patène, posée en équilbre sur son centre^[11]. Le Cardinal Billé s'en aperçut et continua la messe sans s'interrompre. En accord avec les Cardinaux Lustiger et Eyt, le Cardinal Billé décida de garder le silence sur cet événement. En 2007, le cardinal Poupart déclara que l'on pouvait désormais parler de ce miracle. Puis il y eut un article du Père Bandelier dans "Famille Chrétienne" en avril 2007. Ce phénomène est bien documenté : outre la vidéo, il existe une lettre (datée du 12 septembre 2007) du producteur, le "CFRT - Le Jour du Seigneur" certifiant qu'aucun trucage n'a eu lieu.^{[réf. nécessaire]}

Miracles douteux

• À Ostina, Province de Firenze, Italie, 23 mai 2003 ; prêtre : Don Gian Paolo Faroni ; l'hostie se serait changée en chair. Ce miracle aurait eu lieu dans le contexte du mouvement "Movimento d'Amore San Juan Diego" (fondé en 2001) qui diffuse des messages bizarres qui, malgré un certain flou dans leur formulation, sembleraient difficilement compatibles avec l'enseignement de l'Église, et se heurtent à une certaine hostilité des évêques^{[réf. nécessaire]}.

• Alberobello en Italie (très douteux à cause de la personnalité du prêtre concerné, Angelo Chiriatti, qui se fait appeler Don Pietro, en situation irrégulière par rapport à la hiérarchie : ce prêtre n'est inscrit dans aucun diocèse catholique ; ce serait plus ou moins un aventurier). Des analyses de sang et d'ADN auraient eu lieu, mais les résultats sont bizarres, ou exprimés de façon bizarre : les références du laboratoire d'analyse étaient imprécises, impossible d'obtenir une confirmation de la part du labo ou des éminents professeurs de réputation internationale^{[réf. nécessaire]}.

Notes et références

Annexes

Bibliographie

• (fr) Bruno Sammaciccia , Le Miracle eucharistique de Lanciano, éditions du Cèdre, 1977 lire en ligne
  Traduction Roland Bourdariat
• (fr) Abbé Jean Ladame, Prodiges Eucharistiques, imprimerie Saint Joseph, collection : Familles & eucharistie, 2008 (ISBN 978-2-911243-23-3)
  1^re édition en 2004 (ISBN 2-911243-23-4)
• (fr) Renzo Allegri, Le Corps du Christ: Histoire des miracles eucharistiques, Médiaspaul, 2006 (ISBN 9782712209582)
  Traduction Daniel Demongeot
• (fr) Francine Bay, Saints et miracles eucharistiques, Transmettre, 2008 (ISBN 978-2913708129)
• (fr) Jean-Louis Schefer, L’Hostie profanée. Histoire d’une fiction théologique, Paris, P.O.L., 2007 (ISBN 978-2846822084)
• (fr) Sergio Meloni, Les miracles eucharistiques dans le monde, collection : Religion, François-Xavier de Guibert, Paris, 2009 (ISBN 978-2755403237)
• (it) Catalogo della Mostra internazionale : Ieucaristici nel mondo, Prefazione del cardinal Angelo Comastri, Edizioni San Clemente, 2006

• (en) Joan Carroll Cruz, Eucharistic Miracles, TAN Books and Publishers Inc, 1987 (ISBN 978-0-89555-303-4)

Articles connexes

• Musée eucharistique du Hiéron à Paray-le-Monial

Liens externes

• Les Miracles Eucharistiques: Limites et Positivetés, par Mgr Raffaello Martinelli, Officiel de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi

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