Marie Dedieu

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Marie Dedieu, née le 26 septembre 1945 à Reims, et présumée morte le 19 octobre 2011 à Kismaayo (Somalie)^[1], est une actrice, journaliste, galériste férue d'art et une militante féministe française.

Biographie

Elle fait ses études à Saint-Étienne^[2], et avec son mari l'artiste peintre Gaspar François Dedieu, suit une formation d'art dramatique, et travaille avec le metteur en scène de théâtre Antoine Bourseiller. Dans les années 1970, elle s'engage dans le Mouvement de libération des femmes (MLF), signe en avril 1971 le Manifeste des 343 pour le droit à l'avortement en 1971^[3],[4]. Elle collabore activement au journal du mouvement Le Torchon brûle, dès le premier numéro, et est choisie comme directrice de publication (mais sans le « diriger » car chacun des six numéros parus de 1971 à 1973 est réalisé par une équipe différente).

Elle a un petit rôle dans le film Domicile conjugal (1970) de François Truffaut^[4], où elle donne la réplique à Jean-Pierre Léaud^[5]. En juin 1971, un accident de la route lui fait perdre la motricité de ses jambes, mais elle garde son autonomie et sa mobilité et pendant longtemps refuse de se déplacer en fauteuil roulant. Elle est active aux éditions des femmes, et de 1978 à 1982, est responsable des pages culturelles du mensuel puis de l'hebdomadaire Des Femmes en mouvements. Dans les années 1980, elle anime la galerie Des femmes où elle programme des artistes majeures, Sonia Delaunay, Ilse Bing, Louise Nevelson, Tina Modotti, June Wayne, Popy Moreni et de moins connues, Marie Orensanz (exposition « Fragmentismo » en 1982), Colette Alvarez-Urbajtel, Marie-Pierre Thiébaut.

Dans les années 1990, elle découvre puis s'installe dans l'archipel de Lamu, au Kenya, d'abord sur l'île de Lamu puis l'île de Manda^[4], où elle se construit une maison locale^[6]. Elle est alors décrite comme « très appréciée de la population locale »^[5]. Elle y est enlevée dans la nuit du 30 septembre au 1^er octobre 2011^[5] par des hommes armés venus de Somalie, probablement des insurgés islamistes somaliens^[4]. Ceux-ci espèrent une rançon^[7] et la gardent dans le village de Ras Kamboni, puis dans une localité voisine^[8], toujours dans la région du Jubbada Hoose.

Alors âgée de 66 ans^[5], tétraplégique et souffrant d'un cancer du sein en rémission^[5]et d'insuffisance cardiaque^[4] (légère arythmie), elle est rentrée de Paris le 28 septembre avec le plein accord de ses médecins. Son décès est annoncé officiellement par le gouvernement français le 19 octobre 2011^[9]. Ce dernier, qui ignore la date et les circonstances du décès, a demandé le rapatriement du corps mais les ravisseurs veulent, selon des rumeurs non confirmées, vendre la dépouille^[10].

Suite à l'enlèvement, l'aviation kenyane a pilonné certains bastions des rebelles islamistes dans le sud de la Somalie^[8]. Ces derniers sont accusés d'être à l'origine de trois autres enlèvements d'Européens au Kenya.

Notes et références

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