- Intervention kényane en Somalie
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Intervention kényane en Somalie
Situation politique de la Somalie en juillet 2011.Informations générales Date depuis mi-octobre 2011 Lieu sud de la Somalie Issue En cours Belligérants Kenya
Somalie
Union africaine
France
États-Unis (présumée)Al-Shabaab Forces en présence Kenya : 1 600 hommes
Somalie : 4 000 hommes3 000 hommes[1] (estimation) Pertes Au 24 octobre : 7 tués[2],[3]
7 blessés[4]
1 patrouilleur endommagé[5]
1 hélicoptère détruit73 tués[6]
10 capturésGuerre civile somalienne modifier L'intervention kényane en Somalie, nom de code opération Linda Nchi[7] (« protéger le pays » en swahili), est une offensive coordonnée des armées kényane et somalienne du Gouvernement fédéral de transition dans le cadre de la guerre civile somalienne. Elle a lieu depuis la mi-octobre 2011 lorsque des troupes en provenance du Kenya ont franchi la frontière dans les zones de conflit du sud de la Somalie[8]. Les soldats étaient à la poursuite de miliciens d'Al-Shabaab, accusés d'avoir enlevé plusieurs touristes étrangers et travailleurs humanitaires au Kenya[9].
Vue d'ensemble
Article détaillé : Guerre civile somalienne.Selon l'Associated Press, le Kenya n'avait pas participé aussi activement dans le conflit du sud de la Somalie avant cette opération[10]. L'armée kényane est considérée comme inexpérimentée et des doutes planent sur sa capacité à mener des opérations d'aussi grande envergure, selon des reporters présents à Nairobi[11].
Bien que l'ambassadeur de Somalie au Kenya, Mohamed Ali Nur, a été cité comme disant « Nous ne pouvons pas permettre à tout pays de nous envahir[12] », l'incursion aurait été coordonnée avec et à l'instigation de l'armée somalienne[13]. Yusuf Abdi, un général de l'armée somalienne, a indiqué que les troupes kényanes ont agi de concert avec l'armée somalienne : « Notre voisin, le Kenya, est entièrement disposé à nous soutenir militairement et notre mission est de conduire Al-Shabaab hors de la région[13]. »
Le porte-parole du Gouvernement fédéral de transition, Abdirahman Omar, a par la suite confirmé ces propos, indiquant que « les gouvernements somalien et kényan coopèrent désormais dans la lutte contre Al-Shabaab[14] ». Le ministre de la Défense kényan, Mohamed Yusuf Haji (d'origine somali), fer de lance de l'opération, aurait signé un pacte avec la Somalie, qui prévoit de « coopérer en matière de sécurité entreprise et d'opérations militaires », notamment « coordonner des actions préventives[15] ».
Le groupe islamiste Al-Shabaab nie officiellement avoir enlevé des travailleurs étrangers[15]. Cheikh Ali Mohamud Rage, un porte-parole du groupe, a déclaré que ses combattants attaqueraient le Kenya si les troupes kényanes refusent de se retirer du territoire somalien. Il a également affirmé que les bombardements aériens perpétrés par l'aviation kényane avaient causé des dommages aux infrastructures civiles et des victimes. Selon Al Jazeera, le groupe islamiste s'est dépeint comme une force de résistance contre les forces d'occupation étrangères et a exhorté les résidents locaux à prendre les armes contre les soldats kényans[16].
Déroulement de l'intervention
Le 17 octobre 2011, les médias indiquent que les forces du Gouvernement fédéral de transition ont pris le contrôle de la ville de Qoqani. Le soutien aérien de l'armée kényane aurait aidé à sa prise, des hélicoptères d'attaque bombardant les positions d'Al-Shabaab. Certains rapports ont également suggéré l'implication des États-Unis, bien que les responsables somaliens et kényans affirment que le Kenya et la Somalie ont seulement participé aux affrontements.
Le porte-parole du GFT, Abdirahman Omar Osman, indique que les troupes kényanes ne fournissent qu'un soutien militaire et logistique et que ce sont les officiers militaires somaliens qui mènent l'ensemble des opérations contre Al-Shabaab. Le nombre de pertes est inconnu[17]. Un des quatre hélicoptères Harbin Z9 reçus en 2010[18] aurait été perdu en raison d'une panne mécanique alors qu'il menait des opérations de soutien dans la ville de Liboi contre les islamistes d'Al-Shabaab[19]. 5 soldats kényans sont morts dans le crash[20]. L'opération aurait ainsi impliqué des soldats, des hélicoptères et des avions de combat[21]. Au moins deux bataillons de 800 hommes de l'armée kényane ont participé à l'offensive[22].
Une voiture piégée a explosé à Mogadiscio lorsque les ministres kényans ont visité la capitale somalienne le 18 octobre 2011, faisant au moins deux morts et 15 blessés[23]. Selon un porte-parole de l'armée kényane, la progression vers Afmadow le même jour est ralentie en raison de fortes pluies et d'un terrain boueux. Des témoins oculaires rapportent toutefois qu'Al-Shabaab serait parvenu à capturer des camions kényans et aurait acheminé des troupes fraîches à Afmadow et commencé à construire un système de retranchement[24].
Le 21 octobre 2011, l'autorité intergouvernementale pour le développement (Intergovernmental Authority on Development, IGAD) se réunit à Addis-Abeba et accepte à l'unanimité de soutenir les opérations militaires coordonnées dans le sud de la Somalie entre l'armée kényane et les forces du Gouvernement fédéral de transition. Le vice-premier ministre éthiopien, Hailemariam Dessalegn, indique également que son pays pourrait rejoindre la campagne militaire, étant donné que « l'objectif à long terme est d'éradiquer Al-Shabaab de Somalie et c'est le bon moment puisque l'offensive montre qu'Al-Shabaab est à sa fin[25]. »
Le 23 octobre 2011, selon des officiels de l'armée kényane, la Marine française bombarde des positions d'Al-Shabaab sur la côte somalienne près de Kuday[26]. Des frappes aériennes contre Al-Shabaab sont également attribuées par le Kenya à la France et aux États-Unis, bien que ni le gouvernement français ni le gouvernement américain n'aient confirmé leur participation au conflit[27] et que le colonel Thierry Burkhard, porte-parole de l'état-major des armées française, déclare qu'« Aucune force française n'est engagée en Somalie », et qu'aucun tir contre des objectifs à terre n'avait été effectué depuis un navire français.
En revanche, à la demande des autorités du Kenya, la France apporte un soutien logistique limité. Un avion C-160 Transall transporte du matériel entre Nairobi et la base de Waji, point de départ de certaines opérations militaires kényane en Somalie[28], le navire collecteur de renseignements Dupuy-de-Lôme se trouve dans le port kényan de Mombasa[29] et l'ambassadeur des États-Unis à Nairobi, Scott Gration, a évoqué « un solide programme de formation » de l'armée kényane et la livraison de « matériel, notamment de radars, pour renforcer le contrôle de la frontière »[30].
Le 24 octobre 2011, une grenade F1 explose dans une discothèque de la capitale kényane, Nairobi, blessant 14 personnes. La police locale accuse les islamistes d'Al-Shabaab d'avoir perpétré l'attentat[31]. Les forces kényanes annoncent dans la même journée qu'elles s'attendent à de rudes combats près d'Afmadow.
Le jeudi 27 octobre 2011, le premier affrontement a lieu quand 45 combattants islamistes ont attaqué une colonne de l'armée kényane du côté de Tabto, près de la ville frontalière de Dhobley. Les soldats kényans cherchaient à rejoindre Qoqani pour « renforcer leurs positions avancées ». Le Kenya déclare avoir eu 2 blessés dans ses rangs et tué 9 miliciens tandis que les shebab ont affirmé avoir tué 15 soldats « ennemis » et détruit cinq véhicules militaires[réf. nécessaire].
Le même jour, 4 fonctionnaires kényans ont été tués dans l'attaque d'un lance-roquettes de leur voiture près de la ville de Mandera[32].
Le Kenya déclare que l'Érythrée ravitaille les shebabs. Le 4 novembre, la marine kényane coule 2 bateaux et déclare que 18 militants shabaab sont morts[33]. Un journal local estime qu'il s'agit d'une bavure et que cela à couté la vie à au moins 7 pécheurs kenyans [34].
Notes et références
- (en) Al Shabab topics.nytimes.com, 17 octobre 2011
- (en) Kenya sends more troops to Somalia, 10 AU soldiers killed, Reuters, 21 octobre 2011
- (en) Kenya Pursues Al-Shabaab Rebels in Somalia After Abductions, Bloomberg, 17 octobre 2011
- (en) Rain halts Kenyan troops in Somalia, Capital News, 20 octobre 2011
- (en) Timeline: Operation Linda Nchi, 24 octobre 2011
- (en) Kenya Cabinet meeting backs military operation in Somalia, Coastweek.com, 18 octobre 2011
- (en) Cabinet endorses ‘Operation Linda Nchi’, NTV Kenya, 18 octobre 2011
- (en) Kenya's Offensive Against al Shabaab in Somalia, Stratfor Global Intelligence, 18 octobre 2011
- (en) Kenya sends troops to attack al-Shabab, AlJazeera, 17 octobre 2011
- (en) Kenya to pursue militants into Somalia to protect border after spate of European kidnappings, Associated Press, 15 octobre 2011
- (en) Kenya says making gains against al-Shabab , AlJazeera, 19 octobre 2011
- (en) Kenya sends in troops to Somalia in pursuit of al-Shabaab militants, The Independent, 17 octobre 2011
- (en) Kenya, Somali troops target al Shabaab bases in Somalia, Reuters, 16 octobre 2011
- (fr) L'armée kényane intervient en Somalie contre Al Chabaab, L'Express, 16 octobre 2011
- (en) Kenyan ramps up security at Somali border, eyes al Shabaab, Reuters, 17 octobre 2011
- (en) Al-Shabab threatens to attack Kenya , Al Jazeera, 17 octobre 2011
- (en) Kenya: Army Hit Somali Terror Base, allAfrica.com, 17 octobre 2011
- (zh)中国直9型武装直升机将出口肯尼亚 sur Xinhuanet, 14 janvier 2010. Consulté le 25 octobre 2011
- (en) Kenya: Military Chopper Crashes, allAfrica.com, 16 octobre 2011
- (en) Somali militants threaten suicide attacks in Kenya, USATODAY, 17 octobre 2011
- (en) Kenyan troops enter Somalia to attack rebels, AFP, 16 octobre 2011
- (en) Kenyan army in for ‘mother of all battles’, Sunday Nation, 17 octobre 2011
- (en) Deadly blast hits Somali capital, Al Jazeera, 18 octobre 2011
- (en) Kenya troops 'advance into Somalia near Afmadow', BBC News, 18 octobre 2011
- (en) E. African Nations Back Kenyan Offensive in Somalia, Voice of America, 22 octobre 2011
- (en) Fighter jet targets southern Somali port , Al Jazeera, 24 octobre 2011
- (en) Other Nations Join Somalia Fight, Kenya Says, The New York Times, 23 octobre 2011
- Somalie: pas de coup de main français pour corriger les islamistes somaliens? » sur Ouest-France, 24 octobre 2011. Consulté le 25 octobre 2011 Philippe Chapleau, «
- Comment les Français aident le Kenya dans son offensive en Somalie » sur Le Point, 25 octobre 2011. Consulté le 27 octobre 2011 Jean Guisnel, «
- Somalie : la France au soutien du Kenya » sur Le Figaro, 24 octobre 2011. Consulté le 25 octobre 2011 Philippe Gelie, «
- (en) Police probe al-Shabab link to Nairobi attack, Al Jazeera, 24 octobre 2011
- Agence France-Presse, « Les shebab appellent à frapper au Kenya, premiers combats au sol en Somalie ». Consulté le 28 octobre 201
- (en)Kenya sinks al Shabaab boats sur Defense Web, 9 novembre 2011. Consulté le 9 novembre 2011
- Bavure dans le conflit entre le Kenya et les Al-Shabaab » sur Bruxelles 2, 9 novembre 2011. Consulté le 9 novembre 2011 Nicolas Gros-Verheyde, «
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