Lycée Saint-Joseph de Bressuire

Le lycée Saint-Joseph de Bressuire, anciennement Collège de Bressuire, est un établissement scolaire français établi au XVII^e siècle et situé à Bressuire, dans le département des Deux-Sèvres. Il est aujourd’hui un établissement privé catholique sous contrat d’association, mixte depuis 1980, accueillant des pensionnaires et des externes sur son campus de La Bodinière où veillent d’imposants séquoias. Son histoire marque fortement celle de l’enseignement secondaire à Bressuire et, au-delà, dans le Bocage vendéen.

Histoire

Jusqu'à plus ample informé, la remière mention du Collège de Bressuire proprement dit dans les archives remonte à 1676 quand son principal Boutineau obtient un arrentement en sa faveur (AD 79, E1772, v. L. Pérouas, Le Diocèse de la Rochelle, Fayard, 1999, p.181). Dans les années 1730 le Collège de Bressuire occupe déjà (il s'y trouve encore en 1926) le Logis Le Louvre, rue de Genevière (aujourd’hui rue René Héry) acheté par la ville et un bienfaiteur, de Vrie. Il s'étend dans des bâtiments voisins pour former "l'Hôtel de Versailles". Après la séparation de l'Église et de l'État en 1905, les bâtiments reviennent à la ville, mais le collège subsiste dans ses locaux du XVII^e siècle grâce à un bail renouvelé chaque année par la municipalité. Il déménage en 1926 dans l'Hôtel de Ridejeu, 1 rue du Temple, donnant aujourd'hui sur la Place du Millénaire, ayant appartenu la famille de La Rochejaquelein. En 1933, il commence à utiliser pour certaines activités la propriété de La Bodinière qu'il finit par acheter en 1956. L'internat du second cycle y déménage en 1958 pour constituer l'actuel Lycée Saint-Joseph.

En 1457, Guillaume Fortescu est maître des "écoles de grammaire" à Bressuire (peut-être la première appellation du collège). En 1749, le principal du collège est l'abbé Hullin ("Noms des habitants de Bressuire qui ont signé le tarif"). Avant la Révolution, le collège jouit d'une excellente réputation dans l'Ouest de la France. C'est là qu'étudie le futur révolutionnaire André Charles Mercier du Rocher (La Rochelle 1753 - Fontenay-le-Comte 1816), administrateur du département de la Vendée, connu pour ses mémoires acerbes qui documentent les Guerres de Vendée. En rhétorique (classe de première) en 1770, il s'illustre localement par un compliment en vers adressé à Pierre-Paul Gilbert des Voisins, greffier en chef du Parlement de Paris, alors exilé à Bressuire.

Durant les Guerres de Vendée, Bressuire est vidé de ses habitants et le collège est incendié. Grossièrement restauré, il sert de caserne de 1804 à 1806. En 1805, l’abbé Senille réorganise dans sa cure de Saint-Porchaire une école cléricale qui permet d'envisager la réouverture du collège. À la demande des habitants, la municipalité décide de redonner vie à l'institution après d'indispensables travaux d'aménagement, et confie en 1807 à l'évêque de Poitiers le soin de rouvrir l' "école secondaire ecclésiatique" dans le but d'y former à nouveau de "dignes ministres à l’Église et des sujets fidèles et utiles à l’État" ; elle autorise le collège à prendre des pierres dans les murs écroulés de la ville pour construire une nouvelle aile. C'est sous la direction de l'abbé Meschain, curé de Saint-Amand-sur-Sèvre où il venait de fonder un petit séminaire ("École cléricale de Saint-Amand"), que le collège retrouve à partir de 1808, au milieu d'innombrables difficultés, la qualité de l'enseignement qui avait fait sa réputation auprès de la noblesse et la bourgeoisie du Bocage. Le pensionnat se double d'un séminaire à cette époque.

En 1876, Dom Séraphin Gabard est nommé supérieur du collège, toujours sous l'autorité de l'évêque de Poitiers, la direction du collège étant confiée aux pères augustiniens, "chanoines réguliers du Latran", venant de l'Abbaye de Beauchêne (Cerizay) voisine de Bresssuire. Le président de la République française y est toujours titulaire d'une stalle comme « premier et unique chanoine d'honneur » de l'Archibasilique Saint-Jean de Latran à Rome; pour anecdotique qu'elle soit, cette référence au chef de l'État permet alors de souligner que la mission du collège n'est pas seulement de former de bons chrétiens, mais aussi des citoyens éclairés. Ces chanoines réguliers, dont un certain nombre de pères flamands venus de Belgique, dirigés dans les années 1940-1950 par dom Hubert Wissers, impriment une pensée augustinienne quelque peu teintée de jansénisme au collège ; ils continuent d'y enseigner jusqu'à la fin des années 1950 alors que la direction en est revenue au diocèse (le dernier permanent, dom Rademaker quitte le collège en 1957 pour devenir missionnaire au Kivu, Congo belge).

Jusqu'à son déménagement au Parc de La Bodinière en 1958, le cœur de l'établissement reste le pensionnat animé par les humanités classiques (on commence l'étude du grec dès la sixième jusque dans les années 1950). Depuis, des filières modernes, techniques ou professionnelles innovantes lui donnent une nouvelle personnalité. En 1980, l'établissement devient mixte par la fusion avec l'Institution Notre-Dame, elle-même héritière du pensionnat des Cordelières d'avant la Révolution. En 1981, le premier cycle se sépare de ce qui prend le nom de Lycée Saint-Joseph pour former le Collège Notre-Dame dans les locaux du pensionnat des sœurs de la Sagesse.

Entre l'arrivée du chamoine Logeais comme supérieur du collège dans les années 1930, jusqu'au déménagement du second cycle au Parc de La Bodinière en 1958, le collège est traversé par des tendances modernistes inspirant des expériences pédagogiques parfois hardies, s'opposant ou alternant avec des courants conservateurs. Le chanoine Logeais instaure une pédagogie de la proximité ; tels les péripatétiens de l'antiquité, il arpente avec les grands élèves les cours en philosophant ; il surgit dans les études pour faire part soudain d'une idée qui l'anime. À son décès en 1949, le collège entre au contraire dans une "période de glaciation" avec son nouveau supérieur le chanoine Mathé (sur les photos, il soigne sa ressemblance avec le pape Pie XII avec ses lunettes cerclées de métal); celui-ci exige une discipline sans faille. Il privilégie l'enseignement du latin, créant une classe de septième classique confiée à sa sœur d'âge canonique afin que de bons éléments entrent en sixième connaissant déjà leurs déclinaisons. Le projet affirmé du collège est alors de "donner une élite catholique au Bocage vendéen". Or il advint qu'une main mystérieuse écrivit sur les murs du réfectoire "Mathé, Tefes, Pares" , rappelant le banquet de Mabuchodonosor, manifestant surtout une opposition à ses méthodes autoritaires. Après sa démission, c'est une équipe de jeunes prêtres du diocèse qui anime le collège sous la conduite bienveillante du chanoine Mousset comme supérieur.

Formations actuelles

• Enseignement supérieur (BTS)
• Enseignement général (diverses options)
• Enseignement technologique
• Enseignement professionnel tertiaire
• Enseignement professionnel industriel
  • secteur bois
  • secteur vêtement (défilés de mode)
  • secteur photographie
  • secteur graphique

Le journal Le Figaro à publié en 2009 un palmarès des lycées de France et le Lycée Saint-Joseph de Bressuire est classé 1^er sur 10 dans le département des Deux-Sèvres, 2^e sur 46 dans l'académie de Poitiers et 98^e sur 1915 au niveau national. Accueil des Adolescents Intellectuellement Précoces (AIP)

Accueil d'élèves boursiers

Anciens élèves

• André Charles Mercier du Rocher (La Rochelle 1753 - Fontenay-le-Comte 1816), mémorialiste, ardent révolutionnaire, administrateur du département de la Vendée
• Jean-Michel Bernier, maire de Bressuire
• Michel Chatry, ingénieur arts-et-métiers, rédacteur-en-chef de la Revue du Souvenir Vendéen
• Philippe Gaury, professeur, diplômé du CNAM, attaché territorial, auteur poitevin et normand, historien de la Vendée
• Jean-Marie Grassin, professeur émérite de l'Université de Limoges, fondateur de l'Université de la Francophonie, (Cr. Palmes acad.)
• Dom Fourier Bonnard (Mgr), augustin chanoine de Latran, historien, poète
• Christian Valteau, maire de Thouars
• Françoise Carras-Ardillier, professeur à l'Université d'Orléans, historienne et géographe de l'Arménie
• Robert Charron, boxeur, champion de France des poids moyens
• Jean Blanvillain, le chansonnier Jamblan
• Jean-Claude Morin, inspecteur d'académie (décédé 2003), historien, époux d'Élisabeth Morin

Bibliographie

• Cadu, Alain. Saint-Joseph, Bressuire, 1890-2003. La Chronique. Bressuire: Jolly, 2003, 200pp.
• Philippe Gaury, « La Petite École, le Collège et le pensionnat des Cordelières [avant la Révolution] », Bulletin des Amis du vieux Bressuire, n° 32, pp. 5-18.
• Philippe Gaury, « Le Collège de Bressuire », Bulletin des Amis du vieux Bressuire, n° 40 (1990), pp. 32-44.

Liens externes

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