- Louis Goblet
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Louis Goblet est un économiste, géographe politique et chroniqueur de presse français, né le 20 juin 1881 et mort en 1955. Bien que n'aimant pas le terme, il est l'un des précurseurs français de la géopolitique. Il s'est engagé dans le mouvement régionaliste breton[1] et fut investi comme ovate dans le Gorsedd de Bretagne en 1902 sous le nom bardique de Yann Morvran , dont il fit ses prénoms d'usage dans ses publications.
Sommaire
Vie professionnelle
Ayant reçu une formation d'économiste, il publie, dès 1906, de nombreux articles sur l'économie dans divers périodiques en France et à l'étranger. Il est rédacteur en chef du journal de l'Union des écoles de commerce et collabore avec l'Institut commercial de Paris.
Il enseigne dans la même période à l'Institut des hautes études sociales, donnant, non seulement des cours d'économie, mais aussi, à partir de 1908, un cycle de conférences axé sur « la Renaissance celtique contemporaine», dans lequel il aborde tous les aspects historiques, économiques, sociaux et culturels des « cinq nations celtiques »[2]. Il est à l'origine de la création de la « section des études celtiques modernes » de l'IHES.
Ses conférences, du moins celles qui concernent l'Irlande, réunies avec celles de Jean Aulneau et Francis Delaisi seront publiées en 1913 sous le titre "Les aspirations autonomistes en Europe : Albanie, Alsace-Lorraine, Catalogne, Finlande, Irlande, Macédoine, YougoslavieSerbo-Croatie[3].
Il devient docteur de l'État vers 1928 en soutenant une thèse sur la situation géopolitique de l'Irlande au XVIIe siècle qui sera publiée en 1930.
Son intérêt personnel pour les mouvements autonomistes des pays celtiques l'amènent à orienter ses travaux vers ce qu'on appelle pas encore en France la géopolitique. Dès 1932, dans le journal Le Temps, il publie “Geopolitik et critique géographique”, dans lequel il dénonce comme une « machine de guerre » et « un instrument de propagande germaniste », la « geopolitik » prônée par les Allemands, préférant s'en tenir à la notion de « géographie politique », en accord avec Albert Demangeon, qui récuse le caractère scientifique des recherches de Karl Haushofer et ses disciples[4].
Après l'arrivée d'Hitler au pouvoir, Il se montre soucieux de répondre idéologiquement à la menace que représente l'Allemagne nazie en publiant, en 1934 , Le crépuscule des traités, dans lequel il pointe le danger de conclure des traités avec un adversaire qui en a une conception très peu rigoureuse.
Il fut vice-président de la Société d'économie politique de Paris et président de la société de géographie commerciale.
Dans les dernières années de sa vie, il donne des chroniques de géographie au quotidien Le Monde.L'engagement régionaliste breton
Louis Goblet adhère à l'Union régionaliste bretonne, dès les premières années de l'existence de celle-ci, puisqu'il assiste au congrès d'Auray en 1902, n'étant âgé que de 21 ans. Immédiatement après, il est investi comme ovate (grade réservé à ceux qui ne sont ni musiciens, ni écrivains) par le Gorsedd de Bretagne, lors de sa réunion publique de Carnac. Il prend alors le nom bardique de Yann Morvran (Jean le Cormoran). Ces deux noms lui serviront de prénoms, lors de sa carrière d'écrivain et journaliste.Cette investiture montrait qu'il avait acquis la maîtrise du breton.
En 1903, il publie dans "La Plume", un article sur le bardisme breton, intitulé Les Bretons modernes et leurs bardes, mais émettra en 1911 des doutes sur la filiation historique du néo-drudisme avec les bardes antiques. Cela ne l'empêchera pas de rester un membre actif du collège breton.
Il écrit des articles pour la presse régionaliste bretonne (Ar Bobl, Dihunamb, Le Pays breton et Le Breton de Paris) et, bien que résidant à Paris, participa au congrès de l'Union régionaliste bretonne (URB) à Châteauneuf-du-Faou en 1910.
L'année suivante, il suivit les bardes qui firent scission d'avec l'URB pour créer la Fédération régionaliste de Bretagne et y assuma la présidence de la section d'économie. Cette même année, il se rendit à l'Eisteddfod de Carmarthen et y eut l'honneur de présenter la moitié du glaive au druide gallois[5].
Il était secrétaire général du Club celtique qui organisait des « dîners panceltiques », dont des banquets annuels en l'honneur de la Saint-David, patron du Pays de Galles et de la Saint-Patrick, patron de l'Irlande.Œuvres
- Le crépuscule des traités, Paris : Berger-Levrault, 1934
- La géographie politique de l'Irlande au XVIIe siècle dans les cartes et essais anthropogéographiques de Sir William Petty. Thèse présentée pour le doctorat de lettres à la Faculté des Lettres de l'Université de Paris. 2 tomes de 366 et 376 p. Imprimerie Berger-Levrault , 1930.
- l'lrlande dans la Crise universelle , Paris, 1917.
- Articles dans l'ouvrage collectif Jean Aulneau, Francis Delaisi et al. "Les aspirations autonomistes en Europe : Albanie, Alsace-Lorraine, Catalogne, Finlande, Irlande, Macédoine, Serbo-Croatie
- Édition et révision des textes en breton d'Auguste Brizeux parus dans les Œuvres complètes publiées en 1910 par Auguste Dorchain
- Les Littératures celtiques contemporaine, Paris, 1907
- Le Droit a l'enseignement du breton, Vannes, 1902
Bibliographie
- Philippe Le Stum, Le néo-druidisme en Bretagne : origine, naissance, développement, 1890-1914, Rennes, Éditions Ouest-France, 1998.
Notes et références
- En 1908, la Revue d'Anjou, dans son Tome 56, le qualifie pourtant d'« Angevin très attaché à son pays ».
- Cornouailles britannique, Écosse, Île de Man, Irlande et Pays de Galles. Bretagne,
- Livres sous-titré Leçons faites à l'École des Hautes études sociales, par..., Paris : Ferdinand Alcan, 1913.
- Annales de Géographie, 1939, vol. 48, n° 272, p. p. 113-119. Hitler a emprunté à Haushofer sa théorie de l'espace vital en la déformant. Albert Demangeon, “Géographie politique à propos de l’Allemagne”,
- Alphonse de Lamartine, symbolise la réunion des Bretons de Grande-Bretagne avec ceux de Bretagne. Ce rituel de réunion de deux moitiés d'un même glaive, sur une idée d'
Catégories :- Économiste français
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