- Jean Chalette
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Jean Chalette est un peintre français qui fut baptisé le 27 décembre 1581 en l'église Saint-Jacques de Troyes (Aube). Il était fils de Nicolas Chalette né vers 1545 décédé avant juin 1616, maître maçon, et de Claude Jehanninet décédée avant juin 1616. Il décéda le 2 octobre 1644 à Toulouse (Haute-Garonne).
Il avait une sœur Marguerite Chalette, mariée à Troyes à Jehan Jehanson, marchand lanternier et bourgeois de Troyes, d'où descendance Jeanson et de Jeanson fixée à Troyes (Aube), Châlons-en-Champagne (Marne), Armentières (Nord), etc.
Sommaire
Apprentissage et formation
Jean Chalette apprit l'art de la peinture dans sa ville natale, avant de compléter sa formation en Italie, dans les villes de Gênes, Milan, Turin et Mantoue. En cette dernière ville, il fut élève de Frans Pourbus le Jeune, de qui il subit une large influence.
Jean Chalette rentra en France vers 1605 et exerça son art à Avignon (Vaucluse) et Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) où il réalisa plusieurs toiles pour Nicolas-Claude Fabri de Pereisc, célèbre docteur en droit et savant qui fut élève de Galilée. Au profit de Pereisc, Jean Chalette peignit entre autres les Astra Medicea[1] en 1611.
Installation à Toulouse
Jean Chalette s'installa à Toulouse, aux alentours de l'année 1611, en une hôtellerie de la paroisse du Taur, rue Villeneuve, tenue par un certain Jacques Sudonis, qui devint un ami et familier de Jean Chalette et permit à ce dernier de s'initier à la connaissance du monde toulousain[2]. Le 10 décembre 1612 Chalette et sa famille déménagèrent pour un logement, toujours rue Villeneuve, mais appartenant à la ville de Toulouse. Le 24 juillet 1620 il déménagea de nouveau avec sa famille pour venir habiter, aux frais et deniers de la ville, une maison rue Villeneuve appartenant à Jean Filhol, marchand de Toulouse. Enfin, en 1625, il déménagea une dernière fois pour venir loger en une demeure dépendante de l'Hôtel de Ville de Toulouse, près de l'auberge de L'Escu, dans la rue du Poids-de-l'Huile, avec jouissance privée d'un atelier permanent dans une des galeries supérieures de l'Hôtel de Ville, vers le cousté du Collège Saint-Martial, par devant le Corps de garde de la Maison commune de Ville - c'est l'actuelle salle des séances du Conseil Municipal[3]. Les capitouls de Toulouse de l'an 1611-1612 commandèrent une première œuvre à Chalette. Selon l'usage du temps et de cette cité, un portrait collectif des huit capitouls devaient être effectué de deux façons, le premier de grandeur réelle et sur toile pour la salle du Consistoire du Capitole, le second en miniature sur parchemin pour le livre des Annales de la ville de Toulouse[4]. Chalette inaugura en 1612 l'usage des portraits individuels en plus des collectifs, au grand profit des capitouls. Ce fut la première commande officielle de la ville de Toulouse.
Jean Chalette, peintre officiel de l'hôtel de ville de Toulouse
Le 3 décembre 1612 Jean Chalette reçut par sentence des lettres de maîtrise dans l'art de la peinture délivrées par les capitouls. Jean Chalette contrevenait en cela, et sans le vouloir, aux règles de la corporation des peintres toulousains qui stipulaient que pour recevoir des lettres de maîtrise, il fallait présenter un chef-d'œuvre racontant une histoire dont les qualités graphiques et esthétiques étaient soumises à l'appréciation des membres - maîtres déjà reçus - de la corporations des peintres et verriers toulousains. D'ailleurs, les membres de la corporation se plaignirent, sans succès, que Chalette avait été illégalement reçu, car les capitouls passèrent outre les reproches des peintres et verriers toulousains, dispensant même Jean Chalette des droits de réception obligé le 4 décembre 1612 afin d'occasionner d'autant plus à servir la ville[4]. Dès lors, les capitouls s'attachèrent définitivement et durablement les services de Jean Chalette et en firent le peintre officiel de la maison de ville de Toulouse par lettres de provisions de charge reçu du greffier capitulaire le 6 décembre 1612 par Jean Chalette pour en jouir et user sa vie durant[5].
Les élèves de Jean Chalette
Ces disciples (ou élèves) en l'art de la peinture qui nous sont connus sont :
- Hilaire Pader. Par acte notarié passé devant maître Belbe, notaire royal à Toulouse, le 20 juillet 1632, Hilaire Pader passait son contrat d'apprentissage pour apprendre l'estat de peintre auprès de Jean Chalette. Pader fut notamment peintre d'Honoré II Grimaldi, prince de Monaco, en 1653.
- Antoine Durand, qui sera le successeur de Jean Chalette.
- Denis Parant
- noble François Colombe du Lys, apparenté à la famille de Jeanne d'Arc
- noble Jeanne de Tailhasson, fille de Pierre de Tailhasson, docteur régent de l'Université de Toulouse et capitoul en 1613.
- Marguerite Chalette, citée ci-dessous.
- Jean-Bernard Chalette, cité ci-dessous et voir son article Wikipédia.
- noble Guilhaume Parier, né en 1608 au Puy-en-Velay (Haute-Loire) décédé entre le 5 novembre 1652 et le 6 juillet 1653 à Toulouse, fils du peintre Josué Parier et de Françoise de Beaux de Borne. Quoiqu'il ne connu son père que 4 ans, il eut la passion atavique du métier paternel et, après un apprentissage auprès de Jean François, peintre du Puy-en-Velay et successeur de Josué Parier, il partit s'installer à Toulouse vers 1625, auprès de sa sœur Françoise Parier et de son beau-frère Jean Chalette dont il suivit les préceptes. On le trouve, parallèlement à son métier de peintre, professant comme greffier de la Maison de Ville à Toulouse en 1633[6]. Il testa le 23 septembre 1648 à Toulouse avant de s'en aller à Paris et aussi pour la liquidation de ses affaires. Il fut inhumé en 1653 dans l'église des Révérends Pères Carmes au grand couvent de Toulouse. Il était seigneur d'Hurtes (Landos, Haute-Loire) et possédait divers immeubles et terres au Puy-en-Velay et à Polignac (Haute-Loire). Il reste de lui deux peintures La Cêne et La Pâque de l'Ancienne Loi réalisées en 1637 au profit des religieuses augustines du couvent Sainte-Madeleine de Vals-près-le-Puy (Haute-Loire) où sa sœur Gabrielle Parier était religieuse[7],[8].
Œuvres connues de Jean Chalette
Peintre et décorateur, Jean Chalette réalisa pour la ville de Toulouse nombre de compositions historiques comme La Victoire de Leucate, La Prise d'Arras, Le Siège de Perpignan (achevé fin 1643). En 1621, pour la visite du roi Louis XIII à Toulouse, Jean Chalette décora de ses dessins et tableaux toute la partie de la ville traversée par le roi : sept arcs de triomphes représentant les sept planètes alors connues et vingt et un tableaux allégoriques. En 1632, Jean Chalette créa la Maison navale pour la reine de France Anne d'Autriche[9]. Miniaturiste, il exécuta de 1612 à 1644 les portraits de 264 capitouls en tout, en trois expéditions, dont deux collectives et une individuelle - soit un total de 792 figurations. D'autres de ces peintures se trouvent exposées dans des musées ou des églises, citons par exemple :
- Louis XIV enfant, en saint Michel terrassant le dragon de l'hérésie (1643 - classée Monument Historique le 5 mars 1951 - huile sur toile de 1,27m par 0,96m) visible en l'église paroissiale Saint-Jean-Baptiste, à Mouriès, commune de Belberaud (Haute-Garonne)
- La vierge aux prisonniers (1630 - huile sur toile de 1,59m par 1,19m) visible au musée des Augustins, à Toulouse[10]
- Portrait de Jean de Caulet en Appolon couronné (1635 - huile sur toile de 1,045m par 0,77m) visible au musée des Augustins, à Toulouse[11]
- La Sainte Famille au dévidoir avec Saint Jean-Baptiste (vers 1640 - huile sur toile de 1,58m par 1,99m) visible au musée des Augustins, à Toulouse - attribuée depuis 2002, par Janni Papi, au peintre Antiveduto Grammatica...
- Portrait d'un chanoine (1623 - représente Pierre de Bertier, chanoine et archidiacre de Toulouse - huile sur toile de 0,985m par 0,845m) visible au musée des Augustins, à Toulouse[12]
- Le Mariage de Louis XIII, Roi de France et de Navarre, et d'Anne d'Autriche (commandée par les Capitouls de 1614-1615 - huile sur toile de 2,49m par 1,38m) visible au musée des Augustins, à Toulouse[13]
- Le Christ en croix et les capitouls de l'an 1622-1623 (huile sur toile de 3,75m par 2,45m) visible au musée des Augustins, à Toulouse
- La crucifixion avec la Vierge, saint Jérôme et saint Jean (1639 - huile sur toile de 0,99m par 0,685m), toile adjujée 21500 francs le 21 octobre 1999, en la salle 9 des ventes Drouot-Richelieu (Paris), par l'étude Tajan[14].
- Bernard de Laroche-Flavin, président au Parlement de Toulouse
- Francisco Sanchez, professeur à la faculté de médecine de Toulouse
- Le reliquaire dédié à saint Edmond après la terrible peste de 1628-1631 (1632)[9].
Mais Chalette peignit également pour son propre plaisir, en témoignent :
- le Portrait de Chalette et de sa femme - exposé au Salon de Toulouse de 1753 (n°57 du livret, exposé par M. Daguin, président au Parlement de Toulouse)
- le Portrait de Chalette peint par lui-même - exposé au Salon de Toulouse de 1754 (n°34 du livret, exposé par M. Daram, amateur de tableaux)
- le Portrait de Chalette et de sa famille - exposé au Salon de Toulouse de 1762 (n°42 du livret, exposé par M. Daguin, président au Parlement de Toulouse).
On trouve également dans les manuscrits astronomiques de Peiresc se trouvant à la bibliothèque Inguimbertine de Carpentras une esquisse faite par Jean Chalette pour un projet de frontispice devant servir à une publication des tables des satellites de Jupiter qui ne vit jamais le jour.
Épouses et descendances
D'une première épouse inconnue, Jean Chalette eut :
- Claude-Françoise Chalette née avant 1610 et décédée après 1673. Elle épousa Jean Depeyre, marchand épicier de Toulouse, qui était administrateur des enfants de feu Chalette, maître peinctre, selon un mandement du 25 juin 1646 fait au trésorier municipal de Toulouse Pierre Ségade[15].
De sa seconde épouse Françoise Parier (née le 30 octobre 1599 au Puy-en-Velay (Haute-Loire) et fille du peintre Josué Parier et de Françoise de Beaux de Borne) il eut au moins :
- Jean-Guilhaume Chalette baptisé le 11 mars 1625 à la paroisse du Taur (Toulouse), parrain : messire Guilhaume Parier, peintre et oncle, marraine : Claude-Françoise Chalette, demi-sœur.
- Marguerite Chalette baptisée le 22 décembre 1627 à la paroisse du Taur (Toulouse), parrain : messire Guilhaume de Cominhan, trésorier général de la ville de Toulouse, marraine : Marguerite de Saint-Paul, femme de maître de Fieubet, avocat-général en la cour de Toulouse. Marguerite Chalette fut à son tour peintre, comme en témoigne le peintre Hilaire Pader, dans son ouvrage Songe énigmatique sur la peinture universelle, paru à Toulouse, chez Arnaud Colomiez, libraire en 1658 : Jeanne de Tailhasson et Marguerite Chalette, filles vertueuses qui se sont rendues recommandables par leurs ouvrages de peinture.
- Jean-Bernard Chalette baptisé le 6 mai 1631 à la paroisse du Taur (Toulouse), parrain : Jean-Bernard Samaran, prêtre et régent de l'Esquile, marraine : damoiselle Jeanne de Lalé, femme d'André Delabet, maître chirurgien.
- Alexandre Chalette baptisé le 10 avril 1634 à la paroisse du Taur (Toulouse), parrain : Alexandre de Cominhan, fils de Guilhaume, marraine : Anne de Ribaudy, femme de M. Massot.
- Marie Chalette baptisée le 3 mai 1636 à la paroisse du Taur (Toulouse), parrain : Jean-Bernard Chalette, frère, marraine : Marguerite Chalette, sœur.
Chalette et la religion
Jean Chalette semble avoir eu la ville d'un pieux homme. Il était même marguillier de la table de Notre-Dame du Taur, à Toulouse en 1620.
Notes et références
- Encyclopédie Larousse - article sur Jean Chalette référence
- référence ouvrage La famille de Jean Chalette, peintre de l'hôtel de ville de Toulouse, par le baron Desazars de Montgailhard, imprimerie Edouard Privat, Toulouse, 1916, page 5.
- référence ouvrage La famille de Jean Chalette, peintre de l'hôtel de ville de Toulouse, par le baron Desazars de Montgailhard, imprimerie Edouard Privat, Toulouse, 1916, page 8.
- référence ouvrage La famille de Jean Chalette, peintre de l'hôtel de ville de Toulouse, par le baron Desazars de Montgailhard, imprimerie Edouard Privat, Toulouse, 1916, page 6.
- référence ouvrage La famille de Jean Chalette, peintre de l'hôtel de ville de Toulouse, par le baron Desazars de Montgailhard, imprimerie Edouard Privat, Toulouse, 1916, page 7.
- baptême de sa fille Jeanne Parier le 8 août 1633, folio 56 du registre de la paroisse Notre-Dame du Taur, à Toulouse
- Cahiers de la Haute-Loire de 1966, article sur Deux œuvres d'un peintre vellave du XVIIème siècle Guillaume Parier (sic), pages 117 à 122, par Marie-Félicie Perez
- Peintres et sculpteurs du Velay par Émile Gautheron, 1927, pages 19 à 34 - chapitre sur les peintres PARIER
- référence revue Mémoire de la Société Archéologique du Midi de la France, article sur Deux dessins de Jean Chalette pour les fastes et solennités consulaires, par Pascal Julien, 1993.
- musée des Augustins lien
- musée des Augustins lien
- musée des Augustins lien
- musée des Augustins lien
- Guide Mayer - 38ème année, 2001, page 768
- référence ouvrage La famille de Jean Chalette, peintre de l'hôtel de ville de Toulouse, par le baron Desazars de Montgailhard, imprimerie Edouard Privat, Toulouse, 1916, page 11.
Bibliographie
- Alain Mousseigne, Jean Chalette, Ambroise Frédeau, peintres à Toulouse au XVIIe siècle, Toulouse, Musée des Augustins, 1974.
Articles connexes
Catégories :- Peintre français du XVIe siècle
- Personnalité de la Haute-Marne
- Personnalité de Toulouse
- Généalogie patronymique
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