- Jean-Benoît Puech
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Jean-Benoît Puech Autres noms Benjamin Jordane
Stefan Prager
Yves SavignyActivités Universitaire
ÉcrivainNaissance 1947
Aurillac (Cantal)Langue d'écriture Français Genres Essai
Récit
RomanŒuvres principales La Bibliothèque d'un amateur (1979)
Louis-René des Forêts, roman (2000)
Une biographie autorisée (2010)Jean-Benoît Puech est un universitaire et écrivain français, né à Aurillac en 1947. Il vit à Orléans depuis 1951.
Sommaire
Biographie
- L'universitaire
En 1982, Jean-Benoît Puech soutient une thèse en Sociologie des arts et représentations à l'E.H.E.S.S. sur « la supposition d’auteur »[1]. Nommé en 1984 chargé de recherche au C.N.R.S. (C.R.A.L.)[2], il demande en 1992 son détachement dans l'enseignement supérieur à l’Université d'Orléans. Il y est membre du laboratoire Méta dirigé par William Marx. Il enseigne l'histoire de la critique et de la théorie littéraire. Après Journal d'apprentissage : Conversations avec Louis-René des Forêts, 1971-1991[3], il publie régulièrement dans des revues universitaires : Poétique, Critique, Modernités, Revue des sciences humaines, Cahiers Robinson, et il dirige des ouvrages avec Dominique Rabaté[4], Nathalie Lavialle[5], Geneviève Haroche[6].
- L’écrivain
Son premier roman, La Bibliothèque d'un amateur (Gallimard, 1979), est dédié à Louis-René des Forêts dont l'influence, peu après mai 1968, dans les années 1970 et 1980, a été aussi déterminante pour lui que sa formation universitaire sous la direction de Gérard Genette. Ses livres suivants paraissent chez Fata Morgana, Champ Vallon et Farrago, sous son nom ou sous des pseudonymes. Parallèlement, il publie dans de nombreuses revues littéraires : les Cahiers du chemin, La N.R.F., Le Promeneur, Recueil et Le Nouveau Recueil, La Revue littéraire… Son dernier roman, Une biographie autorisée, écrit « en collaboration avec Yves Savigny », paraît chez P.O.L en 2010.
A l’exception de Voyage sentimental, où le romancier raconte son voyage en Suisse à la rencontre du père de sa compagne, un Russe blanc émigré[7], et de Louis-René des Forêts, roman, extraits d'un journal intime consacrés à l'auteur du Bavard, tous les livres de Jean-Benoît Puech ont pour personnage principal un écrivain fictif, Benjamin Jordane (1947-1994). En collaboration avec d’autres éditeurs de son invention (Stefan Prager, Yves Savigny, Michel Lhéritier…), J.-B. Puech établit, annote et commente des écrits de Jordane : notes de lecture[8], journal (sur Pierre-Alain Delancourt, son maître en littérature)[9], nombreuses nouvelles[10], juvenilia, pièce de théâtre pour enfants, chapitres d’un roman inachevé, larges extraits de la correspondance sentimentale et littéraire[11]. Dans ses derniers ouvrages, J.-B. Puech se consacre à la biographie de Jordane et à son iconographie[12]. Avec la collaboration d’Yves Savigny, il réalise finalement un « Jordane et son temps » sous le titre de Une biographie autorisée[13].
On a vu dans cette œuvre la poursuite, par la fiction, de la réflexion du chercheur en « sociologie des représentations » sur le personnage de l’Auteur et sur ses mythologies[14], notamment celle de l’écrivain « misologue » ou sans œuvre[15]. On y a vu aussi des pastiches de romans d’aventures[16], à la manière de Marcel Schwob[17], de Fernand Fleuret[18] et de Louis Chadourne[19], ou encore de Jean Echenoz[20]. Plus récemment, on s’est intéressé chez J.-B. Puech à la peinture réaliste de deux familles françaises du siècle dernier, représentatives de mentalités et de milieux opposés, si bien qu’un même ensemble, reçu à l’origine comme relativement formaliste[21], est aujourd’hui reconsidéré pour son contenu psychologique et social[22].
Bibliographie
- La Bibliothèque d’un amateur, Gallimard, coll. « Le Chemin », 1979.
- Voyage sentimental, ill. de Pierre Joubert, Fata Morgana, 1986.
- Du vivant de l’auteur, Champ Vallon, coll. « Recueil », 1990.
- Benjamin Jordane, L'Apprentissage du roman, Champ Vallon, coll. « Recueil », 1993.
- Benjamin Jordane, Toute ressemblance…, Champ Vallon, coll. « Recueil », 1995.
- Louis-René des Forêts, roman, Farrago/Léo Scheer, 2000.
- Voyage sentimental, deuxième version, ill. de Pierre Joubert, Farrago/Léo Scheer, 2002.
- Présence de Jordane, Champ Vallon, coll. « Recueil », 2002.
- Jordane revisité, Champ Vallon, coll. « Recueil », 2004.
- Benjamin Jordane, une vie littéraire, ill. de Pierre Le-Tan, Cahiers Benjamin Jordane, n° 1 (dir., avec Yves Savigny), Champ Vallon, coll. « Détours », 2008.
- Yves Savigny, Une biographie autorisée, P.O.L, 2010.
- Par quatre chemins, entretiens, Les Impressions nouvelles, coll. « For intérieur », 2011.
Bibliographie critique
- Source principale
- Annie Oliver, « Bibliographie des écrivains étudiés en France », dans Matteo Majorano (dir.), Bibliographie : Études sur la prose française de l’extrême contemporain en Italie et en France (1984-2006), Edizioni Graphis, Bari, 2007, pp. 138-139.
- Livres et revues (à l'exception des articles de presse)
- Pierre-Louis Rey, « La Bibliothèque d’un amateur », La Nouvelle Revue française, n° 315, avril 1979, pp. 114-115.
- Richard Millet, « Un catalogue fictif », Critique, n° 397-398, juin-juillet 1980, pp. 668-669.
- Jan Baetens, « Les Mirages de Jean-Benoît Puech », Critique, n° 524-525, janv. fév. 1991, pp. 117-118.
- Yannick Haenel, « J.-B. Puech et D. Rabaté. Cahier Louis-René des Forêts », Recueil, n° 19, 1991, pp. 125-129.
- Jan Baetens, « Un écrivain du silence. Cahier Louis-René des Forêts », Critique, n° 535, décembre 1991, pp. 996-997.
- Jan Baetens, « L'Apprentissage du roman », Revue des sciences humaines, n° 230, 1993-2, pp. 209-210.
- Jacques Berne, « Faux en écriture ? », Critique, n° 558, novembre 1993, pp. 792-795.
- Yannick Haenel, « L'Apprentissage du roman », Recueil, n° 28, septembre 1993, pp. 150-152.
- Jan Baetens, « Jean-Benoît Puech : La Nécessaire Trahison du silence », dans Le Réseau Peeters, Rodopi, 1995, pp. 101-104.
- Jan Baetens, « Qui trouve, cherche : Notes sur Jean-Benoît Puech, Benjamin Jordane, Stefan Prager et les autres », dans Le Topos du manuscrit trouvé, Bibliothèque de l’information grammaticale, n° 40, Peeters, Louvain-Paris, 1999, pp. 483-488.
- Jan Baetens, « Le sujet s'évite : Jean-Benoît Puech », dans Jan Baetens et Dominique Viart (éd.), Écritures contemporaines 2 : États du roman contemporain, Lettres modernes-Minard, 1999, pp. 191-201.
- Éric Marty, « Envers de la biographie : Hommage à Jean-Benoît Puech », dans Entretiens sur la biographie, Séguier, coll. « Carnets », 2000, pp. 75-97.
- Jan Baetens, « Rendre compte à la première personne », Formules, n° 5, avril 2001, pp. 297-298.
- Françoise Simonet-Tenant, « Louis-René des Forêts, roman », La Faute à Rousseau : Revue de l'Association pour l’autobiographie, n° 27, juin 2001, p. 70.
- Bruno Blanckemann, « Le Maître et le Traître : Au sujet de Louis-René des Forêts, roman, de Jean-Benoît Puech », dans Jacques Poirier (éd.), Écriture de soi et lecture de l'autre, Dijon, Éditions universitaires de Dijon, 2002, pp. 153-160.
- Daniel Oster, Rangements, P. O. L, 2002, pp. 72-73 et 229-230.
- Francis Marcoin, « Présence de Jordane », Cahiers Robinson, n° 14, Université d’Artois, 2003, pp. 157-158.
- Michel Crépu, « Journal littéraire : Jordane revisité », Revue des deux Mondes, décembre 2004, pp. 10-11.
- Jan Baetens, « Un auteur à contraintes atypique : Jean-Benoît Puech », dans Romans à contraintes, Rodopi, coll. « Faux Titre », n° 256, 2005, pp. 27-67.
- Dominique Rabaté, « Life Drive and Death Drive in the Work of G. Perec, R. Opalka and J.-B. Puech », dans J. Gratton et M. Sheringham (éd.), The Art of the Project, Berghahn books, Oxford, 2005.
- Michel Braud, La Forme des jours : Pour une poétique du journal personnel, Seuil, coll. « Poétique », janvier 2006, pp. 287-288.
- Dominique Rabaté, Le Chaudron fêlé : Écarts de la littérature, José Corti, coll. « Les Essais », 2006, pp. 113-164. (Reprise en volume d’études publiées dans la Revue des sciences humaines, 2001 et Modernités, 2002.)
- Françoise Simonet-Tenant, « Chacun ne connaît de sa vie que le roman qu’il s’en fait », La Faute à Rousseau, revue de l’Association pour l’autobiographie, n° 43, octobre 2006, pp. 62-65.
- Catherine Dalpé, Biographique et imaginaire chez Jean-Benoît Puech et ses avatars : La Mise en récit de vies fictionnelles dans Jordane revisité, Université du Québec à Montréal, janvier 2007. (Texte intégral. Consulté le 22 septembre 2011.)
- Alexandre Gefen, « Soi-même comme un autre : Présupposés et significations du recours à la fiction biographique dans la littérature française contemporaine », dans Fictions biographiques, XIXe-XXe siècles, Presses universitaires du Mirail, Université de Toulouse-Le Mirail, 2007, pp. 62-64.
- Dominique Rabaté, « Résistances et disparitions », dans Thierry Guichard, Christine Jérusalem et al., Le Roman français contemporain, Culturesfrance, La Documentation française, 2007, p. 35.
- Dominique Viart et Bruno Vercier, La Littérature française au présent : Héritage, modernité, mutation, 2e édition augmentée, Bordas, mars 2008, pp. 319-320.
- Pierre-François Levay, « Benjamin Jordane : Une vie littéraire », Europe, n° 955-956, nov.-déc. 2008, pp. 335-337.
- Dominique Rabaté, « Blanchot aujourd’hui : Emprise et rejets (Puech, Haenel, Quignard, Millet) », dans Blanchot dans son siècle, Parangon, coll. « Sens public », 2009, pp. 239-250.
- François Souvay, « Une biographie autorisée », Europe, n° 972, avril 2010, pp. 375-377.
- Pierre Lecœur, « Yves Savigny, Une biographie autorisée », Nunc, Revue liturgique, n° 22, octobre 2010, pp. 118-119.
- Robert Dion et Frances Fortier, Écrire l’écrivain : Formes contemporaines de la vie d’auteur, Les Presses de l’Université de Montréal, novembre 2010, pp. 99-104.
Lire en ligne
- Maryse Aubut, « Jean-Benoît Puech est-il un auteur sans œuvre ? » sur @nalyse, 31 octobre 2008. Consulté le 10 mars 2011.
- Jean-Benoît Puech, « Une vie de Jordane : À propos d'Une biographie autorisée, d'Yves Savigny » sur Éditions P.O.L - Atelier, 18 juin 2010. Consulté le 10 mars 2011.
- Jean-François Duclos, « Du même auteur : Mystification littéraire et limites du vraisemblable chez Jean-Benoît Puech » sur Carnets. Revista electronica de estudos franceses, janvier 2011. Consulté le 10 mars 2011.
Notes et références
- L'Auteur supposé, thèse de doctorat, E.H.E.S.S., Paris, 1982.
- Centre de recherches sur les arts et le langage, unité associée C.N.R.S. – E.H.E.S.S.
- C.R.A.L., C.N.R.S. – E.H.E.S.S., 1994.
- Cahier Louis-René des Forêts, Le temps qu’il fait, 1991.
- ISBN 2-913454-05-4). L'Auteur comme œuvre (l'auteur, ses masques, son personnage, sa légende), sous la direction de Nathalie Lavialle et Jean-Benoît Puech, Presses universitaires d'Orléans, avril 2000, (
- Supercheries épistolaires, Revue de l’Aire, Champion, 2002.
- Voyage sentimental, ill. Pierre Joubert, Fata Morgana, 1986 ; nouvelle version, ill. Pierre Joubert, Farrago-Léo Scheer, 2002.
- La Bibliothèque d’un amateur ; son autocritique dans Du vivant de l’auteur.
- L’Apprentissage du roman.
- Toute ressemblance… ; Présence de Jordane ; Benjamin Jordane, une vie littéraire.
- Benjamin Jordane, une vie littéraire.
- Jean-Claude Fourneau. Jordane revisité ; Benjamin Jordane, une vie littéraire : cahier iconographique avec un portrait de Jordane par Pierre Le-Tan, et des portraits de ses compagnes par
- Une biographie autorisée.
- Fabula.org, 31 janvier 2001, sur Nathalie Lavialle et Jean-Benoît Puech (op. cit.). Cf. Dominique Rabaté, « Le biographique et ses légendes »,
- Analyses ; ou encore Laurent Nunez, Les Écrivains contre l’écriture, dédié à J.-B. Puech, Corti, 2006. Cf. les études de Jan Baetens citées dans la bibliographie ; ainsi que Maryse Aubut, « J.-B. Puech est-il un auteur sans œuvre ? »,
- Lahougue, Ollier, auxquels on ajouterait Puech dont il a été question plus haut, s’affirme une nostalgie du romanesque le plus traditionnel : celui de Jules Verne, de Stevenson, de Gaston Leroux, des bandes dessinées et films d’aventure, où l’étrange se manifeste et fascine. Ces fictions qui ont bercé leur jeunesse, ces écrivains cherchent non seulement à les reproduire, mais à en retrouver les jeux d’illusion dans les fictions borgésiennes auxquelles ils se livrent. » Dominique Viart, La Littérature française au présent, op. cit., p. 330. « Il est frappant de constater combien, chez ces expérimentateurs de la forme,
- Alexandre Gefen dédie « à Benjamin Jordane » une étude consacrée à Schwob (op. cit.).
- Une étude de Dominique Rabaté également consacrée à Marcel Schwob, dans Marcel Schwob d’hier et d’aujourd’hui (Champ Vallon, 2002), et une autre consacrée à Fernand Fleuret, dans la postface à Jim Click (Farrago, 2002), sont dédiées à J.-B. Puech
- Thierry Fourneau, dans sa postface au Maître du navire (Farrago, 2004) consacrée au roman d’aventures, fait référence à l’œuvre de Benjamin Jordane.
- « Ils ne sont pas éloignés à cet égard des détournements ludiques qu’expérimente un Jean Echenoz, dont ils partagent la bibliothèque, quand bien même la critique s’obstine à ne pas s’en aviser. » Dominique Viart, op. cit.
- Cf. Dominique Viart, ibid. ; Jan Baetens, « Un auteur à contraintes atypique » (op. cit.).
- Cf. Pierre-François Levay, op. cit. : « …une interrogation inquiète portant sur le jeu social et sa mécanique secrète » ; ou François Souvay, op. cit. : « La vie de Jordane est marquée par la différence de milieu entre ses parents : un père simple officier, une mère de sang noble, deux clans opposés. D’où la difficulté de trouver sa place, qui passe par un triple reniement du père, voire par un questionnement sur le droit d’aînesse (emprunts à l’Histoire sainte, lecture d’enfance). »
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