- Houillères de Ronchamp
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Les Houillères de Ronchamp[1] s'étendent sur 3 communes : Ronchamp, Champagney et le Magny-Danigon . Elles ont perdurées pendant plus de deux siècles du milieu du XVIIIe siècle j'usqu'au milieu de XXe siècle siècle. Elles ont profondément marqué le paysage, l'économie et la population locale.
Sommaire
Houillères de Ronchamp
Houillères de Ronchamp Création 1744 Dates clés 1757 : accord des deux concessions de Ronchamp et deChampagney, 1946 : Nationalisation, le bassin est confié à EDF.
Disparition 1958 Forme juridique (1757-1792) : mines privé, (1854-1919 : SCHR (Société Civile des Houillères de Ronchamp),
(1919-1946) : SAHR (Société Anonyme des Houillères de Ronchamp),
Siège social Mulhouse (France) Activité Houille modifier Les anciens temps (1744-1843)
En 1744, des gisements de houille furent découverts à Ronchamp. L'activité minière constitua une ressource complémentaire pour une population alors majoritairement agricole. Trois concessions furent accordées en 1757 : celles de Mourière, des seigneurs de Ronchamp à Ronchamp et des princes-abbés de Lure à Champagney. Les concessions de Ronchamp et Champagney fusionnèrent rapidement en une société des Houillères de Champagney et Ronchamp. Quelques dizaines de galeries furent creusées et exploitées de 1744 à 1820, mais la production était faible et les conditions de travail pénibles. À la Révolution, les mines devinrent « biens de l'État » et furent par la suite exploitées par des institutions étatiques, puis diverses sociétés privées. En 1810, le fonçage du puits Saint-Louis fut entrepris, premier d'une série de vingt-sept.
De 1815 à 1832, huit puits se succédèrent :
- puits Henri-IV (1815 ; profondeur : 61 m),
- puits Samson (1822 ; profondeur : 19 m),
- puits no 1 (1825 ; profondeur : 164 m),
- puits no 2 (1825 ; profondeur : 156 m),
- puits no 3 (1825 ; profondeur : 38 m),
- puits no 4 (1829, profondeur : 45 m),
- puits no 5 (1830 ; profondeur : 74 m)
- puits no 6 (1832).
On tomba toutefois, à 66 mètres, sur un soulèvement. En 1839 fut donc entrepris le creusement du puits no 7 afin de trouver de nouveau du charbon. Comme la compagnie était en faillite, la concession fut mise en vente et le fonçage arrêté.
L'épopé industrielle (1843-1930)
Après l'achat de la concession par la société Alsacienne Demandre-Bezanson et Cie, le fonçage du puits n°7 reprit et le charbon fut finalement retrouvé à une profondeur de 205 mètres. Une machine d'extraction à vapeur fut installée en surface afin de favoriser l'extraction.
Fin 1843, beaucoup de puits fermèrent : seuls subsistèrent le puits Henri-IV, le puits du Cheval et les puits no 3, 6 et 7. En 1845 fut creusé le puits Saint-Charles, premier puits vraiment extractif des Houillères de Ronchamp, qui atteignait une profondeur de 315 mètres. Cette même année, les travaux aux puits Henri-IV, du Cheval et no 3 en étaient à leur phase finale. On procéda au dépilement des derniers massifs houillers, le puits no 6 fut fermé, tandis que le puis no 7 continua d'extraire jusqu'en 1849.
Cinq puits furent creusés dans les années 1850 :
- le puits Saint-Joseph, ouvert en 1855 à la profondeur de 453 mètres, qui devint le puits le plus productif des Houillères de Ronchamp, secondant le puits Saint-Charles ;
- le puits Sainte-Barbe (1860 ; profondeur : 324 mètres) ;
- le puits Sainte-Pauline (1861 ; profondeur : 546 mètres) ;
- le puits Saint-Jean, abandonné en 1856 à la profondeur de 51 mètres alors qu'il aurait pu seconder le puits Sainte-Pauline pour l'extraction d'un grand massif houiller ;
- le puits de l'Espérance, creusé en 1855, qui hérita de la machinerie du puits Saint-Jean mais fut abandonné à 103 mètres de profondeur.
Dans les années 1860, les Houillères de Ronchamp entreprirent le fonçage de deux puits : le puits Sainte-Marie, foncé à l'ouest et achevé en 1867 à une profondeur de 359 mètres, qui exploita un peu plus de mille tonnes à une couche de médiocre qualité avant de fermer en 1869 ; le puits Saint-Georges, foncé à l'est et achevé en 1870 à une profondeur de 470 mètres, qui exploita près de l'aval-pendage du puits Sainte-Pauline, avant de fermer en 1872. En 1866, les sociétés de Ronchamp et d'Éboulet fusionnèrent. Dans le même temps, la houille, qui était commercialisée principalement vers les industries de Mulhouse, de Belfort — notamment au moyen de chariots tirés par des bœufs et des chevaux empruntant la route Ronchamp-Belfort (no 19), appelée alors la « route du charbon » — et de Haute-Saône, commença à être transformée pour partie en coke dès 1862 grâce à des fours à coke verticaux de grand volume sur le carreau du puits Saint-Joseph, puis des fours belges horizontaux. Ils furent ensuite remplacés par des fours plus perfectionnés près de l'atelier de lavage-criblage.
En 1873, deux puits étaient en cours de fonçage, tous deux au sud-ouest du bassin minier : le puits du Magny, terminé à la profondeur de 694 mètres en 1878, et le Puits du Chanois , profond de 588 mètres mais qui ne fut achevé qu'en 1895 en raison d'infiltrations d'eau. Ce dernier accueillit ensuite les nouvelles installations de lavage-criblage et cokerie à la fermeture du puits Saint-Joseph. En 1906, une centrale électrique fut construite par Pierre Auburtin et alimenta les alentours jusqu'en 1958.
En 1884, le puits Sainte-Pauline fut arrêté tandis que l'on procédait au fonçage de deux nouveaux puits : le puits du Tonnet, foncé à l'est et achevé à la profondeur de 546 mètres, qui exploita un peu de charbon avant de fermer en 1888 ; le puits no 10, foncé au nord du puits Saint-Charles et profond de 247 mètres, servit de puits d'aérage pour celui-ci en attendant qu'il puisse être utilisé à son tour pour l'extraction. Il ferma toutefois en 1896 sans remplir cette mission ; la même année, fermèrent les puits Saint-Charles, Saint-Joseph et Notre-Dame d'Éboulet, trois des principaux puits du bassin.
En 1892, le creusement du puits no 11 débuta ; les travaux se poursuivirent jusqu'en 1900 et atteignirent la profondeur de 1 010 mètres au moyen d'énormes chevalements métalliques. Baptisé puits Arthur-de-Buyer, ce puits était alors le plus profond de France[2].
En 1916, le puits du Magny stopera provisoirement l'extraction pour devenir puit se service pour le puits Arthur-de-Buyer et le puits du Chanois. Il reprit l'exploitation en 1927, ce qui impliqua la réstauration des bâtiments qui avait été laissé sans entretient pendant 11 ans. L'année suivante, en 1928, c'est le puits Arthur qui est modernisé:
- Le grand chevalement de 43 mètres de haut du puits A est dédoublé symétriquement et les molettes sont déplacé pour s'aligner avec la nouvelle machine d'extraction.
- Un nouveau bâtiments pour machine d'extraction est édifié à l'oposé de l'ancien. Il possède une architecture assez proche des autre bâtiement mais dans un style mdernisé, plus années 20.
- La nouvelle machine électrique ALSTHOM comportant un tambour bycilindroconique et un moteur de 1650 CV est instalé dans le nouveau bâtiment.
- Les ventilateurs sont retirés (l'aérage étant concentré à Saint-Marie).
- Toutes les chaudières sont suprimées, sauf une alimentant les douches.
En 1924, le puits Sainte-Marie reçut un chevalement de béton armé et devient désormait le siège de concentration de l'aérage des houillères de Ronchamp.
La crise puis la fin (1930-1958)
La crise frapera particulièrement la petite Houillère Ronchamp. Une concurence toujours plus rude et l'arrivé du pétrole défavoriseront les mines Ronchampoises dont le déclin s'ammorce inexorablement. A la nationalisation des houillères Françaises en 1946 le bassin de Ronchamp est confiées à EDF. Après 1945, l'appauvrissement du gisement et sa faible rentabilité conduisirent à effectué des recherches aux affleurements de charbon, notamment à l'endroit où une première couche avait déjà été exploitée par les vieux traveaux avec galeries mais où une deuxième avait été dédaignée par manque de moyens techiques.
De 1949 à 1950, fut ainsi creusé un petit puits dans la forêt de l'Étançon : le puits de l'Étançon d'une profondeur de 44 mètres. Ce puits connue la dernière Catastrophe des mines de Ronchamp, le 16 décembre 1950. Ce jour-là 4 mineurs périrent suite au perssement accidentel d'une poche d'eau qui noyait les vieux traveaux d'avent 1843.
Les derniers puits fermèrent les uns après les autres : le puits du Chanois en 1951, le puits Arthur-de-Buyer en 1954, le puits de l'Étançon en 1958. Et finalement, le 3 mai 1958, la dernière berline en provenance du panneau Clovis remonta par le puits du Magny, le dernier alors en activité, qui ferma à son tour.
Pendant plus de deux siècles, l'activité minière rythma la vie de la commune : chaque année, étaient extraites près de 200 000 tonnes de charbon. La communauté polonaise, qui représentait une part importante des mineurs, se retrouvait le 3 décembre pour la fête de la Sainte-Barbe, patronne de la corporation[3].
Liste des puits ayant été en activité Fonçage Nom Profondeur Activité Fonction Autres fonctions 1810 puits Saint-Louis 135 m 1823 – 1842 extraction 1815 puits Henri-IV 61 m 1816 – 1835 extraction 1822 puits Samson 19 m 1824 extraction 1825 puits no 1 164 m 1827 – 1833 extraction 1825 puits no 2 156 m 1828 – 1833 extraction 1825 puits no 3 38 m 1826 – 1829 extraction 1829 puits no 4 45 m 1830 – 1841 extraction 1830 puits no 5 74 m 1832 sondage 1832 puits no 6 66 m 1834 – 1836 extraction aérage 1839-1850 1839 puits no 7 205 m 1843 – 1849 extraction aérage 1849-1872 1845 puits Saint-Charles / no 8 315 m 1847 – 1895 extraction 1850 puits Saint-Joseph 453 m 1855 – 1895 extraction 1851 puits Notre-Dame d'Éboulet 564 m 1859 – 1896 extraction exhaure 1896-1958 1854 puits Saint-Jean 51 m 1856 recherche 1854 puits Sainte-Barbe 324 m 1860 – 1872 extraction aérage du puits Sainte-Pauline 1854 puits Sainte-Pauline 546 m 1861 – 1884 extraction 1855 puits de l'Espérance 103 m 1858 recherche 1864 puits Sainte-Marie 359 m 1866 – 1869 extraction aérage 1869-1958 1866 puits Saint-Georges 470 m 1870 – 1873 extraction 1873 puits du Magny 694 m 1878 – 1958 extraction service 1916-1928 1873 puits du Chanois 588 m 1895 – 1951 extraction 1883 puits du Tonnet / no 9 574 m 1886 – 1888 recherche 1884 puits no 10 247 m 1886 – 1896 aérage 1892 puits Arthur-de-Buyer / no 11 1 010 m 1900 – 1954 extraction 1949 puits de l'Étançon / no 13 bis 44 m 1950 – 1958 extraction La mémoire de la mine (depuis 1958)
Voir
Article détaillé : Musée de la mine Marcel Maulini.Houillères de Mourière
Houillères de Mourière Création 1844 Disparition 1891 (liquidation judicière) Siège social Mourière (France) Activité Houille modifier La petite exploitation du hameau de Mourière fut accordée au prince de Bauffremont le 25 octobre 1766. Mais celui-ci n'exploitera pas le charbon, en 1793 le Sieur Grésely, propriétaire de la Saulnaire[4] voulu acheter la concession pour exploiter la houille qu'il contait employé dans sa verrerie. Il fallut toutefois attendre que la concession fût récupérée par une entreprise privée pour que commençât l'exploitation en 1844. Celle-ci dura jusqu'en 1891 et se fit essentiellement par les galeries affleurantes Renaissance et du Culot.
Liste des puits ayant été en activité Fonçage Nom Profondeur Activité Fonction 1849 puits de la Croix 98 m 1851 – 1891 extraction 1873 puits Saint-Paul 250 m 1874 – 1882 recherche Houillères d'Éboulet
Houillères d'Éboulet Création 1851 Disparition 1866 (fusion avec Ronchamp) Siège social Éboulet (France) Activité Houille modifier La décennie 1850 vit l'émergence d'une société concurrente aux houilllères de Ronchamp, les Mines d'Éboulet, qui entreprirent le fonçage de trois puits en 1856 : le puits Notre Dame d'Éboulet commença à extraire la houille à une profondeur de 564 mètres mais le puits de l'Est fut abandonné à sept mètres et celui de l'Ouest était un « trou de deux à trois mètres ». Finalement mise ne difficulté, les Houillères d'Éboulet fusionnairent avec celles de Ronchamp en 1866.
Références
Articles connexes
Catégories :- Extraction du charbon en France
- Mine de charbon
- Mine de France
- Économie de la Haute-Saône
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