- Puits Arthur-de-Buyer
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Puits Arthur-de-Buyer
Présentation Période ou style industriel fin XIXe siècle Type Mine Architecte Léon Poussigue Date de construction 1894-1900 Destination initiale Exploitation minière Propriétaire Privé Géographie Pays France Région Franche-Comté Département Haute-Saône Localité Magny-Danigon Coordonnées modifier Le puits Arthur-de-Buyer ou puits n°11 est l'un des principaux puits des houillères de Ronchamp mais situé sur le territoire de la commune de Magny-Danigon. Sa profondeur était de 1 010 mètres ce qui en faisait le puits de mine le plus profond de France au début du XXe siècle[1].
Sommaire
Situation avant 1892
Les trois vaillants puits Saint-Charles, puits Saint-Joseph et Notre-Dame sont en fin d'exploitation, leurs successeurs sont les puits du Magny et du Chanois. De ces deux puits seul le Magny est entré en exploitation. En effet le puits du Chanois rencontre des difficultés dues à l'eau et il n'entrera donc en exploitation qu'en 1895. Le vieux puits Sainte-Pauline vient d'être remblayé. Et la compagnie est déçue par les puits n°10 et du Tonnet qui ne permettent pas de bonnes conditions pour l'exploitation de charbon. On le voit, les Houillères de Ronchamp fondent de grands espoirs sur leur nouveau puits n°11. Ce puits devra atteindre plus de 800 mètres de profondeur et exploiter 1000 tonnes quotidienne de charbon ! Ce pari sera le défi de deux hommes:
- Léon Poussigue, ingénieur des mines de Ronchamp depuis 1891.
- Arthur de Buyer, président-directeur des Houillères et président du conseil des actionnaires.
Arthur de Buyer donnera à Léon Poussigue la somme nécessaire permettant de créer le premier puits à avoir dépassé les 1000 mètres de profondeur en France.
Par 1010 mètres de fond
En 1892 est prise la décision de creuser le puits le plus profond qu'ait connu la petite Houillère dans la Forêt domaniale du Chérimont dominant le village du Magny d'Anigon. Début du fonçage dans la petite clairière récemment défrichée. Deux puits circulaires maçonnés de 4 m de diamètre sont creusés (Le puits A, le puits d'extraction principale et le puits B qui servira de puits d'aérage et d'extraction en cas de panne du premier). Ils traversent une zone aquifère qui nécessite la pose de 100 mètres de cuvelage en fonte. Les deux puits sont équipés d'élégants chevalements métalliques, 41 mètres de haut pour le puits A. Le 2 mars 1900, on rencontre la houille à 852 mètres ; un mineur remonte les premiers morceaux. Le 15 novembre 1900, les 1010 mètres sont atteints. Il devient le puits le plus profond de France. Léon Poussigue est l'unique concepteur du puits Arthur-de-Buyer. C'est lui qui dessinera les bâtiments, dirigera les travaux de creusement et décidera de l'installation des différentes machines. Pour remonter le charbon d'une telle profondeur, il faut une machinerie conséquente. On optera alors pour une machine à vapeur de 1200CV actionnant les câbles.
L'exploitation (1900-1954)
L'exploitation s'effectuera pendant 54 ans au puits Arthur-de-Buyer (ce n'est pas la plus longue durée de vie d'un puits à Ronchamp, c'est le puits du Magny qui l'emporte avec 80 ans d'activité). En 1928, les instalations sont modernisées:
- Le grand chevalement de 43 mètres de haut du puits A est dédoublé symétriquement et les molettes sont déplacé pour s'aligner avec la nouvelle machine d'extraction.
- Un nouveau bâtiments pour machine d'extraction est édifié à l'oposé de l'ancien. Il possède une architecture assez proche des autre bâtiement mais dans un style mdernisé, plus années 20.
- La nouvelle machine électrique ALSTHOM comportant un tambour bycilindroconique et un moteur de 1650 CV est instalé dans le nouveau bâtiment.
- Les ventilateurs sont retirés (l'aérage étant concentré à Saint-Marie).
- Toutes les chaudières sont suprimées, sauf une alimentant les douches.
L'exploitation cessera le 30 janvier 1954.
La tentative d'exploitation de l'Uranium (1951-1959)
En 1951, la découverte d'Uranium à l'Etage 810 du puits va bouleverser les perspéctives d'avenir du puits Arthur-de-Buyer. Après de mutliples sondages et le creusement d'une bowette de 1951 à 1954, il a été démontré que le gisement d'Uranium était trop restreint et dispéersé. Celui-ci sera donc ignoré et le commisariat de l'energie atomique autorisera le comblement du puits en 1959.
Après 1958
En 1958, les infrastructures de surface sont rapidement démantelées et les chevalements sont abattus par les ferrailleurs des environs. Le puits sera comblé avec des schistes au début de l'année 1959. Les lieux seront alors occupés par la MAGLUM qui y entreposera des déchets industriels en tout genre. Ces déchets dangereux provoqueront plusieurs accidents : de 1970 à 1994, le feu ravagera les bâtiments à plusieurs reprises. Finalement les lieux seront racheté par un privé en 1986. De nos jours les vieux bâtiments subsistent au milieu de la forêt envahissante.
Léon Poussigue
Léon Poussigue réalisera de très rigoureux calculs sur l'aérage des mines. Depuis qu'il est entré en fonction, il n'y aura plus de coups de grisou à Ronchamp ! De plus lorsqu'il sera nommé directeur quelques années plus tard il sera à la fois très proche des mineurs mais également intransigeant lorsqu'il estime que les réclamations de ceux-ci sont exagérées ; ce qui lui vaudra d'être très bien apprécié autant par les mineurs que par le conseil d'administration.
Galerie de photos
Articles connexes
- Houillères de Ronchamp
- Ronchamp
- Puits Sainte Marie
- Puits du Magny
- Puits du Chanois
- Musée de la mine Marcel Maulini
Notes et références
Catégories :- Mine de charbon
- Mine de France
- Usine désaffectée
- Économie de la Haute-Saône
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