- Gouvernement Monti
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Le Gouvernement Mario Monti sera un gouvernement technique présidé par Mario Monti désigné comme futur Président du Conseil le 13 novembre 2011 par le Président de la République Giorgio Napolitano.
Selon les indiscrétions relayées par la presse italienne, il devrait comprendre douze ministres techniques et aucun représentant politique. Sa mission serait de mettre en œuvre la lettre d'intentions que le gouvernement Berlusconi IV a envoyé à la Commission européenne afin de réduire le déficit et les difficultés liées à la dette italienne. Certains réclament en plus qu'il modifie la loi électorale en vigueur (le Porcellum) en attendant le référendum abrogatif qui rétablirait le Matarellum.
Premières consultations
Dimanche 13 novembre 2011, Giorgio Napolitano a reçu au Quirinal les représentants des dix-neuf partis représentés au Parlement italien, en terminant par le Parti démocrate (PD) et Le Peuple de la liberté (PdL), les deux principaux partis avec 206 députés chacun. À la seule exception de la Ligue du Nord qui se place clairement dans l'opposition, voici les principales attentes des 18 autres partis qui représentent cependant les fourches caudines auquel ce gouvernement devra faire face pour obtenir l'investiture et pour durer :
- Le PD veut un gouvernement à fort caractère technique et de rupture, capable d'un vaste paquet de réformes parmi lesquelles la réforme électorale. Pier Luigi Bersani souligne que « pour nous l'Italie vient avant tout et c'est pourquoi nous nous engageons pour un gouvernement d'urgence et de transition, pour un gouvernement totalement neuf, composé de personnages sérieux et techniciens, pour faire face à l'urgence ». « Nous souhaitons que le Parlement mette la main à des réformes urgentes, y compris celle électorale, la réduction du nombre de parlementaires, la réforme des règlements et d'autres réformes institutionnelles ».
- Le PdL veut limiter le mandat du gouvernement aux engagements pris avec l'Europe : Angelino Alfano regrette la foule hostile et vociférante du 12 décembre 2011 qu'il considère comme une véritable attaque personnelle à Silvio Berlusconi qui ne renonce pas à faire de la politique. Cela ne crée pas un climat de larges ententes. Mais néanmoins, il donne son assentiment à cette investiture et souligne que seuls les engagements européens doivent constituer le contenu essentiel du programme du gouvernement. La durée reste corrélée au programme qui sera présenté. En matière de composition, le PdL préfère des techniciens plutôt que des politiques.
- l'Italie des valeurs (IdV) souhaite un mandat court au palais Chigi. Le parti d'Antonio Di Pietro attend de connaître la composition et le programme de Monti et surtout sa durée, avant d'accorder ou non sa confiance : « Nous attendons de connaître l'équipe, le programme, l'agenda. Nous souhaitons que ça marche et nous travaillons pour que ça devienne une réalité ».
- l'Union de Centre, l'Alliance pour l'Italie et Futur et liberté pour l'Italie, au nom du Nouveau Pôle pour l'Italie « souhaite(nt) la naissance d'un gouvernement jusqu'à la fin de la législature parce que des considérations tactiques et des fourberies ne seraient pas admises ». Pier Ferdinando Casini souligne aussi que « Les partis italiens sont à la croisée des chemins : ou ils spéculent sur la situation actuelle en espérant quelque avantage électoral, ou ils assument des responsabilités comme nous leur avons demandé les premiers, et souvent seuls, durant cette période ».
- la Ligue du Nord (LN) : « Nous avons dit non à la mêlée. Ils n'ont pas besoin de nous. Nous resterons dans l'opposition. Nous resterons vigilants. Nous verrons ce qu'il y a dans le programme » (Umberto Bossi après son entrevue avec Napolitano).
- les minorités linguistiques, l'Union valdôtaine et Roberto Nicco d'Autonomie Liberté Démocratie appuient pleinement l'essai de Monti et repoussent les élections à l'échéance normale, de même que la Südtiroler Volkspartei qui cependant « appréciera proposition après proposition » (Siegfried Brugger, président du groupe mixte).
- le Mouvement pour les autonomies est « prêt à soutenir le gouvernement Monti », de même que les centristes de Raffaele Lombardo. Le sénateur Giovanni Pistorio attend du nouvel exécutif une attention extraordinaire aux thèmes de la Cohésion nationale et surtout de l'équité sociale et territoriale.
- le Parti socialiste italien est d'accord pour un gouvernement technique mais souhaite la présence de politiques dans le nouvel exécutif. Il demande de l'équité par le biais de Riccardo Nencini.
- FareItalia : les anciens supporteurs de Gianfranco Fini appuient Monti et « un gouvernement composé de techniciens de grande valeur avec un programme défini sur la ligne de la rigueur et du développement. L'Italie a besoin de réformes, pas d'élections ».
- le Parti républicain italien, par le biais de Francesco Nucara a exprimé son plein appui au nom de Mario Monti.
- Peuple et territoire par le biais de Silvano Moffa donne le consentement de son groupe à un gouvernement « formé uniquement par des personnalités qui ne soient pas partisanes. Notre soutien ne manquera pas si le programme sera celui en ligne avec la lettre à l'Europe et, une fois ces résultats atteints, la parole doit revenir aux électeurs ».
- Grande Sud : appréciation avec réserve du chef de la délégation, Arturo Iannaccone : « Monti semble être le nom sur lequel s'enregistrent les convergences majeures. Nous attendons désormais le programme. La confiance sera accordée ou pas selon les déclarations programmatiques ».
- le Parti libéral italien, Roberto Antonione, représentant la nouvelle composante parlementaire a laissé le Quirinal sans faire de déclaration. Avec lui, de nombreux ex-PdL comme Giustina Destro, Giancarlo Pittelli, Fabio Gava et Luciano Sardelli.
- les Libéraux-démocrates donnent leur plein appui à Monti, sans condition, comme le souligne Daniela Melchiorre. Mais elle souhaite « la pleine participation des partis politiques ».
Catégories :- Gouvernement de l'Italie
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