- Georges Linze
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Georges Linze, né à Liège le 12 mars 1900 et mort dans la même ville le 28 janvier 1993, était un poète, écrivain, animateur de revue et essayiste liégeois dont l’œuvre, proche du futurisme et marquée d'optimisme, exalte le progrès, les machines et les découvertes du monde moderne.
Sommaire
Biographie
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, Georges Linze considère que l'avènement d'un monde nouveau, celui de la paix, doit avoir « un art à lui », en phase avec cette nouvelle civilisation[1]. Dès 1920, Linze publie son premier recueil, Ici, Poèmes d'Ardennes. En décembre 1920, avec le poète René Liège[2] et le peintre Marcel Lempereur-Haut, il décide de fonder à Liège un groupe littéraire dont le mot d'ordre est la modernité et dont le manifeste s'insurge contre toute prise de position mercantiliste. En mars 1921, parait le premier numéro d’Anthologie, revue futuriste qui, jusqu'en 1940, diffuse ses théories littéraires et plastiques, publiant des poètes de toutes nationalités, italiens, espagnols, anglo-saxons, russes... La revue, cultivant un éclectisme et dont le but est d'établir le plus de contacts possibles avec des artistes du monde entier, connait un succès international[3]. Le « Groupe d'Art moderne de Liège » voit ainsi le jour pour être rejoint, en 1925, par le peintre Fernand Steven.
Le premier essai de Georges Linze, Le prophète influencé, parait en 1928 et en 1931, avec Géo Norge, Pierre Bourgeois, Maurice Carême et Edmond Vandercammen bientôt rejoints par Pierre-Louis Flouquet, il compte parmi les fondateurs du Journal des Poètes[4]. Pionnier des émissions parlées à la radio et l'un des premiers à écrire des pièces pour ce nouveau média. S'intéressant également à l'architecture moderne et il collabore avec la revue moderniste L'Équerre et prend part à l'élaboration à l’Exposition internationale de l'Eau de 1939 à Liège ainsi qu'à la décoration du Palais des Congrès de Liège. Entre 1940 à 1944, il s'engage dans la presse clandestine ; la Seconde Guerre mondiale entame la confiance dans le progrès qui caractérise jusqu'alors son travail. Sa production restera néanmoins abondante et il publie son dernier recueil, Poème comprendre arbres et machines, en 1984.
Instituteur puis chef d'école, Georges Linze a en outre voyagé à travers l'Europe, l'Afrique et l'Asie en moto, véhicule dont il avait la passion[5]. Il décède à Liège en 1993, trois mois après sa compagne de longue date, Fernande Descamps, qui aura partagé ses passions tout au long de leur vie commune. Il a pour neveu l'écrivain Jacques-Gérard Linze qui, enfant, se rend fréquemment chez son oncle pour y découvrir les livres de la bibliothèque.
Œuvre
Marquée par l'optimisme[5], l’œuvre de Georges Linze est abondante, composée de plus de vingt recueils de poèmes, d'une vingtaine d’essais, de plusieurs romans et de livres pour enfants. Également théoricien, il publie aussi plusieurs manifestes qui traduisent ses doutes et ses interrogations sur le sens du monde dans lequel il vit. Cherchant inlassablement la réconciliation entre l'art et la machine, proposant un lyrisme de la vie moderne, il est l'un des rares poètes à avoir célébré les progrès que la technique peut apporter dans la destinée de l'homme[6]. Georges Linze, pour lequel - à l'instar d'Achille Chavée ou de Jean Cocteau - tout est poésie, la décrit ainsi : « Une étrange phosphorescence couvre les objets les plus humbles comme si la poésie n'était que ce que les choses ordinaires ont d’extraordinaire »[7]. Les titres de ses recueils de poésie évoquent largement de ses préoccupations d'écrivain : Poème du miracle d'exister (1951), Poème d'aujourd'hui ou des délices du changement (1967), Poème de la grande invention (1968), Poème de la paix incroyable (1974), Poème de la magie de mon siècle (1976), ...
Jacques Izoard décrit Linze comme un « poète sans cesse éberlué, qui nous fait partager ses surprises. Poète constamment en dehors de la poésie toute faite, apprêtée, ciselée. Linze n'y réfléchit pas à deux fois et l'ensemble de ses recueils devient une psalmodie, mais renouvelée à l'infini, sans afféterie d'aucune sorte. (...) Georges Linze ne s'encombre pas du superflu, des événements minimes ; attitude mal comprise la plupart du temps. Sous-jacente, une volonté chez lui de se situer en dehors de toute contingence. »[8]
Distinctions
Georges Linze a été Vice‑Président de l'Association des écrivains belges de langue française, membre correspondant de l'Académie luxembourgeoise et membre titulaire de l'Académie internationale de Culture française. Entre autres prix, il reçoit le prix Marcel Loumaye (1929), le Prix du Reportage René Jauniaux (1949) pour le livre de guerre intitulé Les Ardennes Désolées et le prix Félix Denayer pour l'ensemble de son œuvre (1957)[9].
Notes et références
- extrait en ligne Interview de Georges Linze, coll. Voix de chez nous : Des Liégeois vous parlent, no catalogue MPL 012, 1982,
- sous le pseudonyme de René Tilman)
- Revue belge d'archéologie et d'histoire de l'art, éd. , vol. 86, 1997, p. 159 et suiv.
- Céline Arnauld, Géo-Charles, Paul Dermée, Henry Fagne, Claire et Yvan Goll, André Salmon, Henri Vandeputte, René Verboom, Paul Werrie ; cf. Edmond Vandercammen, L’aventure collective du Journal des poètes, séance mensuelle du 13/03/1976 à l’Académie royale de Langue et de Littérature française, cité par le site de la fondation Maurice Carëme, en ligne Ceux-ci seront rapidement rejoints par
- article en ligne Franck Andriat, « Georges Linze, poète », in Revue L, no 19/3,
- article en ligne Jacques Stiennon,« Les Lettres latines et françaises » , in Wallonie. Atouts et références d'une Région(Freddy Joris dir.), éd. Gouvernement wallon, Namur, 1995,
- extrait en ligne Georges Linze, Poème de la ville survolée par les rêves, éd. Anthologie, 1948, cité par Robert Frickx et Raymond Trousson, Lettres françaises de Belgique : La poésie, éd; De Boeck:Duculot, 1988, pp. 399-340,
- Jacques Izoard, préface à Georges Linze : Poésies 1919-1940 , éd. Le Taillis-Pré, 2003
- article en ligne La mort du poète Georges Linze, dépêche Belga in Le Soir, 30/01/1993, p. 9,
Bibliographie sélective
- Marcel Hennart, Georges Linze, éd. Unimuse, Tournai, 1970
- Exposition Georges Linze et son époque 1920-1940 : Anthologie, le groupe moderne d'art de Liège du 8 au 14 février 1974, éd. Malgré Tout, 1974
- Apropos de Georges Linze, choix de textes par Tristan Sautier, L'arbre à paroles n° 76, éd. Maison de la poésie d'Amay, 1993
Œuvre
Poésie
- Ici, Poèmes d'Ardennes, éd. Anthologie, 1920
- L'âme double, éd. Anthologie, 1921
- Les Forces comparées, éd. Anthologie, 1922
- Dix-neuf cent trente, éd. Anthologie, 1926
- Pont, éd. L’Écrou, 1929
- Danger de mort, poèmes, éd. Anthologie, 1933
- Poèmes de la fin des villes, éd. Sagesse, n.d.
- Orage sur la France, poèmes, éd. Ca ira, 1936
- Poèmes de la ville survolée par les rêves, éd. Anthologie, 1948
- Poème du miracle d'exister, éd. Anthologie, 1951
- Poème de la mémoire de l'avenir, éd. Anthologie, 1951
- Poème de la patience de l'univers, éd. Anthologie, 1963
- Poème d'aujourd'hui ou des délices du changement, éd. Anthologie, 1967
- Poème de la grande invention, éd. Anthologie, 1968
- Poème de l'étrange prison, éd. Anthologie, 1970
- Poème des bonheurs insolites, éd. Anthologie, 1971
- Poème du bon dialogue universel, éd. Anthologie, 1972
- Pulsation, poèmes, éd. Irène Dossche, 1973
- Poème de la paix incroyable, éd. Anthologie, 1974
- Poème de la magie de mon siècle, éd. Anthologie, 1976
- Poème d'une logique suprême, éd. Anthologie, 1979
- Poème manifeste de la fraternité et du métal, éd. Anthologie, 1979
- Poème énigme des objets et du temps, éd. Anthologie, 1980
- Poème science du coeur et du monde, éd. Anthologie, 1981
- Poème destin des cités et des rêves, éd. Anthologie, 1982
- Poème amitié du mystère et des hommes, éd. Anthologie, 1983
- Poème comprendre arbres et machines, éd. Anthologie, 1984
Romans
- Les enfants bombardés, éd. La Renaissance du Livre, 1936
- Le fantôme de Paris ou l'homme malade, éd. La Renaissance du Livre, 1937
- Sébastien ou le jeu magique, éd. La Renaissance du Livre, 1940
- Marthe ou l'âge d'or, éd. L’Étoile, 1946
- Le père et le fils ou les secrets, éd. La Renaissance du Livre, 1950
- Les dimanches où le monde est jeune, éd. La Renaissance du Livre, 1954
- Renée ou la mère héroïque, éd. La Renaissance du Livre, 1958
Essais
- Avis et force du temps, éd. L’Écrou, n.d.
- Propos d'art contemporain, 1923
- Le prophète influencé, éd. La Renaissance d'Occident, 1928
- Méditation sur la machine,éd. L’Écrou, Liège, 1930
Littérature jeunesse
- Riquet en Ardennes, roman d’aventures, éd. Desoer, 1931
- Les vainqueurs de l'océan, éd. Desoer, 1931
- La peuplade inconnue : roman d'aventures, éd. Desoer, 1934
- Raymond Petit-Homme, éd. Gordinne, 1936
- Vers le nord mystérieux, éd. Desoer, 1937
- Gilles Loiseau en Amérique, éd. Deoer, 1948
Bande dessinée
- Morzi l'inventeur ou La découverte de l'irinium, illustré par Étienne Le Rallic (1891-1968), éd. Gordinne, 1937
Théâtre
- Cinq événements, éd. Anthologie, n.d., ouvrage en ligne
Rééditions
- Les enfants bombardes, éd. Labor littérature, 2002
- Poésies 1919-1940 (préfacé par Jacques Izoard), éd. Le Taillis-Pré, 2003
- Poésies 1948-1984, éd. Le Taillis-Pré, 2006
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
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