- Georges Lefranc
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Georges Lefranc, né le 28 octobre 1904 au Mesnil-Rouxelin (Manche), mort le 30 avril 1985 à La Verrière (Yvelines), était un historien français du XXe siècle.
Auteur de nombreux ouvrages, il était devenu un spécialiste apprécié[1] du socialisme et du syndicalisme, deux thèmes qu'il connaissait pour les avoir expérimentés en tant que militant.
Sommaire
Quelques points biographiques
Cursus universitaire
Issu d'une famille d'enseignants[2] passe avec succès le concours d'entrée à l'École normale supérieure en 1924. Il est classé en seconde position d'une promotion qui comprenait Raymond Aron, Jean-Paul Sartre[3], etc. Il en sort en 1928, agrégé d'histoire. En 1929, il part à Genève pour enseigner à l'École internationale. De retour en France en 1931, Lefranc devient professeur d'histoire-géographie dans divers lycées de province puis à Paris. Il est admis à la retraite en 1970. Toutefois ce cursus possède une béance entre 1944 et 1951. Il fut en effet exclu de l'enseignement pour avoir participé à des organes de presse de la collaboration, en particulier au journal L'Œuvre. C'est à partir de 1946, d'abord sous un pseudonyme, puis sous son nom, qu'il commence une carrière parallèle d'historien, dont les travaux sont nourris par ses recherches documentaires et par sa propre expérience de militant socialiste et syndical.
Socialisme et syndicalisme
Dès son entrée à l'ENS il organise un cercle d'étudiants socialistes, très influent parmi les étudiants selon le témoignage de Jean Bruhat[4] qui devient en 1927, élargi à Paris, le Groupe d'études socialistes. Ce groupe d'études est à la source d'un courant au sein du Parti socialiste SFIO, qui préconise le planisme. Georges Lefranc continue de militer à la SFIO à la sortie de l'ENS, mais c'est sur un terrain syndical peu défriché avant lui qu'il s'implique le plus fortement. Adhérent à la Fédération CGT de l'enseignement, il participe à l'essor de l'Institut supérieur ouvrier, puis à la création du Centre confédéral d'éducation ouvrière, à partir de 1933. Il en est le premier directeur permanent jusqu'en 1936. Violemment anticommuniste[5], il se rallie au sein de la CGT à l'équipe constituée autour de René Belin et de son journal Syndicats. En septembre 1938, il figure parmi les signataires d'une pétition initiée par Delmas, leader du courant pacifique de la centrale syndicale et titrée Nous ne voulons pas guerre. Couverte en peu de jours de 150 000 signatures, elle participe de l'état de l'opinion française au moment des Accords de Munich[6]. Puis il approuve la Charte du travail, la dissolution des syndicats.
Notes et références
- Georges Duby, éditions Bibliothèque de l'Histoire, 2004, p. 187-188. Cf. notice "Georges Lefranc", dans : Christian Amalvi : Dictionnaire biographique des historiens français et francophones, de Grégoire de Tours à
- Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, volume 34, les éditions ouvrières, pages 139-142. La notice est signée Jean Maitron. Cf biographie de Georges Lefranc,
- Paul Nizan. Cf. Pascal Ory, Nizan destin d'une révolté, éditions Ramsay, Paris 1980. Selon Jean Maitron. Bizarrement celui-ci oublie
- Jean Bruhat, de la promotion 1925, cite le nom de Georges Lefranc dans son ouvrage autobiographique Il n'est jamais trop tard, Albin Michel, Paris, 1983, p.40-41.
- Notice Georges Lefranc, dans Jacques Julliard & Michel Winnock, Dictionnaire des intellectuels français, Le Seuil, Paris, 1996, p.696-697.
- Jean-François Sirinelli, Intellectuels et passions françaises, folio histoire, p. 195-197. Voir également, Christophe Prochasson, Les intellectuels, le socialisme et la guerre, Collection L'Univers historique, Le Seuil, Paris, 1993, p. 230.
Bibliographie de Georges Lefranc
Sélection non exhaustive
- Le mouvement socialiste en France sous la troisième République, 446 pages, Payot, 1963.
- Le mouvement syndical en France sous la troisième république, Payot éditeur, 454 pages, Payot, 1968.
- Le mouvement syndical, de la Libération aux événements de mai-juin, 312 pages, Payot, 1969.
- Histoire du Front populaire, Payot éditeur, 1975.
- Juin 36, l'explosion sociale du Front populaire, collection Archives, Julliard, 1966.
- Le syndicalisme en France, collection Que sais-je ?, Presses universitaires de France (Puf, 1966
- Le syndicalisme dans le monde, collection Que sais-je ?, Puf, Paris 1966
- Essais sur les problèmes socialistes et syndicaux, Payot, 1970.
- Grèves d'hier et d'aujourd'hui, éditions Aubier-Montaigne, Paris 1970.
- Histoire du travail et des travailleurs, éditions Flammarion, 1970.
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