Bataille de beauport

Bataille de beauport

Bataille de Beauport

Bataille de Beauport
Informations générales
Date 31 juillet 1759
Lieu Ville de Québec
Issue Victoire française
Belligérants
Pavillon LouisXIV.svg France Union flag 1606 (Kings Colors).svg Grande-Bretagne
Commandants
Gén. L.J. de Montcalm Gén. James Wolfe
Pertes
60 morts et blessés[1] 440 morts et blessés[1]
Guerre de Sept Ans
Batailles
Europe

Minorque (navale) • Lobositz • Reichenberg • Prague • Kolin • Hastenbeck • Gross-Jägersdorf • Moys • Rossbach • Breslau • Leuthen • Krefeld • Domstadl • Zorndorf • Saint-Cast • Tornow • Hochkirch • Lutzelberg (1758) • Bergen • Kay • Minden • Kunersdorf • Neuwarp (navale) • Hoyerswerda • Maxen • Meissen • Landshut • Emsdorf • Warburg • Legnica • Kloster Kampen • Torgau • Villinghausen • Kolberg • Wilhelmstahl • Burkersdorf • Lutzelberg (1762) • Freiberg • Baie de Quiberon (navale)


Amérique du Nord

Jumonville Glen • Fort Necessity • Fort Beauséjour • Monongahela • Petitcoudiac • Lac George • Fort Bull • Fort Oswego • Kittanning • Fort William Henry • Louisbourg • Le Cran • Fort Carillon • Fort Frontenac • Fort Duquesne • Fort Ligonier • Fort Niagara • Beauport • Plaines d'Abraham • Sainte-Foy • Ristigouche (navale) • Mille-Îles • Signal Hill


Asie

Plassey • Gondelour • Negapatam (navale) • Pondichéry (navale) • Wandiwash • Manille

La côte de Beaupré et l'île d'Orléans au XVIIe siècle.

La bataille de Beauport du 31 juillet 1759 raconte un affrontement majeur entre les Forces armées britanniques et françaises durant la Guerre de la Conquête du Canada. L'attaque que mènent les Britanniques contre la ligne française de Beauport, à environ cinq kilomètres à l'est de Québec, s'avère un échec et les soldats du général James Wolfe se replient avec 440 pertes.

Sommaire

Contexte

Beauport

Arrivé devant Québec le 26 juin, le général Wolfe constate que la côte nord du Saint-Laurent vis-à-vis Beauport, lieu le plus propice à un débarquement de troupes, est solidement défendue par l'armée française, qui a érigé des retranchements en hauteur, des redoutes et des batteries flottantes. Wolfe doit par conséquent concevoir le plan d'un débarquement à un autre endroit sur la côte. La recherche de ce lieu de débarquement alternatif occupe Wolfe durant plus d'un mois.

Le camp de Montmorency

Dans la nuit du 8 au 9 juillet, les forces britanniques effectuent un débarquement sur la côte du nord, à environ 1,2 km des Chutes Montmorency. Le site se situe un peu à l'est de l'endroit où se termine la ligne de défense est-ouest de l'armée française, à l'embouchure de la rivière Montmorency. C'est d'abord Wolfe, à la tête des grenadiers, qui touche à terre. Il est rejoint plus tard part la brigade que commande George Townshend. Le débarquement britannique ne rencontre aucune opposition[2]. James Murray, à la tête d'une bonne partie de sa brigade, rejoint Wolfe et Townshend le 10 juillet. Un camp est établi à proximité du lieu de débarquement. Wolfe ordonne la construction d'une importante batterie pour défendre le camp, de même que des radeaux et quelques batteries flottantes, en vue d'une descente sur la ligne française à l'est de Beauport[3].

Choix du plan d'attaque

À la suite de l'établissement du camp de Montmorency, le général Wolfe explore divers plans d'attaque impliquant ce nouveau camp, mais ne prend une décision finale que le 28 juillet.

Le premier plan dont Wolfe fait mention dans son journal et dans sa correspondance avec ses officiers est celui du 16 juillet. Dans une lettre au brigadier Robert Monckton datée du 16 juillet, Wolfe écrit qu'il espère capturer une des redoutes de la ligne française, la deuxième la plus à l'est, afin de forcer l'ennemi hors de ses retranchements situés sur les hauteurs de la côte. Le plan implique une attaque de la marine britannique, une importante force de débarquement transportée depuis l'île d'Orléans, de même qu'un corps de troupe traversant la rivière Montmorency sur des radeaux et marchant vers l'ouest pour effectuer la jonction à proximité du site de l'attaque. Au même moment, la brigade de Robert Monckton doit débarquer sur la droite française, entre la rivière Saint-Charles et Beauport.

Ce plan est laissé en suspens quatre jours plus tard, le 20 juillet, lorsque survient un événement d'une grande importance pour les Britanniques : la Royal Navy a réussit, dans la nuit du 18 au 19, à passer sept bateaux, dont le vaisseau de guerre Sutherland et deux frégates (Diana et Squirrel), dans l'étroit passage entre Québec et la Pointe-Lévy, ouvrant la possibilité d'un débarquement à l'ouest de la ville[4].. Les batteries qui tonnent contre la flottille britannique à partir de la Basse-Ville, de même que les batteries flottantes qui la poursuivent ne parviennent pas à empêcher la traversée. Le journal de bord du Sutherland indique que les boulets français sont passés trop haut pour l'endommager[5].

Le jour du 19 juillet, Wolfe est au camp de Pointe-Lévy pour effectuer lui-même la reconnaissance de la rive nord du Saint-Laurent, juste à l'ouest de Québec. Le lendemain, il se rend un peu plus à l'ouest, aux abords de la rivière Chaudière, pour étudier la rive d'en face, entre Sillery et Cap Rouge[5]. Wolfe écrit à Monkton pour lui communiquer les instructions d'un plan d'attaque vis-à-vis du village de Saint-Michel, tel qu'il l'avait envisagé au mois de juin[6]. Cependant, à 13 h, Wolfe envoie un contre-ordre à Monkton. Ce dernier doit plutôt attendre quelques jours en raison de « circonstances particulières »[7]. Il est possible que les circonstances dont parle Wolfe fassent référence à la contre-attaque française au cours de laquelle la batterie de Samos (près de Sillery) endommage le Squirrel.

Le 26 juillet, Wolfe est de retour au camp de Montmorency. Escorté par deux bataillons, il remonte le long de la rivière Montmorency afin de la reconnaître par lui-même. À environ cinq kilomètres de son embouchure, il observe un gué permettant de passer aisément de la rive ouest à la rive est. Cette découverte donne lieu à une solide escarmouche entre les soldats britanniques, tentant de traverser, et les soldats français retranchés sur l'autre rive. Les Britanniques rapporteront 45 tués et blessés[8].

Le 28 juillet, il est question d'une attaque sur la ligne de Beauport pour le 30 juillet. Cependant, la faiblesse du vent ne permet pas de mouvements navals ce jour-là et les opérations sont reportées au lendemain[9]. Le plan d'attaque envisagé par Wolfe le 28 juillet est une variation du plan qu'il décrivait au brigadier Robert Monckton dans sa lettre du 16 juillet. Contrairement au plan du 16 cependant, il n'est fait aucune mention d'une attaque parallèle sur la droite française (à l'ouest de Beauport).

Déroulement de la bataille

Un plan d'attaque impraticable

Le matin du 31 juillet, le navire de guerre britannique le Centurion se positionne près des Chutes Montmorency pour attaquer les batteries françaises le plus à l'est sur la côte du nord. Le général Wolfe monte à bord du Russell, un des deux transporteurs armés (l'autre étant le Three Sisters) qui sont destinés à l'attaque contre la redoute ennemie. Wolfe, qui est dans le feu de l'action, a alors la chance de mieux reconnaître la position française qu'il ne pouvait le faire à partir de l'île d'Orléans. Il se rend immédiatement compte de son erreur : la redoute qu'il espérait prendre pour forcer les Français hors de leurs retranchements est en réalité à portée de tir des retranchements en question. Les soldats français peuvent donc tirer en direction de la redoute tout en restant derrière leurs retranchements, sur les hauteurs. Ce fait change tout et le plan d'attaque britannique s'avère en conséquence impraticable[10].

Cependant, le général Wolfe décide de procéder à une attaque quand même. Dans son journal, il affirme que c'est « la confusion et le désordre » qu'il observe chez l'adversaire qui l'incite alors à l'action. Townshend, qui commande au camp de Montmorency, et Monckton qui fait de même au camp de Pointe-Lévy, reçoivent l'ordre de se préparer à l'attaque.

Un débarquement difficile

Vers 11 h, les vaisseaux transporteurs (Russell et Three Sisters) atteignent la côte et font débarquer le petit corps de soldats qui doit attaquer la redoute. Vers 12 h 30, les bateaux qui transportent la principale force de débarquement quittent l'île d'Orléans et vont rejoindre Wolfe. Un imprévu survient alors : le débarquement sur la côte — un peu à l'ouest des Chutes Montmorency — doit être suspendu, car les bateaux ont rencontré une barrière de rochers qui les empêche d'atteindre le sol. Un temps considérable est perdu à la recherche d'un endroit propice au débarquement, qui se fait finalement vers 17 h 30[11]. À cette heure, le ciel est déjà couvert de nuages annonciateurs d'un orage.

L'affrontement terrestre

Les premières troupes à s'avancer vers l'ennemi sont les treize compagnies de grenadiers et quelque 200 soldats des Royal Americans[12]. C'est le feu de la milice canadienne de Montréal qui repousse les grenadiers, qui sont en tête et essayent de monter jusqu'aux retranchements ennemis[13].

Peu de temps après le commencement des coups de feu de part et d'autre, un orage d'été éclate dans le ciel du Saint-Laurent. La poudre est mouillée et les fusils deviennent inutilisables[14]. Lorsque le général Wolfe ordonne la retraite, les troupes qui marchent depuis le camp de Montmorency n'ont pas encore fait la jonction avec les troupes débarquées de l'île d'Orléans[12].

Conséquences

Wolfe enregistre 440 pertes (210 morts et 230 blessés) alors que dans le camp français on compte en tout 60 blessés et morts, pertes attribuables aux tirs de la grande batterie du camp de Montmorency[1]. Le lendemain, Wolfe écrit à Monkton que la perte subie la veille n'est pas très grande et que l'échec ne doit pas les décourager[15].

Dans le camp français, on se réjouit de cette victoire. Le général Montcalm reste cependant lucide, écrivant à Bourlamaque qu'à son avis cet épisode n'a été qu'un prélude à une attaque plus importante qu'ils ne peuvent maintenant qu'attendre patiemment[16]

Notes et références

  1. a , b  et c Stacey, pp. 79-80
  2. Stacey, p. 60
  3. Stacey, p. 66
  4. Stacey, pp. 67-68
  5. a  et b Stacey, p. 68
  6. Stacey, p. 69
  7. Stacey, p. 70
  8. Stacey, p. 72
  9. Stacey, p. 74
  10. Stacey, pp. 75-76
  11. Stacey, pp. 76-77
  12. a  et b Stacey, p. 77
  13. Stacey, p. 80
  14. Stacey, p. 78
  15. Stacey, p. 81
  16. Stacey, p. 80

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • (en) Charles Perry Stacey, Quebec, 1759: The Siege and The Battle, MacMillan, Toronto, 210 p. 
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