Embuscade de Palestro

Embuscade de Palestro
Page d'aide sur l'homonymie Il ne faut pas confondre l'embuscade de Palestro de 1956 avec l'Insurrection de Palestro de 1871 ni avec la bataille de Palestro (Italie) en 1859.
Embuscade de Palestro
Informations générales
Date 18 mai 1956
Lieu Palestro, Haute Kabylie
Issue Victoire Algérienne
Belligérants
Drapeau de France France Drapeau de l'Algérie Armée de libération nationale
Commandants
Drapeau de la France aspirant Hervé Artur Drapeau de l'Algérie lieutenant Ali Khodja
Forces en présence
22 marsouins (2/9e RIC) environ 30 à 35 fellaghas (commando Ali Khodja)
Pertes
21 morts 4 morts
Guerre d'Algérie
Batailles
Du 1er novembre 1954 au 19 mars 1962
Toussaint Rouge — Opération Eckhmül — Opération Aloès — Opération Véronique — Opération Violette — Opération Timgad — Bataille d'El Djorf — Opération Massu — Embuscade de Palestro — Bataille d'Alger — Bataille de Bouzegza — Coup du 13 mai — Opération Résurrection — Opération Couronne — Opération Brumaire — Semaine des barricades — Manifestation de Décembre 1960 — Putsch des Généraux — Combat du Fedj Zezoua — Plan Challe
Du 19 mars 1962 au 5 juillet 1962
Bataille de Bab el Oued — Fusillade de la rue d'Isly

L'embuscade de Palestro de 1956 s'est déroulée durant la Guerre d'Algérie, à Ouled Djerrah dans la région de Palestro (aujourd'hui Lakhdaria) en Kabylie.

Selon l'historien Benjamin Stora : « Palestro restera comme la plus célèbre embuscade de la guerre, le symbole de ce qui peut arriver de pire: l'attaque surprise, l'impossibilité de se défendre, la mutilation des cadavres »[1].

Sommaire

Embuscade (18 mai)

En avril 1956, les premiers rappelés débarquent en Algérie. Dans la nuit du vendredi 18 mai 1956 au samedi 19 mai 1956, la 2e section du 9e régiment d'infanterie coloniale commandée par l'aspirant Hervé Artur, avec les sergents Serge Bigot et Alain Chorliet, est prise en embuscade par des combattants de l'Armée de libération nationale sous les ordres du lieutenant Ali Khodja. Le combat de type guérilla dure moins de vingt minutes, il se solde par une victoire de l'ALN.

Seuls 5 membres de la 2e section survivent à l'embuscade. Il s'agit du sergent Alain Chorliet, du caporal-chef Louis Aurousseau, du marsouin Lucien Caron, les trois sont blessés, ainsi que de deux autres marsouins, Jean David-Nillet et Pierre Dumas. Grièvement blessé, Caron est laissé sur place avec les villageois kabyles du douar, les autres survivants est emmené par les moudjahidin. Les deux blessés sont confiés aux villageois du douar voisin de Bou Zegza, David-Nillet et Dumas sont gardés comme prisonniers par Khodja qui poursuit sa retraite dans les montagnes.

Riposte (23 mai)

Le 19 mai, sans nouvelle de la 2e section, l'armée française envoie 3 bataillons et 4 hélicoptères pour la retrouver. Le 23 mai, les parachutistes du 1er REP et du Tifrène. Un combat s'ensuit au cours duquel 16 Moudjahidines sont tués, 3 sont faits prisonniers ; Jean David-Nillet est tué accidentellement lors de l'assaut tandis que Pierre Dumas, blessé, est libéré.

Raphaelle Branche précise en outre que dans l'après-midi qui suit la découverte des cadavres français " quarante-quatre Algériens sont liquidés sommairement" alors que "la majorité, de l'aveu même des autorités militaires, sont des fuyards qui cherchent à échapper à l'encerclement organisé par les troupes françaises au nord de l'embuscade"[2] ; par ailleurs, le village de Djerrah est détruit en totalité.

Bilan

Selon le câble en date du 21 mai 1956, par les envoyés spéciaux Jacques Chapus et Robert Soulé, l'embuscade se solde sur la mort de 19 rappelés du contingent et trois disparus.

Un seul rappelé, Pierre Dumas, survit à l'embuscade libéré après un assaut mené par le 1er REP, les corps du reste de la section sont retrouvés mutilés[3].

La désertion de l'aspirant Maillot

Quelques semaines avant l'embuscade, l'aspirant Henri Maillot, militant communiste du PCA, avait déserté et détourné un camion d'armes de l'armée française pour le livrer aux moudjahidin dont il avait épousé la cause indépendantiste. Selon le témoignage du rescapé de l'embuscade, les membres du commandos FLN étaient armés d'« armes automatiques et des fusils de chasse ».

Notes et références

  1. Benjamin Stora, Les mots de la guerre d'Algérie, Presses Universitaires du Mirail, 2005, p. 93
  2. L'Embuscade de Palestro, p. 181
  3. Raphaëlle Branche, L'embuscade de Palestro: Algérie 1956, A. Colin, Collection "Le Fait Guerrier", 2010, p. 179

Bibliographie

  • Raphaëlle Branche, L'embuscade de Palestro: Algérie 1956, Armand Collin, Collection: Le fait guerrier, 2010
  • Yves Chauveau-Veauvy, Génération AFN, Editions Cheminements, 2009
  • Ugo Iannucci, Soldat dans les gorges de palestro: journal de guerre, Aleas, 2002
  • Maurice Pons, Embuscade à Palestro, Editions du Rocher, Collection : Littérature, 1992

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