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Bataille de Saint-Privat
Bataille de Saint-Privat Informations générales Date 18 août 1870 Lieu Au sud de Metz (France) Issue Victoire prussienne Belligérants Royaume de Prusse Empire français Commandants Helmuth von Moltke François Achille Bazaine Forces en présence 210 bataillons d’infanterie
133 escadrons de cavalerie
732 canons
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188 332 hommes183 bataillons d’infanterie
104 escadrons de cavalerie
520 canons
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112 800 hommesPertes 5 237 tués
14 430 blessés
493 disparus1 146 tués
6 709 blessés
4 420 disparusGuerre franco-allemande de 1870 Batailles Wissembourg – Forbach-Spicheren – Wœrth – Borny-Colombey – Strasbourg – Mars-la-Tour – Gravelotte – Metz – Beaumont – Noiseville – Sedan – Bellevue – Châteaudun – Bouvet et Météor (navale) – Coulmiers – Amiens – Beaune-la-Rolande – Orléans – l'Hallue – Bapaume – Villersexel – Le Mans – Héricourt – Dijon - St-Quentin – Buzenval – Paris – Belfort La bataille de Saint-Privat (appellation française) ou bataille de Gravelotte (appellation allemande) s'est déroulée le 18 août 1870 lors de la Guerre franco-prussienne, à une dizaine de kilomètres à l'ouest de Metz.
À noter que les historiens emploient généralement la double appellation : bataille de Gravelotte/Saint-Privat.Sommaire
Mars-la-Tour : une victoire mal exploitée
Le 16 août 1870, l'armée allemande occupe la route principale reliant Metz à Verdun, ville que souhaite rejoindre le maréchal Bazaine à la tête de l'armée du Rhin française pour se rallier à l'armée du maréchal Mac-Mahon. La bataille de Mars-la-Tour débute alors. Malgré un répit des combats favorable aux Français, Bazaine refuse de lancer une contre-attaque générale qui aurait probablement engendré la défaite totale des Ve et Xe corps prussiens. L'armée du Rhin est alors définitivement coupée du reste de l'armée française et se replie sur une position défensive à quelques kilomètres à l'ouest de Metz.
Deux jours plus tard, le 18 août, les armées vont s'affronter à nouveau lors de la bataille de Saint-Privat, les prussiens voulant en finir avec l'armée du Rhin.
Déroulement de la bataille
Le chef d'état-major prussien Helmuth von Moltke lance dans la bataille la Ire et la IIde Armée commandées respectivement par le général Steinmetz et le prince Frédéric-Charles, neveu du roi de Prusse Guillaume Ier.
Les troupes françaises, sous les ordres de Bazaine, sont adossées aux forts de Saint-Quentin et de Plappeville et s'étalent de Rozérieulles à Saint Privat.
La bataille débute le 18 août 1870 à huit heures lorsque Moltke ordonne l'avancée de ses troupes en direction des positions françaises.
Vers 12:00, le général Manstein ouvre la bataille devant le village d'Amanvillers avec l'artillerie de la 25e division d'infanterie. Mais le camp français s'est organisé durant la nuit en creusant des tranchées et des fosses afin de placer son artillerie et ses mitrailleuses et de masquer ses positions. Connaissant finalement l'avancée des troupes prussiennes, les français lancent une contre-attaque massive. La bataille paraît tout d'abord tourner à l'avantage des Français, ceux-ci possédant de meilleurs fusils, les Chassepot. Cependant, l'artillerie prussienne est mieux équipée grâce à ses canons issus des usines Krupp, compagnie industrielle allemande du secteur de l'acier, spécialisée dans la fabrication d'armes.
À 14:30, le général Steinmetz, désobéissant aux ordres de Moltke lance une attaque sur l'aile gauche avec la Ire Armée. Par deux fois, il est repoussé par les tirs français, organisés et puissants. Suit alors une importante contre-attaque française qui disperse les deux corps en présence : les VIIe et VIIIe Corps. Mais Moltke réussit à éviter une percée française grâce à ses dernières troupes de réserves.
Vers 16:50, la IIde Armée ouvre une attaque à Saint-Privat, village occupé par les hommes du général français Canrobert. Les troupes prussiennes sont vivement repoussées, mais les positions françaises sont anéanties par l'artillerie ennemie. Canrobert demande désespérément et à plusieurs reprises des renforts à Bazaine, mais ne les obtient pas. Ce dernier ne juge en effet pas Saint-Privat comme une bataille importante et refuse d'engager ses troupes de réserves, pourtant nombreuses.
À 20:00, le XIIe corps allemand déborde sur l'aile droite. Le 6e corps français est contraint de se replier suivi par le 4e corps, sous la protection de la Garde impériale arrivée en renfort et commandée par le général français Bourbaki. Celui-ci considère alors ce repli comme la défaite de son camp et refuse de lancer une contre-attaque.
Vers 22:00, les combats cessent pour la nuit après des corps-à-corps sanglants à Saint-Privat. Les hommes se sont même battus dans le petit cimetière du village qui entourait l'église en flamme.
Le lendemain matin, l'armée du Rhin préfère se replier dans Metz plutôt que de reprendre le combat.
Pendant toute la durée de la bataille, l'abbé Jean-Nicolas Bauzin, curé de saint Privat, a secouru les blessés des deux camps.
Metz est encerclée
Une grande partie des forces françaises n'a pas été engagée dans la bataille. Une grave erreur de la part de Bazaine qui prévoyait depuis plusieurs jours le repli sur Metz, considérant Saint-Privat comme une bataille mineure.
Ainsi les Allemands se sont retrouvés en supériorité numérique. Et grâce à une habilité tactique et malgré une résistance héroïque de certains corps français, ils sont parvenus à remporter la victoire.
Les Prussiens achèvent l'encerclement de Metz le 20 août en coupant le télégraphe et la voie ferrée Metz-Thionville. L'armée du Rhin est prise au piège, le siège de Metz commence...
Après la bataille
Le traité de Francfort donne à l'Empire Allemand récemment proclamé dans la Galerie des glaces du Château de Versailles, haut lieu de l'histoire de France, l'Alsace, la Lorraine germanophone et Metz, puissante place-forte. L'empereur Guillaume Ier, profondément marqué par le souvenir du sacrifice de ses troupes à saint Privat qu'il nomme "le tombeau de ma garde" exige l'annexion des champs de bataille que le traité laissait à la France. En échange, Belfort restera française. Les champs seront parsemé d'ossuaires qui seront autant de lieu de pèlerinages. Ils seront regroupés dans les années 1980.
Entre-temps les habitants du village auront encore connu deux guerres franco-allemande et deux annexions. En 1966 et 1970 des célébrations solennelles en présence de personnalités telles que le prince Ernest-Henri, fils du dernier roi de Saxe Frédéric-Auguste III, rappelleront le souvenir de ce moment sanglant et la réconciliation franco-allemande.
En 1881, le peintre Alphonse de Neuville immortalise la bataille par un tableau actuellement au musée d'Orsay.
L'abbé Bauzin, après avoir obtenu un sauf-conduit de l'administration impériale parcourra l'Europe afin de réunir des fonds pour bâtir une nouvelle église de style néo-gothique qui sera inaugurée en 1876 et surnommée "la cathédrale du haut-plateau". Il mourra en 1903. Son corps est inhumé dans l'avant-chœur de l'église au pied de l'actuel autel.
Expression populaire
- D'une pluie drue l'on dit "Ça tombe comme à Gravelotte", rappelant les tirs très nourris des deux armées pendant la bataille.
Voir aussi
Bibliographie
- François Roth, La Lorraine dans la guerre de 1870, Collection Lorraine, Presses universitaires de Nancy, 1984, (ISBN 2864801752)
- Philipp Elliot-Wright, End of the Second Empire, Osprey Publishing, 1993, (ISBN 1855322862)
- http://www.net4war.com/e-revue/batailles/empire2/gravelotte.htm
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