- Echinococcus multilocularis
-
Echinococcus
multilocularisEchinococcus multilocularis Classification Règne Animalia Embranchement Platyhelminthes Classe Cestoda Sous-classe Eucestoda Ordre Cyclophyllidea Famille Taeniidae Genre Echinococcus Nom binominal Echinococcus multilocularis
Leuckart, 1863D'autres documents multimédia
sont disponibles sur CommonsEchinococcus multilocularis est un ténia très proche d'Echinococcus granulosus. Il est classé dans l'embranchement des Plathelminthes, Classe des Cestodes, Ordre des Cyclophyllidea, Famille des Taenidés.
L'adulte parasite l'intestin grêle des canidés [1] (chiens et chiens de chasse[1] en particulier), renards, loups), et plus rarement les félins (chat notamment) et dont la larve peut occasionnellement se développer chez l'homme entraînant une zoonose dite « 'échinococcose alvéolaire » affectant le foie qu'elle peut entièrement détruire, alors qu'en cas d'hydatidose, la larve croît mais sans coloniser tout le foie[1]).. Chez les animaux carnivores, la parasitose est bénigne et asymptomatique[1].
Sommaire
Répartition géographique et importance
Strictement cantonné à l'hémisphère nord, E. multilocularis s'y rencontre surtout dans les régions froides du Nord (Canada, Alaska, Sibérie) et dans les pays montagneux (Alpes, Jura).
Le foyer européen est centré en Allemagne et Suisse.
En France, les zones les plus touchées sont la Haute-Savoie, en Franche-Comté (sur 145 renards capturés, 30 à 40% étaient porteurs) et le Massif central. la Lorraine est également touchée (avec 25% de renards infestés détectés à l'autopsie.Bien que peu répandu, ce parasite a été très étudié en raison de l'affection rare, mais autrefois inexorable lorsqu'elle ne guérit pas spontanément, qu'il détermine chez l'homme.
Biologie
Le cycle se passe entièrement en milieu sylvatique (forêt ou milieux de lisières) ou prairial (plutôt en zone de prairies de moyenne montagne, enneigées en hiver). L'hôte intermédiaire normal - micromammifère rongeur sauvage (appartenant à différentes espèces) - s'infecte en ingérant des embryophores qui, éliminés avec les déjections du renard, souillent les sols et les baies ou fruits de la strate herbacée du sol.
C'est presque toujours dans le foie que l'embryon hexacanthe va se fixer et évoluer pour donner naissance à une forme larvaire originale qui diffère fondamentalement de l'hydatide (nom donné à l'état larvaire du taenia). Il n'y a pas ici de véritable membrane proligère, mais un bourgeonnement anarchique, extensif, de stolons parasitaires qui envahissent le parenchyme hépatique à la manière d'un néoplasme. La cuticule qui se forme n'a pas le temps d'encapsuler le processus et limite de petites cavités vésiculaires, irrégulières, remplies par une sécrétion gélatineuse colloïde et qui contiennent, chez l'animal du moins, de très nombreux scolex. Entre ces cavités, des travées fibreuses s'organisent et des zones de nécrose apparaissent à la longue, contribuant à donner à l'ensemble l'aspect anatomo-pathologique d'un cancer du foie.
Les canidés (renard notamment) s'infestent par carnivorisme, en dévorant les rongeurs atteints, mais chez ces derniers l'affection est rapidement mortelle ce qui limite la transmission. L'homme est un « hôte intermédiaire », qui s'infecte via un chien ou un chat ou en avalant des embryophores qui souillent la terre, des baies sauvages ramassées au sol ou encore en manipulant les dépouilles également souillées de renards. L'affection humaine est accidentelle et sporadique (chasseurs, déterreurs, forestiers, jardiniers, propriétaires de chiens) ou liée à certaines professions exposées (éleveurs de renards).Clinique
L'échinococcose alvéolaire atteint presque exclusivement le foie.
L'installation est insidieuse, longtemps infraclinique, puis marquées par des troubles banaux de type de pesanteurs post-prandiales ou de dyspepsie qui ne sont jamais rapportées à leur cause.
La période d'état se traduit dans 90 % des cas par un ictère rétentionnel incomplet, variable dans le temps, qui s'accompagne d'une hépatomégalie dure, lisse ou au contraire bosselée, prédominant le plus souvent sur un lobe. Dans les autres cas, il s'agit d'un tableau tumoral simulant le cancer métastatique, avec un gros foie dur, indolore, marroné. Mais on ne trouve pas le néoplasme d'origine et l'état général reste longtemps conservé. Les complications sont fréquentes et s'apparentent à celles des tumeurs malignes : extension de proche en proche aux organes voisins, véritables métastases par dissémination hématogène de fragments parasitaires (cerveau, poumon), surinfection et abcédation.
L'évolution se fait vers la cachexie et la mort inexorable dans un délai de quelques années.
NB. L'échinocoque est insensible à la congélation, mais il est tué par la chaleur (cuisson). Par ailleurs, il a besoin d'un minimum d'humidité pour survivre. Le séchage à l'air ou au four est donc une bonne solution pour éliminer les oeufs.Traitement vétérinaire
Le parasite peut être éliminé par du bromhydrate d'arécoline (2 à 4 mg/kg PO), mais il faut traiter l'ensemble des chiens ou chats d'un foyer, désinfecter les niches, récupérer la totalité des matières fécales émises et les désinfecter par le feu[1].
Prévention, précaution
Ce taeniasis étant asymptomatique, en zone à risque, tout chien ou chat doit être considéré comme potentiellement porteur de vers.
On peut se protéger de cette zoonose par[1] :
- une hygiène stricte avec lavage des mains après toute manipulation (y compris caresses) de chien, chats (ou renards). Ne pas porter la main à la bouche, au nez ou aux yeux entre temps.
- les coup de langue de chiens et chats, surtout sur les mains et le visage, doivent être évités.
- chiens et chats ne devraient pas avoir acccès aux potagers où ils risquent d'uriner et défêquer
- les animaux domestiques ne doivent pas manger dans les assiettes des humains, ni les lécher.
- les légumes et baies au sol (fraises par ex, jusqu'à 50 cm de hauteur par précaution) du potager doivent être cuits ou soigneusement nettoyés si des carnivores (dont chiens et chats) y ont accès. Comme les baies, les champignons peuvent être contaminés.
- une attention particulière doit être portée à l'hygiène de la part des personnes immunitairement fragiles.
- ne jamais manipuler les cadavres de chiens, chats, renards sans précaution
Voir aussi
Articles connexes
- zoonose
- Cestode
- échinococcose
- épidémiologie
- écoépidémiologie
- Echinococcus granulosus (qui semble présent dans le monde entier)
- Echinococcus multilocularis (Hémisphère nord)
- Echinococcus vogeli (Amérique centrale et du sud).
- Echinococcus oligarthrus (Amérique centrale et du sud).
- Parasitologie
- Parasitisme
- Parasitose
- Interactions durables
Liens externes
- Référence Fauna Europaea : Echinococcus multilocularis (en)
- Référence Animal Diversity Web : Echinococcus multilocularis (en)
- Référence NCBI : Echinococcus multilocularis (en)
Notes et références
- descriptive de Echinococcus multilocularis (Ecole nationale vétérinaire, consultée 2009/09/03)
Catégories :- Cestoda
- Parasite (nom scientifique)
Wikimedia Foundation. 2010.