- Concerto pour piano nº 3 de Beethoven
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Concerto pour piano no 3 Opus 37 Page de couverture de la première édition du Concerto (Vienne, 1804). Le nom du compositeur est francisé en « Louis van Beethoven » et la page porte la dédicace au prince Louis-Ferdinand.1er mouvement : Allegro con brio Extrait du début de la cadence
Le thème en ut mineur est ici surligné en rouge, en bleu et en vertAprès que la main gauche, qui accompagnait ce thème en croches, soit passée en doubles croches, un Presto survient. Son thème, en fa mineur, se constitue d'accord plaqués à la main gauche et de triolets à la main droite. Il ne tarde cependant pas à basculer en ut mineur et à faire revenir le thème initial (à la basse). De grandes phrases chromatiques amènent vers deux longues trilles sur un accord de dominante (sol). Le soliste doit alors disposer d'une indépendance parfaite de chaque doigt car il doit alterner par dessus cette trille le thème plusieurs fois. La cadence s'achève finalement par deux septièmes de dominante, successivement de do majeur et de fa majeur. Celles-ci amènent l'œuvre vers un général qui ne durera cependant pas car la coda fera exploser chaque cellule du thème.
Coda
Tandis que le piano joue un accord de septième de dominante , les timbales alternent tonique et dominante de do et les cordes soutiennent la mélodie avec des rondes . Une mesure sur deux, le piano joue un motif constitué d'une arpège descendante en 16 doubles croches. Le motif rythmique créé est donc[17] :
Les accords d'ut mineur et de fa majeur sont ainsi alternés quelques fois avant que l'œuvre ne retombe sur ut mineur. Les cordes et le soliste répètent ensuite plusieurs fois les accords de tonique et de dominante (à noter que le piano n'utilise que les notes do, mi ♭, ré, fa et si ♮, réparties sur trois octaves). Un grand crescendo orchestral mène alors vers un général et à l'arrivée des vents. Le piano enchaîne une arpège descendante de do mineur sur trois octaves et une gamme ascendante dans la même tonalité. Cette gamme est celle quasiment avec laquelle il était entré dans la seconde exposition (il rentre et sort donc de la même manière dans ce mouvement). Deux dramatiques accords de do mineur répétés une double croche avant viennent clore le mouvement.
2ème mouvement : Largo
Le second mouvement, en mi majeur, s'ouvre par un solo du piano . Les instruction de pédale y sont très détaillées. Il n'est pas rare d'y trouver des quadruples et des quintuples croches, le tempo étant Largo. Ce mouvement présente un ton différent de celui de l'Opus 15. Beethoven y fait déjà entendre une voix d'une profonde ferveur, digne des andantes des concertos mozartiens[18].
Le thème Le piano entame une variation, une fois que l'orchestre a répété la mélodie du thème. Cette variation ajoute quelques ornements mélodiques. Un long dialogue finit par survenir entre la flûte et le basson tandis que le piano joue de grandes lignes mélodiques avec de longues indications de pédale. Le thème réapparaît à la fin de cet échange. Des brèves gammes de mi majeur du piano viennent s'intercaler sur les longs accords de l'orchestre. L'œuvre bascule un temps en la majeur avant une cadence au piano et une fin par l’orchestre.
3ème mouvement : Rondo
Le dernier mouvement est sans aucun doute le plus énergique des trois.
Structure[5] Exposition Développement Réexposition A B A C A A B A A1
Le refrain de ce finale est caractérisé par son saut de septième diminuée. Ce thème en do mineur est construit selon une forme bien spécifique : une première phrase de huit mesures au piano (elle même découpable en deux phrases de quatre mesures), une césure, une reprise par l'orchestre (la mélodie est confiée au hautbois), une petite variante ornementée au piano, une sorte de cadence, de nouveau le thème au piano, sa variante et le thème original enfin à l’orchestre, suivit d'une cadence, parfaite.
Début du thème, joué par le piano B1
Le premier couplet est en mi bémol majeur. Son thème est tout d'abord joué par le piano avant d'être repris par la flûte. Ce couplet est dans l'ensemble très gracieux. Le piano finit par reprendre la parole en jouant d'incessantes doubles croches. Les vents accompagnent alors les cordes vers un retour en do mineur. Le soliste garde cependant le monopole de la transition vers le refrain ; celle-ci ce fait par l'enchaînement de douze mesures constituées chacune de triolets de doubles croches, le tout formant une incroyablement longue gamme chromatique retombant sur le refrain.
A2
Le thème est exactement similaire au début mis à part une cadence au intercalée au milieu.
C
Le deuxième couplet, en la bémol majeur et dolce, est introduit par la clarinette. Il est bien plus calme et paisible que le refrain. Le piano le reprend et l'échange quelques instants avec la clarinette pour arriver à une trille à la main droite. Tandis que cette trille est tenue pendant cinq mesures, la main gauche continue son accompagnement en sextolets de doubles croches et la mélodie est reprise par la clarinette et le basson. Le piano conclu finalement cette section par une série de doubles et triples croches en la bémol majeur.
A3
Les violoncelles et les contrebasses font alors réapparaître le thème du refrain en fa mineur. Les Second violons et les altos le reprennent immédiatement en do mineur avant que les Premier violons ne le développe à leur tour. Les vents prennent deux à deux la mélodie. L'écriture de cette partie est quasiment contrapuntique. En effet chaque voix dispose d'une parfaite indépendance. Après un général un sol est joué par tous les instruments ensembles en croches continues durant quatre mesures. Le piano y répond par un accord de la bémol decrescendo pendant quatre mesures puis par un autre accord de mi majeur pendant quatre autres mesures. Le thème du refrain réapparaît alors brièvement dans cette dernière tonalité. Une fois le achevé, une dissonance apparaît aux cordes (mi ♮ et un fa ♮). Là-dessus se pose le saut de septième diminuée du refrain joué par le hautbois deux fois et des arpèges sur un accord de dominante. Finalement, après une longue série de triolets de croches une gamme chromatique[19] ramène au refrain.
A4
Le thème réapparaît au piano soutenu par les cordes en pizzicato. L’orchestre le reprend à son tour puis . Le refrain est plus court que lors de sa première apparition et présente quelques différences, comme le fait que lors de la reprise du thème à l'orchestre, la mélodie ne soit plus seulement confiée au hautbois mais aussi à la clarinette, à la flûte et aux premier et second violon. La même transition que celle pour passer du refrain (A1) au premier couplet (B1) revient pour mener vers le couplet B2.
B2
Le thème B réapparaît en sol majeur. Il est tout d'abord joué par le piano, accompagné par l'orchestre par une sorte de valse. Les Premiers violons, la flûte et le basson viennent ensuite le reprendre et l'achève en do majeur. Le piano change cependant la tonalité à son tour en l’amenant vers ré bémol majeur. Un long passage à l'orchestre conduit finalement vers un changement d'indication de mesure (6/8) et une grande phrase expressive du soliste. Celle-ci mène au dernier retour du refrain.
La longue phrase expressive du piano A5
La clarinette n'intervient plus dans la fin de ce mouvement. Cette coda est indiquée Presto dans une nuance . Le thème de ce refrain est en fait une variation du premier refrain, A1. Il est en do majeur et les temps forts sont décalés (l'appogiature de la septième diminuée tombe sur le premier ou le deuxième temps). Les cordes le reprennent tandis que les vents (flûte, hautbois, basson) jouent sur des l'appoggiature de la 7e diminuée. Des doubles croches ininterrompues pendant 26 mesures arrivent au piano et - préfigurant le final du Concerto pour piano nº 5, « l'Empereur » et de la Cinquième symphonie - mènent vers une héroïque cadence . Le piano joue des octaves descendantes en crescendo aux deux mains qui sont ensuite reprises par tout l'orchestre qui achève l'œuvre par sept grands accords victorieux.
Cadences
De nombreux autres compositeurs écrivirent leur propre cadence pour le premier mouvement : Harold Bauer, Amy Beach, Johannes Brahms, Carl Czerny, Gabriel Fauré, Adolph von Henselt, Mischa Levitzki, Franz Liszt, Freidrich Mockwitz (perdue), Ignaz Moscheles, Carl Reinecke, Ferdinand Ries (perdue), Clara Schumann, Gino Tagliapietra et Charles-Valentin Alkan.
Repères discographiques
Ce concerto a été enregistré par un grand nombre de pianistes, parmi lesquels : Arthur Rubinstein, Claudio Arrau, Krystian Zimerman, Daniel Barenboim, Emil Guilels, Radu Lupu, Glenn Gould, Maurizio Pollini, Wilhelm Kempff, Alfred Brendel, Mitsuko Uchida, Martha Argerich, Sviatoslav Richter, Evgeny Kissin, Dimitris Sgouros et Paul Lewis.
Discographie sélective[20] :
- Otto Klemperer (dir.), Claudio Arrau (piano), Orchestre Philharmonia[21]
- Karl Böhm (dir.), Maurizio Pollini (piano), Orchestre philharmonique de Vienne[22]
- Ivan Fischer (dir.), Richard Goode (piano), Orchestre du Festival de Budapest[23]
- Andrew Parrott (dir.), Ronald Brautigam (piano), Orchestre Symphonique de Norrköping (en)[24]
- Paul van Kempen (en) (dir.), Wilhelm Kempff (piano), Orchestre philharmonique de Dresde[25]
- Hermann Abendroth (dir.), Sviatoslav Richter (piano), Orchestre symphonique de la fédération de Russie[26]
- Claudio Abbado (dir.), Martha Argerich (piano), Orchestre de chambre Gustav Mahler (en)[27]
- Arturo Toscanini (dir.), Arthur Rubinstein (piano), Orchestre symphonique de la NBC[28]
- Leonard Bernstein (dir.), Krystian Zimerman (piano), Orchestre philharmonique de Vienne[29]
- Colin Davis (dir.), Evgeny Kissin (piano), Orchestre symphonique de Londres[30]
- Daniel Barenboim (dir. & piano), Orchestre philharmonique de Berlin[31]
- Paul Kletzki (dir.), Emil Guilels (piano), Orchestre national de France[32]
- George Szell (dir.), Emil Guilels (piano), Orchestre de Cleveland[33]
- Leonard Bernstein (dir.), Glenn Gould (piano), Columbia Symphony Orchestra[34]
- Herbert von Karajan (dir.), Glenn Gould (piano), Orchestre philharmonique de Berlin[35]
Notes et références
- Le 3e concerto de Beethoven sur Lagolichinante.fr
- Élisabeth Brisson, Guide de la musique de Beethoven, Fayard, 2005, 55864e éd., 878 p. (ISBN 9 782213 624341), p. 307
- La partie de soliste intégrale, établie par Ferdinand Ries, a disparue.
- André Boucourechliev, Beethoven, Éditions du Seuil, 1963, 21480e éd., 251 p. (ISBN 2-02-021480-6), p. 232
- http://www.symphozik.info/Beethoven-analyse-concerto-piano-troisieme,dossier.html
- Lire en ligne Ludwig van Beethoven Le livre de l'intégrale, éditions Brillant Classics, 2007, p. 71.
- (en) http://www.nwsinfonietta.com/notes3Oct03.htm
- Partition du 1er mouvement du concerto dans Ludwig van Beethovens Werke, Serie 9
- (ru) Ludwig van Beethoven, op. 37, Concerto pour piano et orchestre no 3
- (en) Steinberg, M. The Concerto : A Listener's Guide, p.59-63, Oxford (1998).
- Le début du concert était fixé à 6 heures.
- (de)Alexander Wheelock Thayer : Ludwig van Beethovens Leben. 2e Livre. Breitkopf & Härtel, Leipzig 1910.
- (en) http://www.all-about-beethoven.com/concerto3.html
- Ludwig van Beethoven, Correspondance, 1er volume, 134e lettre.
- 507 avec la cadence, qui fait 64 mesures.
- Notice détaillée de la partition autographe sur le site de la Bibliothèque Nationale de France
- À noter le fait que la basse des cordes (violoncelles et contrebasses) ne jouent pas de rondes mais une noire toute les deux mesures, ce qui'est pas indiqué sur le schéma.
- Boucourechliev, p. 68
- À noter le fait que la gamme chromatique est souvent utilisée comme transition entre les couplets et les refrains au cours de ce mouvement.
- Tous les enregistrement de l'œuvre de chaque artiste ne sont pas mentionnés.
- Dicographie de Claudio Arrau
- CD en ligne sur Discogs
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- Discographie de Wilhelm Kempff
- Discographie de Sviatoslav Richter
- Discographie de Martha Argerich
- Discographie d'Arthur Rubinstein
- CD en ligne sur CDuniverse
- Discographie d'Evgeny Kissin
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Source
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Liens externes
- Analyse du concerto sur Symphozyk.info
- Concerto pour piano no 3 de Beethoven : partitions libres dans l’International Music Score Library Project.
Catégorie :- Concerto pour piano de Beethoven
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