- Claudio Arrau
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Claudio Arrau Naissance 6 février 1903
Chillán, ChiliDécès 9 juin 1991
Mürzzuschlag, AutricheActivité principale Pianiste
Maîtres Martin Krause Élèves Philip Lorenz, Garrick Ohlsson Claudio Arrau, né à Chillán (Chili) le 6 février 1903 et mort à Mürzzuschlag (Autriche) le 9 juin 1991, est un pianiste chilien.
Ayant débuté comme enfant prodige dès l'âge de quatre ans, il connut l'une des carrières les plus longues et les plus admirées de la musique classique. C'était un spécialiste de la musique romantique, notamment de Frédéric Chopin, de Robert Schumann, et de Franz Liszt, mais aussi de Ludwig van Beethoven, qu'il interprétait avec noblesse et profondeur, avec un son de piano hors du commun.
Sommaire
Biographie
Reconnu comme enfant prodige, le jeune Claudio Arrau obtient une bourse pour aller étudier à Berlin avec Martin Krause, l'un des derniers élèves de Franz Liszt. Celui-ci jouera pour le jeune Arrau beaucoup plus que le rôle d'un simple pédagogue. Il sera en réalité un véritable père de substitution. Dépassant le simple champ de la musique, Krause sera également celui qui initiera Claudio Arrau à la peinture et à la littérature. Arrau restera toute sa vie marqué par l'enseignement de Krause et au décès de celui-ci, quand Arrau n'a encore que 16 ans, il décide de ne plus suivre d'autre enseignement. Ayant suivi toutes ces années une formation hautement empreinte de culture germanique, Arrau fut longtemps considéré comme un pianiste davantage allemand que sud-américain. De là, également, une prédilection pour les compositeurs allemands dont il se fera une spécialité (Brahms, Schumann, Beethoven) et dont il enregistrera la plupart des œuvres.
Pour autant, son répertoire ne se limite pas au seul XIXe siècle. Il est également un interprète remarquable de Chopin et de compositeurs du XXe siècle comme Claude Debussy. Vu l'étendue de son répertoire, on peut le considérer comme un véritable encyclopédiste du piano. La discographie de l'artiste ne rend que fort peu compte de ses affinités avec la musique contemporaine, puisque si Arrau est interprète de Bach, de Mozart, des romantiques (Beethoven, Schubert, Liszt, Chopin, Schumann, Brahms), et des modernes (Debussy, Albéniz, Ravel), il l'est aussi de Schönberg.
Commençant sa carrière dans les années 1930, il fait sensation lorsqu'il donne à Berlin, en 1935-1936, en un cycle de douze récitals, l'intégrale de l'œuvre pour clavier de Bach (hormis les pièces pour orgue). La concurrence à cette époque est particulièrement rude. Backhaus, Kempff, entre autres, jouent déjà les premiers rôles.
En 1940, Arrau quitte Berlin et le nazisme, mais aussi une réputation bien assise, pour s'installer aux États-Unis et y recommencer une nouvelle carrière. Bien qu'il y soit un parfait inconnu, le succès ne tarde pas à venir, et dès lors il ne le quittera plus tout au long des cinquante années qui suivront.
Son interprétation de la sonate de Franz Liszt, des Nocturnes de Chopin, des Ballades de Johannes Brahms et des Préludes de Claude Debussy sont, encore aujourd'hui, des références discographiques. Au début des années 1960, il signe un contrat d'exclusivité avec l'éditeur de disques Philips, qui lui permettra d'enregistrer la plus grande partie de son répertoire, dans des prises de son d'une qualité exceptionnelle.
Le jeu d'Arrau se caractérise tout d'abord par un scrupuleux respect du texte. Il s'insurgera notamment contre le fait que le compositeur et pianiste Sergueï Rachmaninov ait, dans un de ses enregistrements, modifié la partition de la seconde sonate pour piano de Chopin. Pour autant, il sait faire respirer le texte et ses interprétations sont des modèles de l'art de faire sonner et de timbrer le piano. Ne le cédant en rien aux virtuoses du clavier tels Horowitz, sa technique, héritage direct de la technique de Liszt, fait merveille dans les œuvres les plus ardues du répertoire telles que les variations Paganini de Brahms. Pianiste à l'idiome poétique métaphysique, artiste angoissé (champion des traitements de psychanalyse), il avait ce toucher de velours que plusieurs pianistes lui enviaient. Sa « patte » léonine montrait une dynamique éblouissante qui, bien souvent, donnait l'impression qu'il jouait sur un clavier dont l'étendue dépassait les 88 notes. Rares sont les pianistes qui furent aussi à l'aise à la fois dans Beethoven et dans Chopin. Claudio Arrau savait les revisiter avec un souffle mélodique toujours intense, inquiet, ténu mais d'une précision psychologique exceptionnelle.
En 1979, Arrau prit la nationalité américaine en signe de protestation contre la dictature de Pinochet.
Bibliographie
- Arrau parle. Conversations avec Joseph Horowitz, trad. et préface d'André Tubeuf, Gallimard, 1985.
- André Tubeuf, Appassionata. Claudio Arrau, prodige, dandy, visionnaire, préface de Daniel Barenboïm, Nil Editions, 2003.
Discographie
- Les neuf coffrets de la collection "Arrau Heritage" (Philips), consacrés à Bach, Beethoven (2ème quasi intégrale des sonates, années 80), Brahms, Chopin, Debussy, Liszt, Mozart, Schubert, Schumann, rassemblent la plus grande part des enregistrements du pianiste réalisés de 1964 à 1991 pour Philips, mais reprennent aussi quelques enregistrements antérieurs d'autres labels comme les Variations Goldberg de 1942, les Variations Diabelli de 1952 ou les Moments musicaux de 1956.
- Autres enregistrements :
- Claudio Arrau, Birth of a Legend, Columbia Recordings, USA 1946-1950 (Beethoven, Sonates n° 24 & 26, Schubert, Allegretto, Chopin, 24 Préludes, Schumann, Kreisleriana, Arabesque, Debussy, Pour le Piano, Estampes, Images I & II, Ravel, Gaspard de la nuit (sans Scarbo), Albéniz, Iberia I & II) (United Archives)
- Claudio Arrau in Germany: Pre-War Recordings from the collection of the Rundfukarchiv (Chopin, Beethoven, Mozart, Haydn, Liszt) (Music & Arts)
- Claudio Arrau, The Early Years, Complete Pre-War Recordings : Balakirev, Busoni, Stravinski, Liszt, Schubert, Chopin, Debussy, Schumann (1921-1939) (Marston)
- Claudio Arrau : Beethoven, Sonate n° 13, Schumann, Fantaisie op. 17, Schoenberg, 3 Klavierstücke op. 11 (1959-60) (BBC Legends)
- Bach, Variations Goldberg (1942), Fantaisie chromatique et fugue (1945) (RCA)
- Beethoven, Sonates pour piano (intégrale, 1962-66), Variations (1968 & 1985), Concertos pour piano, dir. Bernard Haitink, Orchestre royal du Concertgebouw (1964), Triple concerto avec Henryk Szeryng, Janos Starker, dir. Eliahu Inbal, New Philharmonia Orchestra (1970) (coffret Philips)
- Beethoven, Variations op. 34, Variations "Eroica" - Mozart, Sonates pour piano n° 5 K. 283 & n° 18 K.576 (Naxos)
- Beethoven, Sonates pour piano n° 30, 31, 32 (live 1975) (APR)
- Beethoven, Les 5 concertos pour piano, dir. Colin Davis, Staatskapelle Dresden (1984-87) (Philips)
- Beethoven, Les 5 concertos pour piano, dir. Alceo Galliera, Philharmonia Orchestra (1955-58) (EMI)
- Beethoven, Concerto pour piano n° 3, dir. Eugene Ormandy (1947) - Weber, Konzertstück en fa mineur, dir. Désiré Defauw (1946), Sonate pour piano n° 1 (1941) (Naxos)
- Beethoven, Concerto pour piano n° 3, 4, 5, dir. Otto Klemperer, Philharmonia Orchestra - Sonates n° 24 & 31 (1957) (Testament)
- Beethoven, Concerto pour piano n° 4, dir. Leonard Bernstein, Orchestre symphonique de la Radiodiffusion bavaroise (live, The Amnesty International Concert, 1976) (Deutsche Grammophon)
- Beethoven, Les 10 sonates pour piano et violon, avec Joseph Szigeti (1944) (Vanguard)
- Beethoven, Sonates pour piano et violon n° 1, 2, 4, 5, 7, 8, avec Arthur Grumiaux (1975-76) (Philips)
- Brahms, Concertos pour piano n° 1 & 2, dir. Carlo Maria Giulini (1960-62) (EMI)
- Brahms, Concerto pour piano n° 1, dir. Rafael Kubelik (live 1964) (Orfeo)
- Brahms, Concerto pour piano n° 1, dir. Basil Cameron (1947) - Chopin, Andante spianato et Grande Polonaise (1947) (Dante)
- Brahms, Concerto pour piano n° 2, dir. Igor Markevitch (live 1976) (INA Mémoire vive)
- Brahms, Sonate pour piano n° 3 op. 5 (live 1978) - Beethoven, Sonate pour piano n° 3 op. 2/3 (live 1976) (APR)
- Brahms, Liebeslieder Waltzes pour piano à 4 mains et quatuor vocal op. 52, avec Benjamin Britten (piano), Heather Harper, Janet Baker, Peter Pears et Thomas Hemsley (1968) (BBC)
- Chopin, Ballades (1953), Concerto pour piano n° 1, dir. Otto Klemperer (1954) (Urania)
- Chopin, Concerto pour piano n° 1, dir. Otto Klemperer (1954) - Concerto n° 2, dir. Fritz Busch (1950) (Music & Arts)
- Chopin, Sonates n° 3 en si mineur, Fantaisie - Weber, Konzertstück en fa mineur, dir. Alceo Galliera (1960) - Felix Mendelssohn, Introduction et Rondo Capriccioso op. 14 (1951) (EMI)
- Chopin, Etudes op. 10 & 25, Allegro de concert (1956) (EMI)
- Chopin, 24 Préludes (live 1960) - Schumann, Etudes symphoniques (live 1976) (APR)
- Chopin, 24 Préludes (1950) (United Archives) (Arlecchino) (Forgotten Records)
- Grieg & Schumann, Concertos pour piano, dir. Alceo Galliera (1956-57) (Testament)
- Grieg & Schumann, Concertos pour piano, dir. Christoph von Dohnanyi (1963) (Philips)
- Grieg & Schumann, Concertos pour piano, dir. Colin Davis (1980) (Philips)
- Liszt, Concerto pour piano n° 1, dir. Eugene Ormandy (1952) (Sony)
- Liszt, Concerto pour piano n° 2, dir. Dimitri Mitropoulos (1943) - Schumann, Concerto pour piano, dir. Victor de Sabata (1951) - Weber, Konzertstück en fa mineur, dir. Erich Kleiber (1947) (Music & Arts)
- Liszt, Claudio Arrau plays Liszt : Public Performances 1970-1981 (Music & Arts)
- Schubert, Quintette "La Truite" - Franck, Quintette - Dvorak, Quintette op. 81 - Mozart, Trio K. 548, avec le Quatuor Juilliard (Live at the Library of Congress, 1963-1964) (Doremi)
- Richard Strauss, Burlesque pour piano et orchestre, dir. Désiré Defauw (1946) - Schumann, Concerto pour piano, dir. Karl Krueger (1944), Carnaval op. 9 (1939) (Naxos)
Filmographie
- Sueños de Amor de José Bohr : film mexicain de 1935 consacré à la vie de Franz Liszt où Arrau jouait le rôle du compositeur hongrois.
Liens externes
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