- Axiochos
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Axiochos (en grec : Ἀξίοχος / Axíochos), dialogue de Platon sur la mort, est l'un des courts dialogues socratiques apocryphes, que les manuscrits joignent aux œuvres de Platon. Le dialogue date du Ier siècle av. J.-C.[1] et serait d'inspiration néopythagoricienne. On y retrouve des passages de l’Iliade, de l’Odyssée, une citation d'Épicharme[2], une citation approximative de Bias de Priène (368b), et une citation d'Euripide[3].
Sommaire
Personnages du dialogue
Le dialogue
Prologue
Socrate marche le long de la rivière Ilissos à Athènes en direction du Cynosarge[4], quand Clinias, accompagné du maître de musique Damon (un des maîtres de Platon) et de Charmide vient lui annoncer que son père, l'homme politique athénien Axiochos, va mourir. En philosophe, Socrate développe une argumentation pour ne pas craindre la mort[5] et narre un mythe raconté par Gobryas (371a-372a)[6]. Les arguments de Socrate une fois développés, Axiochos va mieux, redevient serein, Socrate le quitte et reprend sa route.
Les arguments
- Premier argument (365d-366b) : Le corps de l'homme n'est source que de peines, et l'homme n'existe que par son âme.
- Deuxième argument (366d-369b) : La vie ne vaut pas la peine que l'on s'y attache ; les dieux par ailleurs s'empressent d'en délivrer au plus vite ceux qu'ils aiment le plus. Socrate dit tenir cet argument du sophiste Prodicos de Céos.
- Troisième argument (369b-d) : La mort ne peut affliger ni les vivants, qui ne la connaissent pas, ni les morts, qui ne la ressentent pas. Socrate dit également tenir cet argument de Prodicos de Céos.
- Quatrième argument (370b-e) : L’être humain s'associe à l'immortalité de son âme par ses réalisations, et non ses possessions.
Même si le style est soigné et l'argumentation de qualité, l'Axiochos est clairement inauthentique :- Les arguments sont cyniques (366b-d), épicuriens (365d-e, 369b-370b), stoïciens (370-b-d), platoniciens (371a-372a)
- Le dialogue relève de la consolation, genre littéraire hybride qui tient à la fois de la lettre de condoléances à l'occasion de la mort de quelqu'un et du traité de morale pratique autour du thème de la mort.
Références
- Hackett - cfr. Plato, Complete works, page 1734. d'après John Madison Cooper et D. S. Hutchinson dans leur Œuvres complètes de Platon, recueil paru en 1997 aux Ed.
- Une main lave l'autre issue du fragment 30k (366c)
- Cresphontès, fragment 449
- Κυνόσαργες / Kynósarges) est un temple dédié à Héraclès, où sont acceptés les demi-citoyens, comme l'était Antisthène, philosophe fondateur de l'école cynique : c'est l'une des raisons pour lesquelles il y fonde son école, et ses élèves portent ensuite le nom de Cyniques (Κυνικοί / Kynikoí) Le Cynosarge ou Cynosargue (
- Phédon comme il le fera dans le
- Mage perse, également écrit Gobrias
Bibliographie
- Platon, Œuvres complètes, Gallimard (Bibliothèque de la Pléiade, 2 vol.), Paris, 1970-1971 ;
- Platon, Œuvres complètes. Axiochos, édition de Léon Robin, Belles Lettres (CUF), Paris, 1970 ;
- Platon, Œuvres complètes, Flammarion, sous la direction de Luc Brisson, Paris, 2008 ;
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