- Arsanilate de sodium
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Arsanilate de sodium Général Nom IUPAC (4-aminophényl)-hydroxyarsinate
de sodiumSynonymes Atoxyl, arsamine, protoxyl, arsanilate de sodium, sel de sodium de l’acide arsanilique, etc. No CAS PubChem SID SMILES InChI Propriétés chimiques Formule brute C6H7AsNNaO3 [Isomères] Masse molaire[1] 239,036 ± 0,0064 g·mol-1
C 30,15 %, H 2,95 %, As 31,34 %, N 5,86 %, Na 9,62 %, O 20,08 %,
239.03605 [g/mol]Écotoxicologie DL50 335 mg·kg-1 (Souris, i.v.)[2]
335 mg·kg-1 (Rat, i.v.)[2]
75 mg·kg-1 (Rat, s.c.)[2]Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire. L’arsanilate de sodium, ou atoxyl, est un composé de l’arsenic employé comme médicament pendant quelques années, au tournant des XIXe et XXe siècles.
Sommaire
Histoire
La découverte
C'est Antoine Béchamp qui, en 1859, décrit pour la première fois ce sel de sodium de l'acide arsanilique. Il le nomme atoxyl, pour marquer la relative faiblesse de sa toxicité par comparaison à celle de l’arsenic. L’atoxyl est d’abord utilisé dans le traitement des dermatoses simples. En 1905, le médecin canadien Harold Wolferstan Thomas (1875–1931) et le zoologiste autrichien Anton Breinl (1880–1944) découvrent qu’il est efficace contre le trypanosome de la maladie du sommeil[3]. Cette activité est cependant peu prononcée, et la dose nécessaire est beaucoup trop élevée pour que les effets toxiques ne dépassent largement les bénéfices. L’atoxyl provoque en effet fréquemment la cécité par atteinte du nerf optique, et son usage est très vite abandonné.
Les prolongements
Cependant, la découverte de l'activité de l’atoxyl sur le trypanosome attire l’attention du bactériologiste allemand Paul Ehrlich, dans le laboratoire duquel une série de dérivés sont alors synthétisés. Et les essais contre la syphilis aboutissent en 1909 à la mise au point, avec Sahachiro Hata, du célèbre Salvarsan. Le succès du Salvarsan relance la recherche, et de nombreux médicaments dérivés de l'arsenic voient le jour au cours des années suivantes, tels la tryparsamide de Jacobs et Heidelberger (1919), le stovarsol ou l’orsanine de Fourneau (1921, 1925) ou le mélarsoprol de Friedheim (1949). Quoique très vite abandonné à son tour car trop toxique encore, le Salvarsan, directement issu de l'atoxyl de Béchamp, constitue donc une étape essentielle dans le développement, non pas seulement de la chimie des arsenicaux thérapeutiques, mais de celle des médicaments de synthèse en général. Il est souvent considéré comme le premier agent chimiothérapeutique moderne et Ehrlich, honoré comme « le père de la chimiothérapie ».
Bibliographie
- Aaron J. Ihde, The Development of Modern Chemistry, Dover, New York, 1984, pp. 697-698 (en).
- Steven Riethmiller, « From atoxyl to salvarsan : Searching for the magic bullet », Chemotherapy, vol. 51, n° 5, 2005, pp. 234-242 (ISSN 0009-3157) (en).
- Patrick Berche, « Paul Ehrlich et le salvarsan », dans Une histoire des microbes, John Libbey Eurotext, coll. « Médecine Sciences / Selection », 2007, pp. 185-187 (ISBN 978-2-74-200674-8).
Références
- Atomic weights of the elements 2007 sur www.chem.qmul.ac.uk. Masse molaire calculée d’après
- (en) « Sodium arsanilate » sur ChemIDplus, consulté le 27 novembre 2010
- H. W. Thomas et A. Breinl, « Report on the Histology of Sleeping Sickness and Trypanosomiasis, with a comparison of the changes found in animals infected with T. Gambiense and other Trypanosomata », Liverpool School. Trop. Med. Mem., vol. 16, 1905.
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