- Louise Bénédicte de Bourbon
-
Anne Louise Bénédicte de Bourbon, Mademoiselle d’Enghien, puis Mademoiselle de Charolais, et enfin duchesse du Maine, est née le 8 novembre 1676 et morte à Paris le 23 janvier 1753.
Sommaire
Biographie
Petite-fille du Grand Condé, fille du prince de Condé, premier prince du sang, et de la princesse Palatine Anne de Bavière (1648-1723), elle épousa à Versailles, le 19 mars 1692, Louis Auguste de Bourbon, duc du Maine (1670-1736), bâtard légitimé de Louis XIV et de Madame de Montespan. Très petite de taille, comme tous les membres de sa famille, elle est surnommée par sa belle-sœur Mademoiselle de Nantes, jalouse de sa naissance, « poupée du sang ». Violente, venant d'une famille où la folie furieuse régnait, elle menaçait son pieux mari de devenir folle s'il la contrariait et n'hésitait pas à lui faire des remarques blessantes sur son handicap. Ils eurent sept enfants, tous sans postérité :
- N... de Bourbon, Mademoiselle de Dombes (née le 11 septembre 1694, morte le 15 septembre 1694) ;
- Louis Constantin de Bourbon, prince de Dombes (né le 17 novembre 1695, mort le 28 septembre 1698) ;
- N... de Bourbon, Mademoiselle d'Aumale (née le 21 décembre 1697, morte le 24 août 1699) ;
- Louis Auguste II de Bourbon, prince de Dombes (né le 4 mars 1700, mort le 1er octobre 1755) ;
- Louis Charles de Bourbon, comte d'Eu (né le 15 octobre 1701, mort le 13 juillet 1775) ;
- Charles de Bourbon, duc d'Aumale (né le 31 mars 1704, mort en septembre 1708) ;
- Louise-Françoise de Bourbon (1707-1743), Mademoiselle du Maine (née le 4 décembre 1707, morte le 19 août 1743).
Ambitions politiques
Blessée dans son orgueil d'avoir du épouser un prince légitimé, elle poussa son mari, homme intelligent mais faible et enfant préféré du roi, à rechercher un rang qu'il ne pouvait soutenir : entrée au parlement à 20 ans au lieu de 25 (1694) puis aptitude à succéder au trône après les princes du sang et rédaction d'un testament par Louis XIV (1714). Elle chercha également à jouer un rôle politique sous la Régence, pour venger l'affront fait à son mari par le Régent qui avait fait casser le testament de Louis XIV donnant à ses bâtards légitimés la préséance sur les princes du sang et écarté le duc du Maine des conseils de régence. C'est elle qui engagea son mari à entrer dans la conspiration de Cellamare en 1718, en vue de faire attribuer la régence au roi d'Espagne. Lorsque le complot fut éventé, elle fut emprisonnée en 1719. Elle retourna à Sceaux l'année suivante où elle recommença à tenir sa cour.
Ordre de la mouche à miel
Il s'agit d'une société créée à Sceaux par la duchesse du Maine. Cette société s'occupait de ses fêtes et de ses amusements. L'ordre de la mouche à miel se composait de trente-neuf membres qui avaient leurs habits et serments. L'abeille était leur symbole qui fut accompagnée par cette devise : « Piccola si, ma fa pur gravi le ferite » (« Elle est petite, mais fait de graves blessures »)[1].
Une princesse du grand siècle
Dans son château de Sceaux, elle tenait une véritable cour qu'on appelait « la petite cour de Sceaux », donnant des fêtes de nuits costumées et accueillant les écrivains et les artistes qu'elle pouvait parfois tyranniser, parmi lesquels Voltaire, la marquise Émilie du Châtelet, la marquise du Deffand, Fontenelle, Montesquieu, d'Alembert, le président Hénault, Nicolas de Malézieu, le futur cardinal de Bernis, Henri François d'Aguesseau, Jean-Baptiste Rousseau, Antoine Houdar de la Motte, Sainte-Aulaire, Mably, le cardinal Melchior de Polignac, Charles Auguste de La Fare, André Dacier, l'abbé de Vertot, Anne-Claude de Tubières, comte de Caylus, la baronne de Staal-Launay, etc.
Veuvage
Veuve en 1736, ne pouvant plus faire face aux dépenses excessives de l'entretien du château de Montrond, elle l'abandonna aux habitants de Saint Amand Montrond, qui s'en firent une carrière de pierre. Elle loua l'hôtel actuellement dénommé « hôtel Biron » à la veuve du financier Abraham Peyrenc de Moras. Elle fit exécuter le magnifique décor de boiseries. C'est là qu'elle mourut en 1753.
Notes et références
- Voir Adolphe Julien, La comédie à la Cour, s.d., p.15-137. Et Dinaux, Sociétés badines, 1867, t. II, p. 77-87.
Bibliographie
- Jean-Luc Gourdin, La duchesse du Maine : Louise-Bénédicte de Bourbon, princesse de Condé, Paris, Pygmalion, 1999 (ISBN 2-85704578-6)
- La duchesse du Maine : une mécène à la croisée des arts et des siècles, Bruxelles, Éditions de l'Université de Bruxelles, coll. « Études sur le XVIIIe siècle, 31 », 2003 (ISBN 2-8004-1326-3)
Catégories :- Maison de Condé
- Épistolière
- Salonnière
- Naissance en 1676
- Décès en 1753
Wikimedia Foundation. 2010.