- André Ouliac
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André Ouliac (1921-2009), instituteur de l'Aude, fut notamment secrétaire national (1964-1969) puis secrétaire général du Syndicat national des instituteurs de 1969 à février 1976, membre du bureau fédéral de la Fédération de l'éducation nationale, président de la Confédération européenne des syndicats d'enseignants de 1974 à 1976 et directeur général du Comité français de l'Unicef de 1977 à 1987.
Sommaire
La jeunesse et les débuts de la carrière professionnelle
André Ouliac est audois, né d'un père quincaillier et d'une mère couturière. En 1938, il entre à l’école normale d’instituteurs de Carcassonne dont il sort premier en 1941 en même temps qu'il obtient le brevet supérieur. Il effectuera toute sa carrière administrative dans le département de l'Aude.
Astreint aux chantiers de jeunesse de 1941 à 1942, il épouse une collègue institutrice, Odette Ramel en 1942 alors institutrice à Caunette-en-Valavant. Deux enfants naîtront de ce mariage. À sa sortie de l’école normale, André Ouliac est nommé instituteur à Maironnes entre 1942 et 1943, puis est requis pour le service du travail obligatoire (STO) de 1943 à 1945. À son retour, il est nommé instituteur (en poste double avec son épouse) dans des écoles rurales jusqu’en 1954, où il devient secrétaire général de la fédération des œuvres laïques de l'Aude[1].
À la Libération, en 1945, il adhère au Syndicat national des instituteurs (SNI), officiellement reconstitué après la clandestinité. Le SNI appartient alors à la Confédération générale du travail (CGT). Au moment de la scission confédérale de 1947, il milite pour le passage à l’autonomie du SNI et de la FEN. En 1950, il devient membre du conseil syndical du SNI de l'Aude au titre du canton de Lagrasse jusqu’en 1954.
De 1954 à 1957, il est secrétaire général de la Fédération des œuvres laïques de l'Aude (structure départementale de la Ligue française de l'enseignement). En 1957, il devint maître formateur à l’école annexe de l’école normale d'instituteurs de Carcassonne jusqu’en 1961. Mais c'est en 1960 qu'il devint secrétaire général de la section du SNI de l’Aude, fonction qu’il occupe jusqu’en 1964. En 1961, il est nommé conseiller pédagogique, fonction exercée jusqu’en 1964.
Le responsable national
Du Bureau national au secrétariat général du SNI
En 1962, André Oulia est élu membre du Bureau national du Syndicat national des instituteurs (SNI), en étant parallèlement toujours secrétaire général de la section départementale l’Aude. Au congrès national de Toulouse (en 1963), il présente la motion d’orientation de la majorité du SNI (tendance « UID ».
En 1964, il est appelé à rejoindre le secrétariat permanent du SNI où il prend en charge le secteur des « questions administratives ». Au congrès du SNI de Lille (1964), il est chargé de présenter le rapport pédagogique : L’école primaire, élément fondamental de toute réforme de l’enseignement. Il est élu secrétaire général du SNI, à la suite de Jean Daubard. Il exercera cette fonction jusqu'à la fin 1975, au moment où il est remplacé par Guy Georges.
Le colloque du CNAL de 1972
C'est pendant le mandat d'André Ouliac que le Comité national d'action laïque élabore le projet de nationalisation laïque de l'enseignement en consacré lors du colloque du CNAL de 1972.
La genèse du projet d'école fondamentale
C'est durant son mandat qu'est élaborée par le syndicat — sous la responsabilité de Guy Georges, secrétaire national chargé du secteur pédagogique — la thèse pédagogique du SNI: L’école fondamentale, réponse aux projets ministériels de réforme de l’enseignement qui prit forme aux congrès du SNI de Nantes (1971) et de Pau (1973). L'École fondamentale vise à organiser dans un souci de continuité éducative l'enseignement fondamental commun à tous les élèves de la 6e à la 3e avant une éventuelle orientation hormis (à cette époque) l'accès aux formations aux CAP alors préparés en trois ans après la classe de cinquième..
Le projet prévoyait l'existence d'un corps commun (le maître de l'école fondamentale) et une spécialisation disciplinaire progressive à partir du collège pour éviter les ruptures entre le maître unique de l'école primaire et la dizaine d'enseignants en classe de 6e.
Ce sera le pilier du projet d'école de l'éducation permanente publié par la FEN en 1980.
La fin de son mandat
Il conduit la liste de la majorité UID du SNI lors des élections au Bureau national (élu à la proportionnelle et à bulletin secret par l'ensemble des adhérents) fin 1975 et passe le relais à Guy Georges en février 1976, lors de la première réunion du Bureau national qui suit l'élection dont les résultats ont été proclamés, conformément aux statuts de l'époque, par le conseil national de décembre. À cette occasion, le nouveau secrétaire général, Guy Georges, déclare : André, tu nous a transmis un SNI vivant, puissant, efficace, que tu as vécu intensément, avec passion et enthousiasme. Tu peux être fier de ton œuvre autant que nous le sommes. Le meilleur hommage que nous puissions te rendre est d'essayer de faire aussi bien pour le SNI.
André Ouliac quitte définitivement la direction syndicale, selon la règle, lors de sa retraite administrative en septembre 1976, mais continue à suivre l'actualité syndicale.
Indépendance syndicale d'abord
André Ouliac fut un partisan jaloux de l’indépendance syndicale, fidèle aux principes de la Charte d’Amiens, attaché à la défense des intérêts matériels et moraux des instituteurs, à leur perfectionnement professionnel et à la lutte pour une société plus juste et plus humaine. C'est au nom de ce principe d'indépendance qu'il refusa, au nom de la tendance UID (tendance majoritaire au SNI et à la FEN), le soutien du SNI au programme commun de gouvernement élaboré par les partis de gauche en 1972.
Il n’adhéra jamais à un parti politique ni à une obédience maçonnique, mais renforça les rapports du SNI avec l’ensemble des organisations laïques, des partis politiques de progrès et des confédérations ouvrières. Tribun à l’accent rocailleux, André Ouliac enflammait les congrès de ses grandes envolées qui dynamisaient les militants.
Autres activités
André Ouliac fut également vice-président de la Jeunesse au Plein Air,secrétaire général de la Fédération des Pupilles de l’école publique, vice-président de la Mutuelle Retraite des instituteurs et fonctionnaires de l’Éducation nationale. À partir de 1974. Jusqu’à sa retraite en 1976, il assume la présidence de la Confédération européenne des syndicats d’enseignants.
Après sa retraite administrative et syndicale, il fut de 1977 à 1987 directeur général du Comité français pour l’UNICEF.
Sources
- Notice biographique établie par Martine Le Gal au titre du Centre Henri Aigueperse-UNSA Éducation
- Témoignage dans le cadre du séminaire sur le syndicalisme enseignant (Centre d'histoire sociale de Paris-I/FEN)
Notes
- école normale d’institutrices de Carcassonne, avant d'être ultérieurement nommée à l'Institut pédagogique national à Paris. Son épouse continuera sa carrière comme directrice de l’école annexe de l’
Catégories :- Fédération de l'éducation nationale
- Syndicaliste enseignant français
- Naissance en 1921
- Décès en 2009
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