- Albert Rolland
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Albert Rolland Naissance 28 janvier 1913
Brest, Finistère, FranceDécès 17 septembre 1943 (à 30 ans)
Forteresse du Mont-Valérien, FranceNationalité Français Profession Ouvrier à l'Arsenal de Brest Distinctions - Croix de guerre 1939-1945 avec étoile et palme de bronze
- Médaille militaire
- Médaille de la Résistance
- Médaille de la déportation et de l'internement pour faits de RésistanceFamille Jean Rolland, son père et Marie Héliès, sa mère Compléments Enterré au cimetière de Kerfautras à Brest. Albert Rolland, né le 28 janvier 1913 à Brest (29), fusillé le 17 septembre 1943 à la Forteresse du Mont-Valérien, est un résistant français de la Seconde Guerre mondiale mort pour la France.
Sommaire
Famille
Albert Rolland est né le 28 janvier 1913 à Brest. Il est le fils de Jean Rolland et de Marie Hélies. Le 30 janvier 1937, il épouse Louise Laurans, 18 ans. De leur union naît un fils qu'ils prénomment Christian. Le 8 mai 1941, Louise Laurans décède de maladie à son domicile à Brest.
Son entrée en résistance contre l'occupant allemand
Albert Rolland travaille à l'atelier des bâtiments en fer dès le 1er septembre 1927. Il a 14 ans. En 1935, il devient militant syndicaliste et adhère au parti communiste français en 1936. Il s'occupera par la suite de l'organisation clandestine de la confédération générale du travail (C.G.T.) à l'Arsenal de Brest, reconstituée en toute illégalité.
Sous l'occupation allemande, dès 1940, il devient propagandiste résistant. Il diffuse des journaux et des tracts du parti communiste français. La nuit, il participe à des actes de défiance à l'encontre de l'occupant par des inscriptions anti-allemandes sur les murs de Brest et ce, malgré les couvre-feux imposés par les autorités allemandes.
En octobre et décembre 1941, il participe avec le groupe de Pierre Corre, dont il devient l'un des principaux adjoints, à l'organisation de grèves patriotiques à l'Arsenal de Brest pour protester contre des exécutions de membres d'un groupe de résistants appelé groupe “Elie”.
Sa participation à des actes de sabotages contre les allemands
Le 26 mars 1942, il participe aux sabotages de sous-stations électriques à l'Arsenal de Brest. Trois sous-stations seront détruites dont l'une par le groupe Yves Prigent, Guy Dorgou et Albert Rolland. En mai 1942, il devient membre des francs-tireurs et partisans. Il va prendre alors part à de nombreuses actions anti-allemandes. Un dépôt d'armes et d'explosifs est alors constitué à son domicile.
Au mois de mai 1942, avec l'aide de Joseph Ropars, il fait sauter un central téléphonique allemand dans le quartier de Saint-Marc à Brest. À cette époque, Saint-Marc était une commune à part entière.
Au mois de juin 1942, un local allemand explose à Brest. La bombe artisanale est fabriquée à base de plastic par Albert Rolland. C'est la première fois qu'il dispose de cette matière mais par la suite, seront préférées la mélinite, la tolamite, la cordite ou la traditionnelle dynamite. Cette dernière est récupérée dans les carrières avoisinantes.
La célébration de la Fête nationale est interdite le 14 juillet 1942 par les allemands avec l'accord du maréchal Philippe Pétain. Albert Rolland participe alors aux sabotages dits "commémoratifs" du 14 juillet 1942, décidés par le parti communiste français. Ainsi, des machines de la station de pompage hydraulique de l'Arsenal de Brest sont endommagées.
Au mois de septembre 1942, Albert Rolland et ses compagnons de résistance décident de faire sauter la Maison de Hitler, où sont exposés des portraits des hautes personnages nazis. L'attentat n'aura pas lieu en raison d'un dysfonctionnement du système de mise à feu de l'explosif. Durant le même mois, ils réussiront à faire exploser à la dynamite un pylône électrique qui sert à alimenter la commune de Saint-Marc. Le 20 septembre 1942, Albert Rolland participe à l'attentat du Gasthaus des officiers de la Kriegsmarine qui fait un nombre élevé de morts et de blessés.
Son arrestation et sa condamnation à mort
Le 29 septembre 1942, alors qu'il se trouve à son domicile, Albert Rolland est arrêté par les policiers de la Section de Protection AntiCommunistes. Ces policiers étaient arrivés quelques jours avant à Brest et s'étaient vus remettre par les policiers collaborateurs locaux les rapports d'enquête clôturés ou en cours. Il est incarcéré dans le Château de Brest jusqu'au 28 janvier 1943. Au cours des interrogatoires, il sera affreusement torturé par les policiers français.
A partir du 29 janvier 1943, il est transféré à Rennes où il sera jugé par le Tribunal spécial. Il subira encore des interrogatoires avec tortures jusqu'à la fin du mois de mars 1943. Il aurait dû être défendu à Rennes par Maître Maulion, avocat à la Cour, mais ce dernier apprend fin mai 1943 que le tribunal spécial de Rennes renvoie l'affaire à Paris, afin que soit prononcé un jugement devant un tribunal militaire allemand qualifié de compétent. Il sera étiqueté comme dangereux terroriste par l'occupant.
Dans la nuit du mercredi 28 juillet 1943 et du jeudi 29 juillet 1943, il est transféré avec 18 de ses compagnons à la prison de Fresnes. Il devra toutefois laisser ses affaires personnelles à Rennes afin que celles-ci soient restituées à sa famille, annonçant une issue malheureuse à sa détention.
Le 28 août 1943, le tribunal de guerre allemand le condamne à mort pour “actes de sabotage et de terrorisme contre les troupes d'occupation allemandes” ou autrement dit “actions de francs-tireurs”.
Le 17 septembre 1943, à 16 heures, il est executé à la Forteresse du Mont-Valérien avec ses 18 compagnons, autres membres de l'organisation commune brestoise. Il est inhumé le même jour au cimetière d'Ivry-sur-Seine. Son corps sera restitué à la commune de Brest le 21 octobre 1947. Les dépouilles mortelles de onze corps “Morts pour la France”, dont il fait partie, sont exposées durant 24 heures dans la chapelle du cimetière de Kerfautras à Brest, où le public est invité à leur rendre une dernière fois “hommage dû à leur sacrifice”.
Décorations
Le 30 août 1946, il est cité à l'ordre de la brigade n°421, à titre posthume, par le général de division Préaud, commandant la 3e Région militaire. Cette citation porte l'attribution de la Croix de Guerre avec étoile de bronze.
Le 12 juillet 1949, la commission d'homologation des grades Forces françaises de l'intérieur accorde l'homologation dans le grade de sergent-chef d'Albert Rolland.
Le 27 juin 1955, par décret du même jour publié au Journal Officiel le 1er juillet 1955, il est décoré de la médaille militaire, de la Croix de Guerre avec palme de bronze et de la médaille de la Résistance, à titre posthume. Il sera également décoré de la médaille de la déportation et de l'internement pour faits de résistance.
Hommage de la ville de Brest
Le 8 décembre 1980, le conseil municipal de Brest dénomme la voie desservant l'immeuble Surcouf au Port de Commerce : Rue Albert Rolland.
Réhabilitation au Mont-Valérien
Parmi les 19 brestois fusillés le 17 septembre 1943, 10 noms n'étaient pas gravés sur le moule de cloche se trouvant devant la chapelle de la Forteresse du Mont-Valérien. Albert Rolland faisait partie de ces 10 noms. Une injustice corrigée suite à la réunion le 15 octobre 2010 d'une commission au Ministère de la Défense (France). La liste des résistants a pu être mise à jour à cette date et les "oubliés" seront ainsi gravés sur le moule de cloche.
Bibliographie
- Archives personnelles David Rolland (petit-fils d'Albert Rolland)
- Roland Bohn, Joël Le Bras, jean Lerzour, Chronique d'hier : La vie du Finistère, t. IV (ISBN 2-9507508-3-X)
- Le Télégramme - 24 décembre 2010, article intitulé "MEMORIAL - Dix brestois réhabilités à Mont-Valérien"
Catégories :- Titulaire de la médaille militaire
- Mort pour la France (qualification officielle)
- Titulaire de la Croix de guerre 1939-1945
- Titulaire de la médaille de la Résistance
- Déporté-résistant
- Résistant français
- Résistant communiste français
- Personne torturée
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