- Agence Stefani
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Agence Stefani Création 1953 Personnages clés Guglielmo Stefani (it) Siège social Turin (Italie) Activité Agence de presse modifier L'Agence Stefani est la première agence de presse italienne, fondé par Guglielmo Stefani (it) le 26 janvier 1853[1].
Sommaire
Histoire
Les débuts
La Telegrafia privata - Agenzia Stefani (Télégraphie privée- Agence Stafani)[1] est créée le 26 janvier 1853 à Turin par Guglielmo Stefani (it) qui est d'origine vénitienne et directeur de la Gazzetta Piemontese (it), avec l'appui de Camillo Cavour.
Sous le gouvernement Cavour, l'agence obtient de grands avantages par les subventions des fonds secrets alors que le Statut albertin interdit les privilèges et les monopoles des privées[2]. La presse radicale, quant à elle, subit des restrictions sur la liberté d'information[3]. Ainsi l'agence Stéfani, étant dans une situation de monopole, devient un instrument du gouvernement pour le contrôle médiatique du Royaume de Sardaigne[4].
Après la mort de Guglielmo Stefani, en 1861, l'agence resserre sa collaboration avec l'agence britannique Reuters et avec l'agence française Havas. Celle-ci, première agence au monde, acquiert 50% de l'agence Stefani en 1865.
Voie officieuse du gouvernement, la « Stefani » suit les différents transfert de capitale italienne, de Turin à Florence en 1865, puis à Rome en 1871[5].
La direction de Friedländer
En 1881, la direction est prise par Hector Friedländer qui l'assume pendant 37 ans. Sous sa direction, l'agence reste proche du gouvernement, contribuant fortement à atténuer les opinions de la presse lors d'événements controversés de l'époque, de la désastreuse guerre en Afrique au scandale de la Banque Romaine en passant par les soulèvements populaires de 1898 au massacre de Milan de Bava Beccaris, des actions répressives du gouvernement Pelloux à l'assassinat d'Humbert Ier, de la guerre de Libye aux désinvoltes changements d'alliances internationales qui précèdent la Première Guerre mondiale.
Au cours de la dernière décennie du XIXe siècle, Francesco Crispi se fait le promoteur de la rupture avec Havas, accusée de propager des informations fausses ou tendancieuses, d'encourager la politique étrangère de la France. Un accord d'échange mutuel est signé avec l'allemand Continentalen, avec l'autrichien Correspondenz-Bureau et avec Reuter, de manière à permettre aux gouvernements de contrôler et censurer, si nécessaire, les nouvelles de et pour l'étranger.
Au cours de la Première Guerre mondiale, l'agence Stefani reçoit l'exclusivité de la diffusion des dépêches de l'état major de l'armée, et en 1920, un accord est conclu avec le gouvernement qui lui confie la tâche de diffuser l'information officielle à la presse, aux préfets et aux bureaux gouvernementaux. En application de l'accord, la nomination du directeur et des principaux correspondants étrangers, sont soumis à l'accord du gouvernement. L'année suivante, un nouvel accord avec Havas lui consent l'accès aux informations provenant des États-Unis et d'Amérique latine, grâce aux liaisons par câble créées entre New York et Paris.
La gestion de Morgagni
Après l'accession au pouvoir du fascisme, Mussolini s'aperçoit de l'utilité potentielle d'un tel instrument et le 8 avril 1924, il place l'agence Stefani sous le contrôle du « sansepolcriste » Manlio Morgagni que, en peu de temps, la transforme en la voix du gouvernement en Italie et à l'étranger [6].
« Ma première lecture le matin sont les dossiers de Stefani. D'ailleurs, je vois souvent Morgagni et volontiers. »
— Benito Mussolini[7]
En 1924, il peut compter sur 14 bureaux en Italie, 160 correspondants en Italie et 12 à l'étranger qui réussissent quotidiennement à «travailler» une moyenne de 165 dépêches entrantes et 175 sortantes. Sous la direction de Morgagni, l'agence connait un développement important, au point qu'en 1939, les bureaux italiens sont au nombre de 32, et 16 autres à l'étranger, avec 261 correspondants en Italie et 65 à l'étranger qui chaque jour traitent une moyenne 1 270 dépêches entrantes et 1 215 sortantes.
Apprenant l'arrestation de Mussolini, le 26 juillet 1943, Manlio Morgagni se suicide.
La RSI et l'ANSA
Avec l'avènement de la République sociale italienne, l'agence Stefani devient la propriété de l’État et son siège est déplacé à Milan, sous la direction de Luigi Barzini senior. Son dernier directeur, Ernesto Daquanno, est fusillé à Dongo avec les dignitaires qui accompagnent Mussolini.
Dissoute le 29 avril 1945, la structure technique et son organisation sont transférés dans la nouvelle ANSA.
Notes et références
- (it) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Agenzia Stefani » (voir la liste des auteurs)
- Lepri, 1999, p. 3.
- di Fiore, p. 64.
- Smith, 1933, p. 174..
- di Fiore, 2007, p. 62.
- Lepri, 1999, p. 97.
- Lepri, 1999, p. 214.
- Mondadori, [Milano], 2002, p. 149. Romano Canosa, La voce del Duce. L'agenzia Stefani: l'arma segreta di Mussolini,
Bibliographie
: Ouvrage utilisé comme source pour la rédaction de cet article
- (it) Manlio Morgagni, L'agenzia Stefani nella vita nazionale, Milan, Alfieri e Lacroix, 1931.
- (it) Sergio Lepri, Informazione e potere in un secolo di storia italiana. L'Agenzia Stefani da Cavour a Mussolini, Florence, Le Monnier, 1999 (ISBN 88-00-85740-X)
- (it) Romano Canosa, La voce del Duce. L'agenzia Stefani: l'arma segerta di Mussolini, Milan, Mondadori, 2002.
- (it) Gigi Di Fiore, Controstoria dell'unità d'Italia: fatti e misfatti del Risorgimento, Milan, Rizzoli, 2007.
- (it) Denis Mack Smith, Mazzini, Milan, Rizzoli, 1993.
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