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Banaba
Banaba
Carte de Banaba.Géographie Pays Kiribati Archipel Aucun Localisation Océan Pacifique Coordonnées Superficie 5 km2 Point culminant non nommé (81 m) Administration Démographie Population 470 hab. Densité 94 hab./km2 Autres informations Îles des Kiribati Banaba ou île Océan (parfois orthographiée Panapa, en raison de la prononciation en gilbertin) est la seule île haute des Kiribati (81 m au point culminant), légèrement à l'écart de l'archipel principal des îles Gilbert. Son phosphate a longtemps été exploité par les colonisateurs britanniques jusqu'à ce que les gisements soient épuisés en 1979. La population, les Banabans, decimée lors de l'occupation japonaise durant la Seconde Guerre mondiale a été réinstallée sur l'île fidjienne de Rabi dans l'immédiat après-guerre.
Sommaire
Géographie
L'île est un makatea c’est-à-dire une formation corallienne basée sur un volcan sous-marin et surélevée par des mouvement tectoniques. Le sol de son plateau central est composé de pitons de corail entre lesquels étaient situés de riches gisements de phosphate désormais épuisés. L'intérieur de l'île est désormais seulement constitué de pointes calcaires donnant au lieu une topographie tourmentée. L'île est ceinturée d'une barrière de corail rendant son accès difficile.
Histoire
Découverte du phosphate, colonisation de l'île
En 1899, Albert Fuller Ellis, un prospecteur australien (installé en Nouvelle-Zélande) découvrit au siège de sa compagnie, la Pacific Island Company, un bloc de pierre en provenance de Nauru qui s'avéra être du phosphate. Conscient de la valeur de cette roche, il se rendit le 3 mai 1900 à Ocean Island et constata que l'île comportait d'importantes quantités de phosphate. Deux jour plus tard il fit hisser le pavillon britannique sur l'île[1]. Ellis négocia ensuite avec un chef local n'ayant par ailleurs pas d'autorité concernant les propriétés foncières des autres Banabans une concession de 999 ans en échange de 50 livres sterling par an contre les droits sur le phosphate[1]. et appela le gouvernement britannique à annexer Banaba. La Pacific Island Co. munie d'une licence fournie par les autorités britanniques commença à s'installer sur place dès le mois d'octobre de cette même année. La couronne ne prit officiellement possession de l'île le 28 septembre 1901 quand un navire de Sa Majesté vint visiter l'île[1].
La Pacific Island Company, rebaptisée Pacific Phosphate Company, fit venir sur l'île de nombreux travailleurs étrangers en particulier des Chinois pour mener à bien l'extraction et fit construire une ligne de chemin de fer à voie étroite et un funiculaire pour acheminer le minerai depuis l'interieur du pays vers la côte où des structures en cantilever avaient été mises en place afin de charger le phosphate sur des phosphatiers.
Un fond destiné aux Banabans, le Banaban Provident Fund fut fondé en 1931 avec un capital de £20000 et un droit à 2% du bénéfice pour chaque tonne extraite[2].
La Seconde Guerre mondiale
En 1940, au début de la Seconde Guerre mondiale, l'île fut bombardée par des bateaux allemands camouflés en navires marchands japonais qui attaquèrent aussi les phosphatiers s'approvisionnant sur l'île[3].
Quelques heures après l'attaque sur Pearl Harbor du 7 décembre 1941 les Japonais bombardèrent l'île dans le but de détruire la station radio[4]. En prévision de l'occupation japonaise les Britanniques firent évacuer en février 1942 le personnel britannique de la BPC par le biais du Triomphant, un bateau français en provenance des Nouvelles-Hébrides, et détruisirent au préalable les structures d'exploitation du phosphate.
Les autorités britanniques avaient considéré l'idée de transférer les Banabans dés 1914 en raison de l'impact de l'extraction du phosphate[2]. Cependant cette idée ne suscita pas d'intérêt auprès des Banabans jusqu'en 1940 date à laquelle ils proposèrent l'achat de l'île de Wakaya dans les Fidji[2]. En mars 1942, alors que les habitants de l'île étaient soumis à la menace d'une invasion japonaise, L'île de Rabi située dans les Fidji fut achetée grâce à l'argent du fond des Banabans[2].
Les Japonais mirent pied sur l'île suite à une opération combinée navale et aérienne le 26 août 1942[4]. Leur force d'occupation comprenait 500 hommes et 50 travailleurs étrangers.
À la différence de l'île voisine de Nauru où ils avaient fait construire une piste d'atterrissage, ils se contentèrent à Banaba de faire fortifier leur position par les Banabans[4], l'acheminement en vivres se faisant par bateau. La majorité des habitants, tant Banabans que Gilbertins et Tuvaluans, fut exilée sur les îles de Kosrae, Nauru et Tarawa tandis qu'environ 150 insulaires, uniquement de jeunes hommes furent gardés sur place afin de produire de la nourriture pour les occupants[4]. En avril 1944, un groupe de Gilbertins voulant échapper à la famine sévissant sur l'île s'évada sur une embarcation. Leur projet était de se rendre dans l'atoll de Tarawa, distant de 440 km, mais un seul survivant, Nabetari parvint à toucher terre, atteignant l'île de Ninigo à proximité de la Nouvelle-Guinée située à 3 300 km de Banaba après sept mois de voyage[5].
La reddition des Japonais de Banaba du 20 août 1945 ne mit pas fin aux massacres puisque ceux-ci firent exécuter, après leur capitulation, la totalité des habitants restants. Seul un Gilbertin, Kabunare, parvint par ruse à échapper au massacre et c'est par lui que sont connus les exactions commises par l'armée japonaise sur l'île[4]. Le commandant de l'île de l'époque, Suzuki Naoomi, a été jugé pour ces faits par une cour militaire australienne[6].
La reprise de l'exploitation du phosphate
Après la guerre la BPC a repris l'exploitation des gisements de phosphate. Le souhait d'augmenter au maximum la production a conduit à raser le village de Buakonikai, puis à relocaliser les habitants sur l'île de Rabi dans l'archipel des Fidji. L'érosion des sols due à l'exploitation intensive du phosphate réduisait en outre la superficie habitable de l'île.
En 1979, les opérations d'extraction se sont achevées, suite à l'épuisement quasi-total des gisements.
Le plus long procès civil de l'histoire britannique a opposé les natifs de Banaba, souhaitant l'indemnisation des survivants, à la Couronne britannique.
Banaba aujourd'hui
L'île fait désormais partie de la république des Kiribati. Si une partie des habitants est retournée sur l'île, de nombreux Banabans vivent aujourd'hui sur Rabi (Fidji), éloignée de 2 000 km.
Politique
En plus du député normalement élu dans la circonscription électorale de Banaba, les habitants de Banaba sont représentés à la Maneaba ni Maungatabu par un autre représentant désigné et non élu (dit ex officio) qui y représente les déportés à Rabi, plus nombreux que les habitants de Banaba.
Liens externes
- (en) site internet banaban avec, entre autres, des informations historiques et sur la situation actuelle et des photos.
- (en) Site présentant de nombreuses informations historiques sur Banaba
Références
- ↑ a , b et c Tito v. Waddell, 1977
- ↑ a , b , c et d Harry Maudes, « – Memorandum – The Future of the Banaban Population of Ocean Island » sur banaban.com. Consulté le 4 décembre 2008
- ↑ Sur les attaques allemandes voir les pages consacrées aux navires Orion et Komet
- ↑ a , b , c , d et e Histoire de Banaba durant la seconde Guerre mondiale
- ↑ Nabetari's Voyage Article du Time magazine du 29 juillet 1946
- ↑ Extrait de l'interrogatoire du lieutenant commandant Suzuki
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