- Évangéliaire slave
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Texte du Sacre
Le Texte du sacre est un manuscrit, un évangéliaire d'origine slave qui fut acquis par l'archevêque de Reims, Charles de Lorraine, au milieu du XVIe siècle.
À partir de François II, certains rois de France auraient prêté serment sur cet évangéliaire lors de leur sacre à Reims
La première partie du Texte du sacre semble écrite en caractères cyrilliques, tandis que la deuxième serait écrite en caractères illyriens ou glagolitiques.
Sommaire
Histoire du texte
Le roi de Bohême Charles IV de Luxembourg construisit un couvent Glagolitique Emmaüs ( "na Slovanech" ou Emauzy près de Solvaneh) à Prague en 1347, où quatre-vingt bénédictines croates de l'île de Pasman et Senj furent invitées. Un des livres de ce couvent d'Emmaüs parvint de Prague à Reims via Constantinople en 1574 par l'intermédiaire de Charles de Lorraine, archevêque de Reims (en mission au concile de Trente). Pendant des siècles les Rois de France (Charles IX, Henri II, Louis XIII, Louis XIV) ont prêté serment, en touchant de leur main ce texte, connu sous le nom de « Texte du Sacre » ou « Évangéliaire de Reims » ou encore « Evangéliaire slavon ». Ce livre Glagolitique fut écrit en 1395, probablement à Omisalj. Le texte Glagolitique (épîtres) fut relié à un autre livre écrit lui en Cyrillique, (Evangéliaire ou Epistolier : textes des Evangiles) en provenance d'Ukraine (Ruthène), écrit à Kiev et apporté peut-être par Anne de Kiev en France à l'occasion de son mariage le 14 mai 1051 avec Henri 1er[1], d'autres au contraire pensent qu'il furent reliés ensemble au couvent d'Emmaüs[2].
Les Rois de France à partir d’Henri III auraient prêté le serment de l’ordre du Saint-Esprit sur l'Evangéliaire Cyrillo-Glagolitique en ces termes [3]:
« Ainsi le jourons, vouons et promettons sur la sainte et vraie Croix et le saint Évangile touché. »
Les tsars Pierre Le Grand et Nicolas II[4] lors de leur visite en France vinrent voir l'Evangéliaire du Sacre. Au XIX° siècle il y eu un renouveau d'intérêt pour l'Evangélaire de Reims, écrit en slavon. Hanka et le Père Ivan Martynov rêvèrent chacun de le rééditer, le Père Martynov avec des caractères latins, avec des signes diacritiques tchèques, mais la réédition de Hanka (Prague, 1846) effectuée aux frais de Nicolas II, ne se vendit qu'à sept exemplaires en Russie et le projet du Père Martynov ne se réalisa pas, car il mourut avant de pouvoir l'accomplir[5].Description
La partie cyrillique comporte en tout 47 feuillets écrits recto verso, 16 feuillets et la partie glagolitique 31 feuillets. Ce livre était enluminé, orné et rehaussé d'or, de pierres précieuses et de reliques, un fragment de la vraie Croix[6]. Selon Dolbeau (p.26-27)[7], pierres précieuses, reliques et fragment de la Vraie Croix disparurent sans doute de la couverture du livre durant la Révolution française : On crut le Texte du Sacre brûlé à Reims[8]. Il fut sans doute calligraphié sur l'île de Krk, ou dans un monastère tchèque. On a cru cependant longtemps le texte réalisé de la main de Saint Procope[9] lui même (partie cyrillique) comme le mentionnait une notice sur le livre (ce serait donc le plus ancien Evangile en vieux-slavon) puis par Saint Jérôme pour la partie glagolitique lequel aurait inventé cet alphabet. De nombreuses légendes circulent à son sujet.
Il comporte six belles enluminures dans la partie glagolitique en plus des lettres ornées :
- Sainte Anne et la Vierge Marie dans ses bras
- La Vierge Marie et l'Enfant Jésus dans ses bras
- La Nativité : L'enfant Jésus emmailloté
- Saint Jerôme et son lion
- Saint Pierre avec ses clefs
- Un évêque
- La sainte Trinité
Texte
- Partie cyrillique : elle contient des leçons du Nouveau Testament , pour certains jours de l'année, suivant le rite gréco-catholique. ( incomplet même lorsque le texte fut relié)[10]
débute au 26° verset du chapitre 8 de l'Évangile selon saint Matthieu, dernier mot, suivit du 27° verset [11] Fêtes pour certains jours de l'année, 27 octobre /1° mars.
- Partie glagolitique : Leçons du Nouveau Testament, 33 en tout, pour les fêtes de l'année suivant le calendrier romain : Du Dimanche des Rameaux à la fête de l'Annonciation le 25 mars. On appelle Evangelistarum ce type de livre car il commence par l' Evangile de Saint Matthieu (les Généalogies) et non par l'Evangile de Saint Jean.
- Explicit : « L'an du Seigneur 1395. Ces Evangiles et Epîtres sont écrits en langue slavonne . Ils doivent être chantés , pendant l'année, , pendant que l'abbé officie pontificalement. Quand à l'autre partie elle est suivant le rite ruthénique,[12] elle a été écrite de la propre main de saint Procope, abbé et ce texte ruthénique fut offert par Charles quatre, empereur des Romains, aux slavons de ce monastère ci , en l'honneur de Saint Jérôme, et de Saint Procope, Dieu, veuillez lui donner le repos éternel. » L'idiome et l'orthographe sont bohême du XIV° siècle
Sources
- traduction du site CROATIA
an Overview of its History, Culture and Science [3] et Croatian Glagolitic Script Darko Zubrinic Les Textes Glagoliques, Hrvatska glagoljska kultura s osvrtom na Francusku , 2009.
- article : République Tchèque : monastère de Sázava, sacrément visitable /
- Bibliothèque de Reims
- [4] Persée: Évangéliaire slave, dit Texte du sacre, de la bibliothèque de Reims Bibliothèque de l'école des Chartes, 1854.pp. 192-194
- [5] Croatian Glagolitic Script
© by Darko Zubrinic, Zagreb (1995)
Notes et références
- ↑ [1]
- ↑ Bibliothèque de Reims : « Un recueil d’Évangiles du Temps et des Saints suivant le rite russe, écrit en caractères cyrilliques. Datant probablement du XIe siècle, il fait partie des plus anciens testaments de la langue russe. La couleur des encres, l’étude de certains mots ou expressions, l’analyse de l’usage, révèlent une origine ukrainienne. Au XIVe siècle, le manuscrit est donné au couvent d’Emmaüs, à Prague. Les moines de cette communauté le relient avec un second texte de 31 feuillets, en caractères glagolitiques. Ce second volume, orné de miniatures, est écrit en 1395» [2]
- ↑ Pluche, Spectacle de la Nature voir article de Jatrobski
- ↑ Saint-Alexandre-sur-Seine : l'église russe de Paris et ses fidèles Par Nicolas Ross p.19-20 Sur Google-Books
- ↑ La Renaissance tchèque au XIXe siècle, par Louis Léger sur Gallica pp. 39-40, 65-70, 78-80. et in :Le Monde Salve, Louis Léger, Introduction au fac-similé... , Hachette, Paris. 1902.
- ↑ Voir la description exacte encore supposée être celle de ce manuscrit du trésor de Reims, ici p.384 Notice sur le texte du Sacre par Corvinus JASTRZOBSKI.
- ↑ Christophe Dolbeau: France - Croatie, Aperçu des relations entre le XIe et le XIXe siecle, Lyon 1994, ISBN 2-9503244-4-4 C. Dolbeau
- ↑ On n'a donc pas la certitude qu'il s'agit de cet Evangeliaire slavon , on a donc comme source, cette notice dans les Archives de l'Archevêché de Reims : « Item, un livre dans lequel sont écrits des Evangiles en langue grecque et syriaque (en marge du texte selon d'autres en sclavonique) du don de seigneur cardinal de Lorraine fait la veille de Pâques, 1574. Icelui couvert d'argent doré d'un côté avec plusieurs pierres et cinq cristaux sous lesquels sont plusieurs reliques savoir la Vraie Croix, et des reliques de Saint Pierre et Saint Philippe, Apôtres, de Saint Silvestre Pape et de Saint Cyrille, de sainte Marthe et de Sainte Marguerite de l'Espagne, et de la ceinture de Notre-Seigneur, aux quatre coins sont les figures d'argent, emaillé de l'aigle, de l'homme et ce dit livre provient du Trésor de Constantinople, et on le tient venir de Saint Jérôme et pèse six marcs et six onces. »
- ↑ saint Procope de Savaza/
- ↑ Extrait Matthieu III retranscrit en caractères slaves modernes in Grammaire paléoslave ; suivie de textes paléoslaves tirés, Chodźko, Aleksander Borejko (1804-1891), 1869 Sur Gallica
- ↑ « ...Et les hommes, saisis d'admiration, disaient: " Qui est-il donc, que même les vents et la mer lui obéissent? " » »
- ↑ = gréco-catholique, du peuple des moscovites , Russie Polonaise, d'où le tsar tirait son nom d'empereur de toutes les Russies »
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- Croatian Glagolitic Script
- Bibliothèque Municipale de REIMS : Le texte du sacre numérisé
- Base Enluminures :Epistolier, Reims - BM - ms. 0255
- Bibliothèque de Reims
- Persée : Évangéliaire slave, dit Texte du sacre, de la bibliothèque de Reims, par Louis Paris et Jean-Baptiste Silvestre. Auguste Vallet De Viriville Bibliothèque de l'école des chartes Année 1854 Volume 15 Numéro 15 pp. 192-194
Bibliographie
- Louis PARIS : Evangéliaire slave dit Texte du Sacre de la Bibliothèque de Reims, Librairies Didron et Techener, Paris, 1852.
- Charles CERF, Abbé : L’Évangéliaire slave, manuscrit du texte du sacre, conservé à la bibliothèque de la ville de Reims ,Académie de Reims
- Henri JADART Le dossier de l'évangéliaire slave à la bibliothèque de Reims.Imp. de Paul Jacquin, Besançon, 1902
- Dictionnaire des inventions et découvertes anciennes et modernes; Par Achille François et Jouffroy d'Abbans : page 384-396 Notice sur le texte du Sacre par Corvinus JASTRZOBSKI Article exhaustif sur le Texte du Sacre et les différentes hypothèses qui lui sont attachées. .
- Vladimir HAWRYLUK, Evangéliaire slave de Reims dit "Texte du Sacre", Editions Beaurepaire, 2009.
- Darko Zubrinic, Les Textes Glagoliques, Hrvatska glagoljska kultura s osvrtom na Francusku , 2009.
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