- Bandes de fréquences de la télévision terrestre
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Les bandes de fréquences de la télévision terrestre sont situées dans la bande de radiofréquences comprise entre 30 et 3000 MHz (longueur d'onde de 10 à 0,1 m), regroupant les très hautes fréquences (VHF) et ultra hautes fréquences (UHF).
Sommaire
Fréquences hertziennes
La partie du spectre allouée à la radio et à la télévision est divisée en 4 bandes en VHF et UHF.
Bande I
Ce sont les fréquences de 47 à 68 MHz. À l'origine, au début des années 1950, la bande débutait dès 41 MHz, les deux émetteurs européens les plus anciens, Londres (en 405 lignes) et Paris (en 441 lignes) ayant commencé à émettre dès la fin des années 1930 respectivement dans les bandes de fréquences de 41,50 à 45 MHz et 42 à 46 MHz.
Ainsi le CCIR avait défini, en norme B, les canaux: E1 (41.25 MHz), E2 (48.25 MHz), E3 (55.25 MHz), E4 (62.25 MHz) utilisé par certains émetteurs scandinaves. La France, à cette même époque, avait nommé en norme E la fréquence 41.25 MHz canal F2. Ce canal a été utilisé par les stations suivantes :
- Les Riceys ;
- Les Cars ;
- Serra di Pigno ;
- La Rochette (Savoie) ;
- Le Collet de Venosc (Isère).
À la fin des années 1950, au côté de son canal F10 officiel, TMC a utilisé un canal F2 « expérimental » avec la même puissance apparente rayonnée (PAR) de 50 kW à partir de son émetteur du Mont Agel, afin d'essayer d'augmenter la portée de ses émissions dans les vallées de Haute-Provence et vers Marseille, que le canal 10 atteignait tout juste. Les résultats n'ayant pas été à la hauteur des espérances, cette expérience fut abandonnée.
De 1953 à 1958, le protectorat de Sarre autorisa Europe 1 à exploiter une station francophone Télé-Sarre, émettant en 819 lignes sur le canal F2, vers la Sarre, le nord de l'Alsace et la Moselle, à partir du bâtiment de l'émetteur grandes ondes du Felsberg (voir articles sur Europe 1).
En 1979, l'administration française des fréquences avait également prévu en norme L' le canal L1, appelé A, se substituant au canal F2 lors du remplacement de la norme E par la norme L'. Mais cette fréquence trop perturbée fut réaffectée à d'autres usages : entre autres, impulsions PCM pour les modèles réduits radiocommandés.
Les stations TV analogiques scandinaves utilisant le canal E1 changèrent de fréquence dans le courant des années 1970.
En France, avec l'arrêt des émissions en 819 lignes norme E, le canal L1 (A) n'a jamais été utilisé en pratique, ni en hertzien, ni en câble, ni en distribution collective, les tuners commençant à partir de 47 MHz.
La bande I est utilisée pour la diffusion de la télévision et comporte trois canaux : E2, E3, E4 (Europe), uniquement en analogique. En France, L2 (appelé B, en 1979), L3 (appelé C' ou C1, en 1979) et L4 (appelé C en 1979). Elle est utilisée en France par Canal+, avec de nombreux problèmes de réception évoqués plus loin.
En Belgique, elle diffusait en analogique le premier programme du service public. La Suisse a depuis début 2009 abandonné toute télédiffusion sur cette bande. Avec l'arrivée de la TNT en Europe, cette bande de fréquence ne sera plus utilisée sur le continent européen en 2011, car elle ne garantit pas de bonnes qualités de diffusion pour la transmission numérique.
Canal+ analogique : hors service d'ici 2010, les émetteurs de Serra di Pigno, Coti Chiavari, Ancy, Pic de Nore, Lomont, la terrasse (Plessis Robinson), Rochers de Beaumont (Serres), Mont Brian (la Voulte et région Valentinoise, vallée du Rhône) seront désactivés. Planning d'extinction est établi comme suit[1] :
- Serra Pigno, Coti Chavari, arrêtés le 6 mai 2010.
- Lomont, arrêté le 16 novembre 2010.
- Pic de Nore, arrêté le 16 octobre 2010.
- Ancy et Mont Brian, arrêtés le 22 septembre 2010.
- Canal E4 La Barillette/la Dôle) TSR1 (Suisse), arrêté le 25 juin 2007.
- Canal E2 sur Bantiger (Berne) SF1 (Suisse), arrêté le 26 novembre 2007.
- Canal E3 sur Uetliberg (Zurich) SF1 (Suisse), arrêté le 26 novembre 2007.
- Canal E3 sur Ougrée (Liège), La Une (Belgique), hors service d'ici 2011.
- Canal L2 (ou B) sur Sera Pigno (Corse) et Ancy (l'Arbresle), arrêtés en 2010.
- Canal L3 (ou C1, ou C') sur Pic de Nore (Carcassonne), Lomont (Besançon Nord) arrêtés en 2010.
- Canal L4 (ou C) sur Coti Chiavari (Corse), Mont Brian, arrêtés en 2010, sur Beaumont (Serres), la Saoupe (Cassis), Mont Vialo (Tourrette du Château), arrêtés le 25 novembre 2009.
Lors de la récupération du réseau 819 lignes de TF1 en 1984, il y avait d'autres émetteurs français sur cette bande, par exemple : les Riceys (Troyes), les Cars (Limoges), Brullemail (Mont-Pinçon, près de Caen), Haute-Goulaine (Nantes), Pic de Nore (Carcassonne), Lomont Besançon ainsi que de petits réémetteurs situés en montagne (principalement dans les Alpes). Si la plupart ont pu « migrer » en bande III (Troyes, Nantes, Caen, Limoges...) les « frontaliers » (Besançon, Carcassonne, Ajaccio, Bastia) n'ont pu trouver une fréquence disponible et ont dû rester en bande I.
Alors que la télévision analogique est transmise en infradyne dans toute l'Europe, la France utilise la diffusion supradyne pour cette bande, ce qui nécessitait des transposeurs de fréquences sur les tuners analogiques multinormes (BG, LL', OIRT, etc.) des téléviseurs et des enregistreurs vidéo.
La qualité de transmission sur cette bande est fluctuante et sujette à interférences en raison des propagations sporadiques : ainsi les décrypteurs Syster de Canal+ décrochent fréquemment. Les antennistes installés dans les régions couvertes par ces émetteurs ne vendent plus ni n'installent plus aucune antenne pour la Bande I (en individuel ou en collectif) pour les futurs abonnés Canal+, mais uniquement des antennes pour la version numérique de la chaine cryptée. Cette bande intéresse les amateurs de DX-TV du fait des propagations exceptionnelles, lorsque le temps est très chaud et lourd. Jusqu'à la « duplication » de TF1 en 625 lignes UHF et jusqu'à l'arrêt, en 1984, des émissions 405 lignes de BBC1 qui émettait principalement en bande I (sur cinq canaux B1 à B5), il était courant en été, dans les régions de Caen, Nantes et Limoges de ne plus pouvoir capter TF1 dont l'image devenait totalement moirée ou déformée, et dont le son était totalement couvert par celui de BBC1, même à courte distance des émetteurs.
Un cas particulier : l'émetteur de Eremo (près de Turin) diffuse la RAI 1 sur le canal 15 (ou Italia C), sur 82,25 MHz (porteuse image) et 87,75 MHz (porteuse son analogique CCIR). Cependant, il devra cesser d'émettre suite à l'arrêt définitif de l'analogique terrestre dans le Piémont. Ce canal n'est même plus mentionné sur le site web de la RAI. Il débordait sur la bande II VHF (bande FM). Il est « dupliqué » depuis quelques années par un canal en bande III. Un émetteur hertzien diffuse en Italie à Cinto Euganeo, en Vénétie près de Piacenza, du DVB-T en bande I VHF, probablement à titre expérimental. Cependant peu de récepteurs DVB-T peuvent le capter car leur tuner commence généralement à 170 Mhz.
Norme B VHF bande I canaux : E1, E2, E3, E4 (pour l’Europe en 625 lignes)
Norme E VHF bande I canaux : F2, F3, F4 (pour la France en 819 lignes)
Norme L' VHF bande I canaux : L1 (ou A), L2 (ou B), L3 (ou C1 voir C'), L4 (ou C) (pour la France en 625 lignes)
Norme I VHF bande I canaux : A (ou 13), B (ou 14), C (ou 15) (pour l'Italie en 625 lignes)
Norme A VHF bande I canaux : B1, B2, B3, B4, B5 (pour le Royaume-Uni en 405 ligne)Voir à cet effet ce tableau récapitalatif
Tableau récapitulatif des plages de fréquence VHF bande I et bande III dans le mondeBande II
Ce sont les fréquences de 87,5 à 108 MHz.
Cette bande est utilisée pour la diffusion de la radio en modulation de fréquence (appelée couramment « bande FM »).
En Australie et, de façon moindre, en Nouvelle-Zélande, alors que la radio FM n'y existait pas encore, la télévision a démarré avec une partie de ses canaux dans la bande II, empêchant par la suite de façon durable tout développement réel de la FM dans ces pays. Alors que la Nouvelle-Zélande a depuis longtemps libéré la bande II en opérant des transferts de la TV vers les bandes I, III et UHF, l'Australie a lancé une vaste opération de réaménagement des fréquences reposant sur un report massif vers les bandes UHF IV et V, permettant enfin un développement important de la diffusion FM des radios publiques et privées dans tout le pays.
Bande III
Ce sont les fréquences de 174 à 230 MHz (174 à 223 MHz en France).
Cette bande était utilisée pour la diffusion de la télévision analogique. Selon les pays elle est réaffectée à la radio numérique terrestre (DAB) ou télévision numérique terrestre (récepteurs « de salon » DVB-T comme en Allemagne, au Luxembourg ou en Italie, ou bien télévision sur récepteurs mobiles DVB-H).
Elle comportait six canaux de télévision analogiques en France, utilisés par Canal+ et TMC. En Belgique et en Suisse, elle diffuse le premier programme du service public (exemple : canal 8 Bruxelles-Wavre).
Divers système de subdivision en canaux existent suivant les pays.
Le système B, très répandu en Europe, utilise huit canaux de 7 MHz :
Canal Bande de fréquence Fréquence nominale E5 174-181 177,5 E6 181-188 184,5 E7 188-195 191,5 E8 195-202 197,5 E9 202-209 204,5 E10 209-216 211,5 E11 216-223 218,5 E12 223-230[2] 224,5 Le système I, utilisé en Italie, utilise sept canaux en bande III de 9 MHz :
Canal Fréquence Vidéo Fréquence Audio A (bande I) 53.75 59,25 B (idem sys. E4) (bande I) 62.25 67,75 C (bande I) 82.25 87,75 D (idem sys. E5) (bande III) 175.25 180,75 E (bande III) 183.75 189,25 F (bande III) 192.25 197,75 G (bande III) 201.25 206,75 H (idem sys. E10) (bande III) 210.25 215,75 H1 (idem sys. E11) (bande III) 217.25 222,75 H2 (idem sys. E12) (bande III) 224.25 229,75 Le système L', utilisé en France, définit six canaux de 8 MHz : (il a été abandonné en terrestre lors de l'arrêt définitif des émetteurs analogiques terrestres de Canal+ entre 2008 et fin 2010)
Canal Bande de fréquence Fréquence nominale L5, dénommé 1, en 1979 174,25–182,75 178 L6, dénommé 2, en 1979 182,75–190,75 186 L7, dénommé 3, en 1979 190,75–198,75 194 L8, dénommé 4, en 1979 198,75–206,75 202 L9, dénommé 5, en 1979 206,75–214,75 210 L10, dénommé 6, en 1979 214,75–222,75 218 D’autres système de séparation en canaux existent (D, G, H, K, M).
Après l'extinction des émetteurs analogiques de Canal +, seul utilisateur de cette bande en France, les canaux seront attribués à la radio numérique (normes T-DMB ou DAB+) et à la télévision mobile personnelle (norme DVB-H).
La Suisse utilise désormais cette bande uniquement pour la radiodiffusion DAB sur les émetteurs SWISSCOM (Block 12A pour les régions francophones et italiennes et Block 12C pour les régions germaniques), en transmission terrestre.
La diffusion d'émissions numériques sur les récepteurs mobiles, ainsi que la TNT, sur la bande 3 VHF, utilise en Europe les mêmes canaux que ceux utilisés par le CCIR (E5 ou D, E6, E7, E8, E9, E10 ou H, E11 ou H1, E12 ou H2).
En Europe, les pays diffusant des multiplex TNT sur ces fréquences nécessitent le maintien et la vente d'antennes VHF bande 3 chez les antennistes ou les magasins de bricolage. Alors que les autres pays d'Europe, qui ne diffusent que des émissions destinées aux mobiles (DAB, DVB-H, T-DMB), supprimeront les normes analogiques (B, C, D, K, K', L'). De ce fait l'utilité d'une antenne VHF neuve fixe, lors d'un entretien d'antenne collective, ne présente plus aucun intérêt !
La bande III VHF est largement utilisée en Italie pour les chaînes de la RAI en DVB-T, et pour le bouquet privé Europa 7 HD utilisant la nouvelle norme DVB-T2.
Cas particulier : dans le nord de la Savoie, les téléspectateurs abonnés à Canal + analogique et recevant l'émetteur de GEX-Montrond en polarisation verticale, peuvent également dans la plupart des cas recevoir le signal DAB Block 12A par la Dole avec un tuner DAB adéquat ! (la prise d'antenne externe, toujours d'impédance 75 ohms, est cependant différente de la prise d'antenne FM et bien distincte de celle-ci, IEC pour la FM et vissable type F pour le DAB).
Bande IV
Ce sont les fréquences de 470 à 606 MHz, utilisées pour la diffusion de la télévision analogique et numérique (DVB-T, DVB-H et DVB-C).
Bande V
Ce sont les fréquences de 606 à 862 MHz, utilisées pour la diffusion de la télévision analogique et numérique (DVB-T, DVB-H et DVB-C).
Fréquences de télédistribution câblée
La télédistribution des programmes par câble (immeubles, hôpitaux, hôtels, etc.) s'effectue entre un système d'antenne de réception terrestre ou satellitaire et les téléviseurs d'une installation, soit aux fréquences reçues, soit à des fréquences translatées appelées « interbande », « hyperbande » et « BIS » (« Bande intermédiaire satellite ») non exploitées en télévision hertzienne :
- Bande I
- Cette bande n'est plus que rarement utilisée pour la TV analogique sur les réseaux câblés, mais pour des données numériques (DOCSIS). Les mini réseaux collectifs SMATV (hôtels, ensembles immobiliers) peuvent continuer à utiliser cette bande avec leurs remodulateurs collectifs à la station de tète jusqu'à 85 MHz, avec un bon blindage en général en norme CCIR B, afin de limiter les interférences extérieures (cas d'une remodulation analogique en PAL CCIR, pour distribuer sur des téléviseurs ordinaires à tube cathodique n'ayant que la réception analogique.
Certains réseaux câbles du Bénélux distribuent encore certaines chaînes en analogique jusqu'à 85 MHz.
- Bande « interbande »
- Ce sont les fréquences de 108 à 310 MHz (en VHF). Elle se substitue à la bande III. En analogique, norme CCIR B-G (Europe) ou norme L (France), parfois en DVB-C, les réseaux câblés européens continuent à y distribuer les chaines en analogique.
- Bande « hyperbande »
- Ce sont les fréquences de 310 à 470 MHz (en UHF). Elle complète la gamme entre l'interbande et la bande IV. En analogique, norme CCIR B-G (Europe), et de plus en plus en DVB-C.
- Bande « BIS »
- En diffusion à partir d'une antenne de réception « satellite », la tête de réception (tête universelle) convertit les bandes de fréquences hertziennes de réception (10,7 à 11,7 et 11,7 à 12 7 GHz) en bande intermédiaire dite : « bande intermédiaire satellite » (BIS), fréquences de 950 à 2 150 MHz (en UHF). Il existe 3 déclinaisons de BIS, la BIC-C pour Commutée, la BIS-T pour Transposée et la BIS-S pour Simplifiée, auxquelles on peut rajouter la technique de BIS partielle dite Recomposée BIS-R.
Notes et références
- www.tousaunumerique.fr
- Utilisé actuellement par la radio numérique dans plusieurs pays
Voir aussi
Catégories :- Radiofréquence
- Réception de la télévision terrestre
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