- Équitation douce
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Éthologie équine
L'éthologie équine est le terme que l'on emploie couramment pour désigner l'étude du comportement du cheval dans son environnement naturel. Il existe plusieurs manières de dresser cet équidé : la force, la persuasion, la douceur... La douceur étant un principe de base à l'équitation éthologique.
Il existe de plus en plus de personnes qui éduquent les chevaux en fonction de leur comportement. En France, on les appelle les nouveaux maîtres. Aux États-Unis, on emploie le terme de chuchoteur (whisperer en anglais).
Sommaire
Histoire
L'éthologie est née dans les années 1950, mais les spécialistes se sont intéressés aux chevaux à partir des années 1970, après avoir étudié les animaux sauvages d'Afrique. Après leurs connaissances acquises auprès des chevaux sauvages, ces spécialistes ont envisagé une forme d'éthologie appliquée qui consistait à dresser et entretenir les chevaux en fonction de leur comportement observé en liberté, sur le terrain.
Le Dr Helmut Stammsen, zoologue et éthologue équin, a été le premier en Europe dans les années 80 à montrer qu'on pouvait s'occuper des chevaux autrement. C'est aujourd'hui grâce à lui que les chevaux sont de mieux en mieux traités. Pour etre éthologue équin, il faut avoir étudier le cheval dans son milieu naturel sauvage et etre diplômé de l'université après minimum 7 ans d'études.[réf. nécessaire]
Le cheval
Article détaillé : Cheval.Instinct grégaire
Le cheval est habitué à vivre en groupe. Ce qui permet d'assurer en permanence une surveillance face aux prédateurs. Dans la nature, la "famille" compte généralement de trois à dix individus. Un étalon entouré d'une à trois juments et de leurs poulains. Lorsqu'il n'y a pas encore d'étalon, la jument la plus vieille est souvent dominante. C'est elle qui décide quelle direction prendre et qui mange en premier. Dans le groupe existe une hiérarchie de type dominant/dominé, établie en fonction de l'âge des individus et de leur tempérament. Bien souvent, les plus vieux dominent les plus jeunes jusqu'à ce que ceux-ci arrivent à trouver leur place dans le groupe et à se faire respecter. Les chevaux n'aiment pas rester seuls et ont besoin de camarades avec lesquels ils peuvent se sentir, se toucher, et communiquer. De la même manière, les chevaux en groupe dorment souvent à tour de rôle, de façon à ce qu'il y en ait toujours un qui face le guet et prévienne les autres si un danger se présente.
Jusqu'à l'âge de deux ans environ, les jeunes mâles restent dans le groupe, puis en sont exclus. Alors, plusieurs jeunes mâles se regroupent pour former un troupeau. Quand ils ont pris assez d'assurance, ils créent leur propre harde. Pour ce faire, ils provoquent en duel d'autre mâles et s'ils gagnent le combat, ils repartent avec les femelles, dont ils ont gagné le respect, et fondent leurs propres familles.
La fuite, moyen de survie
Dépourvu de crocs, de cornes ou de griffes, le cheval est une proie sans défense. Pour survivre dans la nature et échapper aux grands prédateurs, sa seule tactique est la fuite. Tous ses comportements en découlent : le cheval est peureux et émotif.
La rapidité a toujours été un élément indispensable à la survie de l'espèce. Avant l'intervention de l'homme, la vitesse était déjà l'un des premiers critères de sélection naturelle : à 1 jour, le poulain devait déjà savoir galoper si un prédateur attaquait, et c'est le cheval le moins rapide qui était dévoré.
Un cheval effrayé prend automatiquement la fuite. C'est un instinct très fort chez lui qui remonte à des milliers d'années. Étant un herbivore sans aucun moyen de protection, le cheval est de nature peureuse et prend facilement le galop pour fuir le danger.
De plus, les yeux du cheval sont placés sur les côtés de la tête et non sur le devant, comme chez l'homme (voir schéma ci-contre). Le cheval a donc une vision binoculaire très restreinte comparée à celle de l'homme.
Article détaillé : Hippologie#Vue.La communication
Les chevaux utilisent leur langage corporel aux nuances multiples pour exprimer ce qu'ils veulent signifier. Il suffit bien souvent d'apercevoir leur silhouette pour reconnaitre une attitude caractéristique. Par exemple, lorsqu'il se veut agressif, le cheval couche les oreilles, montre les dents, tend l'encolure, fait fouetter sa queue et menace de donner des coups de pied. Au contraire, pour signifier sa soumission, le poulain va effectuer de grands mouvements de mastication et baisser la tête.
Les chevaux utilisent le langage corporel par "étapes". Par exemple, 2 chevaux qui mangent la même ration de foin ne vont pas avoir la même façon de réagir. En ce qui concerne le cheval dominant :
1. Il va coucher les oreilles en arrière
2. Il va faire mine de mordre ou de taper
3. Il va le mordre
4. Il va vraiment se battre en tapant ou mordantEn général, le cheval soumis va s'éloigner à la première étape.[réf. nécessaire]
D'un point de vue "cheval"
Il existe un ensemble de pratiques de dressage plus ou moins inspirées de ces théories. L'étude de la gestuelle, des mouvements d'oreilles, des attitudes de la tête permet de déterminer l'humeur du cheval et ses émotions. Par exemple : si un cheval couche les oreilles fortement en arrière, il n'est pas content et souhaite être tranquille ; s'il les pointe vers l'avant, il est attentif. Mais on essaie également de mieux comprendre les réactions du cheval en considérant qu'il exprime et s'exprime comme s'il s'adressait à d'autres chevaux, ce qui évite de lui prêter, à tort, des intentions humaines. L'éthologie peut remplacer l'idée d'une « psychologie du cheval », toujours susceptible d'être une projection anthropomorphique : "je me mets à la place du cheval".
Les "Chuchoteurs"
Origines du terme
Le terme de chuchoteur a été employé la première fois pour surnommer un dresseur irlandais, nommé Sullivan. Cet homme illetré se faisait souvent enfermer dans le box de chevaux étant réputés comme indomptables. Après quelques heures, il en ressortait avec un cheval calme et confiant. Comme il n'avait pas laissé d'écrit, on n'a jamais rien su de sa méthode. On l'a donc surnommé le chuchoteur. En se basant sur cette légende, ce surnom a été donné par la suite à tous les dresseurs de chevaux « faiseurs de miracles ».
Qui sont-ils ?
Certains européens se sont intéressés à cette méthode naturelle, mais ce sont surtout les cow-boys américains qui ont rendu célèbre cette nouvelle approche du cheval. Choqués par la violence utilisée dans les milieux de l'équitation Western et influencés par la pratique naturelle et intuitive des Indiens d'Amérique, ils ont inventé une nouvelle forme de dressage. Les pionniers de l'éthologie furent Ray Hunt et Tom Dorrance. Ensuite sont venus Monty Roberts, John Lyons, Buck Brannaman et bien-sûr, Pat Parelli. Ces chuchoteurs ont tous une technique d'approche différente. Par exemple, Monty Roberts est connu notamment pour ses démonstrations en public de la technique du lien (plus connue sous le nom de la méthode du join-up[1]) qui consiste à proposer au cheval de venir rejoindre son maître de son plein gré, démontrant ainsi une certaine confiance, alors que la méthode de Pat Parelli repose plus particulièrement autour de sept jeux que le cavalier se doit de proposer à sa monture, afin d'éveiller son intérêt et sa complicité[2].
Méthode d'approche
Les nouveaux maîtres se sont d'abord intéressés au débourrage. Leur méthode consiste en premier lieu à se placer comme dominant par rapport au poulain (ou au cheval adulte non débourré ou récalcitrant). Ce dernier comprend rapidement que sa sécurité se trouve près de son maître (dans la nature, les chevaux ont l'instinct grégaire et n'aiment pas rester seuls). Lorsque le cheval fait croire qu'il veut fuir, le dresseur le laisse faire, bien-sûr, mais il va également l'obliger à rester éloigné jusqu'à ce qu'il décide lui-même, et qu'il montre (par son attitude corporelle) qu'il souhaite se rapprocher. C'est un principe important de la méthode douce : c'est au cheval de prendre les décisions et non d'être contraint, au risque d'une incompréhension et donc d'une frustration.
Une fois que le cheval a décidé d'arrêter de fuir, le dresseur le laisse venir à lui en adoptant une attitude calme et non intimidante, et le caresse, d'abord avec les mains sur tout le corps, puis avec la longe, le filet, le tapis de selle, etc, afin de le désensibiliser à ce qui l'effraie. Le dresseur envisage ensuite de lui poser doucement une selle sur le dos, toujours en inspirant confiance et respect à l'animal. Généralement, le dresseur peut monter sur le dos du cheval dès la première séance si tout ce qu'il a entrepris précédemment s'est déroulé dans le calme.
Un autre point important de l'éthologie équine et de la relation homme-cheval est que les chuchoteurs conseillent particulièrement le travail à pied avec des exercices et des jeux entre le cheval et son cavalier, où chacun apprend à connaître l'autre et à le respecter. Bien souvent, avec de la patience et de l'écoute, bon nombre de cavaliers peuvent ainsi monter leurs chevaux en liberté et les éduquer en licol ou avec une simple ficelle passée autour de l'encolure. Le cheval peut alors montrer son plaisir d'obéir à son cavalier en toute liberté, lui prouvant ainsi sa bonne volonté.
Le matériel utilisé
Beaucoup de dresseurs utilisent des matériaux légers et doux pour approcher le cheval, comme des licols de corde, dits "éthologiques", l'incitant à ne pas s'appuyer dessus (car la section de la corde est plus fine derrière les oreilles que pour les licols en nylon ou en cuir). Autrement dit, le cheval est invité à céder aux points de pressions qui sont répartis sur des endroits stratégiques de sa tête. S'il prend appui sur le licol et résiste, il s'infligera lui-même la pression de la corde derrière ses oreilles. Toute action abusive de traction du licol par le cavalier devient contraignante pour le cheval et il n'avancerait alors plus de son plein gré. La "légèreté" du licol de corde n'est évidente que si l'on s'en sert à bon escient.
Est également utilisé, un stick ou cravache longue de dressage (rigide, le plus souvent en fibre de verre, d'environ 1m50) comme prolongement du bras lors des exercices de respect au sol avec l'animal. Ces sticks n'ont pas la même fonction que les cravaches classiques. Ils ont cette possibilité de pouvoir toucher, de faire déplacer latéralement ou de caresser le cheval à distance.
Il n'est pas rare de voir les cavaliers monter leur chevaux uniquement avec un licol éthologique et une longe en corde, voire sans rien du tout après plusieurs mois de travail[3]. Cependant, les dresseurs ne rejettent pas obligatoirement toutes les méthodes de l'équitation classique. Aussi, ils peuvent également utiliser un filet, munit d'un mors le plus simple possible. Plus le mors de filet est sophistiqué, plus il est douloureux et contraignant pour le cheval. Concernant le choix de la selle, il n'y a pas de recommandation particulière, tout dépend de la discipline.
Il existe aussi des selles sans arçon (photo ci-contre) qui peuvent être utilisées pour toutes les disciplines, et notamment le dressage, la randonnée ou l'équitation western. Ces selles ont l'avantage d'épouser parfaitement l'anatomie du cheval et d'accompagner ses mouvements grâce à leur souplesse. Elles permettent également de ressentir au maximum les mouvements du cheval. Au niveau des inconvénients, ces selles sont plus coûteuses que les selles ordinaires et doivent impérativement être utilisées avec un tapis amortisseur des plus efficaces pour ne pas écraser la colonne du cheval lors des longues randonnées.
Les outils sophistiqués tels que une martingale, des éperons à tige, une cravache souple, ou tout autres mors conçus comme des instruments de torture, sont bien évidemment à exclure de l'équitation éthologique.
Les éperons à molette de type western (image ci-contre) peuvent être utilisés dans certains cas et à bon escient avec des chevaux récalcitrants ou têtus, à conditions que les dents de la roulette ne soient pas trop espacées ni pointues. Ils sont dans ce cas plus "chatouilleux" que douloureux, à défaut des éperons à tige classiques. Le chuchoteur Pat Parelli s'en sert comme prolongement de la jambe, et uniquement lors de la 4ème phase de la demande. Par exemple, lorsque Pat Parelli demande au cheval quelque chose (comme faire un pas en avant), le cheval est libre de choisir à quelle phase il va obéir (la demande se déroule sur une "échelle de fermeté"): la demande est douce à la première phase (position du corps du cavalier favorable à l'éxecution), puis devient de plus en plus ferme (voix, pression des jambes), jusqu'à l'utilisation mesurée des éperons (ou parfois d'une claque sur la croupe si le cheval refuse toujours d'obéir)[4] en dernière phase (4ème phase). Bien souvent, il n'est nécessaire de les utiliser qu'une seule fois. Le cheval choisira par la suite d'obéir sans être contraint de le faire[5].
L'utilisation des éperons est cependant à exclure sur des chevaux craintifs.
Bibliographie
- collectif, La Grande Encyclopédie Fleurus Cheval, Fleurus, Paris, 2001 (réimpr. 2007) (ISBN 9782215054948)
- Nathalie Pilley-Mirande, Le Secret des Chuchoteurs américains, Zulma, 2000 (ISBN 2843041015)
- Pat Parelli, Natural Horse-Man-Ship, Zulma, 1993 (réimpr. 1999) (ISBN 2843040442)
- Véronnique de Saint Vaulry, Communiquer avec son cheval, Maloine, 1996 (réimpr. 1996) (ISBN 222402410X)
- John Lyons, Dressage des chevaux, Vigot, 2002 (réimpr. 2002) (ISBN 2711415422)
- Tom Dorrance, True Unity, Zulma, 2005 (réimpr. 2005) (ISBN 2843043336)
- Ray Hunt, Penser en harmonie avec les chevaux, Actes Sud, 2002 (réimpr. 2002) (ISBN 2742741003)
Voir aussi
Notes et références
- Partie "Le cheval", source principale : La Grande Encyclopédie Fleurus Cheval (voir bibliographie).
- ↑ La méthode du join-up par Monty Roberts
- ↑ Les 7 jeux de Pat Parelli
- ↑ Vidéo de Pat Parelli sur YouTube
- ↑ Méthode de Pat Parelli sur les chevaux têtus, d'après son livre "Natural Horse-Man-Ship", cité en bibliographie.
- ↑ Méthode en détail dans le livre "Natural Horse-Man-Ship" de Pat Parelli, cité en bibliographie.
Articles connexes
Liens externes
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