- Église Saint-Jean-Baptiste de Péronne
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Article principal : Péronne.
Église Saint-Jean-Baptiste
Eglise Saint-Jean-Baptiste de PERONNEPrésentation Culte Catholicisme Type Diocèse d'AMIENS, Eglise Catholique de la SOMME Rattaché à Paroisse Saint-Jean-Baptiste de PERONNE Fin des travaux 1525 Style(s) dominant(s) gothique flamboyant Protection Classé MH (1907)[1] Géographie Pays France Région Picardie Département Somme Ville Péronne Coordonnées Géolocalisation sur la carte : France
modifier Erigée à l'emplacement d'une petite chapelle qui existait déjà en 1101, l'église Saint-Jean-Baptiste de Péronne, consacrée en 1525, est un édifice religieux de style gothique flamboyant, situé à Péronne, dans le département français de la Somme (département).
Sommaire
La Guerre de 1870 et le début du XXe siècle
Partiellement détruite par le feu prussien en 1870, le XXe siècle lui réserve d’autres menaces et d'autres souffrances.
L’église Saint Jean-Baptiste y entre pourtant avec les honneurs : le 25 septembre 1901, les grilles en fer forgé de son chœur datant du XVIIIe siècle sont en effet classées Monuments Historiques. Elles proviennent d’un don effectué en 1775 par un lieutenant criminel du bailliage de Péronne. De même, le 4 avril 1907, Aristide Briand, alors Ministre de l’Instruction Publique, inscrit aux Monuments Historiques l’église elle-même ainsi que son principal mobilier : deux tableaux, une peinture murale du XVIe siècle, et deux retables.
La Première Guerre mondiale
Dès octobre 1914, les Allemands occupent l’église. Et surtout le clocher qui devient un poste d’observation principal du front relativement proche. Une mitrailleuse lourde y est même montée pour assurer la défense anti-aérienne de la ville.
Désormais, habitants et archiprêtre doivent demander l’autorisation d’utiliser l’église. Les deux communautés, allemande et paroissiale, se partagent alors l’édifice. Les Péronnais attendant souvent à la porte que les Allemands aient achevé leurs propres célébrations. En tout cas, faire sonner les cloches est formellement interdit ! Sauf à célébrer, sur ordre, les victoires allemandes...
À la fin du mois de janvier 1916, l’église Saint-Jean se transforme temporairement en prison. Elle reçoit près de 500 prisonniers français capturés sur le front à Frise. Ces derniers quittent rapidement l’église pour embarquer dans des wagons à bestiaux à Flamicourt et partir en captivité en Allemagne.
Au milieu de l’année 1916, Saint-Jean-Baptiste est épargnée par la guerre... jusqu'aux bombardements alliés précédant la Bataille de la Somme. Le 7 juillet 1916, alors que le centre-ville croule sous les obus, la façade Saint-Jean reçoit ses premiers éclats : vitraux brisés, plusieurs sculptures de la façade rue-Saint-Jean effondrées...
Les jours suivants, sur ordre, la ville se vide de ses habitants. L’Abbé DUBOIS dépose alors les reliques de Saint Fursy dans le coffre-fort de la sacristie avant d’abandonner l’édifice. Confiant en l’âme humaine, il a laissé la clef sur la serrure du coffre : jamais on ne reverra les reliques de Saint-Fursy...
La Reconstruction
Après l’armistice de 1918, les péronnais retrouvent une église fantôme : seuls les murs ont résisté, ainsi qu’une voûte où l’on retrouve encore aujourd’hui la peinture murale du XVIe siècle : « la Belle Mort ». Indéniablement frappée par l’artillerie alliée, l'église l'a aussi été par les Allemands : les charges non explosées retrouvées dans la ville le prouvent.
Face à son état désastreux, en novembre 1919, le Conseil Municipal s’interroge même sur l’opportunité de reconstruire l’église ailleurs afin d’en hâter le relèvement. Devant les réactions très négatives de leurs administrés, le conseil abandonne cette idée dès avril 1920 : l'église Saint-Jean-Baptiste renaîtra là où elle a toujours été !
Les dégâts subis par l’édifice sont évalués à presque 1,9 million de francs (valeur 1914). Pour faciliter sa reconstruction, en janvier 1922, la ville adhère à la Coopérative Diocésaine de la Somme. L’édifice étant classé, les futurs travaux se feront sous la surveillance de l’Administration des Beaux-Arts et sous la direction des Architectes des Monuments Historiques.
Le 9 février 1925, le projet de reconstruction de Saint-Jean est accepté par la Municipalité et les différents services concernés. La somme allouée à cette reconstruction dépasse alors les 6 millions de francs ! Le relèvement de celle que les Allemands appelaient Kathedrale dure plus de 7 ans. Au cours de cette restauration, on essaie de réutiliser un grand nombre des sculptures d’origine. Le reste étant envoyé au Château pour y former un petit musée lapidaire.
Enfin, le dimanche 10 juillet 1932, la bénédiction solennelle de la troisième église Saint-Jean est présidée par Mgr Charles-Albert-Joseph LECOMTE, évêque d’Amiens. Symboliquement, le représentant des Monuments historiques remet les clefs de la nouvelle église à la Municipalité, au cours d'une cérémonie fastueuse. Symbole de cette nouvelle consécration, des croix bleues et blanches ont été peintes sur les piliers. En souvenir, tous les noms des conseillers municipaux en activité en 1932 ont été gravés sur les nouvelles cloches, ainsi que les textes qu’elles portaient déjà après 1871.
La Seconde Guerre Mondiale
L’église Saint-Jean-Baptiste est heureusement épargnée par la Seconde Guerre mondiale. Alors que la ville de Péronne est de nouveau détruite à plus de 30%, seuls les vitraux de Saint-Jean sont soufflés par l’explosion d’un wagon de munitions en 1944. De même, des égratignures sont portées à la tour par quelques obus tirés, en guise de résistance, par les Allemands à l’arrivée des Américains. En 1948, la Municipalité adhère à une nouvelle coopérative diocésaine afin de réparer ces quelques dégâts.
À part les restaurations partielles de 1972 et 1983, la réfection de ses orgues en 1987, et la destruction de son presbytère pour cause de vétusté, Saint-Jean-Baptiste, restée le symbole religieux majestueux à Péronne, et ayant retrouvé la sérénité qui convient si bien aux édifices religieux, est un monument visité chaque année par près de 5 000 personnes.
L'église aujourd'hui, lieu de Vie
De nos jours, l'église Saint-Jean-Baptiste de PERONNE est le centre de la Paroisse Catholique Saint-Jean-Baptiste de PERONNE, lieu de Vie pour tous les Chrétiens Catholiques du Secteur Apostolique du VERMANDOIS. Lieu de Vie ouvert à tous, pratiquants ou non, croyants ou non.
Chaque dimanche, l'église Saint-Jean-Baptiste accueille la Messe. Et, très régulièrement, Baptêmes, Communions, Professions de Foi, Mariages, Vêpres, Adorations du Saint-Sacrement, Funérailles... De même que Concerts, et autres évènements culturels.
Cinq cents ans après sa construction, l'église Saint-Jean-Baptiste est pleinement une "église" au sens étymologique du terme : "église" = "ecclesia" = "assemblée", lieu de rassemblement pour toutes et pour tous.
Galerie Photographique
Notes et références de l'article
- Notice no IA80000832, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
Voir aussi
Liens et documents externes
- Office du Tourisme de PERONNE, Page consacrée à l'Eglise
- Association des Amis des Orgues de PERONNE, MOISLAINS et EPEHY (ADOPME)
- Paroisse Catholique Saint-Jean-Baptiste de PERONNE
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