- Église Saint-Bonaventure
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Église Saint-Bonaventure Présentation Culte Catholique romain Type Église Rattaché à Archidiocèse de Lyon Début de la construction 1325 Fin des travaux 1327 (consécration en 1328) Géographie Pays France Région Rhône-Alpes Département Rhône Ville Lyon Coordonnées Géolocalisation sur la carte : Grand Lyon
Géolocalisation sur la carte : France
modifier L'église Saint-Bonaventure est l'une des églises lyonnaises de la presqu'île, située sur la place des Cordeliers. C'est le seul édifice médiéval qui reste en place après les travaux de percée de la rue Impériale (aujourd'hui rue de la République), sous le second Empire par le préfet Vaïsse.
Sommaire
Historique
L'histoire de l'église, aujourd'hui placée sous le vocable de Saint Bonaventure, est intimement liée à celle du couvent dont elle faisait partie, le couvent des Cordeliers.
Pour satisfaire les besoins de la communauté des franciscains[1] installés en ce lieu depuis que le sénéchal de Grolée leur a légué un espace pour un installer leur couvent, la construction d'une église de plus grande dimension est décidée par Jacques de Grolée, petit-fils du sénéchal pour pallier l'étroitesse de la première église conventuelle ce qu'avait révélé la foule amassée lors des cérémonies ayant succédé à la mort du cardinal Bonaventure dans la nuit du 14 et 15 juillet 1274, à l'âge d'environ 57 ans[2].
La nouvelle église est orientée vers le sud, ce qui est rare à l'époque où les églises gothiques sont orientés à l'est pour que l'abside reçoive la lumière du lever du soleil.
La construction de l'église prend à peine deux ans: de 1325 à 1327. Elle accueille la dépouille mortelle de Jacques de Grolée, mort le 4 mai 1327, qui est placé sous le maître autel (avant d'être déplacé quelque part du côté de l'épitre en 1599). L'église est consacrée le 18 septembre 1328 par l'archevêque de Lyon, Pierre IV de Savoie, et dédiée à saint François d'Assise.
Contrairement à l'église Saint-Nizier qui accueille le chapitre canonial, l'église des Cordeliers devient le siège des confréries, dont les plus importantes y bâtissent des chapelles. L'église est agrandie de 1471 à 1484[3]. C'est alors qu'elle est placée sous le vocable de saint Bonaventure.
Le chœur est restauré en 1607. L'église sert de grenier à grain après la révolution française avant d'être rendue au culte vers 1806 et de recevoir sa façade actuelle grâce à l'initiative du cardinal Joseph Fesch.
Vers 1890, l'église se voit débarrassée des immeubles qui y étaient adossés sur son flanc est ainsi que de la curie qui permet l'élargissement de la rue Grolée sur son flanc ouest.
Description
Les chapelles
L'abbé Pavy dans la monographie qu'il consacre à l'ensemble conventuel des Cordeliers[4] reprend la description des chapelles faites par Fodéré :
- Côté ouest (à droite en entrant), on trouve du chœur vers l'entrée :
- Chapelle no 1 : chapelle Notre-Dame, bâtie par Jean Ogii (ou Ogier), probablement le même qui est membre du consulat, riche Lyonnais qui ne débourse pas moins de deux milles trois cents livres viennoises payés aux religieux par son héritier, Guillaume de Durchie. Jean Ogier, l'héritier et sa famille y ont été enterrés.
- Chapelle no 2 : chapelle de saint Fortuné (ou saint Fortunat), édifiée par des marchands de Troyes en Champagne en 1345.
- Chapelle no 3 : chapelle saint Joseph, bâtie par la confrérie des tailleurs d'habits. Elle est dédiée à saint Jacques et saint Philippe. Les armoiries de la confrérie sont visibles sur l'arceau de l'arcade : des ciseaux surmontés d'un coquillage.
- Chapelle no 4 : chapelle dédiée à saint Luc et saint Clair par la confrérie des peintres et vitriers. Elle est aujourd'hui la chapelle du Sacré-Cœur dont l'autel a été ajouté sur ordre de Monseigneur de Neuville.
- Chapelle no 5 : dédiée à saint Jean-Baptiste.
- Chapelle no 6 : chapelle saint Antoine de Padoue, bâtie en 1388 par la confrérie des hôteliers des taverniers.
- Chapelle no 7 : ?
- Chapelle no 8 : ?
- Chapelle no 9 : ?
- Côté est (à gauche en entrant), on trouve du chœur vers l'entrée :
- Chapelle no 1 : d'abord dédié à saint François d'Assise, puis saint Bonaventure, elle sera dédiée au roi saint Louis par la confrérie des Sergents royaux.
- Chapelle no 2 : chapelle de l'Assomption, consacrée à Notre-Dame. Elle est construite par tous « ceux qui travaillent en l'art de la soie ». En 1662, elle change de nom et devient Notre-Dame de la délivrance.
- Chapelle no 3 : chapelle saint Nicolas, construite par les bateliers. Au début du XVIe siècle, les troupes du baron des Adrets traversent l'église durant leur pillage et détruisent en partie la chapelle pour faire passer leur artillerie. Elle est rebâtie en 1572.
- Chapelle no 4 : chapelle Notre-Dame de Grâce
- Chapelle no 5 : chapelle saint Bernardin puis saint Claude
- Chapelle no 6 : ?
- Chapelle no 7 : ?
- Chapelle no 8 : ?
- Chapelle no 9 : ?
Les grandes orgues
La richesse et la diversité des jeux permettent de couvrir tout le répertoire organistique connu.
La présence d’un instrument de qualité dans ce lieu de culte au XVIIe siècle est attestée. Un document de 1693[5] fait état de grandes orgues placées au-dessus du portail central de l’église, sur une tribune qui ornait le fond de la nef. C’était « un seize pieds de quarante jeux et à cinq claviers (…) et des pédales à dix-neuf marches ». Il était « de la façon du sieur Ferry envoyé exprès de Paris pour ce sujet par Monsieur Le Bègue, organiste du Roi, 1630-1702 ».
Le chanoine Panel[6], qui a entrepris d’écrire l’histoire des orgues de Saint-Bonaventure, confirme qu’un instrument d’importance se trouvait sur une tribune au fond de la nef avant la période révolutionnaire. Information précieuse, il fait référence à un instrument qui aurait été brisé par les Calvinistes en 1562, ce qui prouve que les orgues du sieur Ferry n’étaient pas les premières à avoir été édifiées en ce lieu. De plus, trente ans après la destruction causée par les Calvinistes, soit aux environs de 1592, le consulat allouait une grosse somme en écus d’or sol pour financer l’édification d’un nouvel instrument.
Toutefois, lorsque l'on connait l'orthographe parfois fantaisiste, surtout en matière de noms propres, des scripteurs de l'époque, il vaut mieux se fier à Norbert Dufourcq qui identifie le sieur Ferry comme étant le célèbre parisien Alexandre Thierry, facteur d'orgues du roi, et qui construisit un instrument neuf de 1689 à 1690[7].
L’église Saint-Bonaventure a souffert de la tourmente révolutionnaire, comme tant d’édifices religieux de France, et l’orgue d'Alexandre Thierry, qui a surement connu des restaurations et ajouts au cours du XVIIIe siècle, n’a pas survécu à cette époque troublée, pas plus que la tribune qui l’avait accueilli.
Dans les années quarante du XIXe siècle, la maison Daublaine Callinet, facteur d’orgues à Paris, après avoir installé un instrument considérable dans la cathédrale de Vienne, en Isère, et un autre, moins important, à la Primatiale Saint-Jean à Lyon, construit pour l’église Saint-Bonaventure un orgue installé dans un des bas côtés, vers le chœur, dont l’inauguration eut lieu en 1845.
En 1853, l’instrument inauguré huit ans plus tôt est transporté au fond du chœur, ce qui représente une amélioration appréciable sur le plan de l’acoustique. Le buffet tel que nous le voyons aujourd’hui date de cette époque. Cet instrument, riche de vingt-deux jeux seulement, n’était pas sans faiblesses. Dans le but de l’améliorer et d’accroître ses possibilités musicales, Joseph Merklin, directeur de la maison du même nom, signe en juillet 1860 une convention avec le conseil de fabrique de la paroisse. L’instrument rénové, agrandi, ré-harmonisé est inauguré par Baptiste, titulaire de l’époque du grand orgue de l'église Saint-Eustache de Paris, et par Charles-Marie Widor.
En décembre 1869, une nouvelle restauration est envisagée à la demande de Léon Reuchsel, qui devait tenir les orgues de Saint-Bonaventure pendant un demi-siècle. La convention, signée en avril 1870, malgré les dépenses importantes qui grèvent le budget de la paroisse à l’époque (Saint-Bonaventure, par exemple, est alors la seule église lyonnaise qui n’a pas de calorifère), prévoit certaines transformations comme le renouvellement de la soufflerie et le remplacement des claviers existants par des claviers neufs.
Il faudra attendre 1885 pour qu’un accord soit donné par le conseil de fabrique en vue de la réparation des jeux existant et l’adjonction de jeux nouveaux. L’instrument, qui, jusque là, n’avait connu que la traction mécanique comme mode de transmission va bénéficier du rôle novateur de la maison Merklin dans l’utilisation de l’électricité pour « faire parler » les tuyaux. Un seul clavier, cependant, est muni du système électrique ; un deuxième clavier est à traction pneumatique, les autres restant mécaniques. Ces trois modes de transmission obligent l’organiste à trois « touchers » différents, et rendent impossible une exécution précise. L’électrification se poursuit en 1912 avec l’installation d’une soufflerie électrique. Finis les efforts des souffleurs pour tenir constamment remplis les vastes réservoirs d’air chargés de poids de cinq cents kilos et plus.
L’électricité a cependant ses dangers : en 1928, sous le titulariat de Marcel Paponaud, un commencement d’incendie endommage la soufflerie et toute la partie électrique, réduisant l’orgue au silence pendant un temps assez long. C’est sous l’impulsion de Marcel Paponaud que la maison Michel Merklin et Khun accomplit la restauration de 1936, qui donne à l’orgue la physionomie qu’il a encore aujourd’hui. Marcel Paponaud s’adjoint le concours d’un harmoniste formé chez Cavaillé-Coll (facteur d’origine espagnole), qui saura donner aux jeux d’anches tout le mordant et le moelleux qui font le charme d’un dessus de trompette ou de clairon. Une nouvelle restauration aura lieu en 1960.
Patrice Caire, successeur de Marcel Paponaud, fait ajouter quelques jeux nouveaux dont des jeux d’anche placés « en chamade » sur les deux corps du buffet.
En l’état actuel, l’orgue de Saint-Bonaventure est un instrument de soixante-cinq jeux, comportant trois claviers de soixante-et-une notes chacun, un pédalier de trente-deux notes et soixante-quatre combinaisons ajustables. La restauration de 1985 est l’œuvre de René Micolle, Georges Valentin et Charles Meslé.
L'actuel titulaire de l'instrument est Gabriel Marghieri, professeur au Conservatoire national supérieur musique et danse de Lyon et également titulaire de la basilique du Sacré-Cœur à Paris.
Scoutisme
L'église Saint-Bonaventure accueille chaque mois la veillée de prière et d'adoration inter-scoute organisée par le groupe Eamus. Le vendredi précédant le dimanche des Rameaux, la veillée est animée par la chorale inter-scoute de Lyon, par ailleurs, cette même chorale assure son concert annuel le 8 décembre. Le sanctuaire est donc un lieu important de l'inter-scoutisme puisqu'il rassemble tous les mouvements de scoutisme catholiques de Lyon.
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Plaque commémorative sur la façade de l'Église
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Vitrail : Saint Rémi baptise Clovis le jour de noël.
Liens internes
- Liste des Édifices religieux de Lyon
Liens externes
Notes et références
- Les franciscains sont populairement appelés 'Cordeliers' en raison de la corde qu'ils portent comme ceinture
- Franciscains, se trouvait à Lyon pour y participer au Deuxième concile de Lyon (1274) Bonaventure, ministre général des
- Jean Pelletier, Connaître son arrondissement, le 2e, éditions lyonnaises d'art et d'histoire, p. 25
- Abbé Pavy, Les Grands Cordeliers de Lyon, Lyon, 1885, pp.23 à 27
- Reproduit dans Bazin, Quelques remarques sur le grand couvent de Saint Bonaventure, à Lyon, chez Claude Delaroche, rue Mercière, chap. 3.
- Chanoine Panel, Échos de Saint Bonaventure, décembre 1936, n°9, p.4 ; Noël 1938 n°10, p.9.
- ISBN 2-7084-0031-2 Norbert Dufourcq, Le Livre de l'Orgue Français, tome III, la Facture, 2e partie,page 61, Picard,
Catégories :- Presqu'île (Lyon)
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- Monument du Grand Lyon
- Côté ouest (à droite en entrant), on trouve du chœur vers l'entrée :
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