- Zèbre
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Pour les articles homonymes, voir Zèbre (homonymie).
Nom vernaculaire ou Le terme « Zèbre » s'applique en français à
nom normalisé ambigu :
plusieurs taxons distincts.Zèbre zèbre Taxons concernés Dans le genre Equus, les sous-genres :
- Dolichohippus
- Hippotigris
- Equus quagga ssp.
- Equus zebra ssp.
Autres articles sur les zèbres Zèbre un nom vernaculaire ambigu en français, pouvant désigner plusieurs espèces différentes de la famille des équidés, tout comme les ânes. Les zèbres se trouvent principalement en Afrique centrale et australe. Ces animaux se caractérisent par des bandes de rayures verticales noires et blanches. Bien que la phylogénie des équidés soit peu connue, ce groupe est manifestement paraphylétique, c'est-à-dire que si tous ces animaux descendent bien d'une espèce commune, toutes les espèces descendantes de celle-ci ne sont pas que des zèbres. Il y a aussi des chevaux et des ânes qui sont plus ou moins proches de chacune de ces espèces.
Sommaire
Histoire
Il y a environ 54 millions d'années, un petit mammifère, de la taille d'un renard sans sabot, baptisé Hyracotherium par les paléontologues, vivait sur le continent Américain. Il serait à l'origine de tous les équidés (cheval, poney, âne, zèbre). Les zèbres sont, probablement, les plus anciens représentants du genre Equus. Auparavant, ils ont dû vivre en Amérique. Le zèbre faisait également parti de la famille des périssodactyles, tel que le rhinocéros ou le tapir. Cette famille regroupe tous les animaux comportant un nombre impair de doigts. Au miocène, les graminées étant plus riches et plus abondantes, les équidés primitifs en profitèrent pour se multiplier et se développer : leurs jambes s'allongèrent pour mieux échapper aux prédateurs, et leurs pieds comptent, désormais, qu'un seul doigt, recouvert d'un ongle, le sabot. À ce moment là, on eût dit, qu'ils ressemblaient beaucoup au zèbre de Grévy d'aujourd'hui. Grâce à leurs développements, ils gagnèrent en vitesse, se déplaçaient davantage à la recherche de nourriture et entreprenaient de plus longues migrations. C'est à ce moment là qu'ils se répandirent en Asie, en Afrique et en Europe, passant par le détroit de Béring, alors recouvert de glace épaisse. De nos jours, il est presque impossible de distinguer le crâne d'un zèbre et celui d'un cheval, mais nous pouvons penser que les équidés qui colonisèrent les savanes tropicales, devinrent des zèbres, laissant les déserts arides aux ânes sauvages et les zones tempérées de l'hémisphère Nord, aux chevaux sauvages. Des fossiles datant du pléistocène, nous démontrent la grande répartition de ces équidés. Au pléistocène, Equus sivalenis (Chine) et Equus sellardsi (Amérique du Nord) ressemblaient au quagga, ce zèbre d'Afrique qui s'est éteint au XIXème siècle. À la même époque, celui qui occupait le Sud de l'Afrique est Equus pilicatus, ancêtre direct du zèbre de Grévy. L'évolution de nombreuses espèces d'équidés est mal connue, mais nous savons qu'il existait encore des ânes sauvages et des zèbres en Europe à la fin de la dernière période glaciaire de l’ère quaternaire. Aujourd'hui, les équidés sauvages sont devenus rares. Il existe sept principales espèces équines, dont la plupart sont très proches de l'extinction : les trois zèbres d'Afrique et leurs cousins, l'âne sauvage; le cheval sauvage de Mongolie, et les deux ânes sauvages d'Asie, le kiang et l'hémione.
Données physiologiques
Les zèbres mesurent de 1,20 à 1,50 mètre au Garrot (quadrupède), et vivent en moyenne 25 à 30 ans (jusqu'à 40 ans dans un zoo). La longueur du corps va de 2,20 à 2,80 mètres et la longueur de la queue de 45 à 60 cm. La masse est de 175 à 400 kilogrammes pour les Zèbre de Grévy.
Zèbrures
Les zèbres sont avant tout reconnaissables aux bandes noires et blanches de leur pelage. Si le zèbre de Burchell possède de vingt-cinq à trente raies, le zèbre de Grévy en compte environ quatre-vingts et le zèbre des montagnes quarante-trois.
Une légende africaine demande si le zèbre est blanc à rayures noires ou noir à rayures blanches. Cette question a généré de nombreuses légendes ou réponses fantaisistes mais des explications plus scientifiques existent.
Formation des rayures
Les premières populations de zèbres étaient de couleur gris-ardoise[1]. Les spécialistes pensent généralement, en observant les rayures partielles du Quagga et en tenant compte de la pigmentation nécessaire aux animaux pour survivre sous le soleil d'Afrique, que les zèbres étaient originellement des animaux pigmentés de noir et que les raies se forment par inhibition de la production de mélanine[2].
Les raies noires et blanches du zèbre sont absentes au stade fœtal initial, ils sont entièrement noirs[3]. Les rayures finissent par apparaître par bandes d'environ quatre cents micromètres (vingt fois une cellule). Les rayures sont alors d'autant plus nombreuses que l'animal est gros. Elles grandissent ensuite avec lui. Selon J.B.L. Bard, les espèces de zèbres diffèreraient selon le stade embryonnaire auquel apparaissent les raies[2].
En 1952, Alan Turing a démontré que « même si la concentration initiale en morphogène est uniforme, la combinaison de réactions chimiques et de diffusion des substances à travers les tissus peut faire apparaître un motif» et aussi que « ce motif dépend du type de réactions impliquées, de la forme de la région et des concentrations initiales ». Ainsi l'évolution vers des rayures au lieu de taches n'est pas difficile et dépendra de la taille et du temps de gestation de l'espèce[4].
Ceci conforte la théorie du Dr Debra Kay Bennett en 1980 selon laquelle les espèces de zèbres sont chacune plus proche d'une espèce de cheval qu'entre elles[5] car « il suffit alors d’une petite modification des relations temporelles des processus qui sous-tendent la formation du motif » pour faire apparaitre des rayures au lieu de taches. Ce qui a donc pu se produire indépendamment au cours de l'évolution des différentes espèces devenues des zèbres[4].
Rôle
On ignore encore exactement pour quelle raison les rayures apparaissent[1].
Dans la savane, le zèbre est très visible, ce qui tendrait à être une exception à la règle du camouflage. On peut donc se demander raisonnablement quels avantages apportent ces rayures. Dans les années 1970, des recherches ont pointé le fait que la mouche tsé-tsé, responsable de la maladie du sommeil est attirée par des larges zones monochromes : les rayures permettraient de se protéger du parasite. Or, il s'avère que les zèbres, comme les gnous et les gazelles, résistent bien à cette maladie[6]. Les rayures auraient surtout un effet stroboscopique sur les prédateurs. Lorsque tout un troupeau s'enfuit, les raies des divers individus se mélangent, rendant flou le contour d'un animal aux yeux d'un lion, par exemple[6]. Enfin, certains chercheurs attribuent à ces couleurs un rôle social, la disposition des bandes permettant la reconnaissance des individus entre eux.
Prédation
Les lions et les hyènes peuvent s'attaquer aux adultes, les jeunes poulains et les jeunes pré-adultes peuvent être la proie des lycaons, guépards, léopards. Les prédateurs s'attaquent aux animaux vulnérables, malades, âgés, blessés, isolés, jeunes ou aux femelles au terme d'une gestation, moins rapides.
Les zèbres en bonne conditions physiques, ont une très bonne vue, une ouïe excellente et sont également très rapide à la course. En cas de danger, il peut faire des pointes de vitesse de 65 km/h[7] pour distancer une lionne par exemple, et maintenir cette allure sur plusieurs centaines de mètres. Il peut aussi tenir une vitesse inférieure mais la tenir sur une plus longue distance. Pour se défendre, ils peuvent aussi mordre et d'un coup de sabot, ils peuvent briser la mâchoire d'une lionne ou pire encore, ses ruades peuvent être mortelles, celles-ci sont encore plus puissantes que celles d'un cheval.
Espèces de zèbres
Article principal : Equus (genre).Les populations de zèbres varient beaucoup, et les liens entre les espèces ne sont pas encore très bien compris. La taxinomie des zèbres est encore discutée et instable.
Les classifications
Espèces habituellement citées dans les classifications classiques [8]:
- Equus burchellii Gray, 1824 ou Zèbre de Burchell (zèbre des plaines, synonyme du suivant)
- Equus quagga Boddaert, 1785
- Equus grevyi Oustalet, 1882
- Equus zebra Linnaeus, 1758
Les espèces sont notamment caractérisées par un nombre différent de chromosomes : 46 pour Equus grevyi, 44 pour Equus quagga, et 32 pour Equus zebra.
Une nouvelle classification a été proposée en 2004 par les anglais C.P.Groves et H.B. Bell, d'après l'observation traditionnelle du pelage et des crânes de ces animaux[9] :
- Sous-genre Dolichohippus avec une seule espèce :
- Sous-genre Hippotigris avec 3 espèces :
- Equus quagga, avec six sous-espèces :
- Equus quagga quagga (éteint)
- Equus quagga burchellii
- Equus quagga boehmi,
- Equus quagga borensis
- Equus quagga chapmani
- Equus quagga crawshayi
- Equus zebra
- Equus hartmannae
- Equus quagga, avec six sous-espèces :
Espèces vivantes
- Le zèbre de Burchell (Equus quagga, syn. Equus burchellii), encore appelé zèbre commun ou zèbre des plaines est le plus commun. Selon les dernières recherches (2004) il comporterait six sous-espèces, réparties entre l'Afrique de l'Est et du Sud. Le « zèbre de Burchell vrai » désignerait en fait une sous-espèce éteinte (Equus quagga burchelli)[10] ou n'ayant jamais existé[9] ;
- le zèbre des montagnes (Equus zebra), de l'Afrique du Sud-Ouest, tend à avoir une toison lisse, un ventre blanc et des rayures plus rapprochées que son cousin des plaines. Il comprend deux sous-espèces, en danger d'extinction ;
- le zèbre de Grévy (Equus grevyi) est le plus grand de tous les zèbres. Il possède une longue crinière hérissée ainsi qu'une tête longue et étroite qui le fait ressembler à une mule. C'est un habitant des savanes d'Éthiopie, de Somalie et du nord du Kenya. Il est également menacé d'extinction.
Étymologie et vocabulaire
Le terme zèbre est probablement issu du latin vulgaire *eciferus, variation populaire de equiferus c'est-à-dire de « cheval sauvage » en latin classique. Il serait parvenu en français par l'intermédiaire du portugais zebra, nom qui dans cette langue servait initialement à désigner un âne sauvage, le zevro ou zebro, particulièrement abondant dans la péninsule Ibérique jusqu'au XVIe siècle. On peut voir, à ce sujet, le texte en espagnol Disertación sobre el animal zebra, nacido, criado, conocido y cazado antiguamente en España de Martín Sarmiento. Les formes anciennes du français sont ezebra, enzebra, Ezebrera[11].
Le petit du zèbre s'appelle le zébreau et la femelle du zèbre s'appelle la zébrelle. On rencontre aussi le terme zébresse ou zebrette.
On dit que le zèbre hennit[12] comme le cheval mais le zèbre de Grévy brait, comme l'âne.
Noms vernaculaires et noms scientifiques correspondants
Liste alphabétique de noms vernaculaires attestés[13] en français.
Note : certaines espèces ont plusieurs noms et, les classifications évoluant encore, certains noms scientifiques ont peut-être un autre synonyme valide. En gras, l'espèce la plus connue des francophones.- Couagga -
- Dauw - Equus burchelli burchelli[14]
- Quagga
- Zèbre de Burchell
- Zèbre de Chapman - Equus quagga antiquorum[15]
- Zèbre commun - Equus quagga[réf. nécessaire]
- Zèbre de Crawshay - Equus quagga crawshayi[15]
- Zèbre de Grant - Equus quagga boehmi[12],[15]
- Zèbre de Grévy - Equus grevyi[12],[15]
- Zèbre de Hartmann - voir Zèbre de montagne de Hartmann[réf. nécessaire]
- Zèbre de montagne - Equus zebra et plus spécialement Equus zebra hartmannae[15]
- Zèbre de montagne de Hartmann - Equus zebra hartmannae[15]
- Zèbre de montagne du Cap - Equus zebra zebra[15]
- Zèbre des plaines - Equus quagga[réf. nécessaire]
- Zèbre de Selous - Equus quagga selousi[15]
- Zèbre des steppes - Equus quagga[12],[15]
- Zèbre vrai - Equus zebra[15]
- etc.
Identifier les zèbres
Différentes espèces et sous espèces en photo :
Les zèbres et l'homme
Tentatives de domestication
Le zèbre a fait l'objet de plusieurs tentatives de domestication en raison de sa résistance au climat chaud, aux maladies africaines et de sa rapidité supérieure à celle du cheval. Toutefois, ces tentatives ne se sont pas révélées concluantes : l'animal est plus peureux et imprévisible que le cheval.
Hybrides
- Le Zébrâne est le croisement d'un zèbre et d'une ânesse.
- Le Zébrule est le croisement d'un zèbre et d'une jument.
Reconstitutions
- Le Quagga contemporain est une tentative de restitution de cette sous-espèce. Il s'agit d'un élevage sélectif du Zèbre des plaines (Equus Quagga) dans le but de retrouver l'apparence de l'animal disparu après avoir découvert la grande similitude de l'ADN des spécimens disparus avec celui des zèbres modernes.
Les zèbres dans la culture
Vocabulaire
- « Zébré » est un adjectif, dérivé de zèbre, qui signifie rayé, souvent de rayures noires et blanches alternées mais pas obligatoirement.
- Dans plusieurs langues (comme l'espagnol, l'anglais ou le néerlandais), on appelle le passage piéton respectivement le passage-zèbre, le croisement-zèbre et le sentier-zèbre.
- Idiotismes animaliers : un drôle de zèbre est un individu douteux et filer comme un zèbre veut dire courir très vite.
- Le terme « zèbre » désigne une personne surdouée dans le livre de Jeanne Siaud-Facchin Trop intelligent pour être heureux ? : L'adulte surdoué, Odile Jacob, 13 mars 2008, 320 p. (ISBN 978-2738120878).
Le symbolisme du zèbre
Le zèbre est un symbole de courage car il entreprend de grandes migrations annuelles pour chercher des pâturages, malgré les lions et les tigres ou encore les crocodiles qui les menacent[16].
Le zèbre est aussi un symbole du métissage[17] et de l'harmonie entre les races. Ainsi le zèbre est le symbole animal du Botswana : ses rayures noires et blanches ornent le drapeau depuis 1996 et deux zèbres affrontés encadrent les armoiries du pays[18].
Le Zèbre de Grévy est aussi le symbole de l'Afrique et de la faune africaine.
En Angola, des crinières de zèbres sont portées lors de danses rituelles ayant lieu pour les cérémonies d'initiation des jeunes lors des rites de «transformation»[19].
Dans l'art du Feng shui le zèbre est le symbole de la tranquillité dans toute circonstance.
Zèbres dans l'art et la fiction
- « Les Zèbres » ou « le Zèbre » est un surnom ou un titre souvent donné en référence à des bandes noires et blanches ou à un personnage peu fiable.
- Zig Zag, l'étalon zébré est un film pour enfants dont le héros est un zèbre.
- Marty le zèbre, personnage des films d'animation Madagascar , Madagascar 2 et Madagascar 3.
- Le film et le manga Zebraman racontent l'histoire d'un super-héros dont le costume et les pouvoirs (une "super-ruade") sont inspirés du zèbre.
Notes et références
- Lire le document pdf David Bermingham, The developmental basis of the stripes of the zebra and their ecological Significance.
- (en)Re: Is a zebra white with black stripes or black with white stripes? réponse par June Wingert, Baylor College of Medicine, Houston, Texas. En 1999, sur Had Sci Network
- Photo d'un foetus de zèbre (âmes sensibles s'abstenir).
- Lire le document pdf pp 14 et 15. Peter.T. Saunders, L’évolution des formes biologiques. Intellectica, 1993/1, 16, pp. 61-83.
- Bennett D.K. (1980). Stripes do not a Zebra Make. Part I. A Cladistic Analysis of Equus. Systematic Zoology 29, 272-287.
- Pourquoi le tigre est-il rayé et le léopard tacheté ? », Le Figaro, 2008. Consulté le 21 mai 2008 Jean-Luc Nothias, «
- Perth Zoo Grant's Zebra
- ADW ou ITIS comme
- Lire en ligne le résumé et acquérir le document PDF « C.P.Groves et H.B. Bell, 2004. New investigations on the taxonomy of the zebras genus Equus, subgenus Hippotigris. Mammalian Biology. 69: 182-196. ».
- Equus quagga burchellii
- lexicographiques et étymologiques de « zèbre » du CNRTL. Définitions
- consulter en ligne. Montpellier, France, Cirad. Meyer C., ed. sc., 2009, Dictionnaire des Sciences Animales.
- Attention aux appellations et traductions fantaisistes circulant sur l'Internet
- Lire ledocument pdf. V.Eisenmann et C. de Giuli. Caractères distinctifs entre vrais zèbres (Equus zebra) et zèbres de Champman (Equus burchelli antiquorum) d'après l'étude de 60 têtes osseuses. Extrait de Mammalia.
- (en) Murray Wrobel, 2007. Elsevier's dictionary of mammals: in Latin, English, German, French and Italian. Elsevier, 2007. ISBN 0-444-51877-0, 9780444518774. 857 pages. Rechercher dans le document numérisé
- Le Zèbre, Un Cheval sauvage singulier ! sur le site Art et objets, consulté en juillet 2010.
- "le zèbre est le symbole du métissage" d'après la représentante de l'institut de beauté Zèbre et Citron dans un communiqué diffusé en Guadeloupe sur la chaîne privée Canal 10.
- Le Botswana en une semaine
- Les arts de l'Angola sur le site Détours des Mondes, consulté en juillet 2010.
Voir aussi
Liens externes
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