- Vipère aspic
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Vipère aspic Vipera aspis Classification selon ReptileDB Règne Animalia Embranchement Chordata Classe Reptilia Sous-classe Lepidosauria Ordre Squamata Sous-ordre Serpentes Infra-ordre Alethinophidia Famille Viperidae Sous-famille Viperinae Genre Vipera Nom binominal Vipera aspis
(Linnaeus, 1758)Synonymes - Coluber aspis Linnaeus, 1758
- Vipera francisci redi Laurenti, 1768
- Vipera atra Weisner, 1820
- Vipera hugyi Schinz, 1833
- Vipera aspis montecristi Mertens, 1956
Statut de conservation UICN :
La Vipère aspic, Vipera aspis, est une espèce de serpents de la famille des Viperidae[1]. Il s'agit d'un animal assez communément rencontré en Europe de l'ouest, notamment dans des milieux secs. Connue et étudiée par l'Homme depuis très longtemps, elle occupe une place importante dans la culture des pays de son aire de répartition.
Cette espèce utilise son venin pour s'alimenter et parfois pour se défendre, notamment contre les humains chez qui une morsure peut s'avérer mortelle.
Elle est par ailleurs protégée par les conventions internationales ainsi que par la législation de plusieurs pays où elle est présente, comme la France et la Suisse.
Sommaire
Description
Morphologie et couleurs
C'est un serpent au corps épais, à la tête nettement définie, aux yeux à pupille verticale. Les écailles du corps montrent une arête longitudinale. Le dessin des marques dorsales est variable mais forme le plus souvent une bande en zig-zag brun foncé ou noire. Elle mesure environ 70 cm mais peut atteindre 90 cm[2].
Confusion possible
Il faut préciser qu'en France le serpent que l'on peut généralement voir nager la tête hors de l'eau et éventuellement plonger est la couleuvre vipérine (Natrix maura) ressemblant beaucoup à une vipère, ou la couleuvre à collier (Natrix natrix), parfaitement inoffensives toutes les deux. Quoi qu'il en soit les vipères européennes ont toutes les pupilles fendues verticalement, alors que celles des couleuvres sont toujours rondes. Cette remarque est valable pour la Coronelle girondine(mêmes biotopes que la vipère Aspic).
Les vipères aspic ne peuvent s'immerger et ne se nourrissent jamais de poissons, donc tout serpent complètement sous l'eau ou hors de l'eau mais avec un poisson dans la gueule est une couleuvre vipérine (Natrix maura) ou une couleuvre à collier (Natrix natrix).
Biologie et éthologie
Comportement
L'aspic est une vipère diurne.
Alimentation
Appareil venimeux
La vipère aspic a une denture solénoglyphe. Les crochets à venin, placés à l'avant de la mâchoire, sont mobiles. Il arrive régulièrement que, lors de la capture d'une proie, un crochet se brise et soit avalé par le serpent. Il peut alors être retrouvé dans les excréments[3] et un nouveau crochet venimeux, situé préalablement à l'arrière du crochet brisé, se met immédiatement en place[4]
Distribution et habitat
Distribution
Elle se rencontre en Europe de l'Ouest, dans le nord-est de l'Espagne, en France, en Suisse, en Italie, dans le sud-ouest de l'Allemagne, en Slovénie et en Croatie[1].
Habitat
Bien qu'elle affectionne les zones sèches, il lui arrive, cependant très rarement, de plonger dans l'eau (cours d'eau lent, mare…) où l'on peut la voir nager en maintenant sa tête bien dressée hors de l'eau. Sur les versants sud (adret) très pierreux, et facilement à 25°C ou plus, l'aspic est visible surtout lorsqu'on se promène seul (à plusieurs, nous émettons davantage de vibrations qui les font fuir).
Identification
Les critères suivants ne sont valables que pour l'identification des serpents présents en France métropolitaine.
En France, la vipère aspic est la plus commune des vipères. Le genre Vipera est facilement identifiable grâce à ses nombreuses petites écailles sur la tête (au contraire des couleuvres qui ont neuf grosses écailles sur la tête). L'espèce Vipera aspis est quant à elle reconnaissable à son écaille nasale proéminente ainsi qu'à ses deux rangs d'écailles suboculaires.
La vipère aspic et l'Homme
Envenimation
Comme les autres vipéridés cette espèce est venimeuse. Elle possède des glandes à venin reliées à des crochets canaliculés qui permettent d'injecter le venin profondément dans les tissus de la proie (petits mammifères, oisillons…). Au repos ces crochets sont couchés vers l'arrière dans des replis cutanées à l'intérieur de la bouche.
La vipère aspic n'est pas un animal agressif. Elle n'attaque que pour chasser ses proies ou si elle se sent menacée. Elle se met alors en forme de S et projette ses crochets en avant pour mordre. En principe son venin n'est pas suffisant pour tuer un homme adulte. La morsure, rarement mortelle, peut provoquer des maladies car le poison entraîne des douleurs, des vomissements, des œdèmes, allant jusqu'à la syncope[5],[6]. Le sérum anti-venin, autrefois abondamment utilisé pour traiter les morsures d'aspic n'est aujourd'hui utilisé qu'avec parcimonie, en effet, le risque de développer une allergie au sérum est plus important que celui de décéder d'une morsure de vipère.
En cas de morsure, surtout ne jamais faire de garrot ni courir. S'allonger, rester dans le calme le plus complet et appeler les secours : le 15 en France, le 112 dans le reste de l'Union Européenne. Les morsures peuvent parfois être seulement "sèches" mais en cas d'envenimation les secours arriveront peut-être avec du sérum antivenin dans leur pharmacopée, ce qui est le seul moyen d'inverser un état de choc sur envenimation. Si un dispositif d'aspiration de venin est à portée de main on peut tenter de l'utiliser tout de suite après la morsure (une utilisation tardive étant inefficace).
On dénombre toutefois en moyenne un mort par an en France des suites d'une morsure de vipère aspic.[réf. nécessaire]
À noter qu'il existe une sous-espèce de vipère aspic, Vipera aspis zinnikeri, dont le venin, de couleur blanche, est neurotoxique et serait deux fois et demi à quatre fois plus toxique que celui de la vipère aspic classique (en sachant que cette comparaison est très arbitraire car les modes d'action des toxines considérées sont très différents. Il faudrait une étude sur les quantités réellement injectées par chaque individu et les faire corréler avec leurs DL50)[7],[8].
Menaces
La vipère aspic est menacée par la destruction de son habitat ainsi que par l'intensification de l'agriculture[9]. Elle est également régulièrement volontairement tuée par des humains qui craignent de se faire mordre[2].
En tant qu'espèce relativement commune au sein de son aire de répartition, elle est classée parmi les espèces de préoccupation mineure par l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN)[9].
Protection
Elle est citée en annexe III de la Convention de Berne et est protégée par la loi de certains des pays où elle est présente, comme la Suisse[9] ou la France[10].
Liste des sous-espèces
Selon Reptarium Reptile Database (25 août 2011)[11] :
- Vipera aspis aspis (Linnaeus, 1758) - principalement en France, sud-ouest de l'Allemagne et nord-ouest de la Suisse
- Vipera aspis atra Meisner, 1820 - ouest de la Suisse, nord-ouest de l'Italie et sud-est de la France
- Vipera aspis francisciredi Laurenti, 1768 - sud de la Suisse, nord et centre de l'Italie, en Slovénie et dans le nord-ouest de la Croatie
- Vipera aspis hugyi Schinz, 1833 - sud de l'Italie (régions des Pouilles, de Basilicate, de Calabre et en Sicile)
- Vipera aspis zinnikeri Kramer, 1958 - Pyrénées (nord-est de l'Espagne et sud-ouest de la France)
Publications originales
- Laurenti, 1768 : Specimen medicum, exhibens synopsin reptilium emendatam cum experimentis circa venena et antidota reptilium austriacorum Vienna Joan Thomae p. 1-217 (texte intégral).
- Linnaeus, 1758 : Systema naturae per regna tria naturae, secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locis, ed. 10 (texte intégral).
- Meisner, 1820 : Über die in der Schweiz einheimischen Schlangen überhaupt und die Vipern insbesondere. Museum der Naturgeschichte Helvetiens, vol. 1820, n. 12, p. 89-95.
- Schinz, 1833 : Naturgeschichte und Abbildungen der Reptilien. Wiedmann, Leipzig, p. 1-240 (texte intégral).
Notes et références
- Référence Reptarium Reptile Database : Vipera aspis (en)
- Vipera aspis sur le site Internet serpentsdefrance.fr.
- Liste des espèces de reptiles et amphibiens français, sur le site Internet de la Société Herpétologique de France (SHF).
- La Biologie de la vipère - Vipera aspis Film produit par le SFRS/CERIMES - 1968 - 26 min.
- Sérum antivenimeux
- La vipère aspic Terranova :
- Reptiles & Amphibiens de France - Vipère aspic, Vipera aspis
- SIBW/Espèces/Colloque herpétologique 06-08/07/01
- Vipera aspis sur le site Internet de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN).
- Arrêté du 19 novembre 2007 fixant les listes des amphibiens et des reptiles protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection (loi française) sur legifrance.fr.
- Reptarium Reptile Database, consulté le 25 août 2011
Liens externes
- Référence Animal Diversity Web : Vipera aspis (en)
- Référence Catalogue of Life : Vipera aspis Linnaeus 1758 (en)
- Référence Fauna Europaea : Vipera aspis (en)
- Référence ITIS : Vipera aspis (Linnaeus, 1758) (fr) ( (en))
- Référence NCBI : Vipera aspis (en)
- Référence Reptarium Reptile Database : Vipera aspis (Linnaeus, 1758) (en)
- Référence UICN : espèce Vipera aspis (Linnaeus, 1758) (en)
- Vidéo amateur permettant l'identification de la vipère aspic (ici, un individu âgé d'environ 3 ans) : Vidéo de 3 minutes
Bibliographie
- Vacher & Geniez, 2010 : Les reptiles de France, Belgique, Luxembourg et Suisse. Biotope, Mèze & Muséum national dʼHistoire naturelle, Paris, p. 1-544.
Catégories :- Statut UICN Préoccupation mineure
- Viperinae
- Serpent (nom vernaculaire)
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