Vipère d'Orsini

Vipère d'Orsini
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Vipera ursinii
Vipera ursinii
Classification selon ReptileDB
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Classe Reptilia
Sous-classe Lepidosauria
Ordre Squamata
Sous-ordre Serpentes
Infra-ordre Alethinophidia
Famille Viperidae
Sous-famille Viperinae
Genre Vipera
Nom binominal
Vipera ursinii
(Bonaparte, 1835)
Synonymes
  • Pelias ursinii Bonaparte, 1835
  • Acridophaga uralensis Reuss, 1925
  • Vipera ursinii wettsteini Knöpfler & Sochurek, 1955
  • Vipera berus rakosiensis Méhely, 1893
  • Vipera macrops Méhely, 1911
Statut de conservation UICN :

VU B2ab(iii) : Vulnérable
Schéma montrant le risque d'extinction sur le classement de l'UICN.

La Vipère d'Orsini, Vipera ursinii, est une espèce de serpents de la famille des Viperidae[1]

Sommaire

Taxonomie

Étymologie

L'espèce a été décrite la première fois dans Iconografia della fauna italica (1835) par Charles_Lucien_Bonaparte (neveu de Napoléon Ier) à partir d'un spécimen que lui avait donné le naturaliste Antonio Orsini[2].

Classification phylogénétique

Liste des sous-espèces

Selon Reptarium Reptile Database (26 août 2011)[3] :

  • Vipera ursinii anatolica Eiselt & Baran, 1970 (statut incertain)
  • Vipera ursinii graeca Nilson & Andrén, 1988
  • Vipera ursinii macrops Méhely, 1911
  • Vipera ursinii moldavica Nilson, Andrén & Joger, 1993
  • Vipera ursinii rakosiensis Méhely, 1893
  • Vipera ursinii ursinii (Bonaparte, 1835)

Vipera ursinii renardi est passée au rang d'espèce à part entière[4].

Répartition géographique

Distribution

Elle se rencontre de la France à l'ouest de la Chine, en passant par le sud de l'Europe de l'Est, la Turquie et le Caucase[1].

En France, elle se concentre dans le sud-est, où elle a été observée depuis vingt ans essentiellement dans les Alpes-de-Haute-Provence, le nord du Vaucluse et dans l'ouest des Alpes-Maritimes.

Habitat

Son habitat est constitué de landes et pelouses alpines dans les zones de montagnes orientées au Sud où pousse le genévrier nain. Elle vit dans des régions couvertes d'herbe ou de buissons bas. Elle peut vivre jusqu'à 2000 mètres d'altitude.

Description

Morphologie et couleurs

Vipera ursinii rakosiensis.

La vipère d’Orsini a une tache noire sur son museau arrondi, ce qui la caractérise. Comme toutes les vipères, elle a une tête triangulaire, mais cet aspect est peu marqué chez cette espèce. Ses écailles sont très apparentes (écailles dites carénées). Elle possède une ligne continue noire ou brun sombre en zigzags sur son dos.

Elle mesure 40 cm (jusqu'à 50 cm) et fait 2 mues par an. Elle est le plus petit serpent venimeux d'Europe.

Dimorphisme sexuel

Les mâles sont de couleurs brune, grise, jaune ou vert olive tandis que les femelles sont plus foncées.

Clés de détermination

Ethologie et biologie

Généralités

Vipera ursinii var. macrops peu avant une mue (remarquez la teinte bleutée de son oeil).

Elle vit le jour (diurne), elle est calme et peu agressive mais elle se défend lorsqu'elle est inquiétée ou lorsqu'on la touche. La toxicité de son venin varie selon les régions, mais est trois à quatre fois moins élevée que celle de la vipère aspic. Ses morsures répertoriées n'ont jamais nécessité une hospitalisation.

Les juvéniles sont actifs de juillet à septembre, parfois octobre. Les femelles sont actives de mai, parfois avril, à septembre/octobre. Les mâles sont actifs sur la même période, mais parfois à partir de mars.

Alimentation

Elle se nourrit quasi-exclusivement de sauterelles et de grillons (Gryllidae), régime alimentaire qu'elle complète parfois de lézards et de rongeurs. Cette particularité l'empêche de jeûner comme les autres serpents.

Reproduction

Un individu juvénile de vipère d'Orsini.

Cette vipère est ovovivipare (elle ne pond pas d'œufs). Après un accouplement en mai, elle accouche de 3 à 4 vipéreaux entre la fin du mois d'août et le début du mois de septembre.

Intéractions avec d'autres espèces

Prédateurs

Le circaète Jean-le-Blanc se nourrit principalement de serpents, et notamment de vipères d'Orsini.

Ses principaux prédateurs sont :

Menaces et protections

Menaces

Depuis un siècle environ, son habitat originel constitué de landes et pelouses alpines a été fortement reboisés et le pastoralisme a fortement reculé dans ces régions. Ce reboisement a réduit fortement son habitat. Les brulis sur de grandes surfaces réduisent son habitat (couvert) et la population d'insectes qu'elle est susceptible de capturer.

En tout état de cause, sa discrétion et la faiblesse des populations ne permettent pas encore de protéger efficacement son habitat et l'espèce.

Protection

La vipère d'Orsini est classée comme espèce en danger (liste rouge UICN ; annexe I de la Convention de Washington ; en Europe, annexes II et IV de la directive Habitats ; annexe II de la convention de Berne ; en France, classée vulnérable dans l'inventaire de la faune menacée en 1994, et totalement protégée par l'arrêté du 16 décembre 2004). Elle fait l'objet d'un programme de conservation européen LIFE Nature (2006-2011), visant à mieux la connaître, évaluer ses capacités de recolonisation en expérimentant un développement de son habitat.

La vipère d'Orsini et l'Homme

Dans la culture

Philatélie

De nombreux pays ont fait figurer la vipère d'Orsini sur des timbres postaux, notamment l'Italie[5], la Hongrie, la Bosnie-Herzégovine[6], la Croatie[7], la Roumanie, l'Ouzbékistan[8] et la Moldavie.

Publications originales

  • Bonaparte, 1835 : Iconographia della Fauna Italica per le Quattro Classi degli Animali Vertebrati. Tomo II, Roma, Salviucci.
  • Eiselt & Baran, 1970 : Ergebnisse zoologischer Sammelreisen in der Türkei: Viperidae. Annalen des Naturhistorischen Museums, Wien, vol. 74, p. 357-369.
  • Méhely, 1893 : Die Kreuzotter (Vipera berus L.) in Ungarn. Zoologischer Anzeiger, vol. 16, p. 186-192 (texte intégral).
  • Méhely, 1911 : Systematisch-phylogenetische Studien an Viperiden. Annales Historico-naturales Musei Nationalis Hungarici, vol. 9, p. 186-243 (texte intégral).
  • Nilson & Andrén, 1988 : A new subspecies of the subalpine meadow viper, Vipera ursinii (Bonaparte) (Reptilia, Viperidae), from Greece. Zoologica Scripta, vol. 17, n. 3, p. 311-314.
  • Nilson, Andrén & Joger, 1993 : A re-evaluation of the taxonomic status of the Moldavian steppe viper based on immunological investigations, with a discussion of the hypothesis of secondary intergradation between Vipera ursinii rakosiensis and Vipera (ursinii) renardi. Amphibia-Reptilia, vol. 14, p. 45-57.

Notes et références

Liens externes

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