- Venantius Fortunatus
-
Venance Fortunat
Venantius Honorius Clementianus Fortunat ou saint Venance Fortunat, né vers 530 à Valdobbiadene près de Trévise, mort en 609 à Poitiers, est un poète chrétien du VIe siècle.
Repères biographiques
Venance Fortunat consacra sa jeunesse à l’étude de la grammaire, de la poésie, du droit et de l’éloquence. Vers l’âge de trente ans, guéri d’une ophtalmie, il forme le projet d'aller à Tours visiter le tombeau de saint Martin, auquel il attribuait sa guérison. Il traverse l’Austrasie, où il est accueilli royalement par Sigebert et sa femme, la reine Brunehilde pour laquelle il voue une profonde admiration. C’est aux fêtes du mariage de Sigebert et Brunehilde à Metz que Fortunat réjouit les oreilles des convives par un poème lyrique en vers latins, où il fait de Brunehilde une nouvelle Vénus et de Sigebert un nouvel Achille.
Séduit par la grâce et l'intelligence de Brunehilde, il lui consacrera une partie de ses plus beaux écrits. Elle lui inspira notamment un épithalame de « goût antique » dans lequel il ne tarie pas d'éloges sur celle-ci : « Plus brillante, plus radieuse que la lampe éthérée, le feu des pierreries cède à l'éclat de ton visage, tu es une autre Vénus et ta dot est l'empire de ta beauté […]. L'Espagne a mis au monde une perle nouvelle. »
De la même voix qui a chanté Brunehilde et déploré en vers si touchants la mort de sa sœur Galswinthe, traîtreusement assassinée par Chilpéric, il n’hésite pas à louer les vertus royales de Frédégonde. Plus tard, Fortunat s’attacha à Radegonde, veuve de Clotaire Ier qui l’engagea à se fixer à Poitiers où cette princesse avait fondé un monastère. En 576, le poète y fut ordonné prêtre. Vers l’an 600, il fut ordonné évêque de Poitiers. Il mourut en l’an 609.
Œuvres
Parmi ses œuvres on peut signaler :
- onze livres de Poèmes (tome 1, 2 et 3 de l'édition des Belles Lettres traduit par Marc Reydellet) ;
- In laudem sanctæ Mariæ (dans le tome 3 de l'édition des Belles Lettres traduit par Marc Reydellet) ;
- un poème en quatre chants sur la Vie de saint Martin (dans le tome 4 de l'édition des Belles Lettres traduit par S. Quesnel) ;
- une élégie sur la destruction du royaume de Thuringe, mis dans la bouche de sainte Radegonde ;
- des hymnes d’église, dont le Vexilla regis et le Pange lingua ;
- les vies en prose de saint Germain evêque de Paris, saint Médard de Noyon, saint Remi de Reims, saint Aubin d'Angers, sainte Radegonde et une exposition de la foi catholique d’après le symbole de saint Athanase d'Alexandrie.
Si les vers de Fortunat sont souvent maladroits, on y voit briller parfois des éclairs de sensibilité profonde et de véritable poésie.
Ses Œuvres ont été publiées à Cagliari en 1573, à Cologne en 1600, à Mayence en 1617 et traduites dans la collection Panckoucke. Ses écrits sont précieux pour comprendre l'histoire de l'époque.
Liens externes
- Portail du Moyen Âge ancien
- Portail de la littérature
Catégories : Écrivain de langue latine | Antiquité tardive | Saint catholique et orthodoxe | Évêque de Poitiers | Décès en 609
Wikimedia Foundation. 2010.