Velingrad (obchtina)

Velingrad (obchtina)

Sommaire

Géographie

L’obština de Velingrad est située en Bulgarie méridionale, dans les Rhodopes occidentales, et est l’une des 11 obštini qui constituent l’oblast de Pazardžik. Son altitude moyenne est située entre 700 et 1 800 m, et sa superficie est de 818 km2. Elle comprend 2 villes (Velingrad et Sărnica) ainsi que 18 entités administratives (kmetstva) regroupant 35 localités. Selon le recensement officiel de 2001, l’obština comptait 42 722 habitants[1], dont 25 009 dans la ville de Velingrad elle-même[2]. Pour l’année 2009, l’estimation de la Direction générale de l’enregistrement des citoyens et des services administratifs indique 45 634 habitants pour l’obština[3].

Localités de l’obština de Velingrad

  • Albanica (Абланица)
  • Alendarova (Алендарова)
  • Birkova (Биркова)
  • Bozjova (Бозьова)
  • Butreva (Бутрева)
  • Velingrad (Велинград)
  • Vranenci (Враненци)
  • Vsemirci (Всемирци)
  • Gorna Birkova (Горна Биркова)
  • Gorna Dăbeva (Горна Дъбева)
  • Graševo (Грашево)
  • Dolna Dăbeva (Долна Дъбева)
  • Draginovo (Драгиново)
  • Kandovi (Кандови)
  • Krăstava (Кръстава)
  • Medeni poljani (Медени поляни)
  • Pašovi (Пашови)
  • Pobit kamăk (Побит камък)
  • Rohleva (Рохлева)
  • Sveta Petka (Света Петка)
  • Sărnica (Сърница)
  • Cvetino (Цветино)
  • Čolakova (Чолакова)
  • Jundola (Юндола).

Histoire

La strate d’occupation laisse supposer que la région de Čepino a été habitée dès les VIe et Ve siècles av. J.‑C. par des tribus thraces[4]. La tribu des Besses a laissé dans la région les traces les plus durables : tumuli, nécropoles, murailles abritant des villages ou des forteresses[5]. De nombreux toponymes actuels de la région rappellent encore aujourd’hui la présence des Thraces[6] Les monuments thraces les plus importants de la région sont les sept tumuli funéraires des marais de Batak (aujourd’hui inondés par le lac de barrage) et deux tumuli près de la localité de Jundola. On peut également voir des vestiges d’implantations et forteresses thraces dans la localité de Pečkovec, au pied de la forteresse médiévale de Cepina : des fragments de céramique et des outils thraces y ont également été découverts.

En 46 après J.-C., les Romains conquirent les Rhodopes. Commença alors une époque de culture thraco-romaine, qui se prolongea jusqu’à l’arrivée des Slaves. Des objets archéologiques trouvés dans les villages et des fortifications témoignent de cette époque, en particulier dans les localités de Bivoličino dere et de Removo. Ce sont notamment des restes de tuyauterie en argile destinée à canaliser l’eau minérale, de revêtement routier, de fortifications, de plaques de marbre, ainsi que des monnaies.

À la fin du Ve siècle, la région de Čepino a été peuplée par les Slaves. Selon l’historien bulgare Marin Drinov (1838-1906[7]), la tribu des Dragoviči s’installa dans la région, et elle adopta des modes de vie et coutumes des Thraces. Plus tard, les Protobulgares se joignirent à eux. La vallée de Čepino fut rattachée au premier royaume bulgare, sous le règne du khan Malamir et de son successeur Presijan Ier. La région, comme l’ensemble du massif des Rhodopes, devait être d’un intérêt stratégique considérable, car elle fut longtemps disputée entre le royaume bulgare et l’Empire byzantin. C’est sous le tsar Jean Kalojan qu’elle fut définitivement rattachée au royaume bulgare. Des vestiges de fortifications sont restés de cette époque dans la localité de Straža (à 2,5 km au sud de la ville de Velingrad, ainsi que dans la localité de Gradot, à 2 km au nord. À l’époque qui suivit le règne de Kalojan, la forteresse de Cepina a servi de capitale au despote Aleksij Slav, avant que celui-ci ne la déplace à Melnik.

Des monnaies datant du règne du tsar Ivan Alexandre de Bulgarie ont été trouvées dans la région de Čepino. Les historiens supposent que la forteresse de Cepina et de toute la région de Čepino sont tombés sous la domination ottomane entre 1371 et 1373. Cela entraîna de nombreux changements considérables dans la vie de la population bulgare locale. L’Empire ottoman ayant besoin d’alliés dans cette région et commença pour cette raison à convertir les populations à l’islam de gré ou de force dès le XVIe siècle. Le registre ottoman des années 1516-1517 montre l’apparition des premiers habitants musulmans dans la région. Dans ces années, sur les 624 foyers de la région, 12 sont des foyers musulmans.

Sous le règne de Mehmed IV, une partie de la population fut forcée d’adopter l’islam, parce que, selon l’historien bulgare Vasil Kănčov (1862-1902) l’évêque grec de Plovdiv Gavril suspectait la population locale de déloyauté envers le pacha. Quand le pacha arriva dans la vallée de Čepino, il rassembla les notables et menaça de les tuer. Cependant, ceux-ci embrassèrent l’islam en espérant être épargnés[8]. Malgré cette conversion , la quasi-totalité des habitants de la vallée conservèrent leur identité bulgare. Les Pomaks (musulmans d’expression bulgare) ont conservé une grande partie des traditions chrétiennes. Ainsi, dans toutes les localités musulmanes, on célèbre la Saint-Georges. La population de la vallée ne resta pas à l’écart des évolutions de la Renaissance bulgare et des luttes pour l’indépendance bulgare. En 1816, les habitants du village de Kamenica construisirent une nouvelle église, l’église de la Trinité (Sveta Troica), qui devint le centre principal de la constitution d’une conscience politique bulgare dans la région. Une école dépendant de l’église fut ouverte en 1823.

Lors de la guerre russo-turque de 1877-1878, la population musulmane se réfugia dans les zones de montagne ou dans des villages plus méridionaux des Rhodopes. Certains villages comme Lădžene se dépeuplèrent totalement[9]

En 1948, les villages de Lădžene, Kamenica et Čepino fusionnèrent pour former une ville qui fut nommée Velingrad en l’honneur de la résistante Vela Peeva, née en 1922 à Kamenica. En 1977, la ville devint le centre de l’obština.

Curiosités touristiques

Source de Kleptuza

Cf. article Velingrad.

Forteresse de Cepina

Article principal : Tsepina.

À 18 km à l’est de la ville de Velingrad se trouve l’ancienne citadelle bulgare de Cepina, qui fut de 1207 à 1212 la capitale du despote Aleksij Slav et l’une des forteresses les plus connues des Rhodopes.

Grotte de Lepenica

À 12 km de Velingrad se trouve la grotte de Lepenica, qui constitue une attraction touristique connue dans tout le pays. Elle se trouve au pied du mont Sjutkja, et son entrée est située dans une zone forestière, à 10 km au sud-est de la ville de Rakitovo. La rivière Lepenica coule à l’étage inférieur de la grotte, qui présente un grand nombre de spéléothèmes. À l’étage supérieur, on observe de très petits lacs. À l’étage médian se trouvent deux lacs (quatre par temps de pluie). On a trouvé dans la grotte sept pisolithes (perles des cavernes), exposées au Musée d’histoire naturelle de Sofia.

1 356 m de la grotte ont été étudiés et cartographiés, et les spéléologues ont ainsi pénétré jusqu’à 1 525 m de profondeur[10].

Liens externes

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Source

Notes et références

  1. (bg) (en) Institut national bulgare de la statistique (site consulté le 16 février 2009)
  2. (en) Site The World Gazetteer (consulté le 16 février 2009).
  3. (bg) Актуална таблица по постоянен и настоящ адрес (по области и общини) (site consulté le 16 février 2009).
  4. Sur l’histoire de la région de Velingrad, cf. Историята на Чепинско (« histoire de la région de Čepino », texte de Georgi Kumanov, Musée historique de Velingrad, sur le site Velingrad online, consulté le 6 février 2009).
  5. Велинград, България (site consulté le 6 février 2009).
  6. Езикът на траките и топонимия на Западните Родопи (« La langue des Thraces et la toponymie des Rhodopes occidentales », site Velingrad online, consulté le 6 février 2009).
  7. Марин Степанович Дринов, Заселение Балсканского полуострова славянами, Изд. Имп. О-во Истории и древностей российских при Московком Университете, 1873, 174 p. [Marin Stepanovič Drinov, Zaselenie Balkanskogo Poluostrova Slavjanami = L’installation des Slaves dans la péninsule balkanique].
  8. (bg) В. Кѫнчовъ, Македония. Етнография и Статистика, София, 1900, ст. 42 (Vladimir Kănčov, Makedonija. Etnografija i statistika, Sofia, 1900, p. 42).
  9. (bg) Хюсеин Мехмед, Помаците и торбешите в Мизия, Тракия и Македония, София, 2007, p. 37-38 (Husein Mehmed, Pomacite i torbešite v Mizija, Trakija i Makedonija, Sofija, 2007 - Les Pomaks et torbeš en Mysie, Thrace et Macédoine), consultable en ligne sur le site de Jusuf Ismajlov (consulté le 16 février 2009).
  10. Cf. Пещерата ЛЕПЕНИЦА (site l'obština de Rakitovo, consulté le 23 février 2009).


  • Cet article utilise le système de l'Organisation des Nations unies de translittération de l'alphabet cyrillique (également appelé « système scientifique de translittération »), le seul qui constitue une norme scientifique internationalement reconnue.

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