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Vélo tout terrain
Le vélo tout terrain, abrégé VTT, ou vélo de montagne (en anglais mountain bike, abrégé MTB), est un vélo destiné à une utilisation sur terrain accidenté, hors des routes goudronnées.
Sommaire
Historique
Avant l'apparition du terme et du concept de vélo tout terrain, des vélos étaient utilisés pour rouler hors des routes, parfois même de manière structurée au sein de clubs sportifs (par exemple le Vélo Cross Club Parisien dans les années 1950). L'apparition de vélos conçus spécifiquement pour pouvoir rouler en terrain accidenté remonte au milieu des années 1970, aux États-Unis.
Un groupe de passionnés adapte alors des vélos de type cruiser, proches des vélos de plage, - en particulier le modèle Excelsior de la marque américaine Schwinn[1] - pour les utiliser dans les montagnes du comté de Marin en Californie. Des descentes chronométrées sont organisées. Elles sont appelées Repack Race, en référence à la nécessité de regraisser les moyeux à tambour qui surchauffent pendant la descente[2].
Joe Breeze est reconnu comme le premier artisan à avoir construit un vélo uniquement destiné au tout-terrain. Mais c'est Tom Ritchey qui lance la première fabrication en série, en créant la marque MountainBikes en 1979, avec Gary Fischer et Charlie Kelly.
Les premiers championnats du monde de VTT, cross-country et descente, se déroulent en 1990 à Durango dans le Colorado.
En France, les premiers VTT, provenant du Canada, font leur apparition à La Plagne en 1983, lors d'une présentation organisée par Stéphane Hauvette, fondateur de l'AFMB (Association Française du Mountain Bike).
La première course de VTT en France est le Roc d'Azur en 1984. Les premiers VTT français datent de cette même année. Ce sont le VTT1 fabriqué par Peugeot et le Tracker de MBK[3].
En 1988 l'AFMB devient la commission nationale VTT au sein de la Fédération française de cyclisme.
Le VTT fait sa première apparition aux Jeux Olympiques à Atlanta en 1996 avec la discipline cross-country[4].
Le VTT connaît un succès fulgurant durant les années 1990 avec de très nombreux pratiquants[réf. nécessaire], des équipes de compétition dotées de très gros moyens et des innovations techniques à foison. Cet engouement ne dure pas et, après avoir connu une légère crise de popularité au début des années 2000, le VTT est aujourd'hui considéré comme un sport ayant atteint sa maturité[réf. nécessaire] Le marché du VTT, autrefois principalement composé de marques indépendantes, est désormais majoritairement contrôlé par de grand groupes industriels de loisirs.
Alors qu'à ses débuts le VTT attirait surtout des cyclistes à la recherche d'un sport nature, il attire aussi maintenant de jeunes pratiquants urbains et péri-urbains amateurs de pratiques acrobatiques sur des terrains aménagés (terrains de bosses, constructions, etc.).
Le matériel
Le VTT
Dans leurs premières années d'existence, les VTT étaient tous semblables. Puis la diversification des disciplines a conduit à diversifier et spécialiser le matériel. De manière générale, le VTT est un vélo équipé de roues de 26 pouces de diamètre[5], avec des pneus larges et crantés, montées sur un cadre renforcé (souvent en alliage à base d'aluminium, mais aussi en acier, en titane ou en composite avec des fibres de carbone) et équipé de suspensions à l'avant et souvent aussi à l'arrière.
Bien que cette description représente le stéréotype du VTT, elle n'est pas toujours juste. Ainsi, certains VTT sont équipés de roues de 29 pouces de diamètre, tandis que les VTT de trial sont dépourvus de suspension, et même parfois de selle.
Les unités de mesure du VTT
Le système métrique est rarement utilisé dans les appellations commerciales des éléments du VTT. C'est communément en pouces du système de mesure anglais que sont fournies les dimensions des cadres, les débattements des suspensions, les diamètres des roues et disques, les sections des tubes, etc. Seuls les angles échappent au système anglo-saxon et sont mesurés en degrés du système sexagésimal international.
Au début des années 2000, les fabricants sont priés d'utiliser le système métrique - normalisé et indiscutable. Cependant, la tendance des fabricants de vélos complets est d'annoncer une taille de VTT estimée (c'est-à-dire approximative et non vérifiable) à partir des unités de mesures de l'industrie textile, selon le principe que la taille idéale d'un VTT équivaut à la taille des vêtements du cycliste : XS, S, M, L, XL, XXL, etc. Le consommateur y gagne en facilité de choix, mais y perd en fiabilité des mesures.
L'équipement du cycliste
La pratique du VTT implique, outre un VTT, l'utilisation d'un certain nombre d'équipements adaptés. La plupart du temps, le cycliste porte un cuissard et un maillot.
Les équipements de sécurité
Casque
Le casque est considéré comme le principal équipement de protection individuelle du cycliste. Il peut soit couvrir uniquement le haut de la tête, soit protéger également le visage avec une mentonnière fixe ou amovible rattachée à la coque du casque. On parle alors de casque intégral.
Gants
Les gants préviennent les ampoules et protègent les mains en cas de chute. Les gants renforcés intègrent des éléments rigides - en plastique ou carbone - qui protègent certaines parties de la main et du poignet.
Lunettes
Une paire de lunettes claires ou teintées protège les yeux des projections et de la végétation.
Autres protections
Parmi les nombreux types de protections du cycliste, citons :
- genouillères
- protège tibias, parfois intégrés aux protège-malléoles
- protections dorsales articulées
- coudières
- veste de protection (buste, épaules, dos).
Ces protections, souvent rigides, sont encombrantes, il appartient à chacun de déterminer si la gêne occasionnée est compensée par le gain de sécurité passive.
En compétition, l'UCI impose le port du casque simple (sans mentonnière) en cross-country et trial, et du casque intégral en descente et four-cross.
Les équipements de secours
Outillage
Pour les outils, le minimum consiste en un kit de réparation de crevaison (une chambre à air, une pompe, des démontes-pneu, de la dissolution et des rustines) et un multi-outils permettant d'intervenir sur les réglages du VTT. Le kit de réparation de crevaison peut dans certains cas être remplacé par une bombe anti-crevaison ou par du liquide préventif (que l'on doit mettre en place avant de crever). On peut y ajouter quelques colliers rilsan, un dérive-chaîne, une petite burette d'huile, un couteau, un maillon de chaîne supplémentaire etc.
Trousse de secours
Hors compétition, il est conseillé d'emporter avec soi une trousse de premiers secours avec une couverture de survie.
Les équipements de confort
Outre les équipements de secours, le cycliste à VTT utilise un sac à dos pour transporter une poche à eau et s'hydrater en roulant, et l'outillage décrit plus haut. Selon le volume du sac, il est possible d'emporter un coupe-vent, de la nourriture, un GPS, des cartes topographiques, etc.
Le récepteur GPS
L'utilisation d'un appareil de géo-positionnement à VTT permet de :
- se positionner facilement et de suivre le parcours sur une carte pré-enregistrée.
- partager des parcours sur des sites internet.
- étudier un parcours,
- représenter le tracé en deux ou trois dimensions sur un ordinateur,
- calculer durée, distance, dénivelé, vitesse moyenne, vitesse instantanée en chaque point du parcours.
Les disciplines
La descente
Article détaillé : Cyclisme de descente.La descente, parfois appelée downhill et notée DH, consiste à descendre des pistes spécialement tracées pour le VTT. Les compétiteurs s'élancent chacun à leur tour sur la piste et le classement s'établit sur base d'un chronométrage.
De par la nécessité de disposer de pistes en descente d'environ 1,5 à 3km, avec des remontées mécaniques, la descente est surtout pratiquée dans les stations de montagne ou de moyenne montagne. Les VTT de descente sont spécialement conçus pour cette discipline, avec des suspensions à grand débattement, des freins puissants et une géométrie ramassée à grand angle de chasse. Ces caractéristiques les rendent uniquement utilisables dans cette discipline.
La descente est une pratique reconnue en compétition par l'Union Cycliste Internationale (UCI). Les championnats du monde de descente ont lieu chaque année, en même temps que les championnats du monde de cross-country et ceux de four-cross.
La descente marathon
La descente marathon est proche de la descente, mais elle se pratique sur des distances beaucoup plus longues. Les descentes marathon se déroulent généralement en montagne, voir en haute-montagne. Elles mesurent plusieurs dizaines de kilomètres et durent plus de 30 minutes pour les pilotes les plus rapides. Les courses s'effectuent avec un départ groupé des pilotes.
Ces descentes étant longues, avec parfois des portions de plat ou de montée, les VTT utilisés sont plus polyvalents que ceux de descente.
Le cross-country
Article détaillé : X-country.Le cross-country VTT (à ne pas confondre avec le cross-country pédestre), parfois noté XC ou X-country, consiste, pour tous les coureurs qui s'élancent en même temps, à effectuer un certain nombre de tours d'un circuits au terrain varié, le plus vite possible. Le classement s'effectue sur l'ordre de passage sur la ligne d'arrivée. Les épreuves de cross-country pour hommes durent environ 2 heures pour une distance variant autour de 50 km. Les courses pour femmes et jeunes sont plus courtes.
Le cross-country est une discipline reconnue par l'Union Cycliste Internationale (UCI) et dont les championnats du monde se déroulent chaque année. C'est également une discipline olympique depuis les jeux olympiques d'été de 1996.
Le cross-country peut parfois prendre la forme de courses axées sur l'endurance où la durée devient le facteur déterminant et pouvant se dérouler jusqu'à 24 h. Ces compétitions se pratiquent en équipes ou individuellement, avec pour objectif d'effectuer le plus grand nombre de tours d'un circuit dans le temps imparti.
Le cross-country marathon
Le cross-country marathon est proche du cross-country, mais les distances parcourues sont plus longues. D'après la réglementation de l'UCI, une compétition de cross-country marathon doit mesurer au minimum 60 km et au maximum 120 km.
Contrairement au cross-country, le cross-country marathon se court sur des circuits d'une seule boucle.
Le freeride
Article détaillé : Free-ride (VTT).Freeride est un terme commercial à l'origine utilisé par les skieurs, recyclé et déposé par la marque américaine Cannondale en 1999 pour promouvoir la déclinaison de son modèle SuperV[6]. Depuis, l'usage de ce terme a évolué et sa signification reste très floue. On considère cependant que le freeride désigne une pratique à mi-chemin entre la randonnée et la descente de loisir (par opposition à la descente de compétition), où l'on recherche une certaine technicité du terrain. Les VTT de freeride sont un compromis entre les vélos de montagne et les vélos de descente, permettant à la fois de descendre rapidement et de monter.
Le freeride étant surtout un concept commercial de loisirs, il n'existe pas de compétition de freeride. Toutefois le cyclisme de spectacle propose des compétitions utilisant le mot freeride. Ces compétitions se font sur des parcours d'obstacles parfois très hauts (passerelles à sauter, parois rocheuses, etc.) et font intervenir un jury chargé de noter la prestation de chaque pilote en fonction de la qualité des trajectoires et du style de pilotage.
Le trial
Article détaillé : Biketrial.Le trial, parfois appelé biketrial, consiste à parcourir des obstacles naturels ou artificiels le plus rapidement possible sans poser pied à terre.
Il existe également des championnats du monde UCI de trial.
Les VTT de trial sont dépourvus de suspensions et parfois de selle. Leur géométrie est conçue pour la maniabilité. Contrairement au vélo-trial ou au BMX, les VTT de trial sont équipés de roues de 26 pouces de diamètre.
L'enduro
L'enduro, terme emprunté à la discipline moto, est une discipline située entre la descente et la randonnée. L'enduro se pratique sur des parcours techniques à profil descendant, mais cela n'empêche pas de trouver quelques montées sur ces parcours. On associe généralement l'enduro à la montagne. Les VTT d'enduro doivent être polyvalents, à la fois performants et confortables.
La randonnée
Article détaillé : Randonnée (VTT).La randonnée VTT, proche de la randonnée pédestre mais à vélo, est sans doute la pratique la plus populaire du VTT. Il s'agit de se promener de façon plus ou moins sportive sur des chemins variés. Il existe un grand nombre de circuits de randonnée permanents balisés, ainsi que des randonnées ponctuelles organisées par des clubs ou des associations.
Les vélos de randonnée doivent être confortables, polyvalents et fiables.
Le dirt biking
Article détaillé : Dirt (VTT).Inspiré du BMX, le dirt biking ou dirt consiste à exécuter diverses figures acrobatiques avec un vélo sur des bosses généralement artificielles, en terre ou en sable. C'est un sport spectaculaire où de nombreuses figures sont possibles. Des compétitions de dirt biking sont organisées, où les pilotes sont notés sur le style, la hauteur et la difficulté de leurs sauts.
Les VTT de dirt biking doivent être maniables et particulièrement robustes.
Le street
Article détaillé : Street.Le street ou street biking consiste à utiliser le mobilier urbain, les trottoirs, les murs, les escaliers, pour exécuter des sauts et des figures.
Le four-cross
Article détaillé : Four Cross.Le four-cross, parfois noté 4X, consiste à descendre une piste artificielle jalonnée d'obstacles, à quatre coureurs de front. Les courses sont très rapides (environ 30 secondes à 1 minute) et donnent lieu à des affrontements entre les coureurs. Le vainqueur est le premier qui franchit la ligne d'arrivée. Les courses de four-cross se déroulent en plusieurs manches éliminatoires.
C'est une discipline reconnue par l'UCI et dont les championnats du monde ont lieu chaque année.
Le dual slalom
Le dual slalom, parfois appelé boarder cross, est considéré comme l'ancêtre du four-cross car il a perdu en popularité pendant la période charnière où le four-cross est devenu populaire. Sur une compétition de dual slalom, deux cyclistes concourent simultanément sur deux tracés identiques, parallèles, et avec des trajectoires en slalom. Le dual slalom a été remplacé par le four-cross par l'UCI pour rendre les compétitions plus spectaculaires.
Quelques champions
Liste non exhaustive, toutes disciplines confondues.
Champions français
- Anne-Caroline Chausson :
- Championne du monde de descente 1996, 1997, 1998, 1999, 2000, 2001, 2002, 2003, 2005
- Championne Olympique 2008 en BMX
- Julien Absalon :
- Champion de France de XC 2004, 2005, 2006, 2007
- Champion d'Europe de XC 2006
- Champion du Monde de XC 2004, 2005, 2006, 2007
- Coupe du Monde de XC 2006, 2007, 2008
- Champion olympique cross-country en 2004 et 2008
- Miguel Martinez
- Champion olympique de XC 2000
- Champion du monde de XC 2000
- Nicolas Vouilloz
- Champion du monde de descente 1995, 1996, 1997, 1998, 1999, 2001, 2002
- Coupe du monde de descente
- Fabien Barel
- Champion du monde de descente 2004, 2005
- François Gachet
- Champion du monde de descente 1994
- Coupe du monde de descente 1994
- Champion d'Europe de descente 1995
- Jean-Christophe Péraud
- Champion d'Europe de XC 2005
- Vice champion de France 2008
- Vice champion olympique 2008
Champions belges
- Kenny Belaey
- Champion du monde de trial 2002, 2005, 2006
- Roel Paulissen
- Champion du monde de marathon en 2008
- Vainqueur du Roc d'Azur et du Roc Marathon 2008
Champions canadiens
- Roland Green :
- Champion du Monde de XC 2001-2002
- Alison Sydor :
- Championne du monde de XC 1994, 1995, 1996
- Marie-Hélène Prémont:
- Vainqueuse de la coupe du monde de XC 2008
- Médaille d'argent aux Jeux Olympiques de 2004 à Athènes
Champions suisses
- Thomas Frischknecht
- Champion du monde de XC 1996
- Champion du monde de XC marathon 2003, 2005
- Champion d'europe de XC 1993
- Karin Moor
- Championne du monde de trial 2001, 2002, 2003, 2004, 2005, 2006, 2007
Autres nationalités
Seuls les athlètes qui ont été au moins trois fois champions du monde sont présentés ici.
- Gunn-Rita Dahle Flesjå (Norvège)
- Championne du monde de XC 2002, 2004, 2005, 2006
- Championne olympique de XC 2004
- Henrik Djernis (Danemark)
- Champion du monde de XC 1992, 1993, 1994
- Brian Lopes (États-Unis)
- Champion du monde de dual-slalom 2001
- Champion du monde de Four-Cross 2002, 2005, 2007
- Jill Kintner (États-Unis)
- Championne du monde de four-cross 2005, 2006, 2007
- Margarita Fullana (Espagne)
- Championne du monde de XC 1999, 2000, 2008
Courses cèlèbres
En France
- Le Roc d'Azur (Var)
- La Transvésubienne (Alpes-Maritimes)
- La Forestière (Ain/Jura)
- L'Hexagonal - Tour de France VTT
- La Jean Racine (Saint-Rémy-lès-Chevreuse)
- La Pyramidale (Wingles Pas de Calais)
- La Transmauriennne (Savoie)
- 24 heures VTT Crapauds (Moselle)
- Raid VTT Les Chemins du Soleil (Hautes-Alpes)
Ailleurs
- Sea Otter Classic (Monterey, Californie)
- RedBull Rampage
- Championnat du monde UCI
- Cape Epic
- Nissan Qashqai Challenge
- Grand Raid (Suisse)
Notes
- ↑ en:http://www.firstflightbikes.com/Excelsior.html
- ↑ en:http://www.mtnbikehalloffame.com/page.cfm?pageid=4
- ↑ L'histoire du VTT
- ↑ en:http://gorp.away.com/gorp/activity/biking/expert/olympic.htm
- ↑ en:http://www.sheldonbrown.com/tire-sizing.html
- ↑ Amici Design, VTT en liberté, Seuil, coll. « Chronicle », 1er octobre 1999, 140 p. (ISBN 0-8118-2690-2)
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
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- (fr)Fédération Française de Cyclisme;
- (fr)Fédération Française de Cyclotourisme;
- (en)Union Cycliste Internationale;
- (fr)Fédération Québécoise des Sports Cyclistes;
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