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Union démocrate indépendante
Chili
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Portail politique - Portail national L’Union démocrate indépendante (Unión Demócrata Independiente - UDI) est un parti politique chilien conservateur, membre de l'Union démocratique internationale, fondé par les catholiques conservateurs du mouvement grémialista qui avait fourni une grande partie des cadres de l'administration du régime dictatorial d'Augusto Pinochet.
Issu du mouvement Nueva Democracia constitué en 1983 par l'idéologue grémialiste, Jaime Guzmán, il prit son nom actuel en 1987 pour défendre, lors du référendum de 1988, la prorogation au pouvoir du général Augusto Pinochet.
L'UDI est depuis 2001, le plus important parti politique de la chambre des députés bien qu'il ait toujours siégé dans l'opposition depuis le retour de la démocratie en 1990. Présidé depuis juillet 2008 par le sénateur Juan Antonio Coloma, qui a succédé à Hernán Larraín, l'ancien président du Sénat de 2004 à 2005, l'UDI est membre au niveau national de l'Alliance pour le Chili au côté du parti Rénovation nationale.
En 2008, son groupe parlementaire comprend 33 députés (sur 150) à la chambre basse et 9 sénateurs (sur 38) à la chambre haute du parlement. Depuis les élections d'octobre 2008, l'UDI dirige 75 des 340 communes chiliennes dont les plus grandes villes du pays comme Santiago du Chili et Valparaiso.
Sommaire
Historique
Les origines de l'UDI remontent à la fin des années 1960 quand Jaime Guzmán, président du centre étudiant de l'école de droit de l'université pontificale catholique du Chili, fondait le Movimiento Gremial, une organisation corporatiste et conservatrice opposé aux réformes universitaires en cours et grèves menées au sein de l'université par des étudiants membres de la démocratie-chrétienne. Après avoir remporté les élections estudiantines de l'université catholique, Guzmán devint le président de la fédération des étudiants qu'il transforma en mouvement d'opposition à la politique menée par le nouveau président chilien, Salvador Allende.
Après avoir soutenu le coup d'état du 11 septembre 1973, il devint conseiller auprès du chef de la junte militaire, le général Augusto Pinochet et le rédacteur principal du discours de Chacarillas prévoyant un échéancier pour la transition vers la démocratie[1].
En 1980, Guzmán, par ailleurs professeur de droit constitutionnel, fut l'un des rédacteurs de la nouvelle constitution chilienne, plus particulièrement des sections consacrées au système électoral que ce soit le scrutin uninominal à deux tours ou le système binominal d'élection des députés et sénateurs obligeant la formation de coalition pour parvenir aux partis d'obtenir des élus.
Quand les partis politiques sont de nouveau légalisés en 1987, Jaime Guzmán réorganisa son mouvement politique, Nueva Democracia (créé le 24 septembre 1983) et le transforma en un nouveau parti appelé Union démocrate indépendante. Celui-ci fusionna avec le mouvement d'union nationale et le front national du travail pour former, avec des anciens représentants du Parti national et du Parti démocrate-chrétien du Chili, une coalition appelée Rénovation nationale. L'Union démocrate indépendante s'en retira cependant assez rapidement dès la fin de l'année 1987, suite à des dissensions internes au sein de la coalition, afin de soutenir la prorogation de 8 ans du mandat présidentiel du général Pinochet, acquis lors de la mise en place de la constitution chilienne. Après la défaite des partisans du général Pinochet (44%), qui fut suivie pendant plus d'une année par une période de transition démocratique, l'UDI se joignit à Rénovation national pour former une alliance politique intitulée Democracia y Progreso et soutenir Hernán Büchi, l'ancien ministre des finances du général Pinochet, candidat à l'élection présidentielle de 1989 et contrer les candidats de la Concertation des partis pour la démocratie. Suite à la victoire de cette dernière, l'UDI devint le principal parti de l'opposition parlementaire et Jaime Guzmán, le chef de l'opposition.
Après l'assassinat en 1991 de Jaime Guzmán, par des militants du groupe armé d'extrême-gauche, le Frente Patriótico Manuel Rodríguez, l'alliance entre l'UDI et RN, connue alors sous le nom Participation et Progrès, présenta Arturo Alessandri Besa, petit-fils du président Arturo Alessandri Palma (1920-1925 et 1932-1938) comme candidat à l'élection présidentielle. Alessandri remporta 24,65% des voix et l'élection fut remportée dès le premier tour par le démocrate-chrétien Eduardo Frei Ruiz-Tagle, lui-même fils de l'ancien président Eduardo Frei Montalva (1964–1970).
En 1999, le candidat de l'UDI à l'élection présidentielle fut Joaquín Lavín, maire de Las Condes, membre de l'Opus Dei, ancien responsable de la section économique du journal El Mercurio et doyen de l’Université de Concepción[2]. Pour la 1ère fois, avec 47,5 % des votes au premier tour, un candidat d'opposition parvient à mettre en ballottage le candidat de la Concertation, le socialiste Ricardo Lagos. Avec 48,7 % au deuxième tour, Lavín est néanmoins battu avec une marge réduite à 187 000 voix de différence (2,6%) et passe ainsi à un cheveu de devenir président du Chili. L'année suivante, devenu l'homme fort de l'opposition, il est élu maire de Santiago du Chili.
Lors des élections législatives de 2001, l'UDI devint le premier parti politique du Chili, à la place du parti démocrate-chrétien, mais resta néanmoins dans l'opposition et ne parvint pas à améliorer son score lors des élections municipales de 2004.
Lors de l'élection présidentielle chilienne de 2005, Joaquín Lavín est encore le candidat de l'UDI. Avec 23,25% des voix au premier tour, il est devancé par le candidat de la RN Sebastián Piñera (25,41% des voix). Lavin se désista en sa faveur pour le second tour opposant Piñera à la socialiste Michelle Bachelet (qui avait obtenu 45,95% des suffrages au premier tour). Cette dernière l’a emporté avec 53.49% des voix au second tour.
Depuis les élections législatives du 11 décembre 2005, l'UDI est représenté par 9 sénateurs et 33 députés. Principal parti politique d'opposition, l'UDI est aussi le premier parti politique du Chili en termes d'élus, mais l'Alliance pour le Chili, qu'elle forme avec RN, reste encore minoritaire face à la Concertation des partis pour la démocratie. En 2008, au bout de tractations avec les élus indépendants, l'Alliance parvint à faire élire le démocrate-chrétien indépendant Adolfo Zaldívar à la présidence du Sénat face au candidat soutenu par la Concertation.
Lors des élections des maires et des conseillers municipaux en octobre 2008, marquées par la relative victoire de l'Alliance pour le Chili (40,49%)[3], l'UDI conforte sa domination au sein de l'Alliance en remportant les mairies de 75 communes (sur les 340 que compte le pays) dont celles des principales villes (Santiago du Chili, Valparaiso, Providencia, Viña del Mar, Concepción, Estación Central ... )[4].
Jacqueline van Rysselberghe (maire UDI de Concepción) pourrait défier Sebastian Pinera pour représenter l'Alliance aux élections présidentielles de décembre 2009.
Doctrine
L'UDI est un parti conservateur. Il est le plus marqué à droite au parlement. La doctrine de l'UDI n'a été rédigée qu'en 1991 et revendique sa loyauté aux forces armées et à l'héritage du régime militaire d'Augusto Pinochet dans son ensemble (1973-1990), c'est à dire notamment son attachement au système économique mis en place par les Chicago Boys, au scrutin électoral binominal ainsi qu'au système de retraite par capitalisation. Partisan d'un libéralisme économique plus tempéré que celui prôné par RN, ses valeurs sociétales sont nettement plus conservatrices. Ainsi, sur ce point, le programme électoral de l'UDI est l'opposition à l'avortement, l'opposition à la contraception et l'opposition au mariage homosexuel. L'UDI est un parti relativement homogène, catholique et jeune dont le discours populiste et conservateur est chargé de pénétrer les couches les plus populaires du pays[5].
Notes et références
- ↑ Discours de Chacarillas (1978)
- ↑ Arturo Fontaine, Chile’s Elections : The New Face of the Right, Journal of Democracy vol. 11, no2, p. 72, 2000
- ↑ contre 38,43% à la Concertation pour la Démocratie qui néanmoins remporte l'élection, au système proportionnel, des conseillers municipaux avec 45 % des votes, contre 36 % pour la droite
- ↑ L'usure de la coalition de centre gauche profite à la droite chilienne, le Monde, 28/10/2008
- ↑ Chapitre les portes voix actuels de la mémoire Pinochetiste
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