- Une étude en rouge
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Une étude en rouge A Study in Scarlet
Première édition en 1887Auteur Arthur Conan Doyle Genre Roman policier Version originale Titre original A Study in Scarlet Langue originale Anglais Pays d'origine Royaume-Uni Date de parution originale 1887 (publication dans le journal Beeton's Christmas Annual)
1888 (en volume)Version française Lieu de parution Paris Éditeur Hachette (sous le titre : Un crime étrange) Date de parution (1899?, 1903) Type de média in-octavo Nombre de pages 242 Série Bibliothèque des romans étrangers Chronologie Le Signe des quatre Une étude en rouge, aussi traduit Un crime étrange[1] ou encore Écrit dans le sang[2] (A Study in Scarlet en anglais), est un roman policier d'Arthur Conan Doyle paru en 1887 dans le Beeton's Christmas Annual avant d'être publié en volume en 1888.
Le roman raconte une enquête menée par le détective Sherlock Holmes, narrée par son nouveau compagnon, le docteur Watson.
Sommaire
L'histoire
L'histoire se déroule en deux parties :
Dans la première partie, les Mormons s'installent à Salt Lake City. Ils y prospèrent tout en suivant leur règles de vies.
Jefferson Hope, non-mormon, tente de se marier avec une fille de la communauté, mais leur union n'est pas possible et ils vont s'enfuir avec le père de la jeune femme. Cependant, deux jeunes hommes importants de la communauté les chassent. Ils tuent le père et capturent la fille, que l'un d'eux épousera mais meurt peu de temps après. Jefferson Hope vient récupérer l'anneau de la morte et se venge des deux mormons. Il les poursuit aux États-Unis, puis en Russie, et enfin en Europe jusqu'à Londres.
La deuxième partie se passe à Londres, vers 1881. Le Dr John H. Watson, ancien médecin militaire, blessé en Afghanistan et désormais retraité impécunieux, fait la connaissance de Sherlock Holmes, avec lequel il décide de partager un appartement au 221B Baker Street à Londres[3]. Le récit de leur cohabitation commence d'ailleurs par la description par Watson du comportement étrange de son énigmatique compagnon.
Un jour, Sherlock Holmes reçoit une lettre de Tobias Gregson, un des limiers de Scotland Yard, qui lui demande de l'aide dans une affaire de meurtre. Un cadavre est découvert avec plusieurs indices, et Sherlock Holmes démontre plus tard que ce sont de fausses pistes.
Après de longues investigations, Holmes constate que plusieurs indices ne correspondent pas à l'apparence des faits. C'est en questionnant les inspecteurs de Scotland Yard que Holmes et Watson parviennent à identifier la victime mormone, grâce à une femme qui a hébergé la victime.
Holmes amène enfin Jefferson Hope chez lui et l'arrête en présence de la police. Il avoue avoir tué les deux mormons et meurt, de maladie, quelques jours plus tard.
Cette première nouvelle introduit la méthode de travail de Holmes : la déduction d’après des faits scientifiques, qui s’oppose aux anciennes méthodes basées sur les témoignages, la réputation des suspects et des études de voisinages sujettes à caution.
Cette méthode novatrice pour son époque est en quelque sorte l'ancêtre de la police scientifique moderne : collectionner des indices et des preuves matérielles afin d'infirmer ou de confirmer les narrations des témoins et suspects afin de résoudre les crimes.
Rédaction et publication
La source d'inspiration majeure de Conan Doyle pour ce roman provient du recueil de nouvelles intitulé Le Dynamiteur, publié par Robert Louis Stevenson en 1885[4]. Dans la nouvelle intitulée Histoire de l'Ange exterminateur (Story of the Destroying Angel), Stevenson raconte comment un groupe de Mormons se vengent d'un ancien membre qui avait fui la secte pour échapper à ses règles de vie. Il est aussi influencé par les personnages du Chevalier Dupin d'Edgar Allan Poe et de le détective Tabaret d'Émile Gaboriau (dont il lit les aventures au moment même de la rédaction d'Une Étude en rouge), qui lui inspirent l'intelligence méthodique de Sherlock Holmes[4].
En mars 1886, Conan Doyle décide de mettre en suspens la rédaction de son roman historique Micah Clarke, et entreprend la rédaction d'Une Étude en rouge[4]. Conan Doyle ne cache pas son inspiration de Stevenson, et emprunte même à ce dernier le nom de certains de ses personnages[4].
Conan Doyle prévoit dans un premier temps de créer un héros qui narrerait son enquête à la première personne, et donne à ce personnage le nom d'Ormond Sacker[4]. Dans ses précédentes œuvres littéraires, Conan Doyle avait souvent utilisé un narrateur-héros. Cependant, il décide rapidement de changer de formule de narration, et sépare l'enquêteur et le narrateur en deux personnages différents : l'enquêteur doté d'une intelligence exceptionnelle est Sherlock Holmes, tandis que le narrateur stupéfait devant les exploits de son ami est le Docteur John H. Watson[5].
Bien que le couple Holmes/Watson a été réemployé par la suite par l'auteur dans d'autres aventures et a connu une importante postérité, Conan Doyle considère alors que l'amitié de ces deux personnages est purement éphémère et qu'ils ne réapparaîtront pas dans un autre roman[5]. Il souhaite d'ailleurs reléguer ces deux personnages au second rang de son roman, l'action principale étant centrée sur les mésaventures de Jefferson Hope liées à son désir de quitter la secte des Mormons. Holmes et Watson n'apparaissent ainsi que dans la première partie du roman et dans la conclusion, et sont absents de toute la seconde partie qui se déroule dans le passé de Jefferson Hope. Cependant, l'auteur imagine un caractère et un passé assez détaillés à Holmes et Watson, nécessitant d'importantes descriptions dans la première partie de l'intrigue, ce qui met finalement en lumière le détective qui devait à l'origine occuper une place plus anecdotique[5].
La rédaction du roman est particulièrement rapide et dure environ un mois[6] (voire moins de trois semaines selon certaines sources[7]). Cependant, Conan Doyle a du mal à faire publier son roman : le Cornhill Magazine (grande revue littéraire) le refuse, ainsi que les autres éditeurs contactés par Conan Doyle. Face à ces refus, Conan Doyle est contraint d'accepter en octobre 1886 l'offre de « Ward, Lock et Cie » à qui il doit céder l'entièreté de ses droits d'auteur en échange de 25£[6], une somme assez faible bien que tout de même consistante pour l'époque (la livre sterling avait une grande valeur à la fin du XIXe siècle). Ward, Lock et Cie ne publie le roman dans le Beeton's Christmas Annual qu'un an plus tard en novembre 1887 car les aventures à sensation sont déjà nombreuses sur le marché[6].
Accueil critique
Le livre n'obtient pas le succès escompté en Angleterre, mais rencontre davantage de succès aux États-Unis[8], bien que cela reste alors un succès modeste[6].
Adaptations
- 1933 : Une étude en rouge (A study in scarlet), film de Edwin L. Marin.
- 2010 : Une étude en rose (A Study in Pink), de la série Sherlock s'inspire grandement de cette œuvre
- Adaptation en bande dessinée, sur un scénario de Ian Edginton et des dessins de I.N.J. Culbard (Akileos, 2010)
- Adaptation en bande dessinée, sur un scénario de Longaron et des dessins de Ricard (P&T, 1995)
Notes et références
- Ce titre a été utilisée pour les premières traductions du roman (1899, 1905, 1917, etc).
- Selon une traduction de Béatrice Vierne aux éditions Anatolia, 2009.
- A Study in Scarlet, Part 1, chapitre 1
- James McCearney, Arthur Conan Doyle, Éditions La Table Ronde, 1988, p.108
- James McCearney, Arthur Conan Doyle, Éditions La Table Ronde, 1988, p.109
- James McCearney, Arthur Conan Doyle, Éditions La Table Ronde, 1988, p.111
- (en) Inscribed copy of Sherlock Holmes' debut book for sale, Telegraph.co.uk, 24 mai 2010
- Bernard Oudin, Enquête sur Sherlock Holmes, 1997 p.46
Voir aussi
Articles connexes
Catégories :- Roman policier britannique
- Sherlock Holmes
- Roman paru en 1887
- Roman d'Arthur Conan Doyle
- Mormonisme
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