- Téléphone
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Pour les articles homonymes, voir Téléphone (homonymie).
Le téléphone est un appareil permettant de transmettre la voix humaine à distance et permettre ainsi une conversation.
Pour fonctionner, le téléphone nécessite une infrastructure terrestre ou spatiale, le réseau téléphonique. Après y avoir raccordé son terminal fixe ou mis en marche son appareil mobile, l'utilisateur ayant souscrit à un abonnement auprès d'un opérateur de télécommunications peut passer un appel téléphonique à un destinataire également raccordé en composant son numéro ou tout identifiant unique attitré, ce qui déclenche généralement la sonnerie de l'appareil de destination. Si la personne appelée accepte l'appel, une conversation téléphonique peut commencer, ce qui se fait en général, en français, par le mot « allô ».
Exception faite des appels d'urgence passés à des numéros spéciaux, les appels passés via un téléphone ont un coût, lequel est déterminé par des tarifs d'appel établis en fonction de leur durée, de la localisation du destinataire de la qualité du numéro. La téléphonie représente ainsi un marché important du secteur des télécommunications.
Sommaire
Histoire
En France, Charles Bourseul, agent de l'administration des Télégraphes pose le principe du téléphone. Il publie un article dans L'Illustration (28 août 1854), sous le titre : Transmission électrique de la parole.
Un grand nombre d'inventeurs ayant participé de près ou de loin à l'invention et l'amélioration du téléphone (lire l'article « invention du téléphone » sur le Wikipédia anglophone), sa paternité fut et est encore l'objet de nombreuses controverses. On notera en particulier :
- Philipp Reis, dans une déclaration à la Société de physique de Francfort-sur-le-Main, prononce le mot « téléphone[1]» le 26 octobre 1861. En 1863, son dispositif expérimental aurait permis de transmettre la voix avec une bonne qualité, quoique d'une faible intensité[2].
- L'italo-américain Antonio Meucci aurait fabriqué plusieurs dispositifs téléphoniques entre 1849 et 1870, et déposé un brevet descriptif (patent caveat) le 28 décembre 1870. Il aurait confié ses prototypes à Edward B. Grant, vice-président de l'American District Telegraph Company of New York, qui les aurait par la suite perdus dans le laboratoire où travaillait Graham Bell… Le 11 juin 2002, la Chambre des représentants des États-Unis a reconnu le rôle d'Antonio Meucci dans l'invention du téléphone, en soulignant que « si Meucci avait été capable de payer les 10 dollars de frais pour maintenir la promesse de brevet après 1874, aucun brevet n'aurait pu être délivré à Bell »[3] Cette résolution reste cependant sans valeur aux yeux des historiens, qui n'ont pas retiré à Bell son statut d'inventeur du téléphone[réf. nécessaire]. Rudolph Giuliani, alors maire de New York, instaura en 2000 une fête, le "Meucci Day", pour rendre hommage au véritable inventeur du téléphone selon Giuliani.
- Elisha Gray déposa un brevet pour une invention équivalente deux heures plus tôt, le même jour que Graham Bell. Le brevet de Bell aurait cependant été examiné immédiatement à la demande de son avocat, tandis que celui de Gray ne fut examiné que le lendemain[4] Tous les procès intentés par ce dernier pour faire reconnaître sa paternité se soldèrent toutefois par un avis en sa défaveur (lire la controverse entre Elisha Gray et Alexander Bell sur le Wikipédia anglophone), et la paternité officielle de l'invention fut attribuée à Alexandre Graham Bell.
Le téléphone a été exploité commercialement aux États-Unis à partir de 1877 et, en France à partir de 1879. En 1912, on compte 12 millions de postes téléphoniques dans le monde dont 8 millions aux États-Unis. Il y a cette année-là un abonné pour 12 habitants aux États-Unis, 1 pour 71 en Grande-Bretagne et dans l'Empire allemand et 1 pour 183 en France.
Le téléphone manuel
À ses débuts, le réseau téléphonique était entièrement manuel. L'appel d'un correspondant était effectué par la procédure suivante :
- L'abonné décroche le combiné de son téléphone
- cette action provoque la chute d'un volet annonciateur au central, parfois l'allumage d'un voyant
- Une opératrice répond à l'abonné, note le numéro du correspondant à appeler :
- si le correspondant dépend du même central, la connexion avec l'abonné se fera en « local »
- sinon, l'opératrice appelle une autre opératrice chargée du central de rattachement de la personne appelée
- lorsque l'appelé est joint, les opératrices mettent en relation les deux abonnés.
Le bouton d'appel a été progressivement remplacé par une manivelle. Son rôle est de produire une tension électrique destinée à faire chuter le volet annonciateur du central. L'avantage par rapport au bouton d'appel est la suppression d'une des piles présentes chez l'abonné dont l'entretien était particulièrement coûteux.
Le son nasillard des voix dans les premiers téléphones rappelait celui des bigotphones alors très à la mode. Ce qui a fait que le mot bigophone commença à être utilisé familièrement pour désigner le téléphone. Le bigophone d'origine étant aujourd'hui oublié, le terme a fini par désigner pour la plupart des gens exclusivement le téléphone. Le mot bigophone étant même contracté en bigo.
Le téléphone automatique
Le téléphone automatique a été inventé par Almon Strowger, aux États-Unis vers 1891. Celui-ci, entrepreneur de pompes funèbres, soupçonnant les opératrices de privilégier son concurrent, voulait éliminer les opérations manuelles lors de l'établissement d'une communication. Le commutateur automatique sera testé en France dès 1912 à Nice.
L'intérêt du téléphone automatique est d'appeler directement un correspondant sans passer par une opératrice. L'usager décroche le combiné de son téléphone puis transmet à une machine, à l'aide d'un cadran mobile, la série de chiffres identifiant son correspondant (son numéro de téléphone).
Lors du passage à l'automatique en région parisienne, un numéro à trois chiffres a été associé à chaque central téléphonique. Les abonnés devaient composer ces trois chiffres, puis le numéro de leur correspondant. Comme les abonnés avaient en mémoire les noms des centraux de leurs correspondants, on écrivit sur les cadrans de numérotation des appareils, quelques lettres de l'alphabet pour chaque chiffre[5], ce qui permit de conserver longtemps l'habitude, en donnant son numéro, de donner le nom du central, par exemple DANTON et non le numéro 326 correspondant. Il fallait néanmoins appeler l'opératrice par le 16 pour les relations « interurbaines » et par le 19 pour les relations « internationales »
La téléphonie mobile
Article détaillé : Téléphonie mobile.La téléphonie mobile est née dans les années 1950 aux États-Unis. Les premiers réseaux nécessitaient l'allocation d'une fréquence par communication, et les secteurs géographiques étaient larges (peu d'abonnés par unité de surface). Par la suite, les réseaux cellulaires ont permis un usage plus rationnel des fréquences, augmentant ainsi de façon considérable les capacités des réseaux.
Outre la communication téléphonique classique, le téléphone mobile a développé d'autres fonctionnalités telles que l'envoi de textes courts (SMS), la photographie ou la vidéo numérique, l'accès au Web.
VoIP
Article détaillé : VoIP.Depuis la fin du XXe siècle, la téléphonie se sert d'internet, s'appuyant sur des protocoles spécifiques, tel que SIP, pour transmettre la voix sur réseau IP (VoIP).
Équipement et installation
Téléphone fixe
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Téléphone filaire à cadran (années 1960-1990)
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Téléphone filaire à clavier (années 1990-2000)
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Combiné de télécommunication dans le sous marin militaire Russe Classe Foxtrot
Le téléphone se compose historiquement de deux blocs :- Un boîtier contenant les organes de transmission de la parole, très souvent un système de sonnerie pour signaler un appel et un cadran ou un clavier permettant un dialogue avec le central téléphonique. Ce dialogue est effectué en composant le numéro d'un autre abonné. Le commutateur du central y répond en envoyant des tonalités d'acceptation, de refus ou d'acheminement. En France, la tonalité d'acheminement a été supprimée le 18 octobre 1996 à 23 heures, en même temps que la numérotation est passée à dix chiffres ;
- Un combiné qui permet d'échanger les sons de la voix entre les deux interlocuteurs sur la ligne téléphonique. Le bloc combiné est composé de deux parties : une partie microphone qui se place devant la bouche et une partie haut-parleur qui se place à proximité de l'oreille. Le combiné est une invention relativement récente : dans les premiers temps, l'interlocuteur parlait devant une plaque de bois solidaire du boîtier ou, selon le cas, dans un petit entonnoir, en portant à son oreille l'écouteur relié au boîtier par un fil.
Depuis 1996, avec l'évolution de l'électronique HF et des techniques numériques, de nombreux téléphones d'intérieur sont désormais sans fil. Un ou (plusieurs) combiné de taille réduite communique par une liaison radio sur une porteuse UHF ou VHF avec une base reliée à la ligne téléphonique. Cette liaison peut être numérique, par exemple pour les postes DECT.
Les téléphones peuvent être dotés d'écrans texte affichant diverses informations.
Ils n'utilisent plus forcément le Réseau téléphonique commuté (RTC), et peuvent se connecter sur les réseaux IPv4 et IPv6.
Téléphone mobile
Article détaillé : Téléphone mobile.Un téléphone mobile est un appareil électronique autonome de dimension réduite permettant initialement de transmettre la voix à l'aide d'ondes radio. Avec l'amélioration des réseaux de télécommunications et la miniaturisation des composants électroniques, le téléphone mobile a évolué pour acquérir au début du XXIe siècle des fonctionnalités proches de celles des PDA.
Fonctionnement et utilisation
Appel téléphonique
Conversation téléphonique
Articles détaillés : Conversation téléphonique et Allô.Économie
Abonnements
Article détaillé : Abonnement téléphonique.Tarifs d'appel
Article détaillé : Tarif d'appel.Opérateurs
Article détaillé : Opérateur de télécommunications.Notes et références
- lexicographiques et étymologiques de « téléphone » du CNRTL. Définitions
- (en) Bell 'did not invent telephone' (BBC news).
- Résolution 269 de la Chambre des Représentants.
- ISBN 0-7864-0883-9 Evenson, A. Edward (2000), The Telephone Patent Conspiracy of 1876 : The Elisha Gray - Alexander Bell Controversy, McFarland, North Carolina, 2000.
- 2=ABC, 3=DEF, 4=GHI, 5=JKL, 6=MN, 7=PRS, 8=TUV, 9=WXZ, 0=OQ
Voir aussi
Articles connexes
- Histoire du téléphone en France
- Alphabet téléphonique français
- Cité des télécoms
- France Télécom
- PTT
- Télécommunications
- Téléphonie
- Numéro de téléphone
- (en) Invention du téléphone
- (en) Controverse entre Elisha Gray et Alexander Bell sur la paternité du téléphone
- (en) Chronologie du téléphone
Liens externes
- L2L1 : L'histoire du téléphone en France
- Musée de la communication suisse - Situé à Berne
- Approche concrète des télécommunications [PDF]
- Approche concrète du téléphone fixe [PDF]
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Catégories :- Équipement d'abonné
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- Histoire du téléphone
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