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Traité de Francfort
Le traité de Francfort est signé entre la France et l'Allemagne le 10 mai 1871 et met fin à la guerre franco-allemande de 1870-1871.
L'armistice franco-allemand est demandé, malgré les protestations de Gambetta, par le Gouvernement de la Défense nationale, le 28 janvier 1871, il prévoit la capitulation de Paris, qui était assiégé par les Allemands.
Article détaillé : Armistice franco-allemand (1871).Sommaire
Les préliminaires
Les élections au suffrage universel ont lieu le 8 février 1871. A Paris, Louis Blanc arrive en tête suivi de Victor Hugo, Léon Gambetta et Garibaldi. Mais du fait des candidatures multiples possibles, Adolphe Thiers arrive en tête dans 26 départements. Ces résultats démontrent l'antagonisme entre Paris et la volonté de résistance et la province qui veut en finir avec la guerre.
L'Assemblée nationale se réunit à Bordeaux le 13 février. Elle est dominée par les partis conservateurs (en particulier les royalistes). Sur 675 élus, 400 sont monarchistes. Le 16 février, Jules Grévy est porté à la présidence de l'Assemblée et Adolphe Thiers est élu à main levée chef du gouvernement. Il obtient carte blanche pour négocier les préliminaires de paix. Le lendemain, Emile Keller, député du Haut-Rhin lit une déclaration affirmant le droit imprescriptible des Alsaciens et des Lorrains à rester membres de la nation française.
Les négociations sont entamées, à Versailles, par Adolphe Thiers et Jules Favre dès le 23 février avec le chancelier de Prusse Otto von Bismarck. Elles aboutissent le 26 février à la signature des préliminaires. Ce texte est approuvé par l'Assemblée nationale le 27 février par 546 voix contre 170 et 23 abstentions. Les 35 députés des territoires cédés quittent la séance. Le soir même, le député-maire de Strasbourg, Émile Kuss succombe à un malaise cardiaque.
Le Traité
Les discussions se poursuivent à Bruxelles, puis à Francfort. L'essentiel est arrêté dans le texte précédent. Il s'agit seulement de fixer les dispositions juridiques et de trancher certains détails. C'est Jules Favre qui est chargé de mener ces discussions jusqu'à leur conclusion.
Les principales dispositions sont les suivantes:
Les annexions
Bismarck a refusé la consultation des populations. Il s'agit pour lui d'un «retour» à l'Allemagne de l'Alsace et d'une partie des départements lorrains (La Haute-Alsace avait été annexée par Louis XIV en 1648).
Sont annexés:
- En Alsace : les département du Bas-Rhin et du Haut-Rhin à l'exception de l'arrondissement de Belfort
- En Lorraine : les arrondissements de Sarreguemines, Metz, Sarrebourg (moins 9 communes), Château-Salins (moins 10 communes) et 11 communes de l'arrondissement de Briey
- Dans les Vosges : les cantons de Saales et Schirmeck
La France perd 1 447 000 hectares, 1 694 communes et 1 597 000 habitants. Elle perd également 20 % de son potentiel minier et sidérurgique.
L'indemnité
Une indemnité de guerre de cinq milliards de francs or à verser en trois ans. En gage de ce paiement, les Allemands obtiennent l'occupation d'une partie du territoire (6 départements du Nord et Belfort) jusqu'au paiement complet de cette somme.
Les négociations lors des préliminaires avait permis à Thiers de réduire l'indemnité de six à cinq milliards contre l'entrée de l'armée allemande à Paris qui avait effectivement bivouaqué du 1er au 3 mars sur les Champs-Elysées.
Le gouvernement Thiers émet un emprunt en juin 1871, il est couvert deux fois ; un nouvel emprunt émis en juillet 1872, est couvert quatorze fois : les cinq milliards furent donc rapidement réunis ; le 16 septembre 1873, le dernier soldat allemand quitte Verdun.
Autres dispositions
Une clause du traité permet aux Alsaciens-Lorrains la possibilité de conserver la nationalité française s'ils quittent la région avant le 1er octobre 1872. Ils furent environ 30 000 à choisir cette solution, sur 1 597 000 habitants dans les provinces annexées. La France institua une bourse d'étude destinée à rendre la clause de départ plus attractive et plus accessible aux familles les plus modestes.
Le traité de commerce de 1862 avec la Prusse n'est pas renouvelé mais la France accorde à l'Allemagne, pour le commerce et la navigation, la clause de la nation la plus favorisée.
La France respectera jusqu'en 1914 l'intégralité des clauses du traité de Francfort.
Ce traité va polariser la politique française pour les quarante années qui suivront sur les relations entre la France et l'Allemagne. Mais la reconquête de l'Alsace-Lorraine, des «provinces perdues», va devenir une obsession caractérisée par un revanchisme qui sera l'un des motifs du déclenchement de la Première Guerre mondiale.
Références
Liens externes
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