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Traci Lords
Traci Lords en février 2011
Données clés Nom de naissance Nora Louise Kuzma Surnom Traci Elizabeth Lords Naissance 7 mai 1968
Steubenville OhioNationalité États-Unis Site internet Site officiel de Traci Lords Traci Lords (ou Traci Elizabeth Lords), née Nora Louise Kuzma (elle changea ultérieurement d'état civil), est une actrice américaine, née le 7 mai 1968 à Steubenville dans l'Ohio (États-Unis).
Traci Lords fut l’une des plus grandes stars du cinéma pornographique américain des années 1980. Restée célèbre pour le scandale qu’elle provoqua en 1986 lorsque le FBI découvrit qu’elle avait tourné la quasi-totalité de ses films en étant mineure - ce qui mit fin à sa carrière -, elle a par la suite réussi à se reconvertir dans le cinéma et le show business « traditionnel ». La possession de films pornographiques dans lesquels elle apparaît est illégale dans de nombreux pays (sauf l'unique qu'elle a tourné étant majeure).
Sommaire
Biographie[1]
Deuxième enfant d’une famille de quatre filles, elle naît en 1968 à Steubenville, petite ville de l’Ohio, d’une mère russe et d’un père juif ukrainien. Elle reçoit une éducation conservatrice et religieuse et chante tous les dimanches dans le chœur de l’église. Elle mène toutefois une enfance difficile au sein d'une famille pauvre et obligée de déménager régulièrement.
Son enfance est bouleversée lorsque, à l'âge de dix ans, elle est violée dans un champ par un voisin âgé de seize ans qui était aussi son petit ami de l'époque (plus tard, durant son adolescence, elle sera également abusée par son beau-père). Cet événement, qu’elle tiendra secret jusqu’en 1994 et qu’elle exorcisera ensuite par une chanson, Father's Field (Champs du père), incluse dans l’album 1000 Fires, fut peut-être à l’origine du basculement de sa vie :
« Tout était beau avant cet instant. Quand cela se produit, vous êtes fascinée, puis embarrassée, horrifiée et, pour finir, honteuse. Ce genre d’événement vous fait mûrir vite, très vite. Vous n’avez plus votre place à l’école, vous n’êtes plus comme les autres, vous en savez trop. »
Peu de temps après, sa mère divorce et emmène les quatre petites filles vivre à Redondo Beach en Californie. Là, Traci se métamorphose. Elle s’habille de vêtements sexy, sort avec des garçons, s’adonne à l’alcool et commence à poser pour des photos de charme. Le résultat ne se fait pas attendre. Elle provoque un scandale et quitte l'école après que l'un de ses camarades a découvert et dénoncé son activité. En 1984, elle subit son premier avortement.
Le saut vers le cinéma pornographique se produit ensuite avec une évidence toute naturelle :
« J’en avais assez de coucher avec des mecs horribles pour obtenir des séances photos minables. C’était finalement beaucoup plus rentable de se taper de vrais mecs devant des caméras »
Comme elle n'a que seize ans, elle prend l'identité d'une de ses amies, Christy Lee Nussman, qui en a vingt-deux. Elle adopte alors le pseudonyme de Traci Lords en hommage à Jack Lord, acteur de séries télévisées, qui lui valut son premier orgasme en se masturbant devant la photo accrochée au mur de sa chambre. Elle tourne son premier film, What Gets Me Hot!, de Richard Mailer qui est un succès immédiat.
Elle devient une très grande star du cinéma pornographique, la mieux payée du métier, ce qui lui permet de poser ses exigences : elle ne tourne que huit heures par jour, a sa maquilleuse personnelle, choisit ses partenaires et les scènes dans lesquelles elle apparaît. Elle exclut strictement certaines pratiques, la sodomie et le sado-masochisme notamment. Malgré ces restrictions, Christy Canyon, l’une des actrices avec qui elle a tourné, n’hésite pas à dire d’elle :
« Cette fille en savait plus sur le sexe que toute l’industrie du porno réunie. »
En 1986, Traci Lords va avoir dix-huit ans et elle est riche de plusieurs millions de dollars, possède sa maison à Malibu et sa propre maison de production : la Traci Lords Company. Cette maison de production a produit un seul film, Traci, I love you (Traci, je t'aime), en 1987 ; Traci Lords en possédait l'intégralité des droits. Tout s’effondre lorsque le FBI, découvre sa minorité légale. Arrêtée puis relâchée sous caution, Traci est obligée de confesser devant une Amérique ébahie que la plus célèbre actrice pornographique du moment était mineure. L'effet immédiat est d'interdire à la vente et à la détention les films pornographiques qu'elle a tournés, car ils proviennent de l'exploitation sexuelle d'une enfant mineure (à l'exception de Traci, I love you), et de provoquer un véritable séisme dans toute l'industrie pornographique américaine.
Les poursuites judiciaires qui ont suivi à l'encontre des producteurs et distributeurs ont coûté des millions de dollars en rappel des vidéos et photos de charme publiées. Tout ceci afin d'éviter d'être accusés de pédopornographie. Toutefois à cause de subtilités législatives, dans d'autres pays la vente de ces films reste autorisée, même si leur tournage serait impossible[2]. Dans son livre, Lords accuse les producteurs de films pornographiques d'hypocrisie arguant du fait que de nombreuses personnes se sont enrichies grâce à la publicité faite autour du scandale, même si ce dernier a aussi coûté très cher suite à la destruction des produits incriminés. Lords pense également qu'elle a été exploitée par les médias qui se sont servis de certaines scènes censurées issues de ses films interdits pour faire leur publicité.
L'actrice elle-même n'a jamais été poursuivie pour crime car étant mineure, elle était considérée comme incapable de donner son consentement pour interpréter des actes sexuels dans des films afin de gagner de l'argent. Les agences et producteurs, qui ont accepté son mensonge concernant son identité, ont, par contre été poursuivis pendant des années.
Comme la plupart des actrices de cette époque, Lords touche un salaire pour ses prestations dans les productions pornographiques sans percevoir de droits sur les films. D'après son livre autobiographique, elle a touché en tout un salaire de $35 000 incluant les $5 000 qu'elle a perçus du magazine Penthouse. La plus grande partie de cet argent a été dépensée en loyers et drogues ainsi que dans l'achat d'une Chevrolet Corvette noire que son amant a accidenté par la suite.
Pour ses derniers films, elle crée, avec un de ses amants beaucoup plus âgé qu'elle[3], une compagnie de production[4] au sein de laquelle il est le co-producteur et le réalisateur. Le salaire de Lords est moindre mais elle perçoit des droits sur ses films.
Une seule de ses productions, Traci, I love you, a été tournée après qu'elle eut atteint l'âge de 18 ans. Elle est donc disponible aux États-Unis (toutefois, dans les pays pour lesquels l'âge requis pour un consentement éclairé est inférieur à celui des États-Unis, et, a fortiori sur Internet, ses premiers films sont toujours disponibles à la vente). Lords a cédé ses droits sur le film pour $100 000 après son arrestation.
Une fois arrêtée, elle prétend n'avoir jamais été consciente de ses activités car elle était sous l'emprise de la drogue. Toutefois, ses proches de l'époque la trouvent trop intelligente et manipulatrice pour être victime d'une telle ignorance. Étant donné le bénéfice marketing du scandale obtenu sur la vente de son dernier film, ses anciens producteurs la soupçonnent même d'être à l'origine de la dénonciation.
Traci tente ensuite une seconde carrière et prend des cours de comédie à cet effet. Elle décroche un premier rôle au cinéma dans un film de série B, Le Vampire de l'espace (1988), puis obtient le rôle de sa vie, celui de Wanda Woodward dans le film Cry-Baby de John Waters, aux côtés de Johnny Depp. Son visage orné d'une auréole apparaît sur la pochette du disque "Disappear" du groupe de rock alternatif Sonic Youth.
Mais c’est la télévision qui la ramène véritablement sur le devant de la scène grâce à plusieurs séries : Melrose Place en 1995, où elle tient le rôle d'une psychopathe, Profiler en 1997, où elle incarne avec brio la némésis d'Ally Walker, et enfin First Wave en 2000 dans le rôle de Jordan Radcliffe.
Grâce à ces succès, elle participe à de grands talk-shows américains comme le célèbre Late night de Larry King. Dans le même temps, elle se lance dans le rock et la techno en 1995 avec l’album 1000 Fires (un classique pour les pionniers de la scène rave de Los Angeles) qui est un succès critique car « l'un des albums 'Techno-dance-trip-hop' les plus aboutis de son époque ».
Elle s’est mariée depuis et vit à Los Angeles avec son mari. En octobre 2007, elle accouche de son premier enfant, Joseph Gunnar.
▼ Filmographie (partielle) ▼Films non pornographiques
- 1985 : Electric Blue 20
- 1985 : Electric Blue 21
- 1985 : Electric Blue 28
- 1988 : Le Vampire de l'espace (Not of this Earth) de Jim Wynorski
- 1990 : Cry-Baby, de John Waters
- 1991 : A Time to Die (Sale temps pour mourir), de Charles T. Kanganis : Jackie Swanson
- 1993 : The Tommyknockers (téléfim) de John Power
- 1994 : Serial Mother, de John Waters
- 1995 : Roseanne (série TV) de Matt Williams
- 1995 : Melrose Place (série TV) de Darren Star
- 1995 : Programmé pour tuer (Virtuosity) de Brett Leonard : La chanteuse du Media Zone
- 1996 : Blood Money de John Sheppird : Wendy Monroe
- 1996 : Profiler (série TV) de Cynthia Saunders
- 1998 : Blade, de Stephen Norrington
- 2000 : First Wave (série TV) produite par Francis Ford Coppola
- 2002 : Vengeance trompeuse (They Shoot Divas, Don't They?), de Jonathan Craven (TV)
- 2002 : Black Mask 2: City of Masks, de Tsui Hark
- 2005 : Will & Grace (série TV), de David Kohan
- 2008 : Zack & Miri tournent un porno (Zack and Miri Make a Porno), de Kevin Smith : Bubbles
Films pornographiques
- 1984 : What Gets Me Hot! (Qu'est-ce qui me met en chaleur ?) de Richard Mailer
- 1984 : Irrésistible sirène de Ned Morehead
- 1984 : Those Young Girls de Myles Kidder
- 1984 : The Sex Goddess de Roy Karch
- 1984 : Breaking it (La toute première fois) de David J. Frazer et Svetlana
- 1985 : Passion pit (39°5 le soir) de Duck Dumont
- 1985 : Sister Dearest (Ma petite sœur chérie) de Jonathan Ross
- 1985 : Love Bites (Les morsures de l'amour) de Victor Nye
- 1985 : It's My Body (La rage de jouir) de Jérome Bronson
- 1985 : New Wave Hookers de Gregory Dark
- 1985 : Harlequin Affair de Bruce Seven
- 1985 : The Grafenberg Spot d'Artie Mitchell
- 1985 : Educating Mandy (L'initiation de Mandy) de Royce Shepard
- 1987 : Traci, I love you (Traci, je t'aime) de Jean-Pierre Floran
Bibliographie
- Autobiographie de Traci Lords, Traci Lords : Underneath It All, Ed. HarperEntertainment (2003).
- Le monde rond de Traci Lords (p 11 à 26) dans le roman "Ladies in the dark" de Christophe Fiat (éditions Al Dante, Paris, 2001)
Musique
Traci Lords a inspiré le monde du rock, puisqu'elle apparaît sur un titre du groupe punk new-yorkais Ramones (reprise de "Somebody to love" de Jefferson Airplane sur l'album "Acid Eaters"). Elle chante également sur l'album "Generation Terrorists" du groupe anglais Manic Street Preachers. Son visage orné d'une auréole apparaît sur la pochette du disque "Disappear" de Sonic Youth.
Notes et références
- Certains éléments présentés ici, notamment ceux relatifs à son enfance, ne sont établis que par l'autobiographie de l'intéressée et doivent donc être pris avec précaution.
- Ecrans - Traci Lords en mode mineure
- Stewart Dell
- Traci Lords Company
Liens externes
- Traci Lords (en)
- Traci Lords sur l’Internet Movie Database - Version plus complète en anglais
- Traci Lords sur AlloCiné
- (en) Site officiel
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