Tour de Guinette

Tour de Guinette

Château d'Étampes

48°26′15″N 2°09′30″E / 48.4375, 2.15833

Château d'Étampes

Ruines du donjon, appelées Tour de Guinette.
Ruines du donjon, appelées Tour de Guinette.

Présentation
Nom local Tour de Guinette
Période ou style Médiéval
Type Château-fort
Début construction Xe siècle
Fin construction 1150
Propriétaire initial Robert II de France
Destination initiale Habitation
Propriétaire actuel Mairie d'Étampes
Destination actuelle Musée
Classement Logo monument classe.svg Monument historique (1862)
Géographie
Latitude
Longitude
48° 26′ 15″ Nord
       2° 09′ 30″ Est
/ 48.437574, 2.158375
 
Pays France
Région historique Beauce
Région Île-de-France
Département Essonne
Commune Étampes
  Géolocalisation sur la carte : France
France location map-Regions and departements.svg
Château d'Étampes

Le château d'Étampes était un château-fort royal situé dans la commune française d'Étampes, dans le pays de Beauce, aujourd'hui le département de l'Essonne et la région Île-de-France. Ne subsiste aujourd'hui que le donjon appelé depuis Tour de Guinette.

Sommaire

Situation

Essonne department location map.svg
Château d'Étampes

Le château était placé sur le plateau dominant la ville au nord-ouest, appelé plateau de Guinette. Situé à une altitude approximative de cent mètres, il surplombe les vallées de la Louette, la Chalouette et la Juine au bord d'une pente raide au dénivelé de vingt-cinq mètres sur une longueur de deux cent mètres. La géologie du site, étudiée par Henri Hureau de Senarmont montre une succession de couches de trente mètres de sable, deux mètres de moellon, vingt-trois mètres de glaise bleue, vingt-quatre mètres de calcaire marneux, quatre mètres de grès et enfin vingt-trois mètres de marne. Il est aujourd'hui placé à l'extrémité du quartier résidentiel de Guinette, au dessus de la voie ferrée et de la gare d'Étampes.

Histoire

Un premier château fut construit à la demande de Robert le Pieux. En 1079 alors que le roi Philippe Ier séjournait au château, une révolte menée par Hugues Ier du Puiset entraîna un affaiblissement du pouvoir royal. En 1107, il fit enfermé le châtelain. Le donjon a lui été édifié au XIIe siècle, plus exactement entre les années 1130 et 1150 à la demande de Louis VII. À la fin du XIIe siècle, Philippe-Auguste fit édifier une enceinte carrée reliée par une passerelle puis une deuxième enceinte. De 1201 à 1213, le donjon servit de prison à la reine Ingeburge.

Le 16 janvier 1358, les anglais s'emparèrent de la ville et du château, immédiatement repris par Charles V. Le 28 janvier 1387, Jean de Berry en fit don à son frère Philippe le Hardi. Vers 1412, le château servit de modèle au livre d'heures Les Très Riches Heures du duc de Berry. Le 15 décembre 1411, la ville et le château furent assiégés par Jean sans Peur et furent annexés par le duché de Bourgogne. Du 19 au 31 juillet 1465, Charles le Téméraire s'installa au château après la bataille de Montlhéry. En 1513 Anne de Bretagne y séjourna, suivie en 1516 par Claude de France. Le 13 décembre 1562, il fut à nouveau prit par le prince de Condé et ne fut libéré que le 2 janvier 1563. En 1589, Henri IV autorisa les habitants à démanteler le château pour utiliser les pierres. Seul le donjon subsista. Le 4 mai 1652, le donjon subit un nouveau siège.

Lors de la Révolution, le terrain de la tour de Guinette fut vendu comme bien national. L'acquéreur rasa les derniers bâtiments et transforma la tour en carrière à ciel ouvert. Elle fut ensuite abandonnée jusqu'à la Restauration. Revenu au duc d'Orléans, il revendit ce qui subsistait du château en 1821. En 1859, la ville acquit les ruines du donjon pour en faire un lieu de promenade. Le donjon fut alors classé monuments historiques.

La tour Guinette fut, au long de son histoire, la résidence forcée de quelques personnages célèbres, dont Hildegarde, mais aussi Gillette La Mercière, épouse de Pol de Limbourg (enlumineur des très riches heures du duc de Berry). Elle fut incarcérée au château d'Etampes tant que sa famille, de riches marchands de Bourges, ne consentit à l'union voulue par Jean de Berry pour établir la prospérité de son enlumineur favori.[1]

Architecture

Plan du château d'Étampes par Léon Marquis.

Le château était constitué d'un donjon de soixante-douze mètres de diamètre construit en forme de trèfle quadrilobé de sept mètres de diamètre chacun, haut de trente-six mètres. Un puits était creusé au centre de l'édifice. Ce donjon était posé au centre d'une plate-forme, entourée par une première enceinte carrée de cinquante-quatre mètres de côté, défendu par quatre tours d'angle. Une porte percée à l'angle sud-est permettait l'accès par un pont-levis au donjon.

Une première cour entourait l'enceinte, fermée par une seconde muraille carrée de quatre-vingt dix mètres de côté, défendue par quatre tours d'angles. Un deuxième puit était creusé à l'ouest de la cour. Sur cette muraille étaient accolés au nord-est une chapelle dédiée à saint Laurent longue de trente-six mètres et large de dix-huit et au sud-ouest un corps de logis. Dans cette deuxième basse-cour, fermée par une troisième enceinte se trouvait aussi, à l'ouest trois logis à l'est une galerie placée sur l'enceinte permettant d'observer la ville en contrebas et au nord ouest quatre paneteries.

Cette deuxième cour était fermée par une enceinte approximativement hexagonale. Au nord-ouest le mur s'étirait sur cent soixante mètres, suivit au nord par une longue muraille de cent quatre-vingt mètres, au sud-est, cent quarante mètres de mur, renforcé par une batterie au sud rectangulaire de trente-six par cinquante-quatre mètres de côté, défendu par trois tours. Quatre-vingt dix mètres étaient exposés au sud-ouest et cinquante-quatre mètres fermait à l'ouest. Cette enceinte était percée de deux portes accessibles par des pont-levis, l'une au nord-est dites porte d'Étampes, l'autre au nord-ouest dites porte de Dourdan. Ces portes étaient séparées de la basse-cour par deux autre portes intérieures de défense et reliées par une cour d'honneur. Quatre tours étaient disposés aux angles de cette dernière enceinte. Un fossé complétait le système défensif. Le terrain, fortement pentu donnait depuis la ville une majesté au château, les trois enceintes apparaissant en escalier.

Ne subsistent aujourd'hui de ce vaste château que les ruines du donjon.

Le donjon avait une architecture particulière. On y accédait par une poterne orientée au sud donnant sur un vestibule. Ce vestibule était ouvert sur un trou de défense, les assaillants qui réussissaient à pénétrer dans le donjon se précipitaient droit devant et chutaient de quatre mètres. On accédait à ce trou par un escalier rampant intégré à la muraille. Dans cette salle en sous-sol d'un diamètre de dix mètres se trouvait un puit et des latrines. Elle était ajourée par trois meurtrières. les murs extérieurs avaient là une épaisseur de cinq mètres[2]. On accédait au premier étage par un escalier dans la muraille, ajouré de deux meurtrière. Ce premier étage, une salle de garde avait dix mètres de diamètre et se complétait de quatre lobes, ajourés par quatre meurtrières. Il était équipé de latrines ajourées et d'un accès au puit[3]. L'accès au second étage se faisait par un escalier à vis qui débouchait sur une galerie éclairée par trois fenêtres. Cette galerie précédait une salle d'apparat d'un diamètre de douze mètres augmenté de quatre lobes. Le lobe nord-ouest était percé d'une fenêtre, les lobes sud-ouest et nord-est de deux fenêtres chacun éclairant une alcôve. Ces alcôves encadraient deux cheminées. Un évier était aménagé dans le retrait sud-ouest, des latrines dans la muraille est. Cette salle était couverte par une voûte d'arêtes haute de dix mètres soutenue par quatre colonnes. Deux arcs-doubleaux soutenaient en plus la toiture au dessus des lobes[4]. Le troisième étage, le comble à surcroît, accessible par un dernier escalier à vis était aménagé sur la voûte et sous la toiture. Il consistait en quatre tribunes aux murs de bois[5]. Un toit principal couvrait l'édifice percé des deux cheminées, deux ajouts ronds surmontaient les lobes nord et sud, une poivrière marquait l'escalier à vis d'accès au comble.

Galerie

Pour approfondir

Articles connexes

Liens externes

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Bibliographie

Sources

  1. source : Françoise Autran et Dom Basile Fleureau.
  2. Plan de la salle sous-sol sur le site corpusétampois.com Consulté le 27/07/2008.
  3. Plan du premier étage sur le site corpusétampois.com Consulté le 27/07/2008.
  4. Plan du deuxième étage sur le site corpusétampois.com Consulté le 27/07/2008.
  5. Plan du troisième étage sur le site corpusétampois.com Consulté le 27/07/2008.


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