- Théséion
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Héphaïstéion
Le temple d'Héphaïstos et Athéna Ergané, également connu sous le nom d'Héphaïstéion (en grec : Ναός του Ηφαίστου) ou de Théséion (en grec: Θησείον), est un temple dorique périptère, situé au nord-ouest de l'agora d'Athènes, en haut de la colline appelée Colonos Agoraios. Du VIIe siècle jusqu'en 1834, il a servi d'église orthodoxe grecque sous le nom de Saint-Georges Akamatès.
Sommaire
Dénomination
Héphaïstos était le dieu de la métallurgie. Athéna Erganè était la déesse de la poterie et de l'artisanat en général. Il y avait quantité d'ateliers et de magasins de potiers et de travail des métaux à proximité du temple, ce qui justifie sa dédicace à ces deux divinités[1]. Les fouilles archéologiques donnent à penser qu'il n'y avait pas de précédent bâtiment situé en haut de la colline, à part un petit sanctuaire qui a brûlé lorsque les Perses ont occupé Athènes en -480. Le nom de Théséion ou temple de Thésée a été attribué par erreur au monument selon une hypothèse où il aurait hébergé les restes du héros athénien Thésée, ramenés de l'île de Skyros par Cimon en -475.
Construction
Après la bataille de Platées, les Grecs avaient juré de ne jamais reconstruire leurs sanctuaires détruits par les Perses lors de l'invasion de la Grèce, mais de les laisser en ruines, comme un perpétuel rappel de la férocité barbare. Les Athéniens concentrèrent leurs efforts sur la reconstruction de leur économie et le renforcement de leur influence dans la ligue de Délos. Lorsque Périclès arriva au pouvoir, il conçut un vaste projet pour faire d'Athènes un grand centre de pouvoir et de culture grecs. Le temple d'Héphaïstos donnant sur l'Agora était censé donner la preuve de la richesse de la tradition athénienne, comme en témoignent l'utilisation de l'ordre dorique et tout l'ensemble des métopes et figures sculptées.
La construction du temple a commencé en -449, mais elle ne fut pas achevée avant -415, probablement parce que l'accent avait été mis au même moment sur la construction des monuments de l'Acropole. La frise occidentale fut achevée entre -445 et -440, tandis que la frise orientale, le fronton ouest et plusieurs modifications de l'intérieur du bâtiment sont datables de -435 à -430. Ce n'est que lors de la paix de Nicias, de -421 à -415, que la toiture fut enfin posée et les statues de culte installées. Le temple a été officiellement inauguré en -416/-415.
Description
Le nom de l'architecte n'est pas connu. Le matériel utilisé est le marbre pentélique, à l'exception de la première marche du krépidoma qui est en calcaire et les sculptures décoratives pour lesquelles a été choisi le marbre de Paros plus précieux. Les dimensions du temple sont de 13,708 m du nord au sud et de 31,776 m d'est en ouest, avec six colonnes en façades est et ouest, et treize colonnes en longueur au nord et au sud.
Le bâtiment comporte un pronaos, une pièce principale de culte des images des divinités (cella) et un opisthodome. L'alignement des antes du pronaos sur la troisième colonne latérale du péristyle est une caractéristique unique pour un temple du milieu du -Ve siècle. Il y a également une colonnade dorique intérieure avec cinq colonnes sur les côtés nord et sud, et trois aux extrémités.
Les sculptures décoratives mettent en évidence l'ampleur du mélange des deux styles dorique et ionique dans la construction du temple. Le pronaos et l'opisthodome sont décorés de frises ioniques (au lieu des triglyphes et métopes propres à l'ordre dorique) : la frise du pronaos montre une scène du combat de Thésée avec les Pallantides en présence des dieux, tandis que la frise de l'opisthodome montre la bataille des Centaures et des Lapithes. La reconstitution des thèmes des frontons est difficile en raison de la nature fragmentaire des vestiges parvenus jusqu'à nous : une interprétation ancienne voulait y voir la naissance d'Érichthonios dans le fronton est, et Héraclès devant Thétis à l'ouest. Des théories ultérieures suggèrent que le fronton ouest a été consacré à nouveau à la bataille entre les Centaures et les Lapithes, tandis que le fronton est représentait la « déification » d'Héraclès et l'entrée du héros sur le mont Olympe.
Seules 18 des 68 métopes du temple d'Héphaïstos ont été sculptées, le reste étant probablement peint. Les dix métopes du côté est représentent les travaux d'Héraclès ; les quatre métopes orientales sur les côtés nord et sud représentent les exploits de Thésée.
Selon Pausanias, le temple abritait les statues en bronze d'Athéna et d'Héphaïstos. Une inscription de comptes mentionne des paiements entre -421 et -415 pour deux statues de bronze, mais elle ne précise pas le nom du sculpteur. La tradition attribue cependant le travail à Alcamène, mais il n'y a pas de preuves tangibles.
Au IIIe siècle av. J.-C., des arbres et des arbustes (les grenades, le myrte et le laurier) furent plantés autour du temple, et l'on y créa même un petit jardin.
Au VIIe siècle ap. J.-C., le temple a été transformé en une église chrétienne, dédiée à saint Georges, et à ce titre, il a été utilisé comme lieu de sépulture pour les non-orthodoxes européens au XIXe siècle, parmi lesquels de nombreux philhellènes qui ont donné leur vie pour la cause de la guerre d'indépendance grecque (1821-1830). Parmi ceux qui ont été enterrés en ce lieu figurent John Tweddel, ami de Lord Elgin, alors que les fouilles ont également révélé une dalle de la tombe de George Watson, avec une épitaphe latine de Lord Byron. En 1834, le premier roi de Grèce, Othon Ier, fut officiellement accueilli en ce lieu. Othon ordonna que le bâtiment fût converti à un usage de musée, statut auquel il fut soumis jusqu'en 1934, date à laquelle il revint alors à son état de monument antique, auquel fut consacrée une vaste campagne de recherches archéologiques.
Références
Images
Voir aussi
Bibliographie
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- Charles H. Morgan: The Sculptures of the Hephaisteion III: The Pediments, Akroteria and Cult Images. In: Hesperia. Bd. 32, 1963, 91ff. Taf. 33–35.
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- Karl Reber: Das Hephaisteion in Athen – Ein Monument für die Demokratie. In: Jahrbuch des Deutschen Archäologischen Instituts. Bd. 113, 1998, S. 31–48.
- Jan de Waele: Der klassische Tempel in Athen: Hephaisteion und Poseidontempel. In: Bulletin Antieke Beschaving'. Bd. 73, 1998, S. 83–94.
Liens externes
- Photos anciennes, université d'Erlangen
- (en) Recherches historiques grecques, Leo Masuda Architectonic Research Office
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