- Tholos
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Une tholos (du grec θόλος, nom féminin ; le pluriel usuel est tholoi, du grec θόλοι) est, dans l'architecture de la Grèce antique, une construction monumentale de forme circulaire[1].
L'expression tombe à tholos est employée pour désigner une tombe mycénienne à coupole ou, plus couramment pour désigner un édifice rond (généralement un temple) d'époque archaïque, classique ou hellénistique.
Les préhistoriens ont parfois repris le mot pour désigner des édifices circulaires plus anciens.
Sommaire
Origines et formes
Le nom apparaît chez Homère pour désigner la voûte qui couvre la réserve de la demeure d'Ulysse[2].
Ce nom a été repris dans l'Athènes de l'époque classique pour désigner une rotonde abritant la salle à manger des prytanes et les greffiers[2].
Les Grecs désignaient par le même terme également un bâtiment d'Épidaure et de Magnésie du Méandre[2].
Les archéologues ont réutilisé le terme tholos afin de désigner des tombes d'époque mycénienne, l'utilisation de pierres parfaitement taillées donnant à ces dernières l'aspect de ruches d'abeilles[2]. Par extension, le terme a été utilisé pour désigner des édifices circulaires à l'époque romaine.
Formes anciennes
Préhistoire
Une tholos peut désigner un bâtiment circulaire néolithique. Voir Liste de dolmens du Var.
La tholos mycénienne
Dans le contexte de l'architecture mycénienne, les anglophones appellent couramment tholos ou beehive tomb (« tombe en ruche ») ce que les francophones nomment « tombe à coupole » ou « tombe à tholos ». Ce type de sépulture est très répandu dans tout le monde mycénien (Voir : Mycènes, Pylos, Thorikos...). Le « Trésor d'Atrée », à Mycènes en est le représentant le plus illustre.
Ces édifices sont composés d'une coupole en encorbellement, à section ogivale, qui ne peut se maintenir que si elle est recouverte d'une masse de terre qui fait poids et empêche sa dislocation. Quand l'érosion vient à bout de cet apport de terre, la coupole s'écroule. C'est ce qui finit généralement par se produire.
Autres bâtiments apparentés selon les archéologues
En Espagne ont trouve cettes structures dans Los Millares, datées à la fin du IVe millénaire av. J.‑C.
Des tombes â tholos sont apparues aussi dans le monde étrusque, comme celles des nécropoles de l' Area archeologica di Vetulonia aux VIIe et VIe siècle av. J.‑C. (tumulo della Pietrera et tumulo del Diavolino II, qui comportent chacun une fausse coupole à pilier central).
La tholos grecque classique
Tholos d'Athènes
Ce monument a été édifié sur l’agora d’Athènes en -465, après la destruction d'un monument plus ancien qui avait la même fonction par Xerxès en -480, lors des guerres Médiques[3].
La tholos d'Athènes servait de lieu de réunion pour les prytanes. Ces magistrats, qui exerçaient un pouvoir exécutif pour une durée d'un mois, y prenaient leur repas, aux frais de l'État pendant la durée de leur mandat. Ce lieu avait donc une fonction de cuisine et de salle à manger, tout en étant un lieu central des activités économiques de la cité. On y conservait des étalons de mesures, utilisés pour contrôler les capacités marchandes[3].
Le tholos d'Athènes est composée d'une salle circulaire soutenue par 6 colonnes centrales avec une porte qui s’ouvre du côté ouest. Des fouilles ont été menées par des archéologues américains en 1934.
Tholos d'Épidaure
Ce monument circulaire construit au VIe siècle av. J.‑C. et intégré au sanctuaire d'Asclépios, a fait l'objet d'un ajout au milieu du IVe siècle av. J.‑C. par l'architecte et sculpteur Polyclète le Jeune[4]. En outre, il est remarquable par ses magnifiques colonnes corinthiennes. Les fondations en labyrinthe circulaire sont visibles in situ et leur sens n'est pas connu[4]. Toutes les ornementations (chapiteaux, caissons, sculptures) sont exposées et reconstituées au musée d'Épidaure.
Tholos de Delphes
À Delphes, on désigne sous le nom de tholos un monument circulaire en marbre pentélique dont la destination précise reste inconnue à ce jour[5]. Les archéologues ont daté sa construction des années 370-360 av. J.-C. La bâtisse est constituée d'un naos entouré d'une colonnade dorique, décorée de métopes[5].
Temples ronds d'époque romaine
Le monde romain nous a transmis des temples ronds directement inspirés des tholoi grecques. Ainsi, à Rome : le temple de Vesta (Aedes Vestae) du forum romain, dont la fondation remonte au VIIe siècle av. J.‑C., le temple d'Hercule Victor du Forum Boarium (IIe siècle av. J.‑C.), le temple de Vesta de Tibur (Ie siècle av. J.‑C.), le temple B (temple de Fortuna Huiusce Diei) du Largo Argentina (Ie siècle av. J.‑C.), et, pour finir, des rotondes de beaucoup plus grandes dimensions, comme celle du Panthéon (IIe siècle).
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Temple de Vesta du Forum romain, vu du mont Palatin
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Temple d'Hercule Victor dit « Temple de Vesta » du Forum Boarium, photographie vers 1880-1890.
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Temple de Vesta à Tivoli, photographie vers 1880-1890.
Notes et références
Bibliographie
- Guy Rachet, Dictionnaire de l'archéologie, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1983 (réimpr. 1994), 1080 p.
- Dictionnaire de l'Antiquité : Mythologie, littérature, civilisation, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1993 (réimpr. 1998), 1066 p.
Notes
- lexicographiques et étymologiques de « Tholos » du CNRTL. Définitions
- G. Rachet, Dictionnaire de l'archéologie, p. 935.
- M.C. Howatson [dir.], Dictionnaire de l'Antiquité, p. 995.
- G. Rachet, idem, p. 332.
- G. Rachet, idem, p. 280.
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
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