- Thala
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Thala Administration Pays Tunisie Gouvernorat Kasserine Délégation(s) Thala Démographie Population 13 968 hab. (2004[1]) Gentilé Thalois Géographie Altitude 1 017 m. Thala (تالة) est une ville de l'ouest de la Tunisie située dans la région montagneuse de la dorsale tunisienne. Elle se trouve à 250 kilomètres de la capitale Tunis.
Rattachée au gouvernorat de Kasserine depuis 1956, elle constitue une municipalité de 13 968 habitants en 2004[1].
Sommaire
Étymologie
L'origine du mot thala est berbère et signifie « source »[2]. En effet, le noyau urbain ancien était parsemé de sources réputées telles Aïn Thala d'où elle tire son nom, Aïn Arara, Aïn Ahmed et Aïn Oum Ethaaleb située en amont de la cité.
Géographie
Son altitude de 1 017 mètres[3] en fait la ville la plus haute et la plus froide du pays.
Histoire
Les traces de la présence humaine dans la région de Thala remontent au Paléolithique. Plusieurs nécropoles dites capsiennes ont ainsi été découvertes, la dernière remontant à décembre 2008 ; la plus connue, située sur la colline appelée Koudiet Oum Alhirane, a été totalement rasée par le contrôleur français à l'époque du protectorat ; quelques vestiges subsistent encore en aval de la colline, en bordure d'Aïn Oum Ethaaleb, mais sans bénéficier de protection.
Thala a connu une histoire riche et mouvementée, la présence humaine remontant au moins à 50 000 av. J.-C. a marqué l'identité berbère de toute la région. Thala est un centre urbain animé et important, bénéficiant d'un statut de gouvernance autonome, jusqu'en 106 av. J.-C.. La cité a entretenu des relations privilégiées avec les principales villes berbères comme Zama, Cirta, Théveste, Mactaris, Thugga, Thuburbo Majus, Vaga et Thubursicum. Sa croissance était en partie engendrée par son industrie basée sur la poterie, les nombreuses fonderies de métaux et les huileries dispersées dans la ville ainsi que sur son voisinage direct sur un rayon de cinquante kilomètres et en partie à l'activité commerciale. En 108 av. J.-C., Metellus fait le siège de Thala dans sa guerre avec Jugurtha ; la ville résiste quarante jours puis, fidèle à son code d'honneur et à son roi Jugurtha, « les défenseurs voyant leur ville perdue, transportèrent tous leurs biens, tout l'or et l'argent au palais, et livrèrent tout aux flammes : le palais, les trésors et leurs corps, préférant la mort à la servitude » selon le récit de Salluste[4]. Koudiat Al Hamra, dans le quartier de Nadjaria, reste un témoin de cet événement : il s'agit d'un grand monticule de pierres brulées et couvertes d'un rouge oxyde de fer (d'où l'appellation Hamra) dont quelques restes subsistent.
Sous la domination romaine, Thala continue d'être un centre agro-industriel : les fonderies de fer, de plomb, de zinc et de cuivre reprennent leurs activités et les huileries connaissent un essor considérable. La région ne se romanise pas aisément et connaît plusieurs révoltes, dont celle de Tacfarinas en 17 av. J.-C., ce qui pousse l'empereur Auguste à fonder une nouvelle ville à 26 kilomètres de Thala, Ammaedara, qui devint en l'an 6 le principal nœud dans le contrôle des axes routiers.
Thala connaît dès lors un déclin qui dure plusieurs siècles avec l'arrivée des Arabes. La ville est détruite et pillée plusieurs fois mais reconstruite vers le VIIe siècle. Des révoltes successives marquent les Berbères thalois, les dernières étant celles d'Ali Ben Ghedhahem contre le bey de Tunis en 1864 et celle d'Amor Ben Othman contre l'occupation française en 1906[5].
Erwin Rommel et sa 10e Panzerdivision sont stoppés à Thala par les forces alliés renforcées par les bénévoles thalois.
La ville est le lieu d'importantes manifestations dans le contexte de la révolution tunisienne en décembre 2010 et janvier 2011. Le 3 janvier, environ 250 personnes, pour la plupart des étudiants, défilent en soutien aux manifestants de Sidi Bouzid mais sont dispersées par la police. En réponse, elles auraient mis le feu à des pneus et attaqué le bureau du RCD, le parti au pouvoir[6]. La répression menée par les forces de l'ordre contre une nouvelle manifestation est à l'origine d'au moins quatre morts et six blessés dans la nuit du 8 au 9 janvier[7] ; l'armée est alors déployée sur place.
Économie
Centre administratif lié à son statut de délégation, elle polarise un espace d'agriculture de subsistance et d'élevage, notamment de moutons. Sa campagne environnante, avec ses prairies, ses vastes forêts et ses sources d'eau, est connue pour abriter les plus vastes plantations de figuiers de Barbarie du pays, ainsi que des plantations d'oliviers et d'arbres fruitiers. Par ailleurs, son sous-sol riche lui confère la renommée de son marbre beige dit royal qui est exporté.
Personnalités
- Gérard Berréby, éditeur français
Références
- (fr) Recensement de 2004 (Institut national de la statistique)
- Stéphane Gsell, Histoire ancienne de l'Afrique du Nord, vol. VII, éd. Hachette et Cie, Paris, 1928, p. 208
- Muneera Salem-Murdock et Michael M. Horowitz, Anthropology and development in North Africa and the Middle East, éd. Westview Press, Boulder, 1990, p. 74
- Charles-André Julien, Les Africains, vol. IV, éd. Jeune Afrique, Paris, 1977, p. 188
- Juliette Bessis, Maghreb : la traversée du siècle, éd. L'Harmattan, Paris, 1997, p. 45
- (fr) « Affrontements entre lycéens et la police à Thala », Agence France-Presse, 4 janvier 2011
- (fr) « Nouveaux affrontements, quatre morts, soutien syndical au mouvement », Agence France-Presse, 9 janvier 2011
Catégorie :- Ville de Tunisie
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