- Support d’information
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Information
(Page à réorganiser avec Théorie de l'information)
Au sens étymologique (Émile Littré, Dictionnaire de la langue française), l'information est ce qui donne une forme à l'esprit (tandis que l'instruction est ce qui lui confère une structure).
Dans le langage courant l'information est le fait de savoir ce qui se passe, qu'il s'agisse de ce qui s'est passé dans le monde ou dans la vie d'un interlocuteur : il s'agit de connaître ce qui est au-delà des sens (ce qu'on n'a ni vu, ni entendu directement).
Ce qui passe du milieu extérieur à nos sens (ce qu'on voit par exemple) est considéré comme une information, de même le message nerveux est une autre information, etc.
L'information doit donc aussi être définie hors contexte. Dans ce cas elle représente le véhicule des données comme dans la théorie de l'information et, hors support, elle représente un facteur d'organisation.
On touche là à un sens fondamental, où l'information est liée à un projet. Il peut être construit, comme un programme, ou auto-construit, comme la matière.
Sommaire
Sens commun
L'information, au sens commun du terme, est le moyen pour un individu de connaître son environnement : notre environnement nous envoie des informations. Nous avons faim parce que notre estomac nous a informé de son besoin. La chaleur d'une flamme nous informe du possible danger de la brûlure. On vous informe de la visite prochaine d'un ami, du prix du brut, des déboires de Britney Spears, ce sont les infos. Certaines informations sont vitales, d'autres non. Aujourd'hui, un occidental moyen est chaque jour bombardé par davantage d'informations. La critique de l'information questionne les effets de l'information. Quelle est la réaction d'un individu à une information qui n'est pas vitale comme la publicité? La crise mondiale de la presse écrite, dont les tirages sont en constante baisse, s'explique selon la critique de l'information non pas à cause d'un problème au niveau de l'émetteur (les sources d'information) mais à cause d'un changement au niveau du récepteur (le public saturé d'information, se demande à quoi lui servent ces informations si elles ne débouchent pas sur une action). L'information est liée à la perception. Media d'information : la radio, la presse écrite, la télévision, internet.
Perception
On qualifie d'information toute donnée pertinente que le système nerveux central est capable d'interpréter pour se construire une représentation du monde et pour interagir correctement avec lui. L'information, dans ce sens, est basée sur des stimuli sensoriels véhiculés par les nerfs, qui aboutissent à différentes formes de perception.
Administration publique
Article détaillé : Liberté d'accès aux documents administratifs.Dans le contexte de l’administration publique, nous considérons comme « information » toute donnée pertinente dont la collecte, le traitement, l’interprétation et l’utilisation concourent à la réalisation d’une mission gouvernementale, régionale, et départementale. La transposition en droit français de la directive de l'Union européenne concernant la réutilisation des informations du secteur public a précisé que les informations publiques « peuvent être utilisées par toute personne qui le souhaite à d'autres fins que celles de la mission de service public pour les besoins de laquelle les documents ont été élaborés ou sont détenus. » [1].
Les informations d'autorité sont appelées à être gérées dans des registres de métadonnées.
Les autorités publiques sont responsables du processus d'attribution de certificats électroniques, utilisant les critères communs.
Dans l'Union européenne, la directive INSPIRE demande que l'on gère les informations géographiques à des fins d'utilisation publique (gouvernements, collectivités locales,...)
En France, le référentiel général d'interopérabilité d'ADELE doit gérer à terme des métadonnées.
Théorie de l'information
Selon la théorie de l'information, des données contiennent de l'information quand celles-ci ne sont que peu compressibles et qu'elles sont complexes. En effet, l'information contenue dans un message composé d'une seule lettre se répétant un grand nombre de fois tel que « AAAAAAAAA... » est quasiment nulle (on parle alors de faible néguentropie).
Kolmogorov a tenté de définir le contenu d'information d'une donnée par la taille du plus petit programme permettant de la fabriquer. Ainsi, pi aurait une complexité moyenne malgré son nombre infini de chiffres, le programme permettant d'en construire la suite (infinie) de nombres tenant sur une seule page.
La conception la plus répandue de l'information est liée au couple message + récepteur, le dernier possédant des implicites valorisant le message (et, de fait, tout message est incompréhensible sans ces implicites supposés; ainsi un message en chinois pour qui ne comprend pas le chinois).
Ainsi, la phrase "Médor est un chien" contient plus d'information que "Médor est un quadrupède", bien que la seconde contienne plus de lettres. La différence est à mettre au compte de la connaissance d'un dictionnaire implicite et faisant partie du contexte, qui nous permet de savoir qu'un chien est nécessairement - sauf amputation - un quadrupède, l'inverse n'étant pas vrai.
Les notions de quantité d'information, d'entropie et d'information mutuelle font l'objet d'une discipline spécialisée, initiée par Claude Shannon.
Théorie de la décision
La théorie de la décision ne considère comme information que ce qui est de nature à entraîner ou modifier une décision. Dans le cas contraire, il s'agit d'un simple bruit. On pense souvent que l'information peut être définie comme une donnée réductrice d'incertitude. Dans bien des cas, pourtant, avec la mondialisation et le développement des réseaux internationaux, une information juste peut remettre en cause une décision déjà prise. Il existe aussi des informations fausses, biaisées ou présentées de manière telle que les destinataires ont tendance à prendre de mauvaises décisions.
Il est donc vital de s'assurer de la pertinence des informations, et d'organiser des circuits d'informations tels que les informations disponibles soient bien traitées pour être distribuées aux bonnes personnes, au bon moment. C'est l'objet de l'intelligence économique. Une bonne méthode d'intelligence économique doit prendre en compte les informations issues du contexte de l'entreprise.
Systémique
L'information (ou néguentropie) est un facteur d'organisation qui s'oppose à la tendance naturelle au désordre et au chaos (ou entropie). Un organisme vivant, comme le corps humain, ne peut rester organisé que par les informations qui le lient. Toute rupture d'information (nerveuse, chimique, etc.) entraîne la dégénérescence d'une partie ou de l'ensemble.
Cela tient au fait que l'information, la matière et l'énergie sont indissociables. Connaître la proportion de chacune d'entre elles permet de définir le degré de complexité d'une structure et, partant, son niveau systémique. Car le niveau d'un système est avant tout déterminé par ses constituants, eux-mêmes étant des systèmes constitués à un autre niveau, chaque niveau étant défini par le type d'énergie qui est mis en œuvre. La systémique met donc en avant l'imbrication de structures, chacune étant mue par une dynamique, donc une énergie spécifique. En définitive, l'information met en communication les éléments d'un système dynamique.
Un être vivant offre un bon exemple descriptif du fonctionnement d'un système. À l'échelle globale, c'est une dynamique chimique et gravitationnelle. Les cellules sont organisées autour de dynamiques chimiques et à l'intérieur de chacune d'entre elles, des échanges électromagnétiques et ioniques maintiennent la cohésion. On pourrait continuer le raisonnement jusqu'aux échelles moléculaires, atomiques et particulaires. Mais nous sortons là du cadre du vivant.
Chaque étage de la construction est ainsi une spécificité énergétique, matérielle et informative. Tant que l'équilibre est maintenu, l'information, qui n'est dans ce cadre rien d'autre que de la matière, est véhiculée par le biais d'une dynamique énergétique spécifique du niveau en question.
L'information y est inversement proportionnelle à sa probabilité. En clair, énoncer l'évidence n'apporte pas beaucoup d'information, alors que diffuser une information inattendue est plus utile.
Support de l'information
Le support d'information est l'objet matériel sur lequel sont représentées les informations ou les données. Le support d'information est la composante matérielle d'un document.
On distingue différents supports d'information :
Support papier
Le support papier est constitué par les livres, périodiques, fiches, affiches, documents administratifs (bons de commande, bons de livraison, factures,...).
Dans l'économie moderne, le support papier continue d'être important, car nous savons que l'objectif du zéro papier est un mythe.[2]
Support électronique
Le support électronique est constitué par les bases de données, les systèmes de gestion électronique des documents, les systèmes de gestion de contenu.
Le processus qui permet de faire passer des informations d'un support papier à un support électronique est souvent appelé dématérialisation, de façon abusive car le nouveau support d'information est également matériel.
La "dématérialisation" a pris une importance considérable dans les économies modernes, en raison de l'informatisation croissante des entreprises et des administrations. C'est la raison pour laquelle on parle quelquefois d'économie de l'immatériel.
Autres supports
Il existe d'autres supports d'information :
- Support photographique,
- Support magnétique,
- Support optique.
Enjeux en termes de développement durable
De nombreuses entreprises ou administrations considèrent que le passage du support papier à un autre support, notamment électronique, comporte des avantages en termes de développement durable[3]. La diminution de la quantité de papier qui serait obtenue par la dématérialisation permettrait de diminuer la consommation de bois donc la déforestation, et parallèlement la quantité de vieux papiers qui peuvent être incinérés (s'il ne sont pas recyclés) donc la génération de gaz à effet de serre.
Mais il n'est pas évident que la dématérialisation diminue la consommation de papier, comme le montrent certaines études[4]; et la dématérialisation entraîne la consommation de ressources non renouvelables (métaux et énergie utilisés dans la fabrication des équipements électroniques, énergie nécessaire au fonctionnement des équipements électroniques), qui peuvent être perdues si les déchets électroniques ne sont pas recyclés. D'autre part, la dématérialisation s'accompagne généralement d'une augmentation des flux des biens matériels produits associés aux flux de gestion, donc d'une diminution du stock de ressources naturelles.
Le bilan global en termes environnementaux n'est pas facile à établir.
Histoire
Le projet de fonder une « science de l'information et de la documentation » spécifique s'est affirmé sous l'impulsion d'acteurs comme Pierre Larousse (1817-1875), Melvil Dewey (1851-1931), Paul Otlet (1868-1944), Jean Meyriat (1921- ). Le point de départ en a été de dissocier l'information, construction sociale et intellectuelle, de l'ensemble des objets matériels qui, en circulant, la conditionnent sans la définir. On doit aux spécialistes de cette science d'avoir posé que l'information ne circule pas (elle n'est pas un objet) mais qu'elle se redéfinit sans cesse (elle est une relation et une action). Ce projet est lié, dès la fin du XIXe siècle, au développement d'une recherche à visée industrielle et au rêve d'un savoir planétaire. Mais plutôt que tout assimiler par l'idée d'un « système d'information » (idée plus récente dont le succès est dû aux développements informatiques), ces auteurs distinguent méthodiquement entre le support, le document, l'information et le savoir : effort de distinction qu'il faut redécouvrir aujourd'hui. (Yves Jeanneret)
Bibliographie
- Segal Jérôme, Le Zéro et le Un, Histoire de la notion scientifique d'information au 20e siècle, Paris, Syllepses, 2003. ISBN 2-84797-046-0
Voir aussi
Références
- ↑ Ordonnance n° 2005-650 du 6 juin 2005 relative à la liberté d'accès aux documents administratifs et à la réutilisation des informations publiques
- ↑ Philippe Leroy (eCopy) : "L'objectif zéro papier dans les entreprises est un mythe"
- ↑ Colloque sur le développement durable et la dématérialisation des données sociales
- ↑ [www.info-financiere.fr/upload/FCCNS014298_20081007.pdf Sortie du Livre blanc : « papier et dématérialisation, une dualité au service de l'initiative environnementale »]
Articles connexes
- Asymétrie d'information
- Fuite d'information
- Information classifiée
- Information sensible
- Intelligence des sources ouvertes (OSINT)
- Intelligence économique
- Intelligence humaine (HUMINT)
- Sécurité de l'information
- Techniques d'écriture
- Théorie de l'information
- Usage
Liens externes
- (fr) Fiche pédagogique sur l'information journalistique
- (fr) L'information au service de la décision
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